Ironheart saison 1 (2025)

Ironheart (Mini-série télévisée 2025) - IMDb

La Phase V du MCU avait été entamée en 2023 avec l’atroce Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, et s’achève enfin aujourd’hui avec Ironheart. On ne reviendra pas sur l’éviction de Kang le Conquérant ou la gestion désastreuse de Bob Chapek, mais avec cet ultime chapitre télévisuel, une page devrait enfin définitivement se fermer. Cette Phase V aura été celle de toutes les chutes, à la fois qualitatives et commerciales, et les prochaines productions seront celles actées par Bob Iger après son retour.

Ironheart's New Look at Armor Revealed as Robert Downey Jr. Offers Key  Endorsement - ComicBook.com

Ironheart faisait encore partie de la salve des trop nombreuses productions de l’ère Chapek, et a été balancée vite fait en 2 temps (3 épisodes la semaine dernière, les 3 derniers cette semaine) afin de mettre un terme à cette période déséquilibrée. Le personnage de Riri Williams avait fait sa première apparition dans Black Panther : Wakanda Forever aux côtés de Shuri, et cette alternative ado d’Iron Man présentait un certain intérêt. Là encore, dans sa propre série, Dominique Thorne s’avère convaincante dans le rôle, mais le problème vient surtout d’un scénario qui envoie le personnage dans une direction pas très crédible, en la faisant intégrer une bande de malfrats… L’apprenti-héroïne semble bien plus intelligente que ça, et même si on comprend qu’elle ne s’intègre pas totalement dans la bande, rien que le fait qu’elle ait décidé de s’allier à ces personnages n’est pas franchement crédible.

Ironheart confirmé pour 2025 : le trailer montre Riri fabriquant les pièces  de son armure

L’une des notes positives de ce show est le lien qu’elle entretient avec son intelligence artificielle, créée inconsciemment sur les traits de sa meilleure amie décédée. Cela va poser des problèmes d’ordre éthique et très personnels pour elle et ses proches, et ce concept s’avère aussi réussi grâce à l’alchimie entre les 2 actrices, avec Lyric Ross (This is Us) qui joue N.A.T.A.L.I.E. On a des passages qui fonctionnent émotionnellement et cela pose des enjeux intéressants. Et mis à part cela? Toute la bande de Hood est ridiculement pathétique et caricaturale, à commencer par Hood lui-même… Quand on connaît le personnage des comics, c’est difficile de voir Anthony Ramos le massacrer à ce point, avec un cruel manque de charisme et des choix scénaristiques involontairement drôles (le yoga, la séance dans l’eau glacée…). Ce Parker Robbins n’a strictement rien à voir avec celui des comics, et on a donc encore un personnage sacrifié lors de son passage en live action…  Je vous conseillerai plutôt de lire le Hood de 2002 par Brian K. Vaughan et Kyle Hotz pour vous faire une idée de ce super-vilain ^^ Même sa manière de porter la fameuse cape ne fonctionne pas, et on dirait juste un gars qui essaie désespérément de ressembler au personnage mais n’est qu’un cosplayer sans âme…

La série Ironheart conclut la phase V du MCU : ça veut dire quoi pour la  Phase VI ? | Premiere.fr

Je passerai sans m’attarder sur la bande cochant toutes les cases des minorités sans que cela ait la moindre importance scénaristique, avec ce côté LGBT qui n’est que du pur marketing. On est clairement pas au niveau d’un Araki de ce côté-là! La mère de Riri ne présente aucun intérêt, son pote Xavier n’est qu’un faire-valoir même s’il a quelques dialogues intéressants, et on enchaîne des épisodes qui manquent vraiment de profondeur et d’intérêt… Les quelques séquences aériennes en armure sont sympas mais ne révolutionnent certainement pas le genre (le Iron Man de 2008 est évidemment meilleur), et encore une fois, Dominic Thorne fait ce qu’elle peut avec les miettes qu’on a bien voulu lui laisser…

Explication de la fin d'Ironheart : quel est le choix final de Riri ? -  Dexerto.fr

On a toutefois encore 2 autres personnages intéressants, à commencer par Zelma incarnée par Regan Aliyah, qui va être une porte d’entrée intéressante vers l’univers de la magie. Elle comprend rapidement la nature de la cape de Hood, et l’intérêt du spectateur est alors bien éveillé, puisqu’on attend l’apparition d’un certain personnage depuis maintenant plusieurs années! Eeeeet il apparaît bien dans Ironheart ! C’est Sacha Baron Cohen qui incarne le machiavélique Méphisto !!! Sa composition savoureuse du perso en fait l’intérêt principal de la série, qui semble bien avoir été articulée uniquement autour de cette apparition. Avec la venue de Méphisto dans le MCU, cela pourrait bien faire évoluer les enjeux et découvrir une nouvelle dimension cauchemardesque! Dasn Ironheart, Méphisto est présenté de manière sobre mais inquiétante, à la manière d’un Mitch Pileggi lorsqu’il incarnait un démon dans la série Helstrom.

First Look at Sacha Baron Cohen as Mephisto in Marvel's 'Ironheart' Series  Revealed (Spoilers)

Voilà, à part ça, il n’y a vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent, et je conseillerai presque aux gens de regarder uniquement le dernier épisode, qui en plus à le mérite d’être court. Et on attendra avec intérêt la prochaine Phase VI, qui débutera fin de ce mois (le 3 juillet) avec Les Quatre Fantastiques : Premiers Pas!

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Teenage Apocalypse par Gregg Araki

Amazon.com: Gregg Araki's Teen Apocalypse Trilogy (The Criterion  Collection) [4K UHD] : James Duval, Rose McGowan, Johnathon Schaech, Rachel  True, Gregg Araki: Movies & TV

Gregg Araki est un nom faisant immédiatement écho aux 90’s, période prolifique pour le metteur en scène américain, puisqu’il nous y livrait ses oeuvres les plus emblématiques. Natif de Los Angeles et ayant grandi à Santa Barbara, Araki fait partie d’une jeunesse gravitant autour du monde du cinéma, et il obtient 2 diplômes dans le domaine du 7ème art, avant de se lancer en 1987 dans la production de son premier long métrage, Three Bewildered People in the Night, qui lui vaudra 3 prix au Festival de Locarno. Des débuts prometteurs pour un réalisateur très ancré dans le réel, dont les sujets principaux sont les romances hétéros et gays, explorations qu’il poursuivra en 1989 dans The Long Weekend (O’Despair) et en 1992 dans The Living End.

Trailer

C’est en 1993 qu’il réalise Totally F***ed Up, première pierre de sa trilogie Teenage Apocalypse. Construit quasiment comme un documentaire, il va suivre une bande d’amis gays et lesbiennes dans leur quotidien fait de fêtes, de questionnements et d’ennui. Ce film marque la rencontre entre Araki et James Duval, qui deviendra l’un de ses acteurs fétiches en jouant notamment dans l’ensemble de la trilogie. Totally F***ed Up traite frontalement des problèmes que rencontrent les membres de la communauté gay dans les années 90, avec la peur du Sida et les traques par les fachos. On a de nombreux moments où les acteurs se retrouvent face caméra afin que leur personnage exprime ses sentiments, et Araki a souhaité adopter cette mise en scène très réaliste, qui fait de ce film une sorte d’instantané de l’existence dans les 90’s. On ressent déjà les prémices de ce que deviendra son cinéma, avec ces quelques plans fixes mettant en avant l’esthétique des lieux, et que traversent des personnages étranges en arrière-plan…

The Other Films: Totally F***ed Up (1993): The Downfall of Generation X,  Part 1 (Suicide)

En 1995, The Doom Generation upgradera directement son style visuel et narratif, avec ce récit centré sur un road trip meurtrier suivant 3 jeunes désoeuvrés. On y retrouve donc James Duval, qui est accompagné par Rose McGowan et Johnathon Schaech. Tout comme dans Totally F***ed Up, le personnage incarné par Duval est en décalage avec ses proches, et on va suivre le glissement progressif de sa romance avec Amy (Rose McGowan) vers un triangle amoureux complexe. Araki réalise un film hétéro dans lequel on sent des vibes gays entre les  persos incarnés par Duval et Schaech. Graphiquement, The Doom Generation est nettement au-dessus de ses précédentes oeuvres, et le film s’inscrit parfaitement dans cette mouvance esthétique sauvage qui ne déplaisait pas non plus à Oliver Stone et David Lynch. Le film explore les attractions sexuelles de manière très frontale, et offre un sentiment de liberté empreint de pessimisme qui marquera durablement les spectateurs. En l’espace de 2 films, on ne peut pas dire que James Duval soit l’archétype de l’homme heureux, et les destins funestes qu’il connaît renforcent cet état de fait ^^

The Doom Generation - Now Playing In Theater at Metrograph

Gregg Araki a marqué les esprits avec cette comédie dark complètement déjantée dans laquelle les 3 jeunes brillaient avec leurs personnages très différents. James Duval est l’archétype du gars trop gentil et dépressif, Rose McGowan joue de manière électrisante sa petite amie qui n’est pas contre un peu d’aventures, et Johnathon Schaech est l’exemple typique du personnage arakien totalement décomplexé et prêt à assouvir tous ses fantasmes. L’univers d’Araki est fait de sexe, de drogues, de musique et de folie permanente, et The Doom Generation représente parfaitement le glissement de l’existence d’une certaine jeunesse dorée californienne.

