Après Expendables – Unité spéciale et Expendables 2 – Unité spéciale, les distributeurs français ont eu le trait de génie d’ôter le superflu et de nommer ce 3ème opus Expendables 3, tout simplement. 4 ans de réflexion pour en arriver à cette conclusion, l’effort est louable… Sinon, est-ce que la bande à Barney est toujours en forme, après un premier épisode sympathique qui faisait office de brouillon, et un second film qui explosait tout?
On ne va pas faire durer le suspense, et ce 3ème épisode ressemble davantage au premier qu’au 2ème… On assiste à une suite qui a largement perdu le grain de folie du génial Expendables 2 -Unité spéciale, et qui se contente d’aligner les scènes de manière bien moins chaleureuse, en n’atteignant ni le niveau d’humour ni le niveau d’émotion de l’opus précédent. Expendables 3 est un pur produit calibré qui va poursuivre tranquillement la saga, mais qui en aucun cas ne hissera le film vers les sommets du film d’action.
Le constat peut paraître rude, mais un signe avant-coureur laissait présager la vision plus commerciale du film, au détriment de l’hommage sincère aux 80’s. Tandis que les 2 premiers volets étaient classés R (les moins de 17 ans doivent être accompagnés d’un adulte) aux USA, ce dernier avait obtenu un PG-13 (déconseillé aux moins de 13 ans), démontrant ainsi une certaine édulcoration du propos afin de toucher un public plus large. Mais on comptait sans doute trop sur Sylvester Stallone pour conserver la fraîcheur et la folie de l’épisode 2…
On entend souvent les anti-films d’action crier au scandale à cause du manque de scénario, il faut avouer que celui d’Expendables 3 n’est pas des plus innovants. On voit des situations déjà vues auparavant, et on y intègre de nouveaux personnages, et le tour est joué. Non pas que ça ne fonctionne pas, mais on aurait pu espérer un peu plus d’efforts de la part des scénaristes (dont Stallone) afin de nous offrir un divertissement plus costaud. En l’état, Expendables 3 n’est pas mauvais, et il est au final un film d’action sympathique, mais il ne supporte pas la comparaison avec le 2.
On sent la construction plus distanciée du long métrage, et on sent aussi l’aura qu’à pris la saga et qui demande aujourd’hui d’impliquer les acteurs de la première heure tout en offrant quelques personnages djeun’s au casting. En soi, ce jeu avec les souhaits imposés par la production fonctionne quand même, mais on a perdu pas mal de sincérité et de spontanéité dans l’ensemble, et c’est surtout ça qui déçoit. Mais habilement, le film ménage quelques moments sympathiques qui ne peuvent nous empêcher de l’apprécier, non pas comme la bombe qu’il aurait pu (dû) être, mais comme un épisode mineur dans la saga.
Sylvester Stallone lui-même ne semble plus trop y croire, au même point que son personnage de Barney Ross… Par contre, Mel Gibson s’avère vraiment très bon en bad guy, imposant par sa présence, et mesuré dans son jeu. C’est vrai que l’imprévisibilité tarée de Jean-Claude Van Damme en faisait un Vilain bien plus percutant, mais Gibson s’en tire vraiment bien avec son personnage de Stonebanks. Et la bonne surprise vient aussi d’Antonio Banderas, dans un rôle un brin déjanté qui lui va à merveille! Le reste du casting se contente du minimum syndical, et doit composer avec un scénario qui s’échine à incorporer tout le monde dans l’histoire. Certains sont passés à la trappe, d’autres interviennent vraiment tard pour pas grand-chose, et d’autres sont mis en avant de manière surprenante. C’est le cas notamment de Wesley Snipes, qui ne mérite pas franchement son quart d’heure de gloire… Mais au final, ce mélange de protagonistes entre jeunes, vieux, bad guys et good guys fonctionne malgré l’absence de volonté de faire un grand film. On ne ressent pas la nostalgie des 80’s si présente dans le 2, mais sous cet aspect purement procédurier et ses atours de film de producteurs, Expendables 3 reste un spectacle certes basique mais sympathique.
Quand on a Sylvester Stallone, Jason Statham, Harrison Ford, Arnold Schwarzenegger, Mel Gibson, Wesley Snipes, Dolph Lundgren, Randy Couture, Terry Crews, Antonio Banderas, Jet Li ou encore Robert Davi, sans compter les ptits jeunes, on se dit qu’il y a quand même de quoi passer un bon petit moment!