Deca – All in a Dream

Le lundi, c’est le jour des découvertes sur Spotify, et quelle superbe claque que la découverte de l’artiste américain Deca, qui nous distille un hip-hop des plus captivants, dans cette veine underground tellement prolifique ces 20 dernières années! Je ne le connaissais pas du tout mais je me suis lancé dans l’exploration de sa discographie comptant 8 albums, étalés sur une période d’un peu plus de 10 ans, entre 2011 et 2022. Je ne peux que vous conseiller d’aller écouter ses morceaux superbement arrangés et sa voix qui donne juste envie de se poser et de se laisser bercer par le flow… Je vais continuer à découvrir ses albums, mais après les quelques-uns auxquels j’ai prêté l’oreille, je ne comprends réellement pas comment cet artiste a pu rester aussi confidentiel. Selon moi, il possède le talent d’un Aesop Rock ou d’un Eyedea & Abilities, et je lui souhaite vraiment de parvenir à faire connaître l’ensemble de son oeuvre! Je vous laisse vous faire votre opinion avec l’excellent All in a Dream issu de l’album Snakes and Birds sorti il y a 3 ans et produit par Beulah Records. Logiquement, vous devriez ensuite être contaminé comme moi et avoir envie de vous plonger dans sa disco! ^^

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Traquée (Brian Duffield, 2023)

Cela faisait une éternité que je n’étais pas tombé sur une pépite de ce genre, et ce n’est pas la mention Disney qui me mettait en confiance… Et pourtant, ce Traquée est tout simplement génial, et nous offre une bouffée d’air frais bien revigorante dans le domaine du film horrifique! Dorénavant, je pense faire très attention quand un film de genre proposera le terme « you » dans son titre, car c’est finalement très souvent un gage de qualité ^^ Le nom original du film claque bien davantage que le français, puisque No One will save You s’avère bien plus désespéré, et correspond davantage au déroulement du long métrage que ce « Traquée » générique… You’re Next et I see You sont 2 exemples parfaits de la qualité de ces films sortis de nulle part qui proposent un traitement très particulier de leur récit horrifique.

Le home invasion est un exercice très périlleux, et nombreux sont les metteurs en scène a s’être cassé les dents dessus. You’re Next d’Adam Wingard est quant à lui un parfait exemple de réussite dans le genre, tout comme le brillant Intruders d’Adam Schindler. Le secret de ces réussites? Ne pas se laisser enfermer dans un carcan et dans les poncifs programmés, pour offrir un spectacle bien décomplexé et impactant à mort! Traquée fait clairement partie des plus belles réussites dans le genre, et il mériterait d’être bien plus connu! Brian Duffield en est seulement à son second film, après un Spontaneous qui a l’air bien intriguant! Mais il a déjà une certaine carrière de scénariste, ayant travaillé sur Divergente 2 : l’InsurrectionLa Baby-sitterUnderwaterThe Babysitter : Killer Queen, et il a également produit le très fun Crazy Bear.

Difficile de croire que le réalisateur en est à son second effort, quand on voit la maîtrise dont il fait preuve à chaque instant. Ce film est une réussite totale d’un bout à l’autre, et Duffield va manier des références savoureuses en leur appliquant une vision très personnelle. Son approche du personnage principal est complètement déroutant, avec cette femme-enfant vivant recluse dans une maison en bord de forêt, ce qui fait certes très classique, mais qui va être contre-balancé par l’intérieur très coloré et lumineux avec ses maquettes de ville miniature dont elle fait la collection. Brynn semble vivre dans un temps suspendu, bloquée dans un passé qu’elle tente de conserver et de maîtriser, et on ne comprend pas son mode de fonctionnement. Son attitude très bizarre vis-à-vis des gens de la ville, et leur attitude à eux par rapport à elle, sont là aussi incompréhensibles. Brian Duffield va insuffler une sorte de douce poésie surannée à son film, ce qui va lui conférer une identité toute particulière. Jusqu’au point de bascule qui va arriver sans crier gare, et qui va faire évoluer le long métrage dans le home invasion avec une approche résolument géniale.