The doom generation (droits échus) - Haut et Court

Mais son morceau de bravoure reste sans conteste Nowhere, film culte pour toute une génération, qui est parvenu à mixer de manière parfaite tous les excès du monde hollywoodien et qui représente la quintessence de la perdition humaine en moins d’1h30. On va une fois encore explorer la thématique du sexe chez les jeunes branchés de LA, en allant piocher du côté des hétéros, des gays, des lesbiennes et des drag-queens, et Araki s’est fait le chantre de cette contre-culture underground qui est aux antipodes du militantisme actuel. La représentation sexuelle d’Araki est sincère, drôle, émotive et puissante, et on va suivre ces récits multiples sur fond de société légèrement dystopique dans laquelle les élèves assistent à des cours sur les apocalypses nucléaires, un extra-terrestre lyophilise des bimbos décérébrées et une star d’Alerte à Malibu joue une version hardcore d’elle-même!

Nowhere (1997) - UCL Film & TV Society Journal

Nowhere est le film le plus pop, envoûtant et hypnotique d’Araki, et il bénéficie d’un casting impressionnant avec de nombreux noms en vogue à l’époque où qui allaient le devenir, comme Chiara Mastroianni, Christina Applegate, Ryan Philippe, Heater Graham, Mena Suvari, Beverly D’Angelo, Denise Richards, Traci Lords, Shannen Doherty, Rose McGowan… Cette fois-ci, James Duval va encore morfler à cause de sa copine qui veut coucher avec tout le monde alors que lui aspire à une existence de couple normale et romantique, et une fois encore, il semble à contre-courant et pas fait pour ce monde… Il va promener son spleen à travers le film en se trimballant avec sa caméra, histoire d’être le témoin de l’apocalypse à venir… Il répond au nom de Dark, ce qui correspond parfaitement à son ressenti ^^

Nowhere - Le Grand Action

Nowhere est une radiographie de la décadence d’une certaine jeunesse dans ces 90’s ô combien nostalgique, et il va traiter de religion, d’abus sexuel, de libération sexuelle, de drogue, de musique, de premiers émois, le tout dans un maelstrom totalement barré et hyper coloré, avec un Araki nous gratifiant de plans iconiques à souhait et d’un mélange d’humour absurde et d’horreur métaphysique qui fait de ce film un chef-d’oeuvre mésestimé! Nowhere est punk, Nowhere est fou, Nowhere est sublime !!!

Après "Doom Generation", "Nowhere" de Gregg Araki ressort aux US dans une  version restaurée - CHAOS

 

 

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News : Villeneuve, Denis Villeneuve

James Bond, dans les yeux de ses réalisateurs | La Presse

Le 26ème long métrage de la saga James Bond a trouvé son metteur en scène, en la personne de Denis Villeneuve! Le choix du Canadien peut paraître surprenant, mais après les très percutants films indépendants Polytechnique et Incendies, Villeneuve s’est peu à peu orienté vers les blockbusters avec Sicario, Premier Contact, et surtout Blade Runner 2049 ainsi que Dune : Première Partie et sa suite, Dune : Deuxième Partie. Son installation hollywoodienne étant maintenant bien ancrée, il se retrouve parmi les noms bankables de la profession, et il fallait qu’Amazon marque le coup après son rachat de la franchise qui appartenait historiquement à Barbara Broccoli et Michael G. Wilson. On n’évoquera pas l’univers étendu souhaité pour surfer un maximum sur le personnage, et on restera concentré sur cette annonce qui pourrait s’avérer très bénéfique pour l’agent préféré de la Couronne Britannique.

