La Convocation (Halfdan Ullmann Tøndel, 2024)

La Convocation - Film 2024 - AlloCiné

Si La Convocation est le premier long métrage du metteur en scène norvégien Halfdan Ullmann Tøndel, j’avais déjà croisé sa route de manière détournée puisqu’il officiait en tant qu’assistant réalisateur sur l’excellent Thelma signé Joachim Trier. Tøndel a également réalisé 3 courts depuis 2015, et on sent immédiatement que sa maîtrise du matériau cinématographique est très grande. Quand on repart avec la Caméra d’Or pour son premier film présenté à Cannes, il y a de quoi avoir une certaine fierté, et ce prix est incontestablement mérité.

Armand | Halfdan Ullmann Tøndel | Flagey

Dès l’entame du film, on va ressentir ce malaise diffus avec cette séquence de conduite sur une petite route, et l’urgence qui point ne va pas s’estomper par la suite. Elisabeth est convoquée au sein d’une école car un incident a eu lieu, et l’administration souhaite en discuter avec elle. On ne connaît pas la nature des faits, ni en quoi cela concerne Elisabeth, mais elle a été convoquée de manière urgente pour avoir des informations et en donner également. Je n’irai pas plus loin dans l’énoncé du film puisque tout ce qui va se dérouler ensuite va découler de ces premiers instants de discussion, qui vont nous plonger dans une intrigue se parant d’un grand réalisme tout en offrant une certaine vision vertigineuse de ce procédé d’entretien.

Armand | Halfdan Ullmann Tøndel | Flagey

Halfdan Ullmann Tøndel signe un scénario captivant qui va nous questionner sur nos ressentis profonds et sur notre nature humaine profonde, en nous renvoyant à nos propres biais de jugement et nos propres filtres d’interprétation. La Convocation va confronter différents points de vue sur un événement s’étant déroulé dans cette école, chacun ayant ses convictions quant aux faits mais voulant agir pour des intérêts différents. Faut-il rester discret, faut-il faire toute la lumière au risque d’ébruiter les faits, les faits d’ailleurs sont-ils finalement graves ou non? On va assister à la mise en place d’une mécanique implacable faite d’oppositions verbales, entre tentatives d’arrangements et menaces voilées, l’ensemble s’articulant autour d’un point très précis mais dont les faisceaux possibles vont toucher les protagonistes de manière différente.

Armand' Review: When a School Is a Trap - The New York Times

J’ai découvert l’actrice Renate Reinsve qui est tout simplement impressionnante avec cette composition d’Elisabeth, et qui puise dans sa propre force intérieure pour nous ressortir une partition étonnante avec cette ambivalence de jeu qui en devient presque hypnotique. On va ressentir ce malaise avec elle, remettre en question son analyse, à nouveau replonger dans ses émotions, et Halfdan Ullmann Tøndel va construire son oeuvre autour de cette figure insaisissable dont on ne parvient pas à déterminer le degré de sincérité. Mais si Elisabeth est le personnage le plus expansif et qui attire le plus la lumière, cela ne signifie pas pour autant qu’il ne faut pas remettre en question les versions des autres personnages. Ellen Dorrit Petersen incarne une femme bien moins volubile et bien plus discrète, et souhaite faire éclater la vérité sur cet événement. On a déjà pu voir l’actrice dans Thelma, et elle partageait déjà l’affiche avec Renate Reinsve dans Vilmark 2. Face au caractère plus exubérant d’Elisabeth, elle apporte une vision plus directe et froide, afin de résoudre le cas qui les préoccupe. Dans ce registre plus mesuré, l’actrice prouve également un talent impressionnant.

