Code of Honor (1997)

Après le mythique Marvels signé Kurt Busiek et Alex Ross, il fallait bien continuer l’évocation de la mythologie MarvelMarvels entreprenait de faire redécouvrir tout un pan de l’histoire de l’univers créé par Stan Lee, et prenait pour personnage principal Philip Sheldon, un journaliste qui était en première ligne pour suivre la révolution qu’allait être l’apparition de ces êtres à super-pouvoirs. L’épopée Marvels brassait 20 années de combats homériques et de lutte entre le Bien et le Mal.


Le succès de la mini-série de Busiek et Ross ne pouvait pas rester sans suite, et Code of Honor (publié dans les revues Marvel Méga 6 et 7) explore la période sombre des années 80 en utilisant les mêmes techniques que sur Marvels. La tâche incombe à Chuck Dixon de revisiter les événements majeurs du Marvel Universe, vus cette fois-ci à travers les yeux de Jeffrey Piper, jeune flic noir tout juste promu. Dixon est aidé par divers dessinateurs (Tristan ShaneBrad Parker, Vince Evans, Terese Nielsen,  Daerick Gross, Bob Wakelin et Paul Lee) pour donner corps à l’obscurité régnant dans les rues de New York.

Les peintures étonnantes qui illustraient Marvels apportaient une touche de réalisme inédite, et permettaient de replonger de manière immersive dans l’âge d’or des héros. Le procédé étant efficace, il est à nouveau utilisé sur Code of Honor, dont la mise en scène s’en trouve grandie. Visuellement, c’est vraiment très beau, avec cette touche de réalisme dans les traits des visages et dans le choix des plans.

Quel personnage utiliser pour signifier la déchéance et le danger de la métropole new-yorkaise des années 80? Le Punisher est tout indiqué pour endosser ce rôle, et Jeffrey Piper va se retrouver face à lui à plusieurs reprises. La confrontation entre une vision claire de l’ordre et une version plus radicale de la justice va bien faire comprendre l’évolution des mentalités, et la perte de l’innocence qui avait suivi le décès de Gwen Stacy. Après ce tragique événement dans le monde Marvel, plus rien n’allait être comme avant, et les combats manichéens allaient devenir bien plus subtils.


Code of Honor déroule donc un récit dont la construction est similaire à celui de Marvels, et qui brasse aussi de multiples années à travers le regard parfois émerveillé, parfois craintif d’un humain « normal ». L’effet de nouveauté en moins, Code of Honor se suit comme un guide historique de l’univers Marvel. Les apparitions de Daredevil, du Caïd, le mariage de Vision et de la Sorcière rouge, le retour des héros après les Guerres secrètesInferno… Autant d’événements relatés par Chuck Dixon afin de se remémorer les différentes étapes de cet univers.

Code of Honor est une lecture très agréable permettant aux néophytes de s’y retrouver dans la chronologie Marvel, et aux connaisseurs de redécouvrir d’un autre point de vue les événements cataclysmiques qui ont secoué New York dans les années 80.

Publié dans Marvel comics | Laisser un commentaire

Alias 1 : Le Piège

Je me suis récemment relu le 1er tome de la série Alias, publiée chez Marvel à partir de novembre 2001. Rien à voir avec Jennifer Garner, cette Alias étant une boîte d’investigations, dont la seule salariée s’appelle Jessica Jones, et est une ancienne super-héroïne ayant décrochée (oh, un jeu de mot subtil!) pour se lancer dans une carrière de détective privé. D’ailleurs, elle faisait partie des séries Marvel à l’ère Netflix, à voir juste ici!


Brian Michael Bendis aime le polar, c’est connu. Et il inaugurait à l’époque la collection Max avec ce récit aux tonalités sombres et aux machinations tordues, où la pauvre Jessica se lance dans une affaire extrêmement louche. Le récit réserve des zones d’ombre et des surprises écrites avec beaucoup de soin par un auteur talentueux. On est immergé dès le début dans cette histoire que Bendis traite avec beaucoup de sérieux, mais aussi avec une certaine dose d’autodérision. Le regard qu’il porte sur l’univers Marvel est celui d’un véritable connaisseur bénéficiant d’un redoutable sens critique, ce qui donne à son œuvre une dimension particulière. Un petit exemple de dialogue entre un flic et Jessica lors d‘un interrogatoire: « Dites, les Fantastiques… Vous les avez déjà rencontrés? Je les adore. -Non. -Non? -J’ai croisé le grand type orange. –La Chose. -Oui. -Il est béton. Sans jeu de mots. -Oui. Bon, si on… -Il est comment? -Grand et orange. Je peux retourner vivre ma vie? »

L’autre atout considérable de cette série est le dessin de Michael Gaydos, qui évoque beaucoup le style épuré de John Paul Leon, notamment sur Les nouvelles Aventures de Cyclope et Phénix. Gaydos choisit des tonalités très ternes en faisant varier les bleus et les rouge, captant immédiatement l’atmosphère que Bendis souhaite imprimer à la série. La vie nocturne, la fumée des cigarettes, les bars déserts… On est dans un véritable polar, qui bénéficie d’une mise en scène remarquable. Gaydos modifie constamment sa mise en pages, passant du simple champ-contrechamp au découpage d’image (Jessica sur les escaliers, l’image coupée en 4 cases, symbolique de la dégradation de son moral), où utilisant le procédé très cinématographique du zoom avant. De prime abord, l’austérité des dessins peut rebuter, mais leur richesse visuelle se dévoile très rapidement, et en fait un élément essentiel de la série, qui perdrait beaucoup de poids si elle était racontée de manière plus classique.

Bendis fait en plus appel aux connaissances des lecteurs, en remettant au goût du jour le personnage de Man Mountain Marko, le colosse apparu pour la première fois dans Amazing Spider-Man 73 de juin 1969, et qui est un vilain de seconde zone que ça fait bien plaisir de revoir! Luke Cage et Matt Murdock passent également faire un tour…
Alias est une série très intéressante, et si vous appréciez les comics en mode polar, plongez-y!

Publié dans Marvel comics | 2 commentaires

Les news de la semaine : Logan

Si l’excellent film de James Mangold constitue sans aucun doute la meilleure adaptation consacrée au Griffu (ou à sa version Old Man Logan en tout cas), Wolverine pourrait bien avoir un second souffle grâce au domaine du jeu vidéo, puisque un titre Marvel’s Wolverine est prévu pour la PS5 du côté de chez Sony! Le teaser est simple et efficace, et s’avère plutôt prometteur en terme d’ambiance!


 

Tiens, un projet Marvel datant d’il y a environ 5 ans et qui a été abandonné, ça vous dit quelque chose? Vous vous rappelez de cette série New Warriors qui devait prendre l’allure d’une sitcom, avec Ecureuillette en tête d’affiche? Et bien le pilote a bien été tourné, et on espère qu’il fera surface un jour sur la toile! ^^ Mais cette semaine, le showrunner de ce projet avorté nous a dévoilé 2 photos de l’actrice Milana Vayntrub dans le rôle d’Ecureuillette donc, en mode Dora l’Exploratrice et avec son fidèle petit compagnon sur l’épaule… C’est peut-être une bonne chose, cette annulation??

 

Le prochain gros morceau pour Marvel, c’est la sortie des Eternels le 3 novembre 2021! Du coup, c’est chez Total Film qu’on dévoile les personnages sur plusieurs couvertures, histoire de faire tranquillement connaissance avec ces héros inconnus du grand public!

Publié dans Les news de la semaine | Laisser un commentaire

Le clip de la semaine : Aim – The Force feat. QNC

Excellente découverte que ce Aim, AKA Andrew Turner, musicien anglais qui est à la fois DJ et producteur, et qui nous livre des morceaux hip-hop en mode funky de très belle qualité! Et quand c’est agrémenté d’un clip en stop-motion qui rend hommage au graff, ça fait franchement rêver!

 

Publié dans Le clip de la semaine | Laisser un commentaire

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux (Destin Daniel Cretton, 2021)

 

C’est en décembre 1973, sous la plume de Steve Englehart et les crayons d’Al Milgrom et Jim Starlin, que naît le personnage de Shang-Chi, dans le comics Special Marvel Edition 15. La mode des films de kung-fu bat son plein, avec notamment la découverte de Bruce Lee et des nombreuses déclinaisons qui ont suivi. Shang-Chi apparaît clairement comme une extension de l’impressionnant athlète d’Opération Dragon, et il ne sera pas le seul héros à emprunter la voie des arts mystiques, puisque Iron Fist ou les Filles du Dragon se lanceront également sur ce chemin.

L’annonce d’une adaptation cinématographique de Shang-Chi allait forcément appeler à un comparatif avec la série Netflix Iron Fist, qui s’est bien faite bâcher à sa sortie. Il faut dire que l’acteur Finn Jones n’était pas un adepte des arts martiaux, ce qui complique un peu la tâche au niveau du réalisme des combats… Mais la série se regardait néanmoins. Par contre, pour Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, on a le Canadien Simu Liu qui s’avère bien plus à l’aise dans les scènes d’action, avec un véritable potentiel au niveau des arts martiaux!

Bon, on va commencer à parler du film, mais par contre, je vais être obligé de spoiler, donc si vous ne l’avez pas vu, passez votre chemin et revenez plus tard! ^^

Je n’avais vu aucune bande-annonce, j’avais juste aperçu quelques images par-ci par-là, et je ne savais donc pas vraiment à quoi m’attendre. J’ai réellement apprécié le début du film avec cet humour bien fun et l’alliance vraiment drôle entre Simu Liu et Awkwafina. Leur duo était savamment dosé et il y avait une belle énergie qui se dégageait de leurs échanges. Et quelle classe lorsque on voyait enfin Shang-Chi laisser libre cours à ses capacités martiales, le temps d’une séquence en bus réellement impressionnante! Destin Daniel Cretton (La Voie de la Justice) nous livrait une scène enthousiasmante où les impacts des coups portaient vraiment bien! Et là encore, les quelques apports humoristiques fonctionnaient également. On se retrouvait donc dans un film d’action en mode urbain qui claquait vraiment, et on espérait que la suite allait être du même acabit!

On a effectivement encore droit à une séquence vertigineuse impressionnante, et les allers-retour temporels avec des séquences plus oniriques s’avèrent très efficace. Moi qui ne suis pas fan du style aérien à la Tigre et Dragon, j’avoue que les chorégraphies offertes sont belles et captivantes. Il y a une poésie mystique se dégageant de ces quelques scènes, et on est pris par cette histoire familiale tragique que Cretton prend le temps de développer. Le processus est intéressant, et le mélange de traditions asiatiques et de modernité américaine fonctionne très bien, et la genèse du bad guy Xu Wenwu (qui ne se fera jamais appeler le Mandarin, mais qui offre une pirouette scénaristique intéressante sur ce nom ^^) est elle aussi très bien résumée. D’ailleurs, Tony Chiu-Wai Leung possède une certaine prestance dans le rôle, même si on aurait bien apprécié avoir un vrai Mandarin (une fois de plus…).

Si l’aspect film de baston urbain était excellent, le film va soudainement bifurquer dans un mode composite très différent, et c’est là que ça va vraiment commencer à spoiler, parce que je ne peux pas vous raconter la suite sans divulguer des éléments importants de l’intrigue. A un certain moment, le film va partir dans du Harry Potter. Puis va emprunter au Monde de Narnia. Puis à Mulan, puis au Seigneur des Anneaux, puis à L’Histoire sans Fin… Et à certainement bien d’autres oeuvres de Fantasy… C’est à partir de là que je me suis dit qu’on allait définitivement faire une croix sur le côté réaliste urbain du début, et ma foi, c’est quand même dommage… Alors après ça reste visuellement beau et soigné, mais ça baisse tout de même en intensité…

On retrouve Shang-Chi et sa frangine qui doivent lutter dans un village situé dans une autre dimension, afin que des créatures démoniaques ne soient pas libérées. Parce que sinon elles envahiraient le monde, bien évidemment! Alors oui, ça reste sympathique à regarder avec tout ces modes différents activés (MulanSeigneur des Anneaux etc…), mais on sent juste que Marvel a décidé de faire un patchwork histoire de plaire à beaucoup de monde. La présence d’une bestiole-peluche est un incontournable pour Disney, donc on a forcément droit à une créature que les gamins vont aimer, et les adultes aussi! Mais on sent là tout l’art du département marketing… Par contre pour revenir sur le comparatif avec Iron Fist, on a ici un dragon qui a quand même plus de gueule que celui de K’un-Lun!

J’aurais largement préféré un film en mode arts martiaux réalistes jusqu’au bout, plutôt que cette envolée fantasy… Mais je dois avouer que ce n’est pas inintéressant et que ça se suit quand même, même si là encore, on a des rôles bien sacrifiés aussi. La première apparition de Razor Fist est bien cool, et il est ensuite relégué en arrière-plan tout au long du film. Un traitement similaire au personnage de Batroc, que ce soit dans Captain America : le Soldat de l’Hiver ou dans la série Falcon et le Soldat de l’Hiver. C’est l’acteur germano-roumain Florian Munteanu, connu pour son rôle du fils d’Ivan Drago dans Creed II, qui joue le combattant manchot, dont la main manquante est prolongée par une lame bien tranchante.

 

On va évidemment évoquer le cas Trevor Slattery, puisque Ben Kingsley est en toute logique de la partie! Celui qui incarnait le faux Mandarin dans le décrié Iron Man 3 revient cabotiner dans ce nouveau film, puisqu’il a été fait prisonnier par le personnage dont il endossait l’identité dans l’excellent court métrage All hail the King. Mais franchement, sa présence n’était pas réellement indispensable… Ou alors une apparition plus brève et moins ridicule peut-être? Simu Liu quant à lui s’avère bien convainquant dans le rôle de Shang-Chi, et va composer avec ce récit très fantastique pour permettre à ce tout nouveau personnage de s’intégrer au MCU. Il devrait donc bien évidemment revenir par la suite, et on attend sagement de voir où il apparaîtra.

Publié dans 2020's, Adaptations Marvel, Cinéma | Laisser un commentaire