Le clip de la semaine: Clipping – Get up

Le son atypique de Clipping ne sera pas du goût de tout le monde, mais ce groupe californien a le mérite d’offrir un hip-hop résolument différent. Avec son côté indus très prononcé et le flow hallucinant de David Diggs, Clipping innove et assume son statut résolument underground. Ce Get up tiré de l’album Clppng est juste impressionnant! Enjoy! 😉

 

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Banshee saison 3 (2015)

Après une première et une deuxième saison juste démentielles, c’est avec un mélange d’impatience et de crainte que j’attendais de découvrir cette saison 3. De l’impatience, car la qualité du show de David Schickler et Jonathan Tropper a été jusque-là vraiment impressionnante, et de la crainte car la 3ème saison constitue très souvent une période très délicate pour une série,  souvent synonyme d’affaiblissement. C’était le cas pour Dexter, Misfits, Continuum, Longmire, et même Breaking bad dans une moindre mesure (avec notamment le fameux épisode de la mouche!). Mais Schickler et Tropper balaient toutes les craintes dès le premier épisode, entamant une saison hallucinante qui s’avère être tout aussi aboutie que les précédentes!

Il y a bien quelques baisses de rythme de temps en temps, mais c’est indéniable: Banshee est l’un des meilleurs shows actuels, tout simplement! Cette 3ème saison laisse apparaître tous les thèmes utilisés arriver à leur pleine maturité, et on sent que la recette mêlant violence, sexe et émotion est utilisée avec un vrai respect du spectateur et une véritable envie d’innover dans le monde de la télévision. Cette saison intensifie donc l’aspect résolument badass de Lucas Hood, et par extension de tous les personnages gravitant autour de lui!

Il y a des scènes désormais mythiques, comme le combat absolument dingue de l’épisode 3, qui n’a rien à envier à la saga The Raid!!! Une chorégraphie démentielle, juste surdécoupée afin de permettre les changements entre acteurs et cascadeurs, mais une violence graphique à couper le souffle et une radicalité juste dingue!!! A l’instar de l’hallucinant plan-séquence de True Detective, on tient là l’une des scènes les plus marquantes dans l’histoire des séries contemporaines!

Mais toute la puissance de Banshee vient de cette capacité à constamment surprendre le spectateur et à ne pas se reposer sur ses acquis. La scène évoquée précédemment serait parfaite pour boucler un épisode, mais les auteurs l’utilisent avant la fin et enchaînent encore avec d’autres événements. Comme pour souligner que la violence est perpétuelle dans la petite ville de Banshee depuis le changement de shérif… La série surprend également par les interactions multiples et changeantes entre les très nombreux protagonistes, avec en particulier les rapports tumultueux entre Hood et Proctor. Mais comme si cela ne suffisait pas, la fin de saison 2 annonçait un véritable carnage avec le retour de Chayton, l’Indien massif et impacable qui à Hood dans son collimateur! La saison 3 voit les deux hommes s’opposer avec une violence inouïe, et Geno Segers est parfait dans le rôle de ce bad guy!

Un nouveau venu fait son apparition, et ce personnage démontre encore une fois l’aspect bien barré de la série. Kurt Bunker est un ancien néo-nazi qui souhaite s’engager dans la police. Mais avec ses tatouages faisant l’apologie du IIIème Reich sur tout le corps, difficile de croire en sa réhabilitation… Schickler et Tropper vont mettre sur pied un personnage totalement captivant, empli de culpabilité et tentant de contenir une violence qui le ronge . Une recrue de choix pour Hood? Celui-ci y voit probablement le reflet de son âme d’une certaine manière… L’acteur Tom Pelphrey, un parfait inconnu jusque-là, en fait l’un des personnages les plus captivants de la saison!