Armand | Halfdan Ullmann Tøndel | Flagey

Endre Hellestveit (Cold Prey III) a un rôle un peu en retrait par rapport aux  femmes, mais il est lui aussi d’une justesse exemplaire dans sa manière de personnifier Anders. Thea Lambrechts Vaulen est tout aussi excellente dans le rôle de cette jeune femme qui va devoir gérer cet échange, mais que l’on sent bien perdue par rapport aux éventuelles répercussions de celui-ci. Sa manière de jouer la fragilité est très réaliste, et Sunna s’avère être un personnage très intéressant. Øystein Røger (qui a déjà croisé le chemin de Renate Reinsve dans Oslo, 31 août de Joachim Trier) va jouer le directeur de l’école qui souhaite avant tout que la réputation de l’établissement soit préservée, et qui a pour but de trouver une conciliation le plus rapidement possible.

Armand | Halfdan Ullmann Tøndel | Flagey

Sur une trame scénaristique au déroulement extrêmement bien maîtrisé, Halfdan Ullmann Tøndel va appliquer une mise en scène frôlant la perfection et qui va grandement contribuer au caractère étouffant de ce huis-clos. Il sait exactement quel angle utiliser afin d’accentuer l’oppression, tout comme les personnages savent quels mots utiliser pour discréditer la version de l’autre. C’est à une lutte épuisante que l’on va assister, une lutte qui tente de garder certains contours courtois, mais ce vernis social risque bien de se craqueler durablement. La façon dont le metteur en scène suit ses personnages de dos, son aisance dans les lignes de fuite de ces couloirs, sa caractérisation quasi-clinique à certains moments, et les contrepoints aux allures poétiques qui surprennent le spectateur, tout est fait pour dérouter les sens, jouer avec les faux-semblants et capter les insaisissables variations dans les tensions et les subtils changements dans les enjeux et dans la manière dont chacun se positionne.

ARMAND by Halfdan ULLMANN TØNDEL - Clip 1 - Festival de Cannes

Il y a du Qui a Peur de Virginia Woolf? dans cette Convocation, dans le sens où le travail sur l’écriture et les dialogues est vraiment impressionnant, avec des personnages captivants qui vont redéfinir le genre du huis-clos. La Convocation est un très grand film, de ceux qui vous happent et ne vous lâchent pas jusqu’à leur résolution, et cette alchimie entre un scénario d’une rare efficacité, une mise en scène implacable et envoûtante, et un jeu d’acteurs d’une finesse rare, fait de cette oeuvre une pièce maîtresse du cinéma norvégien actuel.

Armand“ von Halfdan Ullmann Tøndel im Kino – Schreie und Flüstern

 

Publié dans 2020's, Cinéma | Laisser un commentaire

Bastion 36 (Olivier Marchal, 2025)

Bastion 36 - Film 2025 - AlloCiné

Après être passé par la télévision pour la mini-série Pax Massilia, Olivier Marchal revient au long métrage avec Bastion 36, qui n’est pas une suite de 36, Quai des Orfèvres mais qui investit le nouveau bâtiment de la Direction Régionale de la Police Judiciaire, qui depuis 2017 a remplacé le mythique 36 quai des orfèvres. Le dernier film de Marchal que j’avais vu était Bronx, que j’avais trouvé intéressant sans qu’il me laisse un souvenir impérissable. Avec Bastion 36, il renoue avec un sens de l’écriture et de la mise en scène de très haute volée, et on va plonger dans un polar sans concession qui va vraiment faire du bien dans le paysage cinématographique français!

Critique de «Bastion 36»: de cynisme et de ripoux | Le Devoir

D’entrée de jeu, on sent que Marchal tient les rênes bien fermement avec cette filature tout en tension et d’une fluidité exemplaire, tant au niveau de la mise en scène très impressionnante par son aisance et sa qualité impactante, que par son écriture teintée d’un réalisme froid et implacable. Marchal va nous faire découvrir les membres de cette unité de la BRI alors qu’ils sont en pleine action, créant directement un sentiment d’urgence qui va rarement s’estomper dans le métrage. On va notamment découvrir Antoine Cerda, le personnage central du film, incarné par Victor Belmondo, qui est le fils de Paul Belmondo et le petit-fils de Jean-Paul Belmondo. Victor fait preuve d’une très belle présence dans ce thriller et se fond dans la peau d’Antoine Cerda avec une grande aisance, nous livrant une prestation intense et physique qui offre une belle complexité au personnage.