L’élément perturbateur n’est pas n’importe qui, puisque Brynn va devoir faire face à une invasion extraterrestre! Le jeu sur les lumières et les sonorités est exemplaire, et on se retrouve dans une invasion nimbée d’une atmosphère très Poltergeist, avec un bon petit côté Amblin 80’s par moments, et surtout, de vraies séquences de flippe!!! Cela fait très longtemps que je n’avais pas accompagné un personnage de film avec ce niveau de stress, et Brian Duffield gère à la perfection la temporalité de ses séquences ainsi que la topographie des lieux. Rien n’est laissé au hasard, et il a découpé ses scènes avec un soin qui devrait être enseigné dans les écoles de cinéma! La précision entre les déplacements de Brynn et ceux des extraterrestres apporte un très haut niveau de stress (la séquence du frigidaire!), et Duffield compose des plans très marquants en jouant avec intelligence sur les hors-champs et sur les arrière-plans. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas eu cette impression de profiter de chaque recoin d’un lieu dans un film d’horreur, et surtout de le faire avec un tel degré d’intensité!

La caractérisation des créatures est elle aussi très travaillée, et elles correspondent à la figure classique de l’extraterrestre tout en étant très réalistes et très flippantes. Vous vous rappelez du très bon Signes de Shyamalan? Duffield le sublime avec son Traquée! On a des créatures de diverses tailles, et il y en a une qui fait beaucoup penser aux dessins crépusculaires de l’artiste ukrainien Boris Groh. Duffield va jouer avec les différentes tailles de ses créatures, et Brynn va devoir lutter sans cesse pour survivre à cette invasion. Le rythme du film est assez dingue, car il n’offre pas de temps morts, juste parfois un espace de respiration avant de repartir à l’attaque. Traquée est un film généreusement dense et allant à l’essentiel, avec une imagerie bien flippante comme ce côté Body Snatchers revendiqué!

Kaitlyn Dever n’est pas une actrice connue, on a pu la croiser dans Booksmart ou dans Dopesick, mais elle est donne tout ce qu’elle a dans ce film et nous embarque avec elle dans ce survival avec une énergie redoutable! Le mélange de fragilité et de résilience du personnage est excellent, et Kaitlyn Dever nous offre une Brynn hantée par son passé tout en essayant de maîtriser un présent ingérable. L’aspect émotionnel de Brynn va s’avérer très important dans ce long métrage, qui a la particularité de quasiment être un film muet! Là encore, Brian Duffield opte pour un parti-pris radical mais dont on ne se rend pas compte immédiatement tant on est pris dans l’action. Kaitkyn Dever porte le film sur ses épaules pas si frêles que ça, et son alliance avec Duffield est parfaite! Pour la petite histoire, il se pourrait bien que l’actrice gagne quelques galons puisque elle est actuellement en pourparlers pour incarner Abby dans la saison 2 de The Last of Us!

Il y a dans ce Traquée une richesse à chaque niveau, et on va enchaîner les séquences de stress les unes après les autres avec une inventivité et une maîtrise exemplaires. Le coup des marches qui grincent dans les vieilles bâtisses? Les vitres déformant les corps et les visages? Duffield va se servir de chaque élément à sa disposition pour que la menace soit la plus impactante, et il va s’appuyer sur des éléments graphiques très forts (les lumières extraterrestres, cette image sur le toit de la maison!) pour nous livrer un chef-d’oeuvre du film d’invasion alien, qui parvient même à se payer le Nope de Jordan Peele! Bref, Traquée est un classique instantané, à découvrir de toute urgence!

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The Killer (David Fincher, 2023)

Cela faisait un long moment que je n’avais pas croisé la route de David Fincher. Le dernier film que j’ai vu de lui remonte à presque 10 ans, il s’agit du très bon Gone Girl. Je m’étais laissé tenter par la première saison de Mindhunter en 2017, que j’avais trouvé à un très bon niveau, même si la fin m’avait déçu. Je n’ai pas enchainé sur la seconde. Il y a 3 ans, il a tenté un pari graphique avec Mank, auquel je n’ai pas adhéré et que j’ai stoppé au bout de 30 minutes. Voilà pour mes dernières expériences avec son cinéma. Jusqu’à aujourd’hui, où j’ai découvert son The Killer sans être spécialement pressé.

Ca tombe bien, l’un des sujets principaux de ce nouvel effort du réalisateur américain s’avère être la patience. Et il faut bien avouer que l’on avait rarement mis en scène cette vertu avec autant de classe et de précision. En racontant l’histoire d’un tueur à gages, Fincher nous immisce dans son quotidien fait de très (très) longues périodes d’attente. Pour réussir dans ce métier, il faut être capable de gérer l’ennui et l’inactivité d’une manière presque similaire à celle d’un moine retranché pour prier. J’exagère à peine, et Fincher met à profit sa science du cadrage et son amour pour les textures sonores afin de nous livrer une vision très frontale et d’une très belle précision quant à ce métier ô combien mystérieux pratiqué par le personnage principal, qui ne répondra à aucun nom durant toute la durée du métrage. La rigueur des plans accompagne la rigueur que s’impose le tueur, tant dans son rythme de vie que dans son approche des contrats. Il procède en tentant de maîtriser l’ensemble de la chaîne d’événements menant à l’exécution dudit contrat, et découlant de cette exécution.

On ne présente plus Michael Fassbender, qui a fait du chemin depuis Frères d’Armes, 300 ou encore Hunger. Il compose un tueur implacable, imperturbable et qui maintient un contrôle émotionnel et physique de chaque instant. Le voir se glisser dans les plans fluides et maîtrisés de Fincher apporte une sorte de dynamisme feutré, pas celui bien clinquant que l’on a l’habitude de voir dans de trop nombreux films, mais un de ceux qui se rapprocheraient de la musicalité de l’excellent Baby Driver d’Edgar Wright. Les 2 metteurs en scène ont ceci en commun de ne rien laisser au hasard, et de faire se succéder des plans et des séquences bien pensés en amont et minutieusement préparés. C’est à ce prix que l’on pourra ressentir cette musicalité diffuse qui va venir créer des sensations déroutantes, dans un long métrage aux antipodes du tout explosif et du tout explicatif. L’important ici réside dans la maîtrise de chaque instant afin de se servir de chaque élément à sa disposition pour arriver à ses fins.

Je ne vous parle pas en vain de musicalité, car une fois encore, Fincher s’est entouré de ceux qui sont devenus ses compositeurs fétiches depuis The Social Network, Millénium : les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes, Gone Girl ou encore Mank. Trent Reznor et Atticus Ross en sont en effet à leur 5ème participation musicale pour le réalisateur, et le résultat est à la hauteur des vélléités atmosphériques des 2 artistes, avec des nappes discrètes mais prenantes venant délicatement se poser sur les images de Fincher. L’attrait pour les BO de Reznor se fait depuis longtemps ressentir dans les albums de Nine Inch Nails, et le pionnier de l’indus s’est depuis assagi pour nous livrer des compositions moins torturées et plus envoûtantes. Je vais reparler de Baby Driver, car je trouve que le personnage principal de The Killer a une approche sensorielle similaire à celle du personnage de Baby, sans toutefois être aussi poussée. Mais le fait d’avoir régulièrement cette musique surgissant furtivement afin d’accompagner le personnage principal va apporter une certaine touche personnelle à l’accomplissement de son travail, et va permettre à Fincher d’effectuer des jeux sonores très subtils et captivants. La modulation permanente entre le niveau sonore réellement entendu par le personnage et celui pris de plus loin va créer une sorte de distorsion presque spatiale au travers des plans, pour un résultat très intéressant au niveau des sensations. Ce jeu va se poursuivre avec les différents bruits entendus au gré du film, Fincher jouant par exemple avec les ouvertures et fermetures de portes afin de monter ou réduire le curseur sonore, dans la même optique de légèrement déstabiliser le spectateur à ces moments. Ca n’a l’air de rien, et pourtant ça procède d’une très belle maîtrise de Fincher et ça offre au film une certaine texture innovante.