On retrouve bien évidement Job, toujours aussi déjanté et efficace; Carrie et Gordon tentent de recoller les morceaux, tandis que Deva commence à mal tourner; Hood et Siobhan se rapprochent, Rebecca commence à vraiment apprécier le pouvoir, Proctor entrevoit peut-être une issue à la violence de son monde; et on en apprend davantage sur Burton, le garde du corps bien psycho de Proctor. Les personnages de Deva et de Gordon sont pour moi les moins intéressants, mais la qualité d’écriture du show permet de créer un univers véritablement palpitant, pas franchement des plus réalistes (ça fait quand même 3 saisons que tout explose dans la petite ville de Pensylvannie!), mais avec un sens de la série B des plus appuyés! Quand on voit la qualité d’écriture des personnages, on se dit qu’on tient là une série qui marquera son époque. Entre Lucas Hood, Chayton, Proctor, Burton, Rebecca, sans oublier la bien sauvage Nola Longshadow, on s’aperçoit que Banshee réussit à créer de nombreux personnages résolument forts, là où certaines séries peinent à en créer 1 ou 2…

Banshee est LA série badass contemporaine qui enterre toutes les autres, et j’espère que ça va continuer comme ça! Une saison 4 est prévue pour 2016, et les auteurs, qui tablaient sur un show en 5 saisons, parviendront peut-être à boucler tout ce joyeux bordel en 2017!

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Les news de la semaine: Eyes wide shut

Alors qu’Agents of S.H.I.E.L.D. peine à trouver son rythme en cette 2ème saison, et après une Agent Carter relativement efficace, on attend avec beaucoup d’impatience l’arrivée de Daredevil sur Netflix le 10 avril! Le show de Steven S. DeKnight sera bien plus sombre que ce que Marvel Studios nous a concocté jusqu’ici, et on va vraiment plonger dans une atmosphère nocturne sauvage et violente! Cette version de l’Homme sans Peur pourrait bien être le point d’entrée percutant que l’on attendait pour les héros urbains Marvel!


 

Encore quelques affiches pour Avengers: l’Ere d’Ultron (sortie le 22 avril) qui nous dévoilent cette fois-ci la Sorcière rouge et Vif-Argent, et un Ultron qui assure ne pas porter de string. A vérifier…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après une carrière remarquée dans l’animation (Le Géant de Fer, Les Indestructibles, Ratatouille), Brad Bird s’est lancé dans le film live avec Mission: Impossible -Protocole fantôme, qui constitue à ce jour la meilleure aventure ciné d’Ethan Hunt! Après 4 ans d’absence, le metteur en scène s’apprête à nous dévoiler son intriguant Tomorrowland, qui au vu de cette magnifique bande-annonce, promet une aventure décoiffante et originale sur fond de voyage temporel! Sortie le 20 mai.


 

C’est le 5 août que le nouveau Fantastic Four débarquera, et on découvre cette semaine 4 nouveaux clichés nous présentant les costumes des héros. On s’éloigne du design homogène des comics, puisque chaque personnage aura un vêtement en conformité avec ses pouvoirs. Celui de Johnny Storm aura des plaques ignifugées pour résister aux hautes températures, celui de Red Richards comporte des anneaux pour compenser les changements de densité corporelle. Josh Trank assume un certain réalisme dans son adaptation, qui n’est pas pour déplaire!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Captain America: Civil War lancera la Phase 3 le 6 mai 2016! Et avec son casting qui s’étoffe de semaine en semaine, on se retrouvera bien dans une sorte de semi-Avengers! Outre Captain America et Iron Man, on comptera donc dans les rangs Black Widow, Falcon, Black Panther (pour sa 1ère apparition), le Soldat de l’Hiver, Crossbones, et on apprend aussi la présence, somme toute logique, d’Hawkeye. Mais on a enfin la certitude que Daniel Brühl jouera le Baron Zemo, un dangereux scientifique adepte des préceptes nazis!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son excellent Troll Hunter date déjà d’il y a 5 ans, et on était depuis sans nouvelles d’André Øvredal. Il redonne enfin signe de vie avec non pas un, mais deux projets cinématographiques! Le premier se nomme Bright Skies, et se penchera sur une vague d’apparitions d’OVNI qui va terrifier un coin pourtant très tranquille de Norvège! Le second se nomme The Autopsy of Jane Doe, et constituera la première réalisation américaine pour le metteur en scène Norvégien. Avec l’appui d’Emile Hirsch et Brian Cox au casting, il nous présentera une autopsie qui va être le point de départ d’une plongée dans l’horreur pour un père et son fils. On est bien content de voir Øvredal de retour!

