News : Triple H achète la Triple A!!!

Enorme annonce hier lors du pre-show de Wrestlemania 41, avec l’annonce de l’achat de la AAA par la WWE!!! La célèbre firme de catch mexicaine devient donc une entité de la WWE, elle-même entité de TKO. Après avoir passé 3 décennies à diriger la Asistencia Asesoría y Administración, Dorian Pena a donc passé le relais, ouvrant ainsi des possibilités de matches incroyables! On se rappelle de l’excellente époque des Worlds Collide, et bien le show va faire son retour le 7 juin avec des matches entre des lutteurs de Raw, Smackdown, NXT et AAA! Avec des pointures comme El Hijo del Vikingo (dont je vous parlais ici), Komander ou The Beast Mortos, le roster des luchadors a de quoi venir détonner dans les rangs de la WWE!!!

On se rappelle du partenariat que la fédération avait eu avec l’AEW depuis 2019 et qui nous avait donné de très grands matches! La WWE est venue mettre un terme définitif à ce partenariat, et a opéré un move très judicieux, et on a maintenant hâte de découvrir comment tous ces talents vont se coordonner!!!

Backstage Update On WWE's New Deal With AAA: Alberto El Patron To End Up Back In The Mix?

 

Le film Dredd, remake du Judge Dredd avec Sylvester Stallone, s’était avéré être une vraie réussite, que l’on pensait devoir uniquement à son metteur en scène Pete Travis. Mais on apprend aujourd’hui qu’il n’est pas le seul a avoir mis la main à la pâte, et qu’un autre metteur en scène est intervenu pour corriger le tir durant le tournage. L’homme de l’ombre n’est nul autre qu’Alex Garland, qui a expliqué dans les colonnes de GQ Magazine : « Ce qu’il s’est réellement passé, pour être franc maintenant que le temps a passé, c’est que j’ai fini par […] faire de la réalisation fantôme. Quelque chose n’allait pas, ou je sentais que quelque chose n’allait pas, et je voyais l’exécution des scènes et je me disais : « Ce n’est pas vraiment ce à quoi ressemble cette scène, il manque cet élément clé et ça n’a pas vraiment de sens pour moi ». J’ai également pu constater, lors de la sortie du film, que les gens se moquaient de savoir si cet élément clé était présent ou non, mais moi, je m’en souciais. » (source: Ecran Large)

Une information qui n’est pas sans rappeler le cas Poltergeist, réalisé par Tobe Hooper mais également par Steven Spielberg!

Dredd : on sait enfin qui a vraiment réalisé le film avec Karl Urban (et on s'en doutait un peu)

 

A l’approche de sa sortie (le 4 juin), Ballerina nous dévoile une affiche qui rappelle bien son statut de spin-off de la saga John Wick. Les événements du film se dérouleront durant John Wick : Parabellum, et quand on voit les acteurs présents sur l’affiche, on comprend que les producteurs ont bien envie d’inciter les fans de la saga initiale à se pencher sur cette version féminine!

 

Alors qu’il vient de nous lâcher un Sinners étonnant et éroutant, Ryan Coogler pense déjà à la suite et notamment au reboot d’X-Files : Aux Frontières du Réel! C’est en effet lui qui sera en charge de redonner vie à l’une des meilleures séries de SF, et la tâche va être ardue pour venir rivaliser avec Mulder et Scully! Dans Last Podcast on the Left, il  a déclaré: « Je suis en train de travailler sur X-Files. […] C’est imminent : mon prochain projet. Ça m’excite depuis un long moment et j’ai hâte d’y retourner. Et si nous faisons bien notre boulot, certains épisodes pourraient être vraiment flippants. […] On va essayer de faire quelque chose de vraiment génial, pour les fans de [la série] et peut-être pour en fabriquer de nouveaux. » (source : Ecran Large)

Que sont-ils devenus… les acteurs de « X-Files » - Elle

 

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Daredevil : Born Again (2025)

Daredevil: Born Again (Série télévisée 2025– ) - Bandes originales - IMDb

7 ans après la saison 3 de Daredevil, on a donc droit à une suite inespérée de cette période bénie made in Netflix! Le show a certes connu une grande transformation « grâce » à la grève des scénaristes, puisque ce qui était prévu pour être un procedural principalement centré sur les plaidoiries de Maître Murdock a été totalement repensé, pour être cette fois-ci bien plus proche de l’esprit du show initial. Les premières annonces de casting qui faisaient table rase du passé ont donc progressivement vu des noms connus revenir sur le devant de la scène, et le fantasme de retrouver le trio de Hell’s Kitchen et surtout l’affrontement entre les 2 antagonistes mythiques a rapidement fait monter une véritable hype telle que Marvel Studios n’en avait plus connu depuis longtemps!