Bastion 36 ». Cinq films à voir sur Netflix si vous avez aimé le dernier  film d'Olivier Marchal

Au-delà de la filature initiale qui est vraiment captivante, on a également des séquences de combats au corps-à-corps qui viennent elles aussi impacter durablement le spectateur. Là encore, Olivier Marchal fait preuve d’une efficience innée dans l’art de filmer ces instants bruts et sauvages, ce qui donne un cachet supplémentaire à ce film déjà parfaitement parti pour être un polar des plus sombres. Victor Belmondo est excellent dans ces fights salement violents, et on a très peu l’habitude de voir un tel niveau dans le cinéma de genre français. A ses côtés, on retrouve Tewfik Jallab qui était déjà très bon dans Pax Massilia, et qui revient avec un rôle à fleur de peau qu’il maîtrise parfaitement. On retrouve avec plaisir le très bon Soufiane Guerrab, vu dans Patients, La Vie Scolaire ou encore Lupin, et aussi Juliette Dol, Jean-Michel Correia et également Yvan Attal dans le rôle du chef de groupe.

Bastion 36 de Olivier Marchal (2025) - Unifrance

On sent que l’ensemble du casting a été très bien dirigé par Marchal qui les a totalement impliqué dans ce récit, adapté du roman Flics Requiem de Michel Tourscher. Lorsque Antoine est dégagé de la BRI et muté à la BAC, il quitte ce qui s’apparente à une famille, ce qui aura des répercussions professionnelles et personnelles. Mais lorsque ses anciens coéquipiers sont ciblés par des tueurs, il va découvrir qu’ils étaient impliqués dans une opération qui a mal tourné, et qui va avoir des conséquences très lourdes sur l’équipe. L’enquête est haletante et Antoine va croiser des personnages secondaires forts qui vont lui faire remonter la piste, comme ce patient dans un hôpital qui démontre que la qualité d’écriture du film (et très certainement du livre) ne s’arrête pas aux personnages principaux.

Bastion 36 de Olivier Marchal (2025) - Unifrance

On va osciller entre dialogues tendus, montées de violence et révélations au fil d’une oeuvre d’une tenue exemplaire et qui va confronter des personnages très forts entre eux. Jean-Michel Correia est impressionnant dans son rôle de trafiquant inflexible et sans pitié, et il apporte lui aussi sa présence lors de dialogues très tendus. Bastion 36 est une oeuvre maîtrisée d’un bout à l’autre, qui démontre une fois encore qu’Olivier Marchal est toujours capable de nous embarquer dans un thriller de haute volée à l’atmosphère difficile et tranchante, et ça fait du bien!

Bastion 36 Bande-annonce VF

Publié dans 2020's, Cinéma | Laisser un commentaire

One More Jump (Manu Gerosa, 2019)

One More Jump - Film documentaire 2020 - AlloCiné

Manu Gerosa est un metteur en scène italien qui s’est intéressé aux trajectoires parallèles de 2 traceurs (le nom des pratiquants de Parkour) issus de l’équipe PK Gaza Team. La fondation de ce groupe remonte à 2005, et la première génération de traceurs a donné le goût du dépassement de soi à des plus jeunes, créant une sorte de filiation à travers ce sport et les valeurs qu’il véhicule. L’une des beautés de ce film est que quel que soit le lieu ou la nationalité des pratiquants, on sent le même amour pour cet art urbain, ainsi que la même évidence dans le partage des valeurs.

One More Jump - Film documentaire - Tënk

La particularité des traceurs de ce film est qu’ils sont originaires de Gaza en Palestine, et qu’ils vivent leur sport dans un environnement extrêmement difficile avec la guerre en cours, et qu’ils se retrouvent souvent sur des bâtiments en ruine pour s’entraîner. Une manière de démontrer un instinct de survie évident dans un contexte qui donnerait davantage envie de tout lâcher, et voir ces traceurs de différentes générations s’entraider et passer du bon temps ensemble relève presque de l’anachronisme, et Manu Gerosa nous livre par moments des plans paraissant très étranges et hypnotiques, notamment lorsque les jeunes s’entraînent alors que l’on voit des explosions des kilomètres plus loin en arrière-plan. Leur quotidien est fait de guerre et de peur, et aller pratiquer leur discipline va leur donner une certaine force de caractère ainsi qu’un but dans l’existence.

One more jump - CinéMutins par Les Mutins de Pangée

Jehad ne parvient pas à trouver de travail, et se consacre à son entraînement tout en essayant d’obtenir un visa afin de quitter Gaza. Abdallah quant à lui est parvenu à fuir le pays et à se rendre en Italie, où on le découvre dans ses entraînements quotidiens. Le montage parallèle entre ces 2 athlètes va conférer un rythme prenant à ce documentaire, car Jehad rêve d’un ailleurs plus serein et plus clément, tandis qu’Abdallah tente de se faire sa place dans ce monde libre mais anonyme. Son but principal est de participer à un concours de Parkour et de freerun afin de se faire un nom, et ainsi accéder à un meilleur statut.

One More Jump (trailer)

Entre espoirs et désillusions, on va suivre le tracé de ces 2 amis séparés par la distance, et la caméra de Manu Gerosa va se faire très discrète tout en offrant une vue directe sur l’intimité des protagonistes. On entre dans leur cercle familial ou amical, on suit les conversations avec leurs proches, et on les voit exprimer leurs désirs avec beaucoup de pudeur et de réalisme. Quand on voit Abdallah débarquer à ce concours, on sent tout le poids sur ses épaules car son résultat aura davantage d’impact que celui de nombreux autres participants, dans le sens où il s’agit probablement du seul moyen qu’il a de ne pas retourner à son ancienne vie en Palestine. Les enjeux sont très importants et on ressent la pression qui l’anime à son arrivée. Sa façon d’appréhender cette structure fabriquée et ce lieu spécialement fait pour le Parkour est touchante, car on sent qu’il est surtout habitué à s’entraîner dans la rue et de manière souvent solitaire.

One More Jump Bande-annonce VO

Manu Gerosa nous livre ces  destinées avec un regard vif et intelligent, captant la réalité des éléments et des structures avec acuité, et on ressent presque les sensations des traceurs lors de leurs acrobaties, avec le son des baskets sur le béton, le frottement des mains, le souffle lors des sauts… Manu Gerosa suit de manière instinctive ces sportifs dans leur quête de liberté, et le réel les rattrape parfois, comme lors de ce rassemblement à la frontière où des soldats israéliens tirent en direction des Palestiniens. La réalité de la guerre ressurgit de manière brutale, et leur seule façon d’y échapper sera de retourner s’entraîner une autre fois…

One More Jump montre comment des jeunes tentent de transcender leur condition très difficile, en tentant d’atteindre un idéal qui pourrait leur permettre de s’abstraire de leur destin tout tracé. L’espoir comme moteur et le mouvement comme salut face à un monde d’une dureté absolue.

Cinéma : One more Jump, un documentaire d'Emanuele Gerosa - Paris la douce,  magazine parisien, culture, sorties, art de vivre

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire

Le Clan des Bêtes (Chris Andrews, 2024)

Le Clan des bêtes - Ecran Total

Avec son premier long métrage, le metteur en scène britannique Chris Andrews nous livre une oeuvre âpre et sans concessions qui va raconter les déboires d’un berger irlandais confronté au massacre de ses bêtes. Les tensions vont rapidement monter avec les hommes d’une ferme voisine, que Michael pense responsable des exactions commises. Chris Andrews nous plonge dans un thriller rural brut et rugueux, dont la trame narrative est axée sur le quotidien morne et gris de ce berger vivant avec son père invalide, campé par l’excellent Colm Meaney (Gangs of London). Dès l’intro du film, on prend conscience du talent de Chris Andrews pour créer le malaise et le suspense, et on se retrouve du coup complètement pris dans cette oeuvre qui ne nous lâchera pas jusqu’au bout.

