La franchise Mission: Impossible a commencé à devenir vraiment intéressante ces dernières années, quand elle s’est enfin décidée à se démarquer de la saga James Bond. Après l’espionnage pur et dur de Brian De Palma dans Mission: Impossible (1996), l’action décérébrée de John Woo dans M-I: 2 Mission: Impossible 2 (2000), le « cette fois, c’est personnel » Mission: Impossible III (2006) de J. J. Abrams, on pensait avoir fait le tour de ce qu’avait à offrir Ethan Hunt et son équipe. Puis a débarqué sur Mission: Impossible – Protocole fantôme (2011) un certain Brad Bird, réalisateur des Indestructibles et de Ratatouille! Un changement pour le moins radical, puisque ce film constituait sa première incursion dans le film live, et une prise de risque d’autant plus conséquente pour le studio! Mais avec un script qui osait des changements eux aussi conséquents, on se retrouvait en présence d’un film innovant et très surprenant dans sa vision du schéma initial.
4 ans après, c’est au tour de Christopher McQuarrie, qui a déjà dirigé Tom Cruise dans Jack Reacher, de perpétuer la franchise. Et comme Brad Bird a fait beaucoup de bien à la saga, on va se retrouver en terrain connu et poursuivre dans une veine similaire au travail du papa des Indestructibles. La scène d’intro marque le coup, et nous propulse directement dans l’action avec tout le savoir-faire d’un McQuarrie motivé. Le scénario qu’il a rédigé avec Drew Pierce s’avère solide et sans temps mort, et représente un script idéal pour un blockbuster estival. En plus, on sent l’apport humoristique de Drew Pearce, qui certes a participé au désastre Iron Man 3 en le co-rédigeant avec Shane Black, mais qui a surtout écrit et mis en scène le génial Marvel One-Shot: all hail the King, qui rattrapait à bien des égards Iron Man 3!
Alors que l’agence Mission: Impossible est sur le point d’être démantelée, Ethan Hunt découvre que le Syndicat, une branche de l’espionnage dissidente, n’est pas qu’un mythe mais bien une réalité. Il va alors se retrouver seul afin de contrecarrer les plans du redoutable Solomon Lane (Sean Harris), le cerveau de l’organisation. Mais Hunt ne restera pas longtemps seul, car il a des alliés de choc qui vont mettre leurs compétences à son service. A commencer par Benji Dunn, l’informaticien de génie, qui a gagné quelques galons depuis Mission: Impossible III! Il faut dire que son interprète Simon Pegg (Shaun of the Dead forever!!!) apporte une caution humoristique devenue incontournable dans la saga. Jeremy Renner est lui aussi à nouveau de la partie, son personnage de William Brandt apparaissant pour la première fois dans Mission: Impossible – Protocole fantôme, et il est un allié précieux dans le domaine de la diplomatie. Et avec Luther, incarné par Ving Rhames, on a le personnage secondaire récurrent de la saga, qui est apparu dans chaque opus! L’actrice suédoise Rebecca Ferguson est l’atout de charme du film, et elle campe une agent aussi belle que déterminée, et faisant constamment douter Ethan quant à ses intentions. Et on a même ce bon vieux Alec Baldwin qui tente à tout prix de démanteler l’équipe!
Le traitement entre sérieux et humour permet de mieux faire passer les facilités scénaristiques inhérentes à ce genre de film, et on passe d’une scène d’action à l’autre en suivant avec intérêt les différents personnages. Les liens entre eux sont rodés, et il n’y a plus qu’à appliquer une recette qui fonctionne, car elle est traitée avec soin par une équipe soucieuse de perpétuer la saga efficacement. Si l’effet de surprise de l’opus précédent s’est dissipé, cette suite obéit aux mêmes lois de l’action non-stop et constitue un blockbuster de qualité. Les scènes de poursuite sont à ce titre vraiment impressionnantes, et la course de motos est tournée avec beaucoup de soin pour une efficacité maximale! Mission: Impossible – Rogue Nation fait partie de ces films d’action qui ne prennent pas vraiment le temps de souffler, et c’est tant mieux! On se retrouve devant un spectacle qui frappe vite et fort, et qui remplit efficacement son contrat!