Daredevil, Born Again : la bande-annonce de la nouvelle série Marvel de  Disney+

Il est donc l’heure de faire le bilan de cette première saison de Daredevil : Born Again, qui est bien une saison 4 du show démarré en 2015. Cette salve de 9 épisodes sera suivi par une « seconde » et « 5ème » saison de 9 épisodes, actuellement en tournage et prévue pour mars 2006, information révélée par le showrunner de Born Again lui-même, Dario Scardapane. Le démarrage avec les 2 premiers épisodes surprenait très rapidement, mais après ce choc initial, on avait l’impression que les auteurs hésitaient encore sur le rythme à adopter, comme s’ils cherchaient à raccrocher les wagons avec la saison 3 en tentant de faire ressurgir les impacts émotionnels de la série initiale.

Daredevil : ce que l'on sait sur la saison 2 de Born Again | Premiere.fr

On semblait donc marcher sur des oeufs, mais cette sensation a très vite disparu avec l’épisode 3 qui est justement un modèle de procedural superbement mis en scène, avec le procès d’Hector Ayala, celui-ci étant incarné par l’excellent Kamar de los Reyes, malheureusement décédé en 2023. La série a conservé des éléments prévus dans la 1ère version du scénario, dont ce personnage très représentatif de ce qu’un homme combattif peut amener à la ville de New York et à sa population. Il y de véritables émotions et de vrais enjeux dans ce procès, et Hector Ayala est sans conteste l’un des personnages les plus réussis de cette saison.

Daredevil: Born Again | Hector Ayala | Clip 4K

On a droit à un autre épisode totalement déconnecté de l’intrigue principale, qui va mettre Matt Murdock dans une position difficile et qui s’avère sacrément ludique tout en étant très efficace dans sa mise en scène. Cet épisode très film de genre est une excellente récréation qui démontre l’efficacité des auteurs et des réalisateurs pour créer de la tension et faire briller l’aura de DD au-delà de son costume! On sent que Charlie Cox a réellement pris du plaisir à renfiler la tenue diabolique, et qu’il a bien décidé de faire oublier son égarement d’un soir avec Jennifer Walters! Je serai tout de même plus mitigé sur Vincent D’Onofrio, dont le Wilson Fisk apparaît dans une posture plus affaiblie que d’habitude, ce qui casse grandement l’aura qu’il est parvenu à mettre en place initialement. Il a toutefois quelques moments de fulgurances, mais certaines scènes de violence semblent forcées, alors qu’on l’a connu bien plus viscéral avec une simple portière de voiture ou lorsqu’il emmenait la petite Maya manger une glace.

Critique : Daredevil : Born Again – S1.E8 "L'Île de la joie"

Mais de manière globale, on parvient à réinsuffler une certaine dose de ce qui faisait le sel de la série initiale, et la gestion de la multitude de personnages s’avère savoureuse. Le retour de Frank Castle était très attendu, et lors de sa 1ère apparition, il nous rappelle en l’espace de 5 petites minutes pourquoi il incarne sans conteste la meilleure version du Punisher. Le nouveau venu Muse est un excellent adversaire, versant dans une psychose et une dimension artistique sacrément macabre, qui donne là encore un petit coup de fouet à la série. On retrouve avec grand plaisir Wilson Bethel dans le rôle de Poindexter, plus connu dans les comics sous le nom de Bullseye. Bethel lui confère toujours une aura bien inquiétante et s’avère très investi dans le rôle de ce psychopathe qui est un ennemi mythique de DD en version papier.

Daredevil Born Again : ce méchant va être atroce pour Daredevil - Numerama

Dans les points négatifs, on pourra mentionner les hallucinants CGI tout dégueulasses montrant Daredevil virevolter entre les immeubles, je ne comprends même pas pourquoi ils les ont intégré… Heureusement ils ne sont pas nombreux, mais franchement il fallait oser laisser passer ça… On a droit à des combats au corps-à-corps qui s’approchent un peu du niveau de la série originelle, avec notamment les fights viscéraux entre DD et Muse. Par contre, le dernier épisode nous livre ce qui est le combat le moins intéressant et le moins crédible du show, avec un Castle dont on ne retiendra que le beuglement qui semble singer la marionnette de Stallone dans Les Guignols de l’Info… C’est assez perturbant et on sent que ce dernier épisode tente de boucler les intrigues pour vite mettre en place un statu-quo qui sera exploré dans la saison 2.