James Bond : c'est officiel, Denis Villeneuve réalisera le prochain film de la franchise - Les Numériques

“Certains de mes tout premiers souvenirs de cinéma impliquent 007. J’ai grandi en regardant les James Bond avec mon père, en commençant par Dr. No avec Sean Connery. Je suis un fan hardcore de Bond. À mes yeux, il est sacré. J’ai bien l’intention de faire honneur à la tradition et d’ouvrir la voie à beaucoup de futures nouvelles missions. C’est une responsabilité énorme, mais c’est aussi très excitant, et un très grand honneur. Amy, David et moi sommes aux anges à l’idée de le ramener à l’écran. Merci aux Amazon MGM Studios pour leur confiance. » (source : Ecran Large)

La note d’intention de Denis Villeneuve est claire, et on espère sincèrement qu’il parviendra à faire oublier les errements de l’aventure ultime de Daniel Craig, Mourir peut Attendre… Mais il s’agira toutefois de rester prudent, car le dernier opus en date avait été mis en scène par l’excellent Cary Joji Fukunaga, qui avait dirigé la sublime saison 1 de True Detective. Wait & see… 😉

James Bond : c'est officiel, Denis Villeneuve réalisera le prochain film de la franchise - Les Numériques

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Eternal (Ulaa Salim, 2023)

Eternal (2023) - IMDb

Après un premier long centré sur le racisme et la radicalisation d’un jeune homme (Sons of Denmark), le metteur en scène danois Ulaa Salim s’aventure dans un genre différent avec Eternal, qui est une extension de son court Ung ofr Evigt datant de 2012. Le genre cinématographique est certes différent, puisqu’il va s’orienter vers la SF, mais le fonds du récit va rester avant tout humain et connecté aux émotions, avec pour élément central la vie amoureuse d’un homme et d’une femme à travers les décennies. Le spectateur pourra se sentir lésé par cet habillage SF qui n’est pas primordial ici, mais qui va venir se greffer sur cette histoire d’amour de manière originale, mais s’il semble simplement rajouté, il va permettre d’explorer plus avant cette histoire.

SFSTORY - Eternal (2023) - SFSTORY

La rencontre entre Elias et Anita se fait de manière finalement assez banale, lors d’une soirée en boîte de nuit, mais la façon dont Ulaa Salim filme ces premiers émois donne une réelle force à l’histoire qui se dessine. Il va capter dans cette banalité apparente ce qui compose les ingrédients essentiels d’une grande histoire d’amour, et la sensibilité dont il fait preuve dans l’écriture de son scénario se retrouve aussi dans l’acuité de son regard de cinéaste. On ressent pleinement les émotions vécues par Viktor Hjelmsø et l’évocation parfaite de fragments d’une vie amoureuse. Elias et Anita filent le parfit amour, celui avec un grand A, mais il vont devoir faire face à certains éléments de l’existence qui risquent de les désunir. Les 2 acteurs sont lumineux dans leurs rôles et parviennent à créer une superbe alchimie entre leurs 2 personnages.

ETERNAL | KMBO

Parallèlement à cette romance, on va se retrouver aux côtés d’Elias qui travaille en tant que scientifique et qui va se lancer dans l’exploration d’une faille sous-marine, récemment apparue suite à un tremblement de terre. Cette faille risque d’avoir un impact considérable au niveau écologique, et cette mission s’avère capitale. Même au point de passer avant sa vie de famille? C’est tout l’enjeu de ce film qui va explorer l’intimité de ce couple avec une belle frontalité, mettant les corps et les psychés à nus de la plus belle manière, en effectuant un parallèle avec l’urgence d’une situation naturelle pouvant poser de sérieux problèmes. Eternal va alors nous confronter à nos propres peurs, espoirs et regrets en effectuant un saut temporel, et en faisant se recroiser les 2 personnages joués cette fois par Simon Sears et Nanna Øland Fabricius. Ce nouveau duo va lui aussi permettre d’exprimer des sentiments uniques et forts, alors que leur situation à chacun est différente depuis leur séparation.

Eternal Bande-annonce VO STFR

La notion de science-fiction est presque inutile dan ce film, qui nous raconte avant tout une puissante histoire d’amour. Ulaa Salim nous décrit ces détails insignifiants composant les mailles indéfectibles de ces sentiments, et il va d’une manière tout aussi sensitive évoquer la force des liens familiaux. Quand on s’attend à un film de SF, on est très surpris par la grande qualité d’écriture et de réalisation à un niveau aussi intimiste! Et la partie SF va quant à elle permettre de visualiser certains choix de vie de la part d’Elias, avec quelques petits airs d’Interstellar et des effets visuels plutôt réussis, ainsi qu’un beau travail sur la photographie de la part de Jacob Møller. Eternal est une très belle histoire de couple, porté par d’excellents acteurs!

