Punisher Max 2 : Au Commencement…

Après un excellent premier tome consacré à la Guerre du Vietnam (Born, voir ici), Garth Ennis poursuit son exploration du Punisher de la ligne Max avec un récit cette fois-ci contemporain, Au Commencement… On y découvre un Frank Castle en pleine guerre, avec un massacre impressionnant de la quasi-totalité des mafieux italiens de la Côte Est! Il faut dire que ce n’était pas forcément malin de réunir tout ce beau monde au même endroit, l’occasion était trop tentante pour notre cher Frank… L’excellent Lewis Larosa se fait un plaisir à mettre en images cette extermination, avec force tripaille et démembrements, et on assiste à une séquence d’une très grande violence, avec un Punisher iconique à souhait!

Mais si la mission de Frank est une belle réussite, un autre élément se met en place avec des agents de la CIA qui comptent bien mettre la main sur le justicier solitaire. Un trio qui a trouvé un allié de poids en Micro, l’ancien partenaire ès crimes de Castle! On a droit à quelques scènes bien tendues, comme celle où Micro tient les couilles d’un agent de la CIA dans sa main, pour bien lui faire comprendre à quel point il est sérieux! ^^ On va donc naviguer en eaux troubles avec beaucoup de violence et un langage pas forcément châtié tout du long, et c’est un plaisir de retrouver le Punisher d’Ennis! Le scénariste excelle aussi dans ses dialogues ou ses monologues (comme dans Born), en ajoutant parfois une bonne dose d’humour noir : « T’y étais quand Cesare a clamsé? – Je… Ouais, ouais, j’y étais. Pauvre vieux, il fêtait ses 100 ans et la seconde d’après, il était raide mort… -T’as vu la différence? » ou encore : « Pourquoi t’écoutes, O’Brien? De toute façon, c’est enregistré. – Au cas où il l’ouvre. Je suis curieuse d’entendre sa voix. Sûrement grave et profonde. Ca me fait mouiller à mort. » On est clairement pas dans du comics mainstream tout bien tout propret! ^^

Lewis Larosa utilise un découpage très cinématographique, avec des successions de plans en mode cinémascope, ce qui donne une belle tonalité à l’ensemble. L’encrage de Tom Palmer et les couleurs de Dean White apportent elles aussi une belle texture, en créant différentes atmosphères selon le lieu où se déroule l’action. Le face-à-face bien sombre entre Castle et Micro s’avère très prenant, et par moments on croirait voir un Clint Eastwood filmé par Sergio Leone! Toute la noirceur du personnage ressort très efficacement, et on se retrouve face à un Punisher qui n’a jamais été aussi déterminé. Froid, implacable, il gère les situations avec la même expression sur le visage, celle d’un homme qui semble avoir tout vu et que rien ne peut plus ébranler, tel un mort marchant parmi les vivants…

On retrouve quelques excès graphiques chers au scénariste de Preacher et de The Boys, ce qui crée quelques moments absurdes et gores qui passent très bien! ^^ Ce second volume s’avère bien prenant lui aussi, et je vais tenter de poursuivre les aventures de ce Punisher version Terre-200111!

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Le clip de la semaine : Leftfield – Original

Dans les années 90, le duo britannique Leftfield s’est imposé dès son premier album, qui offrait une vision innovante de la musique electro, en mêlant des éléments reggae et dub à des sonorités plus house. Leftism est sans conteste une des plus belles pièces des 90’s, et cet Original bénéficiant de la voix éthérée de Toni Halliday s’avère très représentatif de cette mouvance musicale, qui fonctionne encore tellement bien 25 ans après!!!

 

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Punisher Max 1 : Born

Avant de parler de ce premier tome consacré aux origines du Punisher, il faut tout d’abord évoquer le fameux label Max sous lequel sont publiées ces aventures. Depuis le 1er juillet 1948, les publications sous forme de comics étaient régulées par le Comics Code Authority, qui donnait son aval sous la forme d’un sceau que l’on retrouvait sur la couverture des revues. Le but était d’offrir un contenu respectant un certain nombre de valeurs, tout en évitant le langage trop coloré, la sexualité trop explicite et la violence trop graphique. Bref, c’était un organisme de censure au même titre que la MPAA pour le cinéma. Au fil des décennies, l’influence du CCA n’a fait que décroître, et il a officiellement disparu en 2011. Mais en 2001 déjà, Marvel avait décidé de ne plus adhérer au fameux code, ce qui a permis à Joe Quesada et Alex Alonso de créer ce nouveau label, qui a débuté avec le premier tome de la série Alias.