Daredevil: Born Again, épisode 4 - Sic Semper Systema : récap et  explication de la fin - Superpouvoir.com

On appréciera le côté street level qui revient aux fondamentaux de la série, avec quelques passages souterrains bien stressants, et la photographie de la série est traitée avec un soin qui nous fait comprendre qu’on est pas dans la frange lumineuse du MCU que l’on voit habituellement au cinéma. Ici, on descend dans différents antres maléfiques et dans autant de psychés psychotiques, et la dualité incessante de Matt Murdock entre sa croyance en une justice équitable et sa partie sombre qui aimerait se lâcher comme le Punisher s’avère toujours intéressante, même si elle fait un peu redite face aux saisons précédentes. Le travail sur le son est excellent, nous permettant de capter comment fonctionne l’ouïe surdéveloppée de Matt, et le procédé s’averse très immersif.

Daredevil: Born Again cache-t-il un twist dévastateur pour les fidèles de  la série Marvel Netflix ? - Superpouvoir.com

On a donc une première (4ème) saison qui fonctionne plutôt très bien, avec une majorité d’épisodes s’avérant vraiment excellents, et 3 qui sont un peu moins captivants. En l’état, on est quand même face à un très bon retour pour le Diable d’Hell’s Kitchen, qui n’est certes pas parfait, mais qui donnait envie d’y revenir chaque semaine pour retrouver cette ambiance dense et très bien travaillée. On attendra donc une saison 2 qui semble s’annoncer plus explosive et pleine de surprises, donc rendez-vous en mars 2026!!!

Quand sort la saison 2 de Daredevil: Born Again sur Disney+ ? - Numerama

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En bref : Toxic

Toxic - Film - SensCritique

Après avoir écrit, monté et réalisé 4 courts entre 2016 et 2021, la réalisatrice lituanienne Saulė Bliuvaitė se lance dans le long métrage avec Toxic, qui n’est pas un biopic sur la dérive d’une popstar déchue, mais qui va se concentrer sur le quotidien de 2 gamines de 13-14 ans vivant dans un milieu défavorisé et qui espèrent pouvoir s’offrir une autre vie en intégrant une école de mannequinat.

Toxic — DIRECTORS' LIBRARY

On va suivre Marija et Kristina dans leur existence morne, entrecoupée de séquences de préparation et de castings. La réalisatrice va jouer sur le caractère anachronique de ces lieux abandonnés et de ces habitations vétustes dans lesquelles vivent les gamines, en comparaison à l’aspect clinique des salles blanches lors des castings. Marija et Kristina vivent dans une certaine solitude, leur famille étant soit absente, soit très peu démonstrative dans leurs émotions, et entre ce manque d’affection et le caractère déshumanisant des castings, elles ont peu de possibilités de se sentir réellement exister. Les exigences du statut de mannequin vont pousser Kristina à prendre des décisions mettant en péril sa santé, et Saulė Bliuvaitė nous met face à cette dérive de manière frontale et intimiste, sans jouer sur le pathos mais en décrivant une triste réalité dans laquelle tombent de très nombreuses jeunes filles.

Deux ados lituaniennes dans un monde «Toxic» - Le Temps

Vesta Matulytė et Ieva Rupeikaitė endossent les rôles respectifs de Marija et Kristina avec une aisance impressionnante, traduisant leurs fragilités et leurs espoirs à travers leur jeu qui passe pour beaucoup dans la gestuelle corporelle, et on aurait presque l’impression de voir un documentaire les concernant! Avec pour toile de fond les décors d’une Lituanie dont l’industrie semble avoir été abandonnée, cela donne une patine spéciale à ce long métrage qui englobe son histoire de mannequinat dans une esthétique esseulée et désincarnée. Saulė Bliuvaitė gère sa chronique sociale sur des ados tiraillées entre leurs aspirations et la dure réalité, en y apposant une lucidité qui oblige à grandir bien plus vite que ne le mériteraient ces mômes…

IFFI 2024: Lithuanian Film Toxic Bags Coveted Golden Peacock Award. Winners List

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En bref : Sinners

Sinners - Film 2025 - AlloCiné

Avec Sinners, Ryan Coogler (le réalisateur de Creed : l’Héritage de Rocky Balboa, Black Panther et Black Panther : Wakanda Forever) mélange les genres pour donner vie à une oeuvre étrange traversée de belles fulgurances. Le film s’avère certes trop distendu sur la durée, mais il propose un récit au traitement original qui risque bien de dérouter plus d’un spectateur. La reconstitution du Mississipi des années 30 est savoureuse, et l’omniprésence du blues dans cette communauté permet de donner un rythme maîtrisé qui va même prendre la pas sur la trame fantastique du récit.