Prime Video: For evigt

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F1 (Joseph Kosinski, 2025)

Affiche du film F1® LE FILM - Photo 6 sur 20 - AlloCiné

Après les motos futuristes de Tron : l’Héritage et les avions supersoniques de Top Gun: Maverick, Joseph Kosinski poursuit son exploration de la vitesse en l’abordant cette fois par le biais du domaine sportif. En se concentrant sur la figure du vétéran Sonny Hayes, il va nous embarquer dans un récit de rédemption et de passage de flambeau certes classique (on pense bien évidemment à Creed : l’Héritage de Rocky Balboa), mais qui bénéficie toutefois d’une écriture assez incisive par moments pour que l’on pardonne les quelques poncifs jalonnant le parcours. Le personnage de Sonny Hayes rappelle furieusement celui de Pete « Maverick » Mitchell dans Top Gun : Maverick, avec sa grande confiance en lui, son attitude rebelle et son côté loup solitaire. Brad Pitt endosse parfaitement ce rôle de coureur automobile que certains voient comme un has been, mais qui trace son propre chemin sans prendre en considération le regard des autres.

Critique « F1 - Le Film » (2025) : TOP FUN !

En venant à la rescousse d’un de ses amis propriétaire d’une écurie sur le point d’être revendue suite à de trop nombreuses défaites, Sonny Hayes va faire équipe avec un jeune pilote prometteur mais n’ayant pas encore eu l’occasion de briller. Si Brad Pitt joue parfaitement le gars imprévisible ne se souciant pas des codes, Damson Idris se fond aisément dans la peau d’un rookie avide de gloire et d’exposition sur les réseaux sociaux. Encore relativement inconnu (il a partagé l’affiche de Zone Hostile avec Anthony Mackie), le jeune acteur offre un contre-point intéressant au personnage de Sonny Hayes et caractérise très justement les dérives de la célébrité moderne. Mais au-delà de cette dualité, on va avoir un scénario qui va jouer sur les rapprochements et les éloignements entre ces 2 caractères opposés, et le scénario signé Ehren Kruger et Joseph Kosinski (Kruger a notamment participé à l’écriture de Top Gun : Maverick) va jouer avec les tensions et le respect entre les 2 hommes de manière à faire surgir des émotions variées chez eux, et par extension chez le spectateur.

Entre vitesse et rivalité, Brad Pitt et Damson Idris se muent en pilotes de course sous pression dans la nouvelle bande-annonce de « F1 ». – Antidote blog.

Une fois encore, Joseph Kosinski est capable de réaliser un film d’action sans oublier d’explorer les profondeurs de ses personnages. On sent un vrai respect pour tous ces pilotes risquant leur vie, et on pense par moments aux excellents documentaire Challenge One de Bruce Brown et On Any Sunday : the Next Chapter de Dana Brown, qui se centraient sur l’univers de la moto, mais qui faisaient ressurgir ce besoin viscéral de piloter. La séquence où Sonny Hayes explique ce qu’il ressent lorsqu’il pilote démontre l’aspect déterminant des émotions dans l’existence…

F1: Film sur la Formule 1 avec Brad Pitt | auto-illustré - le magazine automobile suisse

En terme d’action, on sent que le metteur en scène américain n’a rien perdu de son enthousiasme et de sa vision, puisqu’il fait à nouveau preuve d’une très belle maîtrise visuelle et narrative dans ses séquences, qui bénéficientd’une fluidité et d’une lisibilité limpides, permettant au spectateur de totalement s’immerger dans ces courses à plus de 300 kilomètres/heure. Kosinski va multiplier les angles de vue tout au long du métrage afin de ne pas lasser le spectateur, et on va donc littéralement ressentir le stress et la vitesse que les pilotes vivent lors de leurs courses. La musique du légendaire Hans Zimmer vient très habilement se juxtaposer aux images de Kosinski, et les séquences de courses sur lesquelles on greffe du Led Zeppelin ou du Queen, ça claque quand même pas mal aussi!

F1 - Official Final Trailer (2025) Brad Pitt

Aux côtés de Brad Pitt et Damson Idris, on retrouve Javier Bardem dans un rôle légèrement caricatural de patron d’écurie, et une Kerry Condon bien moins caricaturale en directrice technique. On va évidemment avoir quelques caméos de grands noms du monde de la F1, et l’un des 22 producteurs de ce film est un certain Lewis Hamilton. Avec F1, Joseph Kosinski nous livre une oeuvre-fleuve (2h35) qui rend hommage aux coureurs automobiles passés et présents, et qui sait comment doser l’aspect spectaculaire avec le côté intimiste.

Sergio Perez is back... in this new F1 movie trailer | Top Gear

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