Fincher va découper son film en 6 actes, et créera 6 atmosphères distinctes au gré des pérégrinations de son protagoniste principal. Il va capter les temporalités et les atmosphères bien précises de chaque lieu traversé, comme Paris, La Nouvelle-Orléans, la Floride ou encore la République Dominicaine. A chaque destination, on sent un réel travail dans l’exploration picturale et sensitive des lieux, et c’est tellement mieux fait que dans un James Bond ou chaque lieu ressemble au précédent alors que 007 voyage à travers le monde… Dans chacun de ces lieux, le tueur semble tout aussi à l’aise comme s’il s’appropriait chacun des éléments de chaque ville, puisqu’il semble gérer la topographie de chaque lieu ainsi que tous les systèmes de sécurité qu’il va croiser. On a un côté high tech qui n’en fait pas des tonnes mais qui a un rendu très réaliste, et le tueur peut compter sur Amazon pour arriver à ses fins ^^

Le rythme très particulier de ce film pourra en rebuter quelques-uns, mais on appréciera grandement ce thriller en mode silencieux et feutré se permettant pourtant quelques accès de violence fulgurantes. On a notamment droit à un combat que n’aurait pas renié le Daredevil de Netflix, même s’il est un poil trop sombre pour être apprécié à sa juste valeur. Mais l’ensemble se tient de très belle manière grâce à cette musicalité discrète et constante, qui fait de The Killer non pas un chef-d’oeuvre, mais un film possédant une certaine aura envoûtante.

The Killer. Michael Fassbender as an assassin in The Killer. Cr. Netflix ©2023

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News: Kang te reverraiiiiis-je

La valse des modifications se poursuit chez Marvel, avec cette fois pour impact l’un des gros bébés de ces prochaines années, j’ai nommé Avengers : the Kang Dynasty. Initialement prévu pour envahir les salles en mai 2025, le film avait fait l’objet d’un report à mai 2026, ce qui expliquerait en partie la nouvelle du jour, à savoir la défection de son metteur en scène Destin Daniel Cretton. L’homme derrière Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux était en effet prévu sur pas moins de 3 projets pour Marvel Studios, et va donc céder sa place sur ce méga-blockbuster afin de se concentrer sur la suite des aventures de Shang-Chi sur grand écran, mais également sur les premières aventures de Simon Williams sur le petit écran avec Wonder Man.

Avec les multiples problèmes entourant le personnage de Kang, mal-aimé par une partie du public, son interprète Jonathan Majors en procès pour violences conjugales (voir ce dossier), on est dans le flou total vis-à-vis de l’avenir du MCU, qui aurait tout le temps de changer ses plans quand à la menace ultime du 5ème film Avengers, quitte à tout bonnement supprimer le perso de Kang. On suivra bien évidemment l’évolution de l’ensemble des projets liés, mais tout cela ressemble fort à un soap opéra avec son lot de rebondissements! ^^

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Dossier : où va le MCU?

Les chiffres sont sans appel : 47 millions de dollars récoltés pour son premier week-end sur le sol américain, alors que les estimations voyaient The Marvels plutôt autour des 70-80 millions. La douche froide est terrible pour Marvel Studios, et le milliard franchi par Captain Marvel 1er du nom est totalement inaccessible bien évidemment. Le contexte a changé, la qualité a changé, et les spectateurs en ont simplement marre d’être pris pour des cons. The Marvels fait les frais d’une politique et d’une vision désastreuses de la part de Kevin Feige et ses troupes, et je comprends parfaitement l’insuccès de ce film, même si ce n’est pas spécifiquement cette oeuvre qui méritait ce traitement.

The Marvels m’a agréablement surpris, dans le sens où je m’attendais à une véritable catastrophe cinématographique, et que j’ai finalement apprécié le long métrage de Nia DaCosta. Mais je comprends aisément l’enchaînement ayant conduit à ce bashing, et la fameuse fatigue super-héroïque dont on parle tant en ce moment. The Marvels est un bon film, proposant un récit sympathique et enlevé, mené par un trio féminin inégal (Brie Larson et Iman Vellani s’en sortent mieux que Teyonah Parris), le tout conduit en 1h45 top chrono histoire de faire court et efficace. Un film bien moins prétentieux que son aîné, et qui remplit son office de divertissement réussi. Sans être un incontournable ou un élément majeur du MCU, il se défend et est bien moins inégal qu’un boursouflé Les Gardiens de la Galaxie 3 (qui je le répète offre pourtant quelques-unes des plus belles scènes du MCU!). Mais alors, pourquoi ce désintérêt total de la part du public?

Pour ma part, je ne suis allé le voir en salle que par complétisme, ayant suivi l’ensemble du catalogue foisonnant proposé par le MCU depuis 2008 et Iron Man. Je n’étais pas franchement motivé, et un énième report m’aurait fait plaisir. Mais finalement… Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer ce phénomène de lassitude, et la première est tout simplement le problème qualitatif. Lorsque Feige concoctait ses plans destinés à converger vers la guerre ultime contre Thanos, il y avait une feuille de route, un désir de proposer des récits forts en émotion, et une implication de l’ensemble des protagonistes à raconter une histoire allant bien au-delà d’un seul film. Quand on voit comment le MCU a patiemment façonné ses Avengers, on se dit que c’est justement ça la clé du succès : la patience. Une patience qui aura permis de faire monter en puissance chacun des personnages séparément, avant de les lier entre eux au fur et à mesure, jusqu’à nous offrir un premier film Avengers, réunion au sommet de héros ayant déjà eu les faveurs du public précédemment.

Tout convergeait vers l’impérial Thanos, entité destructrice bien complexe allant au-delà du simple bad guy de pacotille, pour nous offrir une densité inédite dans ce genre de super-productions. Thanos, c’était la quintessence du Mal ultime, bénéficiant d’une très belle qualité d’écriture et d’une dimension tragique qui achevaient d’en faire une figure incontournable. De sa première apparition en 2012 dans la scène post-générique d’Avengers à sa mort dans Avengers : Endgame en 2019, il se sera passé 7 ans et 17 films! Thanos nous aura accompagné de la fin de la Phase I à la fin de la Phase III… La patience donc… C’est avec la Phase IV que les véritables ennuis ont commencé… Faire un film sur Black Widow avec 10 ans de retard n’était pas forcément un choix stratégique judicieux, car comment capitaliser sur le prequel d’une héroïne déjà morte? Cela entérinait un fait important pour le studio : après Thanos, il ne semblait plus y avoir grand-chose à raconter…

Et pour cause, les Phase IV et le début de la V allaient totalement se disperser en mettant sur pied des projets disparates et sans liant, tentant à tout prix de faire survivre une machine lancée à plein régime mais dont le pilote semblait avoir quitté la cabine… En mode Runaway Train la qualité en moins! Le traitement scandaleux des artistes des effets spéciaux mettait en lumière les deadlines impossibles à tenir et l’énorme pression mise sur les équipes. Cela explique en grande partie les désastres visuels que sont Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, mais aussi de très nombreuses séries… Quand on allie misère visuelle et absence totale d’écriture (pour rester poli), on ne peut que constater le choix délibéré du studio de ne rien faire d’autre que se reposer sur des lauriers acquis durant les 3 premières phases. Sauf qu’à être pris pour des jambons durant toute une phase, les spectateurs se disent qu’ils ont été bien patients, mais merci au revoir…

Surtout qu’il fallait trouver un remplaçant à Thanos, et le choix s’est porté sur un certain Kang le Conquérant. un bad guy moins puissant physiquement que Thanos, mais qui avait pour avantage de pouvoir se balader dans la trame temporelle… Vous me direz, on a bien eu ça avec Thanos, puisque celui que combattent les héros dans Avengers : Endgame n’est plus le même que celui apparu dans le premier Avengers… Je vous laisserai replonger dans les films si vous n’avez pas suivi ^^ Donc nous avons un Kang étrangement présenté dans la saison 1 de Loki, interprété par Jonathan Majors. Personnellement, je trouve sa prestation dans la peau de Celui Qui Demeure excellente, en flirtant très habilement avec le surjeu pour nous livrer un perso atypique et déroutant. Les critiques lui sont pourtant bien tombées dessus, et je comprenais qu’il n’allait pas faire l’unanimité comme Thanos. Le fait d’avoir un public très divisé sur le prochain grand méchant des 2 phases suivantes était déjà en soi une très grande difficulté pour Mickey, pardon pour Marvel. Mais les ennuis n’allaient pas s’arrêter là… L’acteur Jonathan Majors étant en procès pour coups et blessures sur sa compagne, il est difficile de se projeter dans le futur du MCU. Faut-il recaster Kang? Faut-il patienter jusