The Punisher saison 2 (2019)

Jon Bernthal aura sans aucun doute possible été LA révélation de la seconde saison du show consacré à l’Homme sans Peur, offrant une densité exceptionnelle au personnage ô combien torturé du Punisher! Pour la toute première fois (après pas moins de 3 tentatives!), on obtenait enfin la vraie nature de Frank Castle, cet ancien soldat traumatisé par la perte de sa famille. Bernthal enterrait définitivement les prestations de Dolph Lundgren, Thomas Jane et Ray Stevenson, en apportant une consistance et un développement inespérés pour le personnage! Le succès a été tel qu’une première saison dédiée avait rapidement été commandée. Bernthal faisait preuve de la même implication exemplaire, dans cette 1ère salve plutôt intéressante, mais un peu amoindrie par une écriture qui ne laissait pas l’acteur explorer totalement la radicalité du personnage.

Et voici que débarque cette saison 2, qui se permet un nouveau départ assez inattendu pour ce bon vieux Frank, avec une ambiance loin des néons new-yorkais. Cette approche très yankee est une belle bouffée d’air frais, et va apporter un éclairage nouveau sur Frank, grâce à une écriture bien plus ciselée. On est carrément pris à la gorge par les émotions qui se dégagent de ce début de saison, et on découvre un Castle plus touchant que jamais! Franchement, c’est beau à pleurer bordel… Mais le Punisher ne peut rester impunément loin des emmerdes, et il va se lancer dans un sauvetage d’une violence inouïe, alors qu’une jeune femme se retrouve dans les griffes d’une sale organisation. On sent que le showrunner Steve Lightfoot s’est régalé en matant Banshee, parce qu’il y a des similitudes troublantes et bienvenues! ^^

C’est le début d’une escalade de violence sacrément bien foutue graphiquement, avec des combats au-corps-à-corps d’un très grand réalisme, et des gunfights tout aussi bourrin et dingues! Il y a une visualisation de cette sauvagerie assez impressionnante, et qui renvoie par certains aspects à Banshee donc, figure emblématique dans le genre! On va d’ailleurs croiser un personnage que ne renierait pas Kai Proctor, et qui pourrait s’apparenter à un lointain cousin (germain ^^)! On a une très belle précision également dans les scènes de poursuite en véhicules, avec là encore des impacts impressionnants! Bref, on est dans une vraie aventure du Punisher, qui n’a rien à envier à son homologue des comics!

En parallèle à cette nouvelle trame scénaristique, on va également poursuivre certaines intrigues de la saison 1, notamment avec les conséquences de l’affrontement final contre Billy Russo! Celui qui devient Jigsaw dans les comics est interprété par un Ben Barnes exemplaire et totalement impliqué dans son personnage, lui aussi sacrément torturé pour le coup, physiquement et mentalement! La caractérisation de Russo est très intéressante, même si les fans n’ont pas hésité à hurler leur désapprobation. Personnellement, je trouve cette approche plus réaliste vraiment intéressante, et j’ai totalement adhéré. Barnes sait jouer sur les émotions contradictoires et a totalement assuré son exploration de la psyché salement abîmée de Billy Russo, et en fait un être tragique très prenant. Son opposition à Castle est du coup captivante, et l’évolution de leur combat se fait avec une belle écriture.

On retrouve le personage de Dinah Madani, qui a gagné en profondeur suite à sa rencontre avec Russo. La flic ultra-rigide devient plus intéressante depuis qu’elle a quelques failles, et elle va se retrouver prises entre deux feux avec Castle et Russo aux alentours! Giorgia Whigham va interpréter un nouveau personnage, celui de cette jeune fille sauvée par Frank. L’actrice vue dans les séries Scream et 13 Reason why rend justice à son personnage, et va nous faire découvrir d’autres facette du Punisher. Une relation père-fille s’installe, et Castle va malgré lui devoir affronter ses propres démons et ses propres peurs en tentant de garder cette fille en vie. Sa difficulté à s’attacher va être mise à rude épreuve, et ses convictions profondes également. Le justicier impitoyable va devoir composer avec des sentiments nobles et déstabilisants, ce qui est probablement plus compliqué pour lui que dans une zone de guerre emplie d’ennemis.

Jason R. Moore, qui joue Curtis Hoyle, gagne lui aussi en profondeur dans cette saison, et on a Floriana Lima (la femme de Martin Riggs dans la série L’Arme fatale!) qui joue une psy chargée de s’occuper de Russo. Josh Stewart (Insidious : la dernière Clé) joue une sorte de Kai Proctor donc, et le fait avec une vraie détermination, mettant sur pied un bad guy qui va très loin dans la violence… Il a droit à quelques scènes sacrément pêchues… Mais sinon John Bernthal est quand même au-dessus dans la violence primale, et il balance Castle dans des combats d’une rage juste dingue!!! Je vous laisserai juger par vous-même!

A certains moments, on est carrément surpris par la tournure des événements, avec des accès de violence soudains ou au contraire, des absences de violence alors qu’on s’y attendait! Ca n’est pas désagréable d’être pris à contre-pied par moments, et on voit que le staff a assuré au niveau de l’écriture. Il y a une vraie puissance émotionnelle dans cette saison, doublée d’une rage primale surgissant lors de séquences impressionnantes. Mais quand on voit la propreté avec laquelle sont traitées les conflits intérieurs des personnages, ça fait franchement plaisir de se dire que Marvel peut atteindre ce niveau. Il faut dire que Daredevil y parvient également depuis 3 ans, donc la formule fonctionne!

Tout ça pour dire que cette seconde saison apporte une très belle amélioration au Punisher, en poussant davantage les différentes composantes de son être complexe. Jon Bernthal est littéralement Castle, et il lui confère une aura tragique d’une puissance inouïe. Si on a l’habitude de voir le Punisher défourrailler avec rage, c’est tout aussi beau de le voir exprimer ses émotions! Là encore, ses lignes de dialogues sont parfaites, avec les mots justes qui vont résonner dans les coeurs! Oui je sais, on dirait qu’on parle d’une comédie romantique, mais honnêtement c’est réellement touchant! Et bourrin aussi, dans un mélange détonnant donc! 😉 Il y a également une certaine retenue iconographique qui n’est pas déplaisante, c’était déjà le cas dans la saison 1, et finalement dans toutes les séries Marvel/Netflix: cette volonté de ne pas montrer à tout bout de champ le costume du héros, mais d’accentuer sa personnalité et l’aspect purement réaliste du show. Ici, le gilet pare-balles à tête de mort est montré encore une fois avec parcimonie, ce qui accentue au final sa force symbolique. C’est dans ce même esprit que la personnalisation du traitement de Billy Russo fonctionne selon moi.

Du coup, on est sacrément dégoûté par la tournure que prennent les séries Marvel/Netflix, et on attend l’annonce qui scellera définitivement le sort de la série… Mais Bernthal aura au moins eu le temps de marquer l’histoire de la petite lucarne avec sa composition exemplaire!!!

 

Ce contenu a été publié dans Adaptations Marvel, Série. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *