Spider-Men

Avant de me lancer dans l’évocation de ce titre signé Brian Michael Bendis et Sara Pichelli, je vous invite à cliquer ici pour ceux qui ne sont pas familier avec le concept du Multivers, afin de bien saisir la différence entre l’univers classique et l’univers Ultimate. Ca m’évitera de me répéter et de gagner du temps d’introduction! ^^ Pile poil 1 an après sa toute première apparition dans Ultimate Fallout 4, Miles Morales va rencontrer le Spider-Man de l’univers classique, à cause (grâce?) à une manipulation transdimensionnelle de Mystério (je comprends mieux maintenant pourquoi il a été choisi dans Spider-Man : Far from Home pour évoquer le Multivers!).

après avoir passé 10 ans dans son coin à rédiger les aventures du Peter Parker de la Terre-1610, Brian Michael Bendis a décidé de supprimer purement et simplement le personnage, dont l’héritage perdurera grâce à Miles Morales! J’ai lu le 1er volume d’Ultimate Spider-Man consacré à Parker, et si la lecture restait sympathique, il n’y avait pas non plus de quoi fouetter une Chatte Noire… Par contre, les 3 volumes consacrés à Miles sont nettement plus funs et rafraîchissants, je vous les conseille vivement, surtout qu’en collection Next-Gen ils sont aux alentours de 11 euros pour plus de 10 épisodes, ça vaut vraiment le coup!

D’août à novembre 2012, Bendis et Pichelli vont oeuvrer sur cette mini-série en 5 épisodes qui va permettre une nouvelle fois de donner une belle bouffée d’air frais au monde Marvel, avec la rencontre improbable entre 2 figures arachnéennes mythiques appartenant à des univers différents! Si le concept en soi a déjà de quoi séduire, c’est l’approche particulière de Bendis qui va permettre d’aller bien au-delà du simple argument marketing, et de mettre sur pied un récit fonctionnant à des niveaux multiples. Le monologue de Spidey du début, lorsqu’il sillonne la ville et qu’il fait une déclaration d’amour à la Grosse Pomme, offre un mélange à la fois poétique et absurde, qui démontre à quel point Bendis est à l’aise dans ses systèmes narratifs. On a plein de petits détails nourrissant habilement le récit, avec notamment des pensées du type : « Je ne vais pas sauter direct sans savoir ce qu’il y a dedans. Incroyable ce que j’ai mûri. Il ne m’aura fallu que 3535 fois pour comprendre qu’il ne faut pas sauter direct dans un endroit sans savoir ce qu’il y a dedans. »

Bendis aura eu le temps de laisser mûrir son propre Spider-Man, et par extension l’univers dans lequel il évoluait, et il était donc temps pour qu’une incursion majeure se joue enfin en août 2012. Spidey version 616 débarque sur la Terre-1610. Et s’il ne s’en rend pas compte tout de suite, il va peu à peu s’apercevoir que les quelques modifications qu’il perçoit impliquent de sacrés changements… Et la plus grande réussite de Bendis sur ce coup-là passe par les différents aspects émotionnels de cette « intrusion » dans un monde différent. Peter Parker débarque vêtu de son costume de Spider-Man, dans un univers où Spider-Man est mort… Et où tout le monde avait appris l’identité de celui qui se cachait sous le costume. Cela va donner lieu à quelques quiproquos sympas, mais surtout à des moments véritablement émouvants… Car à travers le Multivers, si on trouve différents Peter Parker, on trouve également différentes Tante May, Gwen Stacy ou Mary-Jane… Et voir débarquer un Peter d’un autre monde alors qu’elles ont fait le deuil du leur, ça réveille forcément des émotions difficiles à contenir pour tout le monde…

Cet impact intimiste et émotionnel va permettre de donner une richesse réelle à ce titre, qui va jouer avec la sensibilité des personnages et avec l’héritage issu de décennies de comics. L’approche de Bendis est d’une beauté à la fois forte et intime, et on se retrouve face à des personnages pris dans une tourmente que l’on va se plaire à partager avec eux, entre incrédulité, pleurs et rires. Encore une fois, Bendis va exceller dans les dialogues qui font mouche, comme lorsque Peter discute avec le Nick Fury Ultimate : Il y a un Nick Fury là d’où tu viens? – Oh, oui. Et il est comment. Heu. Blanc. -Dommage pour vous. » Et je ne vous ai toujours pas parlé de la talentueuse Sara Pichelli! La dessinatrice italienne rend vraiment justice à Miles et Peter, en créant des planches dynamiques et en collant parfaitement au texte de Bendis. Le duo nous livre une mini-série de haute volée, qui sera suivie par un Spider-Men II que je devrais essayer de me procurer prochainement! 😉

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Les news de la semaine : Saturday Knight Fever

Marc Spector, Steven Grant, Jake Lockley, Fist of Khonshu… Les personnalités se cachant sous le masque de Moon Knight sont nombreuses, et il va falloir ajouter également celle de Mr. Knight! On ne sait pas si l’ensemble de ces alias seront repris dans la série portée par Oscar Isaac, mais l’affiche le dévoilant sous les traits de Mr. Knight est sublime! Cette personnalité a débarqué en 2012 dans les pages de Secret Avengers, et est une création du scénariste Warren Ellis. C’est dans la série Moon Knight de 2014 que l’on découvrira vraiment l’étendue de ce nouvel alter-ego, sous la plume de l’excellent Declan Shalvey, et toujours sous la supervision d’Ellis. L’affiche reprend le design avec un profond respect pour l’oeuvre originelle, si ce n’est la trahison au niveau des yeux, afin que le regard d’Isaac puisse tout de même transparaître ^^ RDV le 30 mars pour le début de cette série très attendue!!!

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Les clips de la semaine : JP Fanguin 2

Ca faisait longtemps que je n’avais pas regardé s’il devenait le JP! C’est chose faite, et c’est toujours aussi drôle! ^^

 

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Les news de la semaine : Où est Charlie?

On se rappelle avec émotion les débuts de la branche Netflix du MCU, c’était en 2015 avec une première saison magistrale de Daredevil! 4 années et de multiples séries plus tard, Jessica Jones saison 3 marquait la fin de cette ère qui aura détonné par son approche plus terre-à-terre et brutale. Et 3 ans après la fin de cet ensemble télévisuel, les choses sont bel et bien en train de bouger pour permettre de redonner un second souffle aux personnages apparus durant cette période!

La période dite de spoil est passée, donc on peut désormais évoquer ouvertement l’apparition de Charlie Cox dans Spider-Man : No Way Home, ainsi que celle de Vincent D’Onofrio dans la série Hawkeye! Chacun reprenait le rôle qu’il interprétait au sein des séries Netflix, et ça a été un réel plaisir de les revoir et de pouvoir espérer une véritable continuation pour Daredevil et le Caïd!!! Certains se posaient la question de la véritable appartenance à l’univers Marvel principal, arguant d’une possibilité d’un univers parallèle pour les séries Netflix (après tout, le Multivers peut tout se permettre!).

Mais on semble très bien parti pour une reprise pure et simple des personnages précédents, qui sont donc totalement canon avec le reste du MCU. Charlie Cox a fait une déclaration simple et efficace : « Je sais quelques petites choses. Pas grand-chose, mais je sais que mon personnage reviendra ailleurs dans l’univers cinématographique Marvel. » « Il se pourrait que ce retour m’implique dans le MCU pour les dix prochaines années de ma vie ». (Source : Comicsblog)

A ce jour, les plans de Keving Feige pour les Defenders n’est pas encore connu, et il n’est peut-être même pas totalement sur pied, mais on peut fantasmer sur un Jon Bernthal qui reprendrait son rôle du Punisher, non??? Et on pourra légitimement se poser la question pour les persos de Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist!

 

C’était en mars 1963, dans les pages de The Amazing Spider-Man 1, qu’apparaissait le tout premier ennemi du Tisseur : le Caméléon. S’il n’a pas de costume très coloré et spécifique à présenter, son talent de transformiste lui permettait de donner du fil à retordre à Peter Parker, et on apprend cette semaine que l’acteur Fred Hechinger a été choisi pour incarner le bad guy dans le film Kraven the Hunter prévu pour 2023. Il faut dire aussi que Dmitri Smerdiakov est le demi-frère de Sergueï Kravinoff, donc il est plutôt logique qu’il se positionne dans ce prochain film de Sony. En attendant que ce projet se construise peu à peu, on craint la sortie de Morbius prévue pour le 30 mars 2022…

 

Et sinon, oui je trouve la réinterprétation de ce mème bien fun ^^

 

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Uncharted (Ruben Fleischer, 2022)

Il aura fallu plus de 10 ans pour que l’adaptation de la série de jeux vidéo Uncharted voit le jour, et le projet aura eu le temps de passer en de nombreuses mains avant d’être finalisé. En 2010, David O. Russell était pressenti à la mise en scène, puis ce sont Seth Gordon, Joe Carnahan, Shawn Levy, Dan Trachtenberg ou encore Travis Knight qui se sont succédé au poste de réalisateur sans jamais aboutir… Ca a nettement moins bougé au niveau du casting principal, avec l’évocation de Nathan Fillion, puis Mark Wahlberg qui affirmait lui-même avoir obtenu le rôle principal, alors qu’il n’en était rien…

On arrive donc aujourd’hui à cette configuration avec Ruben Fleischer, cher à Sony depuis le succès de son Venom, et avec le très bankable Tom Holland, alter-ego de Spider-Man chez Sony. On sent dès le départ une volonté de bien formater le projet, afin qu’il s’inscrive correctement dans le moule permettant d’engranger un maximum de billets verts… Et c’est à priori bien ce qui est en train de se passer. Mais ce qui nous intéresse surtout, c’est la pertinence d’une telle adaptation, et son niveau de réussite vis-à-vis d’une saga vidéoludique exemplaire et indispensable!

Forte de 6 jeux principaux et 2 jeux annexes, la saga Uncharted (qui signifie « inexploré ») est une réappropriation brillamment inspirée de Tomb Raider et d’Indiana Jones, faite d’exotisme, d’émotions, de vertige et d’humour, pour un résultat des plus savoureux et emballants!!! J’ai profité du second confinement pour découvrir tout cela, et j’ai adoré les aventures de Nathan Drake et de Sully!!! Il y a un réel souffle épique, un véritable sens de l’aventure et du gigantisme, et un vrai suspense dans le mode d’exploration! Uncharted est une modernisation parfaite de ces jeux et films à l’ancienne, et permet de passer des heures et des heures dans des environnements luxuriants et ensoleillés, ou dans des grottes glaciaires et autres sous-marins perdus! La saga nous fait passer par tellement d’environnement différents et très bien construits, que cette immense balade est un pur régal!!!

Ce qui saute aux yeux directement avec cette adaptation, c’est que les producteurs ont décidé de revoir drastiquement à la baisse le côté globe-trotter de Nathan, puisque s’il part de New York à Barcelone, il n’aura ensuite droit qu’à un voyage vers les Philippines. En terme de dépaysement, c’est sensiblement identique au dernier James Bond, Mourir peut attendre, et on se dit qu’il y a quelques sesterces qui ont été économisé sur le budget TripAdvisor. Là où les jeux vidéo nous baladent à travers le monde, il y a de quoi être légèrement frustré sur les destinations du film. Le premier jeu seul nous promenait déjà dans pas mal d’endroits bien différents… On sent toutefois une filiation avec l’intrigue du premier Uncharted : Drake’s Fortune, dans lequel Nathan suivait les traces de son ancêtre Francis Drake, et recherchait le mythique Eldorado! Dans le film, pour parler à un plus grand nombre, Nathan se lance sur les traces de Magellan

On sent une volonté de coller à l’esprit des jeux, et on ne s’ennuie finalement pas dans ce film, qui devrait être le premier d’une longue saga. Après tout, on ne peut pas prendre un réalisateur et un acteur de franchises sans caresser l’espoir de faire de multiples films… Le problème de cette approche, c’est qu’on sent un certain caractère lisse, histoire de rester dans cette mouvance marvellienne, qui veut que l’on offre des films calibrés pour plaire au plus grand nombre. Alors oui, certains projets sortent du lot (Les Gardiens de la Galaxie, Logan), mais cette approche systémique a nettement tendance à répéter une formule éprouvée, quitte à sacrifier l’innovation et la fraîcheur, afin de prendre moins de risques… Mais c’est très souvent dans les risques que l’on trouve l’originalité et la réussite, et c’est bien dommage de ne pas aller plus loin que cette surface trop classique…

Tom Holland nous fait du Peter Parker, ce qui était bien évidemment pressenti, et s’en sort avec son côté ingénu et sympathique. Mais en l’état, il est loin de la personnalité bien plus travaillée du véritable Nathan Drake, et on regrette évidemment cet état de fait. Pareil pour Sully, qui est un personnage très intéressant dans la mythologie, avec son côté baroudeur bougon et grande gueule, très loin de ce qu’en fait Mark Wahlberg… Lequel est toutefois assez efficace pour que son jeu suffise, si on accepte que Sully ne soit pas Sully… Parce que Sully sans moustache ne peut pas être Sully!!! En fait, Uncharted (le film) se maintient à flot grâce à ce travail quasi-mathématiques visant à jouer sur les divers capitaux-sympathie des personnes à l’oeuvre, ainsi qu’en misant sur le fameux fan-service que Sony ne lâchera désormais plus vu les recettes mirobolantes de Spider-Man : no Way Home. On passe un bon moment,  on ne s’ennuie pas, mais on reste loin des qualités étonnantes des jeux vidéo.

On appréciera les jeux de confiance/méfiance entre les divers protagonistes, élément bien évidemment tiré des jeux vidéo, et qui est plutôt bien traité dans cette adaptation. Ca fait plaisir de rencontrer Chloe Frazer en chair et en os, même si là encore, la personnalité de l’aventurière est bien plus marquée dans les jeux. Ruben Fleischer nous offre une scène d’action aérienne bien barrée, qui renvoie à Uncharted 3 : l’Illusion de Drake, et même si elle est assez irrespectueuse du principe de gravité, elle n’en est pas moins vertigineuse. On a même une volonté de piquer un p’tit élément à LA scène mythique des jeux, l’intro d’Uncharted 2 : Among Thieves, et on espère que ce clin d’oeil soit juste un avant-goût de ce que Ruben Fleischer pourrait nous offrir dans une suite…

En gros, cet Uncharted se suit agréablement, avec son côté aventures sympathique, même s’il est restreint par une vision qui reste relativement en surface. Il s’agit d’une introduction sympa, mais on va attendre de voir les personnages prendre de la bouteille pour gagner en maturité et en rugosité, afin de peut-être nous offrir une ou des adaptations plus proches des jeux dans le futur? On est en droit d’espérer… Sinon, la scène de fin en mode Fast & Furious n’était pas forcément nécessaire, et on sent juste l’artificialité qui a donné naissance à cette séquence bien portnawak… Ca m’a vraiment penser à la scène de fin de Fast & Furious : Hobbs & Shaw… Et surtout, les jeux vidéo nous ont habitué à voir Nathan tomber, chuter, virevolter tout le temps, et on est loin du compte ici, malgré quelques péripéties sympas…

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