Deadpool & Wolverine (Shawn Levy, 2024)

Je me rappelle l’appréhension que j’avais ressenti lors de la sortie de Deadpool en 2016, qui avait été rapidement balayée lorsque le film a démarré. Mais voir son personnage favori prendre vie sur grand écran, ça vous met forcément dans un état mêlant excitation et crainte, et Wade Wilson ne pouvait pas trouver meilleur interprète que son plus grand fan, Ryan Reynolds. Mine de rien, sa première interprétation du personnage date d’il y a 15 ans, c’était en 2009 dans le fameux X-Men Origins : Wolverine ^^ Aujourd’hui, l’appréhension était une nouvelle fois de mise, car au vu des très nombreuses contre-performances de ces dernières années chez Marvel Studios, il y avait de quoi se poser des questions sur le gâchis potentiel qu’ils pourraient infliger au personnage s’ils opéraient la même déconstruction que pour tant d’autres… Mais Wade a pu compter sans réserve aucune sur Ryan, et le résultat est inespéré. L’esprit deadpoolien règne en maître dans cette oeuvre très dense qui vient donner des nouvelles 6 ans après Deadpool 2. Les nouvelles sont excellentes, et l’esprit du personnage chez la Fox reste totalement intact, alors que l’on était en droit de craindre une édulcoration chez Marvel.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que pour un studio adepte des films familiaux, l’interdiction aux moins de 12 ans est une première, mais je prend le pari qu’ils se féliciteront de l’avoir respectée. Dès le générique d’entrée, on sent qu’on est en terrain connu et la générosité en hémoglobine et en vannes sous la ceinture démontre que Marvel ne pourra jamais museler Wade, et c’est un putain de plaisir de retrouver une telle verve et une telle décomplexion chez eux, après des années de vache maigre… Tout n’était pas à jeter bien sûr, mais Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Les Gardiens de la Galaxie 3 ou Secret Invasion à la TV, franchement … Bizarrement, Deadpool & Wolverine va puiser son intrigue dans la meilleure série de Marvel Studios, j’ai nommé Loki ! Comme le Multivers a la côte depuis quelques années, qui de mieux pour aller foutre un grand coup de pied dans la fourmilière temporelle que Deadpool ?

Cette scène pré-générique et ce générique démontrent à la fois l’amour dingue pour l’univers Marvel au cinéma, un sens du sacrilège décomplexé au possible, et on commence le film en se disant qu’ils n’ont quand même pas osé faire ça. Si, ils ont osé, et ça augure du très bon pour la suite ! Je vais éviter tout spoil car ceux sur lesquels je suis tombé ces derniers jours sur les divers sites spécialisés de cinéma (et surtout spécialisés en spoils, rien que dans certains titres) méritent d’être ignorés et de laisser l’entièreté des découvertes en salle. Je ne comprendrais jamais ces pseudo-journalistes qui se font un malin plaisir de divulguer le maximum d’infos, il devrait y avoir des amendes pour ce jeu tellement pourri… Bref, Deadpool & Wolverine est d’une générosité rare, et le fan-service que l’on pouvait craindre est en fait tellement bien intégré qu’il en devient un véritable plaisir ! Reynolds et la paire Reese et Wernick jouent avec leurs connaissances des comics, des films et de tous les aspects méta avec un tel degré d’excellence, que le scénario est une pépite dans le genre blockbuster référentiel, et j’aurais même envie de convoquer Last Action Hero pour vous expliquer le niveau qualitatif du mode hommage/parodie de l’ensemble. Le plus impressionnant réside peut-être dans cette capacité à tirer parti du fan-service pour parvenir à en retirer de l’émotion d’une très belle manière, au détour de quelques séquences.

Si vous avez réussi à échapper aux bande-annonce et articles merdiques qui en dévoilaient trop, vous n’êtes pas prêts pour ce que vous allez découvrir, surtout si vous êtes un fan inconditionnel de Marvel. On a bien évidemment des hommages au pan cinématographique de la Maison des Idées, mais l’univers des comics Deadpool n’est clairement pas en reste, et le fan hardcore des aventures de Wade n’en reviendra pas de la générosité de ce beau bordel ! Deadpool & Wolverine est l’apothéose de la trilogie, et vous vous rendez compte que je n’ai même pas encore vraiment parlé de Deadpool, ni de Wolverine, alors qu’on en est déjà au 4ème paragraphe ? Reynolds qui est allé chercher son pote Hugh Jackman pour rempiler dans le rôle du mutant griffu, ça paraissait une superbe idée sur le papier, mais ça aurait pu être terriblement casse-gueule en réalité… Mais l’alchimie entre les 2 acteurs est telle qu’elle permet aux 2 personnages de se laisser aller pleinement avec des alliances et affrontements tellement badass et trash qu’on les croirait sortis des pages de comics ! Wade sait comment faire monter le suspense avant les combats, et on est dans un pur délire à la violence graphique tellement assumée et tellement jouissive, que Deadpool & Wolverine devient très rapidement un vrai plaisir geek total ! Quand on a 2 personnages possédant des facteur auto-guérisseurs, on peut leur laisser se faire tout ce qu’il veulent au niveau destruction, et ils vont évidemment se faire plaisir !

Et le point qui éveillait le plus de crainte selon moi, c’était le choix de Shawn Levy à la réalisation, lui dont je n’ai pas terminé Adam à travers le Temps car je le trouvais trop classique, ou dont le Free Guy était sympa mais pas dingue non plus. Mais comme dans ces 2 films, Ryan jouait le rôle principal, il s’est certainement créé une amitié et une fidélité cinématographique entre les 2. Il a aussi mis en scène Real Steel avec Hugh, ou les 3 La Nuit au Musée. Rien de forcément très emballant, mais l’alchimie entre Ryan et Hugh a dû transcender sa manière de réaliser des films, car ce 3ème opus est sans conteste ce que Levy a fait de mieux dans sa carrière. Il faut dire que la folie du scénario a dû le contaminer et lui donner envie de se dépasser, et on voit qu’il se fait plaisir dans des séquences de combats souvent très réussies, mais que je ne spoilerai pas ^^

On a enfin de nouveau droit à un méchant digne de ce nom (Le Maître de l’Evolution dans GOTG 3 bordel, je l’ai encore en travers de la gorge), qui va nous gratifier de quelques séquences assez traumatisantes dans le genre, et on comprend que le film ne soit pas adapté aux gnenfants. Les pouvoirs de ce personnage sont très impressionnants, et il les utilise de manière bien perverse, ce qui correspond très bien avec la violence décomplexée de l’ensemble. On retrouve d’excellentes surprises au niveau du casting et des personnages, et ce film se pose certainement comme le représentant ultime du concept du Multivers, n’en déplaise à The Flash… Et les liens avec Loki sont excellents, tout en étant amenés très subtilement au niveau de l’écriture. La base architecturale de l’ensemble repose sur cette qualité d’écriture, et le reste prend en densité grâce à cette solidité exemplaire. J’ai réussi à ne strictement rien spoiler, et je vous assure que vous allez prendre votre pied si vous avez apprécié les deux films précédents !

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No Way Up (Claudio Fäh, 2024)

Le succès du sympathique Sous La Seine sur Netflix a donné des idées aux concurrent, comme Canal + qui s’est empressé de sortir ses propres films de requins ^^ Je vous parlais récemment du très bon Menace en Eaux Profondes, on va cette fois évoquer le très bon No Way Up, qui continue de nous redonner confiance en ces shark movies! Comme pour Menace en Eaux Profondes, la production est anglaise, mais cette fois-ci, on a un réalisateur suisse derrière la caméra, Claudio Fäh, qui semblait être un adepte des productions bis, avec à son actif des titres comme L’Homme sans Ombre 2, Sniper : Reloaded, Northmen : les Derniers Vikings ou encore Sniper : Ultimate Kill. On aurait pu croire qu’il était un simple yes man appelé sur des productions basiques, mais sa gestion de ce No Way Up tend à prouver qu’il possède une belle vision du cinéma de genre, et qu’il est capable de tenir en haleine le spectateur durant un peu moins d’1h30 (j’adore les films courts en ce moment, je n’en peux plus des sagas de 2h30-3h…).

Pour innover dans le films de requins, il faut tenter d’apporter des circonstances différentes, et le scénariste Andy Mayson a une idée aussi simple qu’efficace : faire s’écraser un avion en pleine mer, et le faire tenir en équilibre instable au bord d’un précipice. L’avion est donc immergé, et les survivants se retrouvent coincés dans la queue de l’appareil, seul endroit contenant encore de l’air… Le concept est hyper claustrophobique, avec l’eau qui monte peu à peu, et l’avion qui descend par à-coups vers la fosse… Une situation cauchemardesque au possible, et plutôt originale pour un film de requins! Même sans squales, la situation aurait déjà été salement critique, mais avec en plus les tueurs aux dents acérées, autant dire que ça va être sportif pour les protagonistes de s’en sortir…

Comme dans Menace en Eaux Troubles, on va faire la connaissance de personnages variés et ayant des caractères bien distincts. On est pas cette fois dans un groupe uniquement composé de copines, mais on va avoir 2 potes et la copine de l’un d’eux, le garde du corps de cette dernière, une petite fille partie en vacances avec ses grands-parents, et on va aussi rencontrer un steward et une hôtesse. Certains sont à la recherche de congés en mode festif, d’autres en mode plus calme, d’autres sont juste ici pour travailler… Mais on va rapidement apprendre à savoir qui est capable de faire face à l’adversité, et qui a davantage besoin d’être aidé. La gestion de ce petit ensemble cosmopolite est une belle réussite, car les réactions semblent naturelles face à un péril aussi dingue. On retrouve ce bon vieux Colm Meaney, que vous avez déjà vu des dizaines de fois dans Piège en Haute Mer (tiens tiens…), Les Ailes de l’Enfer (tiens tiens, mais ce No Way Up serait-il un amalgame de ces 2 films ? ^^), il jouait Finn Wallace dans la série ultime Gangs of London, on l’a vu dans Horizons Lointains, Layer Cake… Il interprète ici Brandon, le garde du corps de la jeune fille, et il prend rapidement le commandement suite aux terribles événements. Sophie McIntosh est une actrice peu connue, mais qui joue Ava avec une belle conviction.

Will Attenborough a joué dans le Dunkerque de Nolan, et son personnage au départ tête-à-claques va rapidement évoluer. Jeremias Amoore, Phyllis Logan, Manuel Pacific (p’tain pour un film où l’avion tombe dans l’Océan Pacifique, c’est fort), Grace Nettle et James Carroll Jordan complètent le casting, et on sent une vraie cohésion entre tous ces acteurs, qui livrent des prestations franchement réussies. En général, les shark movies sont des moments décérébrés, mais là on est davantage dans quelque chose de bien stressant tout du long. La façon de gérer l’oxygène, d’essayer de masquer ses peurs, de tenter de redonner confiance aux autres… Il y a une vraie volonté de mettre sur pied (ou à l’eau) un survival prenant qui va être capable de générer quelques moments d’émotions là aussi réussis. On va tenir compte du background de chaque personnage, pour comprendre sa façon d’être à ce moment présent, et les failles et forces de chacun vont être mis en lumière, alors qu’il n’y a qu’un seul but : survivre.

Claudio Fäh va user d’une mise en scène très impactante, et son crash aérien s’avère bien scotchant! Il sait comment jouer habilement sur le suspense avec ces plans montrant l’avion au bord du précipice, et la fin du film offre aussi un moment bien gigantesque qui fonctionne graphiquement très bien! L’ensemble est mené de main de maître par un artisan chevronné dont on sent qu’il aime son métier, et qui ne le fait donc pas juste pour toucher son chèque. Il a réussi à motiver sa troupe d’acteurs pour nous livrer un film de série B qui n’a pas à rougir face à certains blockbusters, et qui se regarde en se rongeant les ongles ^^

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Twisters (Lee Isaac Chung, 2024)

En 1996, Helen Hunt et Bill Paxton filaient chasser la tornade dans Twister, film catastrophe emblématique issu de la non moins emblématique société de production Amblin, co-créée par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall en 1981. 3 noms indissociables des blockbusters 80’s et 90’s, tout comme celui  du metteur en scène néerlandais Jan De Bont, qui mettait en scène le premier Twister après avoir été révélé en 1994 par l’excellent Speed. De nos jours, les suites, remakes et reboots sont légion, et voir un Twisters débarquer 28 ans après le film originel n’a en soi rien de surprenant. Mais pour les puristes qui souhaitent définir s’il s’agit bien d’une suite, ou d’un remake, ou d’un reboot, bon courage à eux ! ^^ Pour ma part, je pencherai plutôt pour un reboot, qui cherche à réactualiser à notre ère moderne l’histoire du film de 1996.

