Après une première et une deuxième saison juste démentielles, c’est avec un mélange d’impatience et de crainte que j’attendais de découvrir cette saison 3. De l’impatience, car la qualité du show de David Schickler et Jonathan Tropper a été jusque-là vraiment impressionnante, et de la crainte car la 3ème saison constitue très souvent une période très délicate pour une série, souvent synonyme d’affaiblissement. C’était le cas pour Dexter, Misfits, Continuum, Longmire, et même Breaking bad dans une moindre mesure (avec notamment le fameux épisode de la mouche!). Mais Schickler et Tropper balaient toutes les craintes dès le premier épisode, entamant une saison hallucinante qui s’avère être tout aussi aboutie que les précédentes!
Il y a bien quelques baisses de rythme de temps en temps, mais c’est indéniable: Banshee est l’un des meilleurs shows actuels, tout simplement! Cette 3ème saison laisse apparaître tous les thèmes utilisés arriver à leur pleine maturité, et on sent que la recette mêlant violence, sexe et émotion est utilisée avec un vrai respect du spectateur et une véritable envie d’innover dans le monde de la télévision. Cette saison intensifie donc l’aspect résolument badass de Lucas Hood, et par extension de tous les personnages gravitant autour de lui!
Il y a des scènes désormais mythiques, comme le combat absolument dingue de l’épisode 3, qui n’a rien à envier à la saga The Raid!!! Une chorégraphie démentielle, juste surdécoupée afin de permettre les changements entre acteurs et cascadeurs, mais une violence graphique à couper le souffle et une radicalité juste dingue!!! A l’instar de l’hallucinant plan-séquence de True Detective, on tient là l’une des scènes les plus marquantes dans l’histoire des séries contemporaines!
Mais toute la puissance de Banshee vient de cette capacité à constamment surprendre le spectateur et à ne pas se reposer sur ses acquis. La scène évoquée précédemment serait parfaite pour boucler un épisode, mais les auteurs l’utilisent avant la fin et enchaînent encore avec d’autres événements. Comme pour souligner que la violence est perpétuelle dans la petite ville de Banshee depuis le changement de shérif… La série surprend également par les interactions multiples et changeantes entre les très nombreux protagonistes, avec en particulier les rapports tumultueux entre Hood et Proctor. Mais comme si cela ne suffisait pas, la fin de saison 2 annonçait un véritable carnage avec le retour de Chayton, l’Indien massif et impacable qui à Hood dans son collimateur! La saison 3 voit les deux hommes s’opposer avec une violence inouïe, et Geno Segers est parfait dans le rôle de ce bad guy!
Un nouveau venu fait son apparition, et ce personnage démontre encore une fois l’aspect bien barré de la série. Kurt Bunker est un ancien néo-nazi qui souhaite s’engager dans la police. Mais avec ses tatouages faisant l’apologie du IIIème Reich sur tout le corps, difficile de croire en sa réhabilitation… Schickler et Tropper vont mettre sur pied un personnage totalement captivant, empli de culpabilité et tentant de contenir une violence qui le ronge . Une recrue de choix pour Hood? Celui-ci y voit probablement le reflet de son âme d’une certaine manière… L’acteur Tom Pelphrey, un parfait inconnu jusque-là, en fait l’un des personnages les plus captivants de la saison!
On retrouve bien évidement Job, toujours aussi déjanté et efficace; Carrie et Gordon tentent de recoller les morceaux, tandis que Deva commence à mal tourner; Hood et Siobhan se rapprochent, Rebecca commence à vraiment apprécier le pouvoir, Proctor entrevoit peut-être une issue à la violence de son monde; et on en apprend davantage sur Burton, le garde du corps bien psycho de Proctor. Les personnages de Deva et de Gordon sont pour moi les moins intéressants, mais la qualité d’écriture du show permet de créer un univers véritablement palpitant, pas franchement des plus réalistes (ça fait quand même 3 saisons que tout explose dans la petite ville de Pensylvannie!), mais avec un sens de la série B des plus appuyés! Quand on voit la qualité d’écriture des personnages, on se dit qu’on tient là une série qui marquera son époque. Entre Lucas Hood, Chayton, Proctor, Burton, Rebecca, sans oublier la bien sauvage Nola Longshadow, on s’aperçoit que Banshee réussit à créer de nombreux personnages résolument forts, là où certaines séries peinent à en créer 1 ou 2…
Banshee est LA série badass contemporaine qui enterre toutes les autres, et j’espère que ça va continuer comme ça! Une saison 4 est prévue pour 2016, et les auteurs, qui tablaient sur un show en 5 saisons, parviendront peut-être à boucler tout ce joyeux bordel en 2017!