 

Alexandre Bustillo et Julien Maury parviendront-ils à retrouver l’atmosphère oppressante et la radicalité des impressionnants Massacre à la Tronçonneuse et Massacre à la Tronçonneuse – le Commencement? La saga s’était largement essoufflée depuis, et cet origin story menée par nos 2 Frenchies pourrait revitaliser le mythe du boogeyman! Leatherface pourra compter sur la présence du jeune Sam Strike, acteur anglais de 21 ans qui incarnera le psychopathe dans cette préquelle!

 

Des news pour la suite de Tron – l’Héritage, enfin!!! Depuis 5 ans que l’on est sans nouvelles de Sam Flynn, on apprend cette semaine que le tournage de cet Untitled Tron: Legacy Sequel aura lieu cet automne! Et ce qui est bon, c’est que l’on garde la même équipe que pour le précédent, à savoir Garrett Hedlund qui était excellent dans le rôle de Sam, et surtout le génial Joseph Kosinski derrière la caméra! Pour l’instant, pas de news concernant le reste du casting, mais j’ai hâte de replonger dans la Grille!!!

 

En bref, j’ai vu Everly de Joe Lynch (le réal de Détour mortel 2 et ce court métrage sur Venom). Bon d’abord je tiens à dire que Salma Hayek ne fait pas du tout ses 48 ans! Sinon le film est un sous-John Wick qui commence pas mal, mais qui hésite trop entre sérieux et second degré, et du coup ne trouve pas son rythme. Pas franchement une réussite malheureusement…

 

J’ai aussi vu American Sniper, et franchement je dois dire que Bradley Cooper ne fait pas ses 40… Ah ben si il les fait, pardon. Alors c’est très patriotique, ça me gêne toujours un peu. Bradley Cooper est bon dans le rôle, la mise en scène de Clint est efficace, les scènes d’action bien tendues, mais il y a certaines nuances qui manquent, un aspect trop basique qui empêche le film d’être plus percutant. Je l’ai apprécié, mais j’aurai aimé l’apprécier davantage.

 

Tony Stark a désormais pris le dessus sur Robert Downey Jr., puisqu’il apparaît même en dehors des longs métrages! Cette fois, c’est pour la bonne cause, puisque Tony va offrir un bras bionique à un jeune garçon né sans bras droit. Mais le mérite en revient à un autre inventeur, un étudiant nommé Albert Manero, qui crée des prothèses grâce à la technologie des imprimantes 3D. C’est à la fois drôle et touchant!


 

On termine par une vidéo bien fun issue du Saturday Night Live, qui voit Thor fêter à sa manière la victoire face à Ultron! Chris Hemsworth se lâche totalement, et le résultat est vraiment bon, avec quelques guests bien sympas!

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Les news de la semaine: Lone Girl

 

Le metteur en scène français Gilles Paquet-Brenner (Les jolies Choses, Gomez et Tavarès) réalise son premier film américain avec Dark Places, dont le principal intérêt réside dans le fait qu’il s’agit d’une nouvelle adaptation de l’auteur Gillian Flynn. La romancière américaine est en effet à la base de l’excellent film Gone Girl, David Fincher transposant son roman Les Apparences avec une efficacité redoutable. On espère donc que Paquet-Brenner plonge lui aussi pleinement dans ce récit policier qui voit les conclusions d’un meurtre vieux de 30 ans être remises en doute. Avec Charlize Theron et Chloë Grace Moretz, on a déjà deux solides actrices, et on espère être à nouveau bluffé par un scénario innovant et tortueux! Sortie le 8 avril.