Le nom de Lee Isaac Chung m’était totalement inconnu, ses 5 précédents films étant resté relativement confidentiels, et seule sa participation à un épisode de The Mandalorian en 2023 a pu le diriger vers le domaine du blockbuster. Mais il faut lui reconnaître un certain sens du rythme et un certain souffle épique dans l’élaboration de sa grosse machinerie, qui va s’avérer relativement plaisante et maîtrisée. Au niveau de l’élaboration du script, on a eu des étapes assez étranges, avec notamment un projet initial porté par l’actrice Helen Hunt, qui souhaitait co-écrire et co-réaliser le film, et pas avec n’importe qui, puisqu’elle voulait bosser sur ce projet avec Daveed Diggs et Rafael Casal. Daveed Diggs n’est nul autre que la pierre angulaire de l’excellent groupe de hip-hop expérimental Clipping, dont vous pouvez voir quelques clips par ici (et qui nous ont gratifié d’un excellent concert à Strasbourg en septembre 2023 ^^), et Rafael Casal est lui aussi un artiste protéiforme touchant à la musique, à l’acting, à la réal…

Ce projet étant abandonné, c’est Joseph Kosinski, l’excellent réal de Tron : l’Héritage, Oblivion et Top Gun : Maverick, qui semble sur les rails pour diriger ce nouveau film, mais ce sera le scénario de Mark L. Smith qui sera finalement choisi, lui qui a notamment rédigés les scripts de The Hole, The Revenant ou encore Overlord. Il reste toutefois une trace du passage de Kosinski, puisqu’il est crédité en tant que co-scénariste, ayant développé une partie de l’histoire. Au niveau casting, on comprend la logique avec Top Gun : Maverick, puisqu’on retrouve Glen Powell qui apparaissait dans le film de Kosinski. C’est avec ce film qu’il a accédé au succès, et il promène depuis sa nonchalance comique dans des oeuvres comme Tout sauf Toi et Twisters. Dans le rôle principal, on retrouve l’actrice Daisy Edgar-Jones, connue pour le film Là où chantent les Ecrevisses. Leur duo dans Twisters s’avère plutôt convaincant et on ressent une vraie alchimie entre les personnages, avec un mélange d’humour et d’émotions qui fonctionne très bien.

On va donc suivre une nouvelle génération de chasseurs de tornades, qui sillonnent l’Oklahoma avec des objectifs bien différents. La société Storm Par cherche à analyser en profondeur le fonctionnement d’une tempête grâce à des technologies de pointe, afin d’essayer de les enrayer. D’un autre côté, on a Tyler Owens (Glenn Powell), un Youtubeur bien déjanté qui cherche le grand frisson en s’approchant au plus près de ces monstruosités. Traiter ce sujet par le biais des médias alternatifs est obligatoire de nos jours, et cette vision apporte son lot de contradictions sur ce nouveau type de journalisme. L’approche très scientifique et celle plus barrée vont forcément se percuter à plusieurs reprises, et cette course effrénée entre les 2 entités va faire partie intégrante de l’histoire. Kate Carter (Daisy Edgar-Jones) va être approchée par un ancien collègue afin d’intégrer le projet mené par Storm Par, et elle va se retrouver dans un premier temps en duel avec Tyler Owens et ses chiens fous.