Bring Them Down | Rotten Tomatoes

Je n’ai même pas reconnu Christopher Abbott que j’ai pourtant vu récemment dans le très bon Wolf Man de Leigh Whannell! Il s’avère très talentueux dans le rôle de Michael, qui n’est pas très enclin à la discussion et qui préfère rester en retrait, mais qui va devoir prendre des décisions difficiles suite aux problèmes qu’il rencontre. On sent un personnage tiraillé entre sa volonté de rester effacé et une certaine rage qui commence à monter en lui, et Christopher Abbott personnifie avec beaucoup de justesse cette ambivalence. Colm Meaney a un rôle un peu en retrait, mais son interprétation du patriarche pourrait se voir comme celle d’un Finn Wallace vieillissant qui tente encore de diriger son empire…

Bring Them Down by Christopher Andrews // Thriller // Directors Notes

Barry Keoghan est bien évidemment excellent dans ce rôle difficile de Jack, le fils du voisin possédant la ferme à proximité, et il est clairement le personnage possédant le plus d’amplitude dans ses émotions, ce qui va mener le spectateur a également varier les sentiments qu’il peut avoir envers lui. Keoghan est un très grand acteur qui s’impose malgré son jeune âge, et sa relation avec Michael va être le pivot de toutes les tensions qui vont exploser dans ce film. En collant au plus près de chaque personnage, avec cette caméra souvent oscillante captant le réel dans l’urgence, on va sentir le malaise s’épaissir et l’engrenage se resserrer sur les protagonistes, qui vont effectuer des choix les menant de plus en plus drastiquement vers le point de non-retour. On a l’impression de se retrouver dans un cinéma à la Peckinpah mais sans l’esthétique et les ralentis chers au réal, pour uniquement capter la substantifique moëlle et la retranscrire avec une approche la plus froide et réaliste possible. Chris Andrews ne va pas faire dans le sensationnel (la musique s’avère souvent minimaliste, quand elle est présente) mais va paradoxalement nous plonger d’autant plus dans ce récit poisseux et de plus en plus sombre.

Bring Them Down: Trailer 1

Sa façon de filmer les visages, de bien ancrer les personnages dans leur quotidien et dans ce lieu loin de tout, la manière dont il capte les émotions fugaces à travers la gestuelle des protagonistes, cet ensemble fait que l’on étouffe de plus en plus avec eux et avec ce noeud qui se resserre de manière désespérée. Le Clan des Bêtes est une oeuvre à la fois brute et sensitive, qui ne s’embarasse pas de discours inutiles mais qui se veut une sorte de western pessimiste délocalisé dans les prairies irlandaises. Un cinéma qui colle au réel et au terroir et qui démontre un savoir-faire impressionnant de la part de Christopher Abbott.

Bring Them Down»: la guerre des clans | Le Devoir

 

Publié dans 2020's, Cinéma | Laisser un commentaire

News : John Cena

WWE Star Having Meltdown Over John Cena Heel Turn - WrestleTalk

On est maintenant à J+2 suite aux événements d’Elimination Chamber, je pense que le veto peut être levé sur les spoils! C’est donc dans la nuit de samedi à dimanche que s’est déroulé le dernier PLE de la WWE, qui a eu lieu à Toronto. Et dans le contexte actuel de tension entre les Etats-Unis et le Canada, Triple H a fait un superbe cadeau à ses voisins, avec un show de très grande qualité, mais il est allé bien au-delà, puisqu’il leur a offert ce qui est l’un des événements majeurs arrivés dans la compagnie, voire peut-être le plus grand événement!!! Je vous explique bientôt, mais avant d’en venir au sujet qui nous intéresse, je me dois de brosser un historique afin que vous saisissiez bien la portée monumentale de ce qui s’est passé cette nuit-là.