 

On croyait connaître la longue liste des acteurs de Fast & furious 7, mais James Wan nous avait gardé quelques surprises! On a donc un casting juste dingue qui comprend Vin Diesel, Paul Walker, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Tyrese Gibson, Ludacris, Elsa Pataky, Dwayne Johnson, Jason Statham, Kurt Russell, Tony Jaa, Ronda Rousey, auxquels s’ajoutent maintenant Djimon Hounsou et Michael Jai White! Il y a vraiment de la place pour tout le monde dans ce film?? Réponse le 1er avril!

 

Et une nouvelle affiche bien barrée en prime!

 

La promo bat son plein pour le Daredevil de Steven S. DeKnight, et on découvre cette semaine l’affiche officielle! Ca s’annonce sombre, violent, et fun si l’on en croit le petit sourire en coin de ce cher Matt! Et en prime, après avoir longtemps admiré le dos de Vincent D’Onofrio, on le voit enfin de face sur ces 2 photos du Caïd! Il n’est certes pas aussi massif que Michael Clarke Duncan qui interprétait le personnage dans le Daredevil de Mark Steven Johnson, mais il a la présence nécessaire pour faire de cette nouvelle version de Wilson Fisk un bad guy imposant et implacable! Début des hostilités le 10 avril!

 

 

 

Game of Thrones, saison 5 déjà! Après avoir récemment enchaîné les 4 premières, j’ai juste hâte de découvrir la suite des aventures de Tyrion, Daenerys, Sansa et les autres! En attendant, voici une très belle affiche pour le retour du show de David Benioff et D. B. Weiss, calé au 12 avril!

 

Le mois d’avril sera décidément très chargé, puisque Avengers: l’Ere d’Ultron débarquera dès le 22! On continue donc comme la semaine dernière, avec de nouvelles affiches consacrées cette fois à Hawkeye et Captain America.

 

En bref, j’ai vu Beneath, le second film de Ben Ketai après 30 Days of Night: dark Days. On suit une bande de mineurs qui va se retrouver piégée sous terre après une explosion, et qui va devoir survivre alors que des événements étranges commencent à se produire… Une série B horrifique réalisée avec soin, qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui réussit à faire monter le stress, et bénéficiant d’une brochette d’acteurs plutôt bons. Pas de date de sortie pour l’instant.

 

Dark Clown, alias Stitches en VO, était le 3ème effort du metteur en scène irlandais Conor McMahon après Dead Meat (2004) et The Disturbed (2009). Après ce slasher bien surprenant et délirant, McMahon va laisser l’humour de côté pour plonger dans l’horreur pure avec From the Dark, dont il termine actuellement le tournage. Quand un couple tombe en rade en pleine campagne irlandaise, l’accueil qui va leur être réservé sera tout sauf sympathique… Surtout quand une créature monstrueuse rôde dans les parages!

 

On commence à y voir un peu plus clair du côté de la Fox après l’accord historique avec Marvel: le studio va se concentrer sur le reboot (encore…) des aventures du Tisseur dans The spectacular Spider-Man, qui reprendra le nom de la seconde série régulière consacrée au personnage dans les comics, alors que la première s’intitulait The amazing Spider-Man. Il y a une certaine cohérence tout de même… Sinon, on oublie évidemment les projets Venom: Carnage, The Sinister Six et le spin-off centré sur un personnage féminin, et on attend maintenant les annonces officielles concernant le metteur en scène et les acteurs! Peter Parker ou Miles Morales?? Sortie le 28 juillet 2017!

 

Peter Berg va réunir 2 combattants de choix pour son prochain projet Mile 22. Iko Uwais, la star de The Raid et The Raid 2: Berandal, va donner la réplique à Ronda Rousey, pro de l’UFC et actuelle championne en titre. On a pu la voir dans Expendables 3, et elle sera également de la partie pour Fast and furious 7. Nul doute que l’association entre Uwais et Rousey fera des étincelles! Lui jouera un policier indonésien, elle une agent de la CIA, et ils devront unir leurs forces pour mettre à jour une affaire de corruption qui gangrène le pouvoir local. Evidemment, ça devrait être bien violent!

 

Si Expendables 3 était un peu trop gentillet, ça n’empêchera pas la franchise de continuer! Par contre on va changer de média, puisque les gros bras des 80’s vont investir le petit écran, la Fox développant actuellement une série centrée sur les aventures des mercenaires! Sylvester Stallone officiera en tant que producteur exécutif, et sera épaulé par Avi Lerner, déjà producteur sur la saga cinématographique. Le scénariste et producteur Shane Brennan (N.C.I.S.: Enquêtes spéciales) a été choisi pour être le showrunner de la série. Bon, ça sent quand même le recyclage à plein nez… Wait & see…

 

Le mot de la fin est pour Adi Shankar (c’est bien lui sur la photo en bas), producteur du Territoire des Loups, The Voices ou Balade entre les Tombes. On lui doit également quelques court métrages, comme Venom: Truth in Journalism, et les pépites que sont The Punisher: dirty Laundry et Power/Rangers. Mais aujourd’hui, il revient sur la suite potentielle de l’excellent Dredd de Pete Travis, qu’il avait produit en 2012 et qui s’était complètement vautré en salles. Par contre, le film a été littéralement ressuscité en vidéo, si bien qu’il s’est constitué une solide fanbase réclamant à corps et à cris une séquelle pour le Juge. Adi Shankar répond, et on ne peut pas l’accuser de langue de bois…

« Avec son budget, Dredd a fait perdre tout l’argent de ses distributeurs. Donc il n’y a que trois options possibles. Un, réduire le putain de budget. Dredd en found-footage peut-être ? Je ne sais pas. Je ne materai pas un truc pareil, mais peut-être que c’est la solution. Deux, faire venir un réalisateur qui fera bouger les choses, comme David Fincher. Mais ce n’est pas réaliste, ça n’arrivera pas, parce que les réalisateurs qui peuvent faire bouger les choses ne veulent pas travailler sur la franchise de quelqu’un d’autre. C’est juste comme ça que ça marche. Et trois, s’offrir une star. Peut-être qu’on peut associer Karl Urban avec une autre star qui booste le potentiel du film. Si on arrive à avoir The Rock, on pourra sauver cette putain de franchise, parce que The Rock sauve toutes les putains de franchises de tout le monde. »

Allez Dwayne, un ptit passage chez le Juge, ce serait pas bon ça?? 😉

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Horns (Alexandre Aja, 2013)

Après une tentative de SF à la française pas très convaincante (Furia en 1999), Alexandre Aja nous avait balancé coup sur coup 2 uppercuts qui allaient durablement marquer le cinéma de genre: Haute Tension (2003) et son sacrément pervers Philippe Nahon, et La Colline a des Yeux (2006) et ses mutants sacrément gores! 2 oeuvres qui ont sorti le réalisateur de l’anonymat et qui lui ont donné une place de choix dans le cinéma horrifique. Il s’est laissé bercer par l’esprit américain de manière moins captivante par la suite, et nous a concocté en 2008 un Mirrors sympa mais en-deça de ce que l’on pouvait espérer, tout comme son Piranha 3D en 2010, qui était assez maîtrisé pour éviter l’ennui, mais qui n’était finalement qu’une série B de plus. Autant dire que son Horns, avec cette histoire tirée par les cheveux de gars qui a des cornes qui lui poussent du jour au lendemain, m’avait l’air franchement casse-gueule et pas emballante du tout. Mais après plusieurs retours très positifs, j’ai décidé de tout de même le tenter…

Quand la petite amie d’Ig Perrish est assassinée, toute le monde le croit coupable et ne cherche même pas à l’écouter. Il se retrouve en liberté conditionnelle dans l’attente du procès, et va tenter de découvrir ce qui s’est passé. Mais comme si tout n’allait pas déjà assez mal, voilà qu’une paire de cornes lui pousse sur le crâne! Avec son air de démon, pas sûr que les gens lui fassent davantage confiance… Mais il va découvrir que cette nouvelle apparence déclenche chez les gens des réactions bizarres, et que ces cornes pourraient bien l’aider dans son enquête finalement…