Un film Twister au cinéma, c’est la promesse de ressortir bien ébouriffé de l’aventure, et il faut reconnaître que Lee Isaac Chung a pu s’appuyer sur des moyens modernes pour donner corps à un film franchement prenant et bluffant de réalisme. Je n’ai aucun souvenir du premier que je n’ai pas revu depuis l’époque, mais ce Twisters réussit à jouer avec les sensations fortes d’une très belle manière. La première séquence met très rapidement le spectateur dans le bain, et on est estomaqué par la violence que peut engendrer la nature, et au-delà de l’aspect visuel très réussi, c’est aussi au niveau sonore que le film fonctionne très bien, avec cette force destructrice qui vient également saturer nos oreilles! Lee Isaac Chung prend vraiment soin de rendre la totalité de ses séquences catastrophes très réalistes, et on se retrouve vraiment pris au piège avec les protagonistes, alors que tout s’envole autour d’eux. Là où on pourrait simplement s’attendre à un blockbuster bien jouissif, le scénariste Mark L. Smith va apposer un point de vue bien plus grave en parallèle, en montrant les répercussions des passages de ces monstres sur les villes traversées, et par conséquent sur les habitants. Au-delà du film catastrophe à grand spectacle, il vient interroger sur les notions d’humanité et de partage après qu’une telle tempête ait tout ravagé. Cet aspect va permettre d’apporter un éclairage nouveau sur certains personnages, et va contribuer à aller au-delà du simple divertissement.

La qualité des effets visuels fait que l’on plonge avec plaisir et stress dans cette aventure, et le travail de Dan Mindel a la photographie contribue largement à nous laisser la tête dans la tempête. On va donc suivre avec un grand plaisir Kate Carter qui tente de trouver une solution pour dompter les tempêtes, tandis que Tyler Owens semble juste vouloir les chevaucher. Leur duo fonctionne vraiment bien, et va se retrouver happé dans cette aventure décoiffante qui devrait vous faire le même effet 😉 Avec le très bon Black Storm sorti il y a 10 ans, il constitue une continuation bénéfique au film catastrophe !

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Menace en Eaux Profondes (Hayley Easton Street, 2024)

Pour son premier film, la réalisatrice Hayley Easton Street se la joue The Descent en mode maritime, puisqu’elle convoque 5 femmes pour affronter un requin affamé en plein Océan Atlantique. La claustrophobie en moins, mais la peur des grands espaces en plus, ce film féminin s’avère bien plus intéressant que l’énième film de requins estival obligatoire à l’approche des vacances d’été. Si Menace en Eaux Profondes est son premier long métrage, Hayley Easton Street n’est pas une novice dans le monde du 7ème art, puisqu’elle a longtemps oeuvré en tant qu’artiste digitale sur des oeuvres très connues. Ce terme recouvre de nombreux travaux tels que la 3D, les travaux sur les textures, les effets spéciaux… Elle a notamment commencé sur Harry Potter à l’Ecole des Sorciers en 2001, a logiquement poursuivi avec Harry Potter et la Chambre des Secrets ainsi qu’Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, mais aussi Alien vs. Predator, Kingdom of Heaven, Doom, ou encore le très bon Ex Machina. Elle a aussi travaillé à la direction artistique de Star Wars : Episode VII – le Réveil de la Force, Les Animaux Fantastiques, Justice League

Prendre le contrepied des blockbusters pour se lancer dans un film de genre en mode intimiste permet certainement de limiter la pression pour un premier film, et le résultat est plutôt convainquant au vu de l’approche très réaliste des personnages. L’intro du film va aller dans une direction que l’on attendait pas, et va mettre en avant l’importance des traumatismes et la manière de les gérer. On est loin des springbreakers écervelés classiques, et franchement, cette approche s’avère intéressante. Avec une réalisatrice et 5 femmes à l’écran, on pourrait craindre un film féministe basique dans l’air du temps, mais il n’en est rien, et chacune des actrices va apporter sa sensibilité à des personnages aux caractères différents. La Britannique Hiftu Quasem incarne le personnage principal, prénommé Meg (très bon choix de prénom pour un film de requin ^^), qui a dû composer avec un sérieux trauma et qui tente de poursuivre son existence en tentant de gérer comme elle peut. Son histoire s’avère touchante et elle oscille entre force et fragilité, pour donner vie à un personnage prenant.

