Logan (James Mangold, 2017)

17 ans que Hugh Jackman se promène dans la défroque de Logan. 17 années qui ont alterné le bon, l’excellent, le très mauvais aussi… C’est en 2000 que tout commence, sous l’impulsion du passionné Bryan Singer, qui est à l’origine de toute cette vague super-héroïque qui déferlera par la suite. Son X-Men donne le ton, et permet à l’acteur australien de se faire un nom en campant le mutant canadien. Jackman reprendra le rôle dans X-Men 2, X-Men: l’Affrontement final, X-Men Origins: Wolverine, X-Men: le Commencement, Wolverine: le Combat de l’Immortel, X-Men: Days of future Past, X-Men: Apocalypse, et enfin, ce Logan. Pour James Mangold (qui si on analyse son nom, contient quand même un bel anagramme d’Old Man Logan!!! ;-), il s’agit de son 2ème film sur la franchise, après Wolverine: le Combat de l’Immortel. Et c’est clairement le film qui rend le plus hommage au personnage!

Pour commencer, il faut rappeler que la fameuse timeline hyper complexe de la Fox (voir le dossier ici) fait que ce film se déroule encore une fois dans une autre époque. On est en 2029, dans un futur proche où les mutants ont morflé… Logan est usé, fatigué, et inspiré par le comics Old Man Logan de Mark Millar et Steve McNiven. Ce choix audacieux est tout simplement génial, offrant une possibilité d’écrire un récit crépusculaire et d’une très belle densité émotionnelle. Pour les puristes donc, ce film propose un futur hypothétique, par rapport aux films X-Men contemporains. Mais cette question n’a finalement que peu d’importance, au vu des qualités juste exceptionnelles du métrage, qui allie un scénario très inspiré, une mise en scène captivante et des acteurs qui se transcendent! Logan est un pur chef-d’oeuvre dans le genre comic book movie, puisant sa force dans ces vieilles histoires en papier, et leur rendant un très bel hommage.

Hugn Jackman tire sa révérence avec cette ultime interprétation, et on sent tout ce qu’il a partagé avec le personnage au fil de ces années. Wolverine est devenu une seconde nature, et le voir cassé, affaibli, tant physiquement que moralement, ça remue. Le personnage gagne en épaisseur dans cette version beaucoup plus tragique, et s’inscrit parfaitement dans une histoire qui est elle aussi d’une très belle densité. Le poids du passé alourdit la conscience de Logan, qui tente depuis toujours de survivre comme il peut… Dans un monde qui a encore davantage perdu son sens, il avance au jugé, sans trop savoir quel espoir garder… Il a conservé un lien complexe avec le Professeur Xavier, incarné par un Patrick Stewart surprenant! Mais tout va basculer quand la jeune Laura va faire son apparition…

Et là, la surprise est de taille! La jeune Dafne Keen, après seulement 7 épisodes de la série The Refugees, joue dans son premier film! Et quand on voit l’aisance avec laquelle elle s’empare du rôle, il y a de quoi être totalement bluffé! Cette gamine est juste géniale, et elle offre une prestation incroyable dans le rôle de cette jeune fille au caractère bien trempé! C’est simple, du haut de ses 12 ans, elle vole même la vedette à Hugh Jackman, et donne une complexité étonnante à Laura! La densité émotionnelle qu’offre son personnage, avec la relation qui s’instaure entre elle et Logan, donne au film une dimension que la saga X-Men n’avait pas encore explorée. L’aspect filial est traité avec une sensibilité impressionnante, et sans verser dans le pathos. Le côté solitaire de chacun des personnages va se retrouver confronté à un besoin de s’entraider, ce qui créera des questionnements intérieurs importants.

Boyd Holbrook livre également une très belle prestation en incarnant le chef des Reavers, et contribue à perpétuer cette violence bien frontale qui caractérise le film. Ca fait vraiment plaisir de voir enfin Wolverine se servir de ses griffes d’une manière qui ferait presque blêmir Freddy Krueger! Ca charcle sévère, et l’aspect graphique est franchement impressionnant! L’interdiction aux moins de 12 ans s’en trouve justifiée…  Logan est un road-movie aux relents westerniens, aux antipodes de tout ce qui a été fait jusqu’à présent dans la saga X-Men. Le traitement instauré par James Mangold est salvateur, et démontre qu’il est toujours possible de surprendre et de raconter une histoire qui va droit au coeur. Logan est violent, cru, et nous offre des émotions brutes et entières. La classification R (interdit aux moins de 12 chez nous) qui n’a été possible que grâce au succès de Deadpool, lui aussi classé R, est une bénédiction pour ce film, dans lequel Mangold peut exprimer totalement ses idées. La sauvagerie n’a rien de gratuit, les enfants n’échappent pas à la violence, et de ce chaos darwinien naît une certaine beauté fragile. Laura, du haut de son jeune âge, a déjà une conscience profonde du Mal, et le basculement entre sa dureté presque adulte et la naïveté de son âge en fait un personage passionnant.

La Fox offre de très belles interprétations à ses mutants cette année, entre un Legion télévisuel qui est juste démentiel, et un Logan qui est un chant du cygne tout simplement sublime!!!

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