Wrestlemania Moments – WM III : Andre The Giant vs Hulk Hogan

Le principe de la WWE a toujours été d’assurer le spectacle et de faire réagir la foule avec ses combats entre les gentils et les méchants, jusque-là rien de nouveau. Il s’agit du principe fondamental du catch, mais là où Vince McMahon a été un très grand visionnaire, c’est qu’il est parvenu à créer des personnages iconiques qui auront définitivement marqué l’industrie, tels Hulk Hogan, André le Géant, l’Undertaker, Bret Hart, Shawn Michaels, Triple H, Steve Austin, The Rock, John Cena, Randy Orton, etc… Et qui dit personnages iconiques dit moments iconiques, avec la mise en place de situations destinées à étonner, voire bluffer les fans à travers les époques.

Bret Hart Reveals The Moment He And Shawn Michaels Became "Best Friends"

Dans les moments inoubliables de la WWE, on a son lot d’émotions positives et négatives, avec des instants où tout a basculé sans que l’on s’y attende, parfois grâce à des astuces scénaristiques très bien élaborées, parfois avec des basculements dans la vie même des catcheurs qui n’étaient pas du tout scriptés… Les instants les plus forts qui me viennent de tête, et que tous les fans de catch auront en priorité, je pense que ce sont les suivants : la mort d’Owen Hart le 23 mai 1999 en plein show d’Over the Edge; le coup de folie et la mort de Chris Benoit le 24 juin 2007; l’incroyable match entre l’Undertaker et Mankind le 28 juin 1998 à Hell in a Cell; le Montreal Screwjob de Vince envers Bret Hart le 9 novembre 1997 aux Survivor Series; la fin de la streak d’invincibilité de l’Undertaker le 6 avril 2014 à Wrestlemania XXX; la trahison de Shawn Michaels envers Marty Jannetty lors des Survivor Series en 1991… Et il y en a encore des dizaines d’autres! Il faut toutefois bien dissocier les faits réels et tragiques qui sont arrivés et qui ont marqué l’histoire de la WWE de manière négative, des récits totalement scénarisés qui ont eu pour but de faire avancer des intrigues et des rivalités.

25 Years Later: Remembering Mankind vs. Undertaker's Hell in a Cell match | FOX Sports

Ce qui s’est déroulé à la toute fin de l’Elimination Chamber le week-end dernier possède exactement le même type d’impact que les événements cités précédemment, et là où on attendait la réponse de Cody Rhodes face au machiavélique The Rock, on a été totalement surpris par la teneur de ce segment! Triple H a certainement frappé le plus grand coup de sa carrière avec cette décision, et voir l’éternel good boy John Cena, dans ce rôle depuis plus de 20 ans, basculer soudainement du côté obscur, c’était absolument magnifique et insoupçonnable !!! Ce choix, qui est parvenu à rester totalement secret jusqu’au bout, est incroyablement brillant, et la tournée d’adieu de Cena prend dès lors un sens tout différent! Celui qui avait annoncé qu’il prendrait sa retraite en 2025 va maintenant pouvoir se lâcher totalement dans un rôle presque inédit pour lui, puisque le John Cena heel date d’il y a 22 ans ^^ Le voir tourner le dos à 2 décennies de bonne tenue et de gentillesse est hallucinant, et on tient sans aucun doute le heel turn le plus couillu qui soit!!!

John Cena Breaks Silence, Makes First Comments Since Shocking Heel Turn At WWE Elimination Chamber: Toronto

Ce moment est sans conteste historique et légendaire, et au vu des réactions qui ont dépassé le monde des fans de catch, il est clair que ça a été un excellent choix! On va maintenant suivre avec attention l’évolution du personnage, et Wrestlemania possède déjà une saveur bien plus savoureuse que ce qu’on aurait pu attendre !!!

Le secret bien gardé du heelturn de John Cena à WWE Elimination Chamber

Publié dans Les news de la semaine, WWE | Laisser un commentaire