A partir du moment où ces cornes sont apparues, les gens ont commencé à lui révéler ce qu’ils pensaient exactement. Quand il se retrouve dans la salle d’attente du médecin avec cette gamine hystérique et sa mère totalement dépassée, cette dernière va lui dire de manière toute naturelle qu’elle devrait frapper sa fille ou se barrer en la laissant là! Ig est évidemment étonné, mais chacune des personnes qu’il va croiser va à chaque fois se confier à lui de la manière la plus intime et naturelle qui soit! Pour remonter la piste jusqu’au tueur, il n’a qu’à aller discuter avec le plus de monde possible, et il se pourrait bien qu’il le retrouve de cette manière!

La nouvelle apparence d’Ig va donc lui permettre d’agir comme un sérum de vérité, les gens lui exprimant leurs secrets les plus inavouables. On va donc se retrouver dans des situations à la fois absurdes et choquantes, et Ig va découvrir la face cachée de la petite ville tranquille où il a toujours vécu. Le médecin qui fantasme sur sa secrétaire, le flic aux tendances refoulées, chacun va révéler ses secrets à Ig et laisser libre cours à ses fantasmes devant lui, sans aucune pudeur! Il va donc être le témoin privilégié de ce qui se passe dans la tête des habitants de cette ville, et va véritablement les mettre à nu!

Le principe d’Horns, qui paraissait très tiré par les cheveux au départ, va en fait devenir sacrément jouissif, et propice à une extériorisation des fantasmes et des sombres secrets sous-jacents de la société. Ig devient le révélateur des frustrations et des envies profondes de ses concitoyens, et une fois qu’il a bien saisi l’étendue de son pouvoir, il va se faire un malin plaisir de l’utiliser sans restriction! Tandis qu’il clame toujours son innocence, il va se mettre à interroger la population et à découvrir différents indices lui permettant de se rapprocher du tueur.

D’entrée de jeu, Alexandre Aja place son récit dans une atmosphère atypique et un cadre original, usant de sa caméra avec une dextérité et un point de vue impressionnants! L’aisance de sa mise en scène combinée à la liberté de ton totale adoptée, va faire de ce Horns un film bien plus percutant que ce que l’on pouvait attendre au départ! A la fois véritable conte macabre et tragique histoire d’amour, ce film va offrir des nuances de tonalité impressionnantes et parfaitement maîtrisées par un Alexandre Aja en très grande forme!

Les aller-retours entre passé et présent vont offrir une structure complexe au film, et vont mettre en lumière les différentes relations entre les personnages. Il y a un côté très Stand by me dans l’évocation de l’enfance des personnages principaux, et on sent véritablement les émotions vécues par ses gamins, des frissons du premier baiser aux sensations de liberté de l’enfance. Il y a là une vraie tendresse dans l’évocation d’une enfance lointaine et perdue, et un vrai sentiment de nostalgie, qui va finalement amplifier l’impact des émotions ressenties par Ig dans le présent.

Le scénario est parfaitement élaboré, Keith Bunin retravaillant un bouquin de Joe Hill, de son vrai nom Joseph Hillstrom King, et qui n’est autre que le fils de Stephen King. Tout comme son père, il se plaît à creuser dans les consciences afin de découvrir les travers et les pulsions de ses concitoyens, et cette adaptation par Alexandre Aja fonctionne parfaitement sur grand écran. Daniel Radcliffe s’est bien éloigné du gentil Harry Potter, et s’avère tout aussi doué dans un registre différent. Son personnage torturé en quête de compréhension et de vengeance est joué avec beaucoup de subtilité, et le basculement vers la violence va se faire avec un mélange de surprise et de joie malsaine!

Horns nous balance des émotions contradictoires tout le long du film, passant d’une romance naïve et belle, à un déferlement de violence enjouée, en passant par les difficultés du deuil et les rapports difficiles entre membres de la famille. Alexandre Aja ausculte toutes les phases d’une vie, en y ajoutant une sorte de poésie macabre visuellement bluffante (la scène du trip sous acide est impressionnante), qui en fait une allégorie bien barrée de l’existence!

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