A ses côtés, on a Kayla, incarnée par Natalie Mitson, qui hésite entre céder à la peur et faire face à l’adversité; Nicole Rieko Setsuko incarne une Cam bien volontaire, Lauren Lyle joue une Lizzie tétanisée, et Ellouise Shakespeare-Hart campe une Ruth qui n’est peut-être pas le rôle le plus gratifiant ^^ On sent qu’il y a eu une réelle volonté de créer des situations dans lesquelles les réactions paraissent réalistes, et les tensions entre les filles obéissent au même réalisme. Les personnalités de chacune vont faire que les dissensions vont soit s’exacerber, soit se calmer, mais l’ensemble est géré avec un vrai suspense et on se prend rapidement au jeu, d’autant plus qu’elles doivent réagir très rapidement à la situation qui leur tombe dessus. La scénariste Cat Clarke sait comment maintenir le suspense et comment gérer les variations de tension, et l’aventure humaine que traverse cette bande de copines est tout aussi intéressante que la menace qu’elle affronte.

Menace en Eaux Profondes (un titre bien pourri encore une fois à la traduction, alors que le titre anglais, Something in the Water, est quand même plus classe) va davantage axer son propos sur l’aspect survival que sur les attaques de requins, même si les quelques séquences proposées s’avèrent prenantes. Il faut dire qu’Hayley Easton Street nous gratifie d’un vrai sens de la mise en scène, composant des plans forts nous renvoyant à la peur de l’immensité. L’utilisation de ces plans en plongée montrant la taille ridicule des personnages perdus dans l’eau… Et dans un autre genre, ce plan sur les vagues rougies venant lécher le sable de l’île avec le frisbee abandonné, franchement ça claque! La manière dont la réalisatrice film les attaques de requins est aussi plutôt bien foutue, avec des séquences parfois bien rapides et soudaines, et d’autres dans lesquelles elle laisse surgir la volonté de survie et la rage de ses personnages.

Au niveau qualitatif, on est plus proche d’un très bon Instinct de Survie que d’un surcoté Open Water – en Eaux Profondes (on comprendra toutefois l’intérêt des traducteurs de rapprocher leur titre de ce dernier ^^), et on se prend très vite au jeu de ce film rythmé bénéficiant d’une durée relativement courte (1h22). L’alchimie entre la réalisatrice et son quintet d’actrices fonctionne très bien, et fait de ce film une belle découverte.

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Joe Hendry

Joe Hendry, de son vrai prénom Joseph, est un catcheur écossais faisant figure d’anomalie dans ce monde très codifié du sport-spectacle. Son personnage arrogant vaut davantage pour ses vidéos promo que pour ses matches, et je ne sais pas combien d’humiliations je l’ai regardé infliger à ses adversaires grâce à ses sketches filmés ^^ Il faut dire qu’avant d’être catcheur, Hendry a auparavant été chanteur (il a même signé avec Sony), mais lorsqu’il s’est rendu compte que sa carrière ne décollerait pas, il s’est tourné vers le catch, qui était l’un de ses grandes passions. Ca tombe bien, vu que cette nouvelle discipline allait lui permettre de le laisser travailler son chant et sa folie créative ^^

Jusqu’à la Battle Royale à NXT il y a 3 semaines, je n’avais même jamais entendu parler de ce type. Mais quand j’ai vu l’ovation qu’il a reçu, et que j’ai commencé à regarder ses vidéos, j’ai découvert à quel point ce croisement entre Jake Gyllenhall, Ryan Gosling version Ken et Scott Adkins était unique en son genre, et je me suis régalé avec ses vidéos ! Je vous en ai choisi quelques-unes, avec bien évidemment en premier sa vidéo de présentation officielle, qui est simplement magique! Ensuite, il y a son intro en mode What is love, ainsi que sa reprise très personne de Bohemian Rhapsody de Queen^^ Il y en a vraiment beaucoup sur YouTube, donc si ça vous as plu, je vous laisse faire vos propres recherches, il reprend même Miley Cirus ou Adele ^^

Joe Hendry évolue actuellement à la TNA, mais le partenariat très riche mis en place par Triple H avec NXT est vraiment une mine d’or, et j’espère le revoir souvent du côté de la WWE! Ce niveau d’auto-dérision est juste exceptionnel, et son sens de l’humour très absurde est salutaire dans ce monde ultra-viril ^^

 

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