On s’éloigne clairement de la ligne éditoriale tout public, et les 2 hommes offrent aux artistes les moyens de mettre sur papier des histoires bien plus sombres et violentes que ce que l’on voit habituellement, à tel point que certains de ces récits, bien que ce ne soit pas très clair dès le départ, se déroulent dans des univers alternatifs. La version du Punisher présentée ici n’est donc pas celle que l’on voit habituellement combattre le crime dans le même univers que les Avengers, et cette réalité se nomme la Terre-200111, tandis que l’Univers-616 est le principal. Maintenant que les bases sont posées, on va pouvoir creuser davantage sur ce premier volume.

Garth Ennis est sans conteste l’un des meilleurs auteurs à avoir approché le Punisher, et il s’en sort avec les honneurs tant son travail est dense, sombre et captivant. Si le personnage du Punisher est connu depuis les années 70 et ses premières apparitions dans la série Spider-Man, on ne s’était jamais vraiment intéressé à son passé… Et encore une fois, que ce soit dans l’introduction ou dans le récit lui-même, à aucun moment on ne précise qu’il s’agit d’une version alternative de l’anti-héros, et on ne nomme jamais la Terre-200111. Mais ces précisions ont été apportées au fil des années, et on sent surtout qu’Ennis avait envie de livrer sa version la plus noire possible pour expliquer les origines du justicier solitaire.

Avec Born, on va plonger en pleine Guerre du Vietnam, balafre irréversible sur le Rêve Américain, et on va suivre une unité de soldats menée par un capitaine inflexible, Frank Castle. Avec Born, Ennis va réaliser son Platoon en version comics, en y intégrant un personnage connu des amateurs, afin de nous raconter la véritable naissance de celui qui arborera plus tard le fameux costume à tête de mort. La moiteur de la jungle, les ravages de l’héroïne, l’enfer psychologique de la guerre, la torture… Rien ne nous sera épargné dans ce comics aux allures pamphlétaires, qui n’offre aucune vision de gloire au dieu de la guerre… On y découvre un homme d’une exemplarité sans faille pour réussir ses missions, et qui semble bien avoir un goût prononcé pour le meurtre. Frank Castle est un individu solitaire, froid et très avare de paroles, qui va être le rempart ultime pour protéger ses hommes. Le genre d’individu que l’on n’aimerait pas croiser dans la vie de tous les jours, mais qui est indispensable en temps de guerre… « Frank Castle est le meilleur officier que les Marines de Firebase Valley Forge aient jamais eu. C’est parce qu’il est là que je suis sûr de survivre. » « Mais maintenant que la Guerre du Vietnam se termine, personne ne sait quoi faire des prédateurs qu’elle a engendrée. »

A travers les yeux d’un jeune soldat qui a juste envie de survivre, on va découvrir le quotidien désabusé de ces hommes, avec les plaisirs malsains et les dépendances qu’ils s’octroient, au risque de crever d’autre chose que des balles. Garth Ennis nous livre les pensées de ce jeune soldat, et nous offre une prose à la poésie empreinte d’une infinie tristesse : « Quand le grand oiseau de la liberté me ramènera au pays, je ferai l’amour à plein de belles filles. Et le jour où je rencontrerai la plus belle de toutes, je l’épouserai. Elle me donnera des fils, ils seront forts comme des géants. Je les regarderai grandir avec fierté. Je les emmènerai dans les forêts et les montagnes pour leur montrer le plus grand pays du monde : la terre promise, leur terre par la naissance. L’Amérique. La bonne. La vraie. Pas ce faux-pas tragique dans les ténèbres. Plus tard, ils apprendront que leur père a fait la guerre, et ils le regarderont avec des yeux fascinés. Ils lui demanderont ce qu’il a fait, qui il a combattu, où il est allé, ce qu’il a vu… Et je ne leur dirai jamais. »

