Jurassic World (Colin Trevorrow, 2015)

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Après le documentaire Reality Show et la sympathique comédie douce-amère Safety not guaranteed, le réalisateur indépendant Colin Trevorrow s’est vu propulsé aux commandes du méga-blockbuster Jurassic World, qui est son 3ème long métrage! Ce choix surprenant de la part des producteurs démontre bien la tendance actuelle du cinéma hollywoodien, qui essaie d’offrir une certaine fraîcheur et un certain degré d’inventivité en piochant chez des metteurs en scène moins conventionnels (qui a parlé des Gardiens de la Galaxie???). Après le maître du blockbuster Steven Spielberg pour Jurassic Park (1993) et Le Monde perdu: Jurassic Park (1997), et un autre artiste talentueux dans le genre, Joe Johnston pour Jurassic Park III (2001), Colin Trevorrow fait figure d’outsider, et a la lourde tâche de remettre la licence au goût du jour, 14 ans après le volet précédent.

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Jurassic World démarre d’une manière bienvenue, avec un parc enfin en état de fonctionner, et qui accueille de nombreux visiteurs depuis plusieurs années! Après 3 films, il était temps d’enfin ouvrir les portes (ou d’abandonner définitivement l’idée, c’est au choix)! Situé au Costa Rica, le Jurassic World est un immense site réservé aux touristes venus contempler les beautés monstrueuses qui reprennent vie 65 millions d’années après leur extinction! L’entame du film est vraiment belle, avec cette découverte progressive et somptueuse des différentes strates du parc, qui s’étale sur des hectares de terrain uniquement réservé aux dinosaures, dont un spécimen marin des plus impressionnants!

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On se surprend à se dire que John Hammond aurait beaucoup aimé ce que le nouveau dirigeant a fait avec ce parc, et l’intelligence de ce nouveau Jurassic Park est de rappeler par petites touches les événements et les décors des premiers films. Le coup du T-shirt par exemple est un bel hommage, rendu avec un brin d’humour pas déplaisant. Jurassic World va ainsi dérouler son récit en glissant des références plus ou moins explicites, qui vont enrober un scénario simple mais efficace. Pour la 4ème fois, l’Homme va encore devoir comprendre que jouer avec la génétique en (re)donnant vie à des créatures non destinées à coexister avec les humains, ça finit forcément mal… Mary Shelley le disait déjà en 1818…

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Jurassic World est un véritable parc d’attractions évoluant selon la demande du public et les fonds des investisseurs, et Claire (Bryce Dallas Howard) personnifie à elle seule la beauté froide se cachant derrière cette entreprise. Son but est de générer du profit, et elle est prête pour cela à créer des dinosaures plus grands, plus gros et plus féroces. Elle en a d’ailleurs un spécimen bien volumineux planqué dans une zone de confinement à l’écart, tellement bien sécurisée qu’il ne peut rien arriver… Heureusement, quand les choses se mettent à dégénérer, on peut compter sur Star-Lord (qui a dit Les Gardiens de la Galaxie???)! Chris Pratt, auréolé du succès inter-planétaire du film de James Gunn, est à la tête de ce Jurassic World, incarnant Owen, un employé du parc chargé de s’occuper et de dresser des raptors! Sa connaissance des différentes espèces de dinosaures, et sa capacité à communiquer avec les raptors, vont être des atouts précieux dans la lutte contre la terrible menace qui s’est échappée!

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Colin Trevorrow semble très à l’aise dans le registre du grand spectacle, lui qui fait un grand écart impressionnant par rapport à son Safety not guaranteed! Il utilise une mise en scène finalement très spielbergienne pour faire avancer son récit, et la filiation avec les 3 autres épisodes se fait bien ressentir, permettant de jouer à la fois sur l’aspect nostalgique que cela crée, tout en offrant une modernité dynamique. La tension qui se met en place fonctionne vraiment bien avec ce dosage réussi, et on suit avec intérêt ce Jurassic World qui raconte un récit certes déjà vu, mais qui applique la recette de Steven Spielberg avec soin!

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Tout comme les volets précédents, cette suite va jouer avec la notion d’horreur familiale, utilisant des ingrédients du film catastrophe tout en le saupoudrant d’assez de bons sentiments pour que le gore passe! La tension est réussie, les effets d’attente quand le vilain dino arrive fonctionnent vraiment bien, et les explosions de violence qui s’ensuivent sont elles aussi réussies. Les effets spéciaux permettent évidemment de créer des animaux ultra-réalistes, des innovations technologiques intéressantes (comme les sphères pour les visites), et un univers fantasmé où tout va déraper!

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Aux côtés de Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, on retrouve Vincent D’Onofrio dans un rôle de méchant un brin plus stéréotypé que celui qu’il incarne dans Daredevil (son personnage de Wilson Fisk est juste le meilleur méchant du Marvel Cinematic Universe!), ou encore Omar Sy dans un rôle qui ne rend pas justice à son humour, mais qui lui permet encore une fois de creuser son sillon à Hollywood (après X-Men: Days of future Past et avant le Inferno de Ron Howard, qui retrouve l’univers de Dan Brown)! La faiblesse du film réside probablement dans ses personnages, qui n’ont rien de marquant (sauf pour Lowery, l’employé moustachu qui est la source des moments les plus drôles, et qui est incarné par Jake Johnson, qui jouait dans le film précédent de Trevorrow!

Mais Jurassic World est avant tout un film à grand spectacle, et le traitement appliqué par Trevorrow permet de donner vie à un film mêlant suspense, horreur et humour de manière efficace!

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