Sinners” de Ryan Coogler, un film boursouflé et incompréhensible | Les Inrocks

Car après tout, on nous a vendu un film de vampires, et ce sera bien le cas, mais là encore avec un mélange d’absurde et de gore qui va faire osciller le film entre la série B et la série Z de manière totalement assumée, ce qui pourra encore désarçonner plus d’un spectateur. Sinners adopte un rythme lancinant qui se cale sur la musique blues saupoudrant de manière permanente le film, et il va explorer le mythe du vampire à travers l’amour de la musique… Le propos est parfois déstabilisant, mais on appréciera la sincérité de Ryan Coogler qui nous livre une oeuvre atypique, inégale mais intéressante. Et pile au moment où je sentais vraiment l’intérêt retomber, il vient synthétiser toute l’essence de la musique Black en un plan-séquence totalement hypnotique et qui est un moment jamais vu dans le 7ème art à ma connaissance!

Sinners n’est donc pas exempt de longueurs et ses parti-pris peuvent dérouter, mais il a le mérite de proposer une vision originale d’un pan de la culture américaine, avec un Michael B. Jordan impeccable qui semble s’amuser comme un petit fou.

Sinners (2025) - IMDb

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Coralie Fargeat, le féminisme dans le sang

The Substance » : Coralie Fargeat, la réalisatrice française qui affole Hollywood - Le Parisien

A notre époque, on a de nombreux termes qui sont tellement galvaudés qu’ils finissent par ne plus sembler vouloir dire grand-chose, ce qui a pour conséquence d’appauvrir la réalité crue qu’ils devraient englober. Quand on pense au féminisme, les premiers noms qui viennent en tête sont Sandrine Rousseau et Adèle Haenel, ce qui donne quand même un regard sacrément réducteur sur la dimension que recouvre ce terme. A force de revendiquer constamment ce féminisme qui en devient une extension de soi politique et sociale, on en oublierait sa propre personnalité au passage… Alors que l’ère du #metoo a été un élément résolument salvateur dans le monde de l’art, il a lui aussi malheureusement été dévoyé par la suite… C’est là que la cinéaste Coralie Fargeat apporte un regard très personnel et qui est une véritable bouffée d’air frais en traitant de la place de la femme dans la société de manière très frontale, tout en choisissant de ne pas plonger dans ce piège de la revendication outrancière.

Revenge (2017) – The Goods: Film Reviews

Toute l’intelligence de son procédé est de parvenir à faire ressortir des sentiments ambivalents et à jouer sur toutes les facettes féminines, en passant de la victime à la prédatrice, avec toutes les strates intermédiaires permettant de passer de l’une à l’autre. C’est tout le propos de Revenge, son premier long datant de 2017, qui offre une perpsective intéressante à son clinquant et hypnotique The Substance (2024). Revenge revêt les atours d’un rape & revenge archétypal, avec cette femme confrontée à 3 hommes bien déterminés à l’achever dans cette immensité désertique. Tout commence de manière très colorée avec une Jen qui semble totalement maîtriser la situation, et une Coralie Fargeat filmant la sensualité féminine de manière très suggestive. L’attraction de ces hommes envers cette jeune femme est instinctive et inévitable, et l’actrice italienne Matilda Lutz campe à la perfection cette femme fatale, dont le double se retrouve inexorablement dans The Substance avec la personnification de Margaret Qualley dans le rôle de Sue.

KAROO | the substance

Les 2 femmes partagent cette maîtrise de leurs corps parfait et surtout cette connaissance profonde des sensations qu’elles provoquent, leur conférant une certaine puissance face à la figure masculine. Mais là où Sue braquait tout les regards sur elle tandis que les hommes se détournaient peu à peu d’Elisabeth (Demi Moore) dans cette satire hallucinée sur le vieillissement dans le système hollywoodien, Revenge va cristalliser ce pouvoir féminin en lui conférant une certaine forme de malédiction. Dans The Substance, la jeunesse filant entre les doigts d’Elisabeth va l’obliger à se confronter à son double au charme envoûtant, Sue, qui va littéralement la remplacer dans le coeur des fans. Dans The Revenge, la beauté et l’attractivité de Jen vont faire monter les pires pulsions masculines, avec notamment un homme qui pense qu’elle lui doit quelque chose juste parce qu’il en a envie. C’est en ce sens que ce film s’avère intelligent dans sa manière de traiter le féminisme et le masculinisme, car il va droit à l’essentiel sans perdre son temps à faire de thèse ennuyeuse sur le sujet. Coralie Fargeat s’intéresse à des faits qui représentent ce qu’une femme peut vivre de pire dans la société, et elle transcende cela pour ne pas simplement en faire quelque chose de didactique, mais pour traiter le sujet de la manière la plus cinglante possible.

Movie Review - Revenge (2017)

Revenge regorge de morceaux de bravoure et de plans très audacieux, mais il est plombé par le jeu très amateur pour rester poli de ses 3 acteurs masculins, alors que Matilda Lutz est clairement au-dessus avec son  interprétation de Jen. Avec 3 acteurs talentueux, le film aurait nettement gagné en puissance, mais il reste un exercice de style intéressant à découvrir pour ceux qui auraient succombé au vénéneux The Substance. On y sent une rage renvoyant au Oeil pour Oeil de Meir Zarchi et une esthétique de la femme badass renvoyant à la Rose McGowan de Planète Terreur. Coralie Fargeat filme son actrice avec le regard aiguisé qu’aurait un homme à admirer ses courbes, et on sent à quel point elle joue avec l’esthétique de la femme-objet tout en faisant ressortir le pouvoir que sa plastique exerce sur la gent masculine. Le procédé est similaire à celui qu’elle établira pour filmer Sue dans The Substance, avec cette fois-ci la démultiplication de ce pouvoir à travers les caméras et les télévisions.

Critique : Revenge, de Coralie Fargeat - Critikat

Là où The Substance possède une maîtrise totale de sa narration et de sa mise en scène, Revenge apparaît comme un brouillon certes, mais pas dénué d’intérêt. Les expérimentations chromatiques chères à Fargeat s’avèrent excellentes, avec notamment ces plans à travers les vitres colorées qui renvoient à l’époque du giallo, ce qui se sent également dans la composition de certains plans spécifiques, comme ceux permettant d’avoir une vue sur l’intérieur et l’extérieur de la maison. The Substance offrait une vision très clinquante et artificielle de l’existence d’Elisabeth, dans laquelle vient s’inviter quelque chose de diabolique et retors. L’aspect body horror de The Substance est incroyablement précis et s’avère très dérangeant, avec notamment ces séquences où on fait sortir quelque chose d’un corps avec tout ce que cela englobe d’intimiste. Dans Revenge, on a droit à plusieurs séquences de ce type, et celle du pied est salement gore à ce niveau-là… Très souvent dans le body horror, ces entrées/sorties de corps étrangers renvoient directement à une sexualité dérangeante ou déviante, et Coralie Fargeat n’a pas peur d’explorer ces thématiques de manière très frontale.

The Substance" de Coralie Fargeat, ou le point culminant d'un art de la déchirure - CHAOS

D’ailleurs, c’est très rare de voir un mec filmé totalement à poil, et l’acteur Kevin Janssens permet à ce film de renverser les rôles habituels puisqu’il s’y balade à plusieurs reprises dans le plus simple appareil 3 pièces. Le sexe est depuis la nuit des temps une source de pouvoir ou de soumission, et le traitement que Coralie Fargeat en fait dans ses 2 films s’avère très intéressant. Le dédoublement entre Elisabeth et Sue en mode doppelgänger dans The Substance nous raconte l’idéalisation d’une jeunesse sexualisée par rapport à une figure féminine tombant dans l’oubli avec l’âge avançant, tandis que Revenge narre le combat d’une femme dont la beauté irrésistible a causé sa perte, et comment elle va se transformer afin de retrouver sa dignité et se venger. Dans les 2 cas, on a 3 femmes dont l’existence est corrélée au statu que leur confère leur beauté, 3 instantanés des rôles qu’on leur attribue en fonction de leur âge, et Coralie Fargeat se fait un plaisir de venir dynamiter cet état de fait à grand renfort d’hémoglobine et de tripes. Son cinéma ne laisse clairement pas indifférent, et sous ces atours de série B totalement décomplexé, il est une bouffée d’oxygène dans la manière de proclamer le féminisme de manière intelligente!

Matilda Lutz Archives - Benzine Magazine

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