Ennis est secondé par l’excellent dessinateur Darick Robertson, qui semble avoir été sur la même longueur d’ondes que l’auteur, et qui met en images toutes les horreur de la guerre avec la même acuité emplie de désespoir. Born est une oeuvre éminemment tragique, de laquelle va paradoxalement sortir une forme de « naissance », celle d’une Bête se tapissant dans l’ombre et patientant afin qu’un être humain hors norme accepte de pactiser avec elle… « Une bête rôde dans le monde des hommes. Sortie du sommeil en des temps sombres pour combattre un terrible ennemi, elle a envahi l’Europe et le Pacifique, écrasant le Mal sous ses pieds. Mais après sa victoire, après la chute de la Croix Gammée et du Soleil Levant, les gardiens de la Bête ont découvert qu’elle refusait de se rendormir. La Bête a plusieurs têtes, portant chacune un nom : Lockheed, Bell, Monsanto, Dow, Grumman, Colt, et bien d’autres. Elles ont toutes très faim. »

Born est une vision désabusée de ce conflit, gangrené par des actes impardonnables et une perte majeure de foi en l’humanité. Frank Castle représente une espèce capable de survivre aux pires conditions, car pour survivre, il a appris à aimer ce qu’il fait. C’est probablement cela qui lui permet de garder son sang-froid dans des circonstances presque désespérées, et cette acceptation fait qu’il n’a tout simplement pas peur de la mort, puisque il en est devenu une sorte d’exécutant. A force de vivre à ses côtés chaque jour, il en a besoin… C’est en sous-texte ce que l’on peut comprendre de ce récit à la fois dur et captivant, dans lequel on découvre ce qu’a vécu Castle lors de sa période du Vietnam. Un premier tome réellement impressionnant, et qu’il est bon de relire de temps en temps…

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Les news de la semaine : American Dream

Après le poussif American Nightmare 5: sans Limites, on apprend que la franchise chère à Jason Blum devrait revenir sur de bons rails, avec le retour de James DeMonaco à la réalisation, mais ce n’est pas tout! C’est Frank Grillo lui-même qui confirme son retour dans la franchise, initié dans l’excellent second opus, avec son personnage en mode Punisher! DeMonaco a déjà envoyé le script à l’acteur, donc ça devrait aller vite! ^^ En tout cas, le personnage de Leo Barnes est clairement l’un des plus intéressants de la série, et on espère que le côté actioner reprendra le pas sur l’aspect trop lisse du dernier film.

 

Expendables 4 a bien été officialisé, et sera mis en scène par Scott Waugh (à qui on doit Need for Speed, ça commence bien). On aura bien évidemment Sly de retour, mais il devrait avoir un rôle secondaire cette fois-ci, puisque cet opus 4 sera centré sur le perso de Lee Christmas, incarné par Jason Statham. Du côté des retours, on aura droit à Dolph Lundgren et Randy Couture, et du côté des p’tits nouveaux, ça brasse large avec Megan Fox, 50 Cent et Tony Jaa, auxquels vient s’ajouter cette semaine l’excellent Andy Garcia! Va-t-il incarner un personnage à la Mel Gibson dans Expendables 3? Patience, mais même si le second opus reste de très loin le meilleur, on garde quand même un oeil sur cette nouvelle séquelle, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise…

 

Une affiche pour la prochaine série Hawkeye! Diffusion à partir du 24 novembre!

 

Et quelques images pour Les Eternels, qui débarquera au cinéma le 3 novembre!

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Le clip de la semaine : DJ Shadow – Midnight in a perfect World

Un classique parmi les classiques avec ce Midnight in a perfect World, issu de l’album intemporel Endtroducing….. Un album cité dans le Guiness Book d’ailleurs, puisque DJ Shadow l’a presque intégralement élaboré à partir de samples!!! Un travail des plus méticuleux pour un résultat sublime, Endtroducing….. étant considéré comme l’un des 100 meilleurs albums de tous les temps par le magazine Time! Ce n’est pas moi qui leur donnerait tort, et c’est toujours un plaisir de replonger dans l’atmosphère si particulière due à Joshua Paul Davis, et ce Midnight in a perfect World est parfait pour entamer le voyage… Je vous invite vivement à poursuivre le trip avec cet album de 1996 qui se réécoutera encore aisément dans plusieurs décennies…

 

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