Morbius (Daniel Espinosa, 2022)

Les films du Sony’s Spider-Man Universe ont cette particularité d’être à chaque fois attendus avec davantage de craintes que de hype. Après un Venom s’étant fait bâcher par la critique, et un Venom : let there be Carnage qui enfonçait le clou, les reviews de Morbius étaient sans appel et promettaient une descente aux enfers encore plus profonde que les opus précédents. Pour ma part, j’avais trouvé le premier Venom bien fun, parvenant à jouer in extremis avec le PG-13, et j’ai même confirmé ça après un second visionnage ^^ Par contre, le Carnage de Cletus Kasady m’a anéanti, et j’avais de grosses craintes sur ce Morbius, à la vue d’une campagne d’affichage relativement laide et insipide…

J’y suis donc allé sans grand espoir, sachant à quel point Sony est capable d’anéantir les bons acteurs qu’il embauche, faisant passer Tom Hardy de monstre sacré à loser beauf sans carrure… Je me doutais bien que Jared Leto pourrait souffrir du même traitement lors de sa prestation de Michael Morbius, mais il parvient tout de même à surnager davantage que Tom. Là où les critiques assassines plaçaient Morbius encore plus bas que Venom : let there be Carnage, je n’irai pas jusque-là, mais je ne le hisserai pas spécialement haut non plus.

Le gros problème de ces films à répétition, c’est justement qu’ils recyclent ad vitam aeternam les mêmes procédés et les mêmes schémas narratifs. Combien de fois a-t-on déjà assisté à la lutte d’un héros ne maîtrisant pas son pouvoir, quand son homologue maléfique bénéficie de pouvoirs similaires et en use avec machiavélisme et perversité? Il suffit par exemple d’aller voir du côté de Venom tiens, ou tiens encore plus près, du côté de Venom : let there be Carnage par exemple? Mon Dieu, est-ce que Sony ne se rendrait compte de rien??? On en déduira donc judicieusement que la même recette insipide sera utilisée pour le prochain Kraven the Hunter, qui sera forcément placé face à un autre redoutable chasseur, histoire de passer pour le plus gentil des 2 personnages…

Et c’est là toute la faiblesse de ce Sony’s Spider-Man Universe, qui n’a légalement pas la possibilité d’utiliser la figure pourtant indispensable du Tisseur. Quand un Venom, un Carnage, un Morbius ou un Kraven prennent toute leur ampleur face au héros arachnéen, qu’en est-il lorsqu’ils sont privés de leur plus grand ennemi? Ils se retrouvent à errer pendant 1h30-1h40 (la durée est un très bon choix par contre) en tentant d’être le plus gentil possible dans ce monde de brutes. Un Symbiote extra-terrestre adepte de la décapitation, un tueur en série, un vampire… On s’attend à chaque fois à des films gores et très sombres, et le résultat est à systématiquement bien plus aseptisé que ce que l’on est en droit d’espérer. Dans le cas de Morbius, ça en devient sacrément ridicule avec les poches de sang artificiel créé par le Dr Michael Morbius, dont la couleur blanchâtre permet d’éviter les effusions de rouge… Et même quand des gens se font mordre, éventrer ou éborgner, ça ne tâche pas, pas la peine d’appeler Damage Control pour venir nettoyer le sol! Après tout, il faut bien que les enfants de 6 ans puissent venir voir les aventures de ce vampire trop gentil et trop mignon avec sa capuche…

Pour le charisme du personnage, on repassera donc au vu du passage à la moulinette de la personnalité ambivalente du Morbius des comics. Le personnage tourmenté et maudit ressort un petit peu avec Leto, mais à aucun moment il ne semble prêt à franchir la limite le séparant des bad guys. C’est cette dualité permanente qui rend le personnage intéressant dans ses aventures de papier, avec à chaque instant cette possibilité de basculer dans le Mal, et cet aspect addictif bien poussé. Le personnage de Morbius est à la fois une allégorie de la dépendance à la drogue, et du serial-killer, et il doit à chaque seconde réfréner ses plus bas instincts. Le film propose quant à lui une version bien plus expurgée de ces thématiques, avec la certitude que le personnage ne franchira jamais la ligne jaune. Parce que sinon, comment pourrait-on vendre des déguisements et des figurines à son effigie pour Nöel??

Il paraît sinon que Daniel Espinosa est derrière la caméra, et on peut émettre de sérieux doutes quand on se rappelle des très bons Sécurité rapprochée et Life, Origine inconnue. On sent une fois encore le carcan imposé par les studios faisant dans le super-héroïque, qui peinent à lâcher la bride à leurs metteurs en scène. Et à l’ensemble du staff en fait… Morbius est un énième étalage de CGI immondes balancés dans des séquences virevoltantes histoire de ne pas avoir à poser la caméra, et cette stratégie du mouvement bordélique est franchement fatigante… Que dire du choix de ces trainées violettes pour mettre un peu de couleur dans ce monde si sombre? Et pourtant, il y a quelques idées sympas, comme le système d’écho-location de Morbius, même si celui de la première saison de Daredevil s’avère plus réussi. Et j’ai failli oublié ses ralentis dégueulasses qui ne mettent rien du tout en valeur! Voilà voilà…

Le personnage incarné par Matt Smith (Doctor Who) est d’un ridicule total, sans que cela semble déranger l’acteur, et on a réellement l’impression de se retrouver dans une pauvre série fantastique des années 90, avec ce maquillage dégueulasse qui donne plus envie de rire, ou de pleurer, mais pas de flipper… Je pense qu’on tient là un des pires persos de l’univers Marvel, et je ne crois même pas qu’il existe dans les comics. Et franchement, je n’ai même pas la foi de chercher… Adria Arjona (True Detective, 6 Underground) fait ce qu’elle peut avec le personnage féminin qui est le love interest classique, et elle parvient à rendre crédible sa Martine Bancroft, même si le script n’a pas grand-chose à lui offrir. Le reste du casting joue poliment, et on se retrouve donc encore une fois face à une oeuvre qui se veut calibrée, mais qui dans son absence de prise de risques et d’innovation, ne parvient à avoir que très peu de prises vis-à-vis du spectateur. On retiendra quelques plans où Morbius a vraiment la tronche de son homologue de comics, mais qu’est-ce que c’est dommage de mettre ces plans de changement de visage qui sont franchement hideux…

Bref, le Sony’Spider-Man Universe est loin d’être sauvé, et Spidey manque cruellement, car si les personnages avaient été utilisés en tant qu’ennemis du Monte-l’Air, ils auraient certainement eu davantage de charisme et d’ampleur. Mais là, en voulant à tout prix les faire passer pour des héros, ça ne fonctionne juste pas… Edulcorer un vrai personnage de méchant pour le faire rentrer dans le moule du super-slip, c’est clairement la mauvaise idée de ces dernières années, comme peuvent en attester douloureusement Suicide Squad et The Suicide Squad tiens également… Tant que Peter Parker ne viendra pas distribuer une bonne fois pour toutes des mandales à tout ce beau petit monde, on devra se contenter de films de niche qui répéteront la même rengaine pendant de longues années… On regarde ce genre de film sans en comprendre l’intérêt réel, tant les personnages vivotent dans leur coin sans trouver d’ennemi à leur hauteur… Bon, sinon il y a 2 scènes post-générique, je vous laisserai juger de leur intérêt…

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Les news de la semaine : L’ami Nova

Depuis l’apparition du Nova Corps en 2014 dans Les Gardiens de la Galaxie, on attendait forcément l’apparition de Richard Rider alias Nova, membre le plus éminent du groupe. Il faudra donc attendre environ 10 ans avant qu’il ne fasse ses premiers pas dans le MCU, puisque cette adaptation n’en est qu’à ses débuts. C’est Deadline qui a sorti cette info de taille, en précisant que le scénariste Sabir Pirzada a été engagé pour en rédiger le script. Il a notamment participé à 2 épisodes de Person of Interest, et a également oeuvré sur Roswell, New Mexico, et il n’est pas non plus un inconnu dans l’écurie de Kevin Feige, puisqu’on lui doit 2 épisodes de la très attendue Moon Knight, diffusée dès le 30 mars.

D’après IMDb, cet Untitled Marvel Nova Project sera donc bien un produit télévisé, et on va sagement rester à l’affut des prochaines informations!

 

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Le clip de la semaine : Prokop -Tom Joad

Avec Prokop, on plonge dans un univers folk, rock ou encore blues, et le Strasbourgeois a profité du confinement pour nous concocter son premier album, logiquement intitulé The Confinement Tapes, sorti chez Deaf Rock. On sent chez l’artiste une volonté de s’affranchir des longs mois de contraintes, et il y a chez lui une furieuse envie de profiter du moment présent. Dans un esprit mi-punk mi-jazzy, il nous convoque à un road trip qui fait du bien, accompagné par la chanteuse Dr Rock!

 

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One Shot (James Nunn, 2021)

Sorti il y a 2 semaines en DVD, One Shot fait partie de cette longue liste de DTV anonymes qui pourraient se perdre dans la masse. Pourtant, le film de James Nunn (qui à une lettre prêt, aurait pu réaliser Les Gardiens de la Galaxie) mérite clairement que l’on s’attarde dessus, car il propose une plongée très immersive dans une mission à haut risque pour une unité de Navy Seals. Menés par l’excellent Scott Adkins (qui mériterait lui aussi d’atteindre plus souvent les écrans de cinéma), ces 5 hommes ont pour objectif d’accompagner une analyste chargée de récupérer un prisonnier sur une île-prison. Evidemment, tout ne vas pas se passer comme prévu, et l’ambiance va rapidement dégénérer…

Ca fait franchement plaisir de retrouver Scott Adkins, que l’on est habitué à retrouver dans diverses productions d’action et qui offre systématiquement une approche très réaliste en terme de combats. On sent nettement son expérience dans le domaine des arts martiaux, qu’il a commencé à pratiquer dès l’âge de 10 ans. Judo, taekwondo, kickboxing (dont il obtient une ceinture noire à 19 ans)… Mais il ne s’arrête pas là, et va perfectionner son art en s’initiant à la capoeira, au krav maga, au jeet kune do, au ju-jitsu, au karaté, au muay-thaï, au MMA, ainsi qu’au wushu. Et il a encore trouvé le temps de faire quelques entraînements de gymnastique! ^^  Adkins est un artiste martial très complet, et on le voit dans l’aisance avec laquelle il donne vie à des combats très brutaux et très réalistes!

Le principe de One Shot est simple : tout le film est un plan-séquence allant de l’arrivée des soldats en hélicoptère jusqu’à la résolution de cette attaque sur l’île. Le parti-pris à de quoi susciter une réelle curiosité, et même s’il s’agit d’un faux plan-séquence (je ne sais pas combien il y a eu de coupes, mais les raccords sont impeccables!), on est happé par le sentiment d’urgence conféré par ce procédé! Le film va donc en réalité additionner plusieurs plan-séquence, mais le travail titanesque demandé par le metteur en scène est déjà assez casse-tête pour que l’exploit soit souligné. Dès l’arrivée de l’hélico sur l’île, on admire la fluidité des cadrages et l’aisance des mouvements de caméra, qui vont permettre de s’immiscer immédiatement dans ce récit prenant. James Nunn gère admirablement l’ensemble de ses comédiens, dont les interactions sont brillamment chronométrées. Il y a toujours quelque chose de très ludique à suivre un plan-séquence, et je pense que le plaisir pour le spectateur doit être égal à celui de l’acteur, qui peut vraiment rester dans son rôle de manière durable.

Si le procédé est très attractif, le scénario va nous emmener dans une direction tendue, avec le débarquement dans cette prison ressemblant furieusement à Guantanamo. Mêmes combinaisons oranges et traitements similaires pour les prisonniers, on débarque ici dans une atmosphère pas franchement joyeuse, et un autre intérêt du film réside dans une absence de manichéisme qui fait du bien. On voit un traitement franchement hard pour les prisonniers, mais on ne va pas prendre de parti, juste souligner à la fois la cruauté et l’intérêt que peut représenter un tel endroit. Ca rejoint les fameux questionnements chers à Jack Bauer : la torture est-elle acceptable si elle permet de sauver une ville ou un pays? James Nunn ne va pas donner de leçon de morale, ni dans un sens ni dans l’autre, mais il va nous présenter une réalité très crue que l’on préfère généralement occulter. Cet aspect-là mérite lui aussi le détour dans ce film, car il va offrir une certaine complexité à plusieurs personnages.

J’ai également pensé à Marion Cotillard dans ce film, parce qu’on se moque souvent d’elle pour sa fameuse scène de mort dans The Dark Knight rises. Eh bien ici, impossible de se moquer tant certaines morts sont choquantes ou réellement émouvantes. C’est assez impressionnant de voir la justesse de ce type de séquence dans un film destiné juste à sortir en DVD… On a un récit reposant sur une trame très simple, qui est la survie d’un groupe de soldats et des gens qu’ils protègent, face à une attaque par des terroristes sur un terrain militaire. Et là encore, le réalisateur va nous plonger au coeur du terrorisme islamiste, en nous montrant quelques procédés spécifiques… La séquence où un des soldats ennemis est choisi pour aller se faire exploser fait franchement froid dans le dos, et l’acteur roumain Andrei Maniata (dont il s’agit du premier rôle) est lui aussi vraiment bon.

Il y a une précision réellement impressionnante dans le dispositif mis en place par Nunn, qui participe pleinement à la tension permanente de ce film. On a pas le temps de souffler puisque tous les événements se déroulent en temps réel, et le fait de ne pas déterminer les de plans de coupe augmente réellement l’intensité. On se retrouve plongé dans un film d’action qui emprunte beaucoup au jeu vidéo (Call of Duty peut-être? ^^) et qui est traité avec un intérêt sincère. Trop souvent, ce type de production est mis en scène par-dessus la jambe, juste pour potentiellement engranger un peu de dollars, mais avec James Nunn, on sent une véritable passion dans la mise en scène, et une vraie volonté d’offrir un spectacle décoiffant. On pourra comparer son travail à celui de John Hyams (Universal Soldier : Régénération et Universal Soldier : le Jour du Jugement, avec tiens, Scott Adkins!), ou encore à celui de Cary Murnion et Jonathan Milott sur Bushwick, voire à celui du Français Hugo König dans le film horrifique Night Shot. Sans oublier bien évidemment Gareth Evans avec ses plan-séquences de The Raid et The Raid 2, impossible de ne pas le citer! En tout cas, ça fait un bien fou de se prendre un film d’une telle ampleur dans la tronche, quand parallèlement le cinéma ne nous donne quasiment que des produits hyper calibrés et de plus en plus interchangeables…

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Les news de la semaine : Hey yo

C’est une légende de l’ère de la WWF qui s’est éteinte ce lundi 14 mars, avec la disparition de Scott Hall, plus connu sous son nom de scène de Razor Ramon. Le bad guy avait été hospitalisé pour une opération à la hanche, mais suite à des complications, il a effectué plusieurs arrêts cardiaques. Après avoir été placé sous respiration artificielle, sa famille a pris la difficile décision de le laisser partir. Hall était âgé de 63 ans.

Scott Hall débuta sa carrière en 1984 à la Jim Crocket Promotions, et c’est à l’AWA (American Wrestling Association) que les choses sérieuses commencèrent l’année suivante. Il a notamment fait équipe avec un certain Curt Hennig, alias Mr. Perfect, et est passé à la NWA et à la WCW de 1989 à 1992. Mais cette année 1992 fut décisive, car il intégra à l’époque la WWF (aujourd’hui devenue WWE) avec son personnage très populaire de Razor Ramon. Largement inspiré par le Tony Montana d’Al Pacino, ce heel d’origine cubaine est rapidement devenu un des personnages phares de la WWF, et il faut dire qu’il a été un athlète remarquable. On retiendra bien évidemment le ladder match de Wrestlemania X l’opposant à Shawn Michaels, lors duquel Ramon empocha le titre intercontinental.

De 1996 à 2000, il s’est à nouveau dirigé vers la WCW avec la création de la NWO (New World Order), le clan composé notamment de Kevin Nash, Hulk Hogan et X-Pac, qui allait avoir un impact retentissant dans le monde du catch. Il poursuit ensuite sa carrière à l’ECW, à la NJPW, à la TNA, après avoir également fait un retour à la WWE. Le personnage de Razor Ramon reste emblématique d’une époque, celle des années 90 qui voyait l’émergence des bad guys considérés avec un regard neuf, et Scott Hall a clairement participé à la popularisation des fameux heels du monde du catch. Il laisse une empreinte forte dans le milieu, et l’hommage de l’un de ses meilleurs amis, Kevin Nash, est chargé d’émotion : «Je vais perdre la personne avec qui j’ai passé le plus de temps que n’importe qui sur cette planète. Mon cœur est brisé et je suis très triste. J’aime Scott de tout mon cœur mais je dois maintenant me préparer à vivre sans lui. Je suis très reconnaissant d’avoir eu un ami qui m’a apprécié comme je suis, tout comme je l’ai apprécié.» (Source : (Jean-Marc Morandini.com)

 

Alors qu’on est dans les starting-block pour accueillir Moon Knight dans moins d’une quinzaine de jours, Marvel dévoile la date de lancement d’une autre série, Ms. Marvel. Ce show nettement plus orienté adolescent débutera le 8 juin, et s’étirera sur 6 épisodes menés par Iman Vellani dans le rôle-titre. On espère que les libertés prises avec le côté inhumain du personnage ne désintégreront pas totalement la portée du personnage. Après tout, certaines séries ados sont de très bonnes surprises, comme Marvel’s Cloak & Dagger l’a prouvé!

 

On termine avec une annonce qui va ouvrir à de nombreuses spéculations : dans les pages de Production Weekly, qui liste les projets en cours de travail ou en phase de pré-production, est apparue une ligne nommée « Daredevil Reboot« . Et après l’apparition de Charlie Cox dans le dernier Spider-Man : No Way Home, les attentes sur ce nouveau projet vont forcément être élevées!!!  Ce Daredevil Reboot étant listé comme étant une série pour Disney+, on peut légitimement espérer qu’il s’agisse d’une suite des 3 saisons précédemment produites du côté de Netflix. Une vraie saison 4? Ou alors un vrai reboot mais avec Charlie Cox toujours dans la peau de Matt Murdock? A l’heure actuelle, il est impossible de déterminer ce qu’il adviendra, mais la balle est dans le camp de Kevin Feige et de son crew… On va croiser les doigts pour une extension du Netflix Cinematic Universe, vu que jusqu’ici, toutes les séries étaient censées être canon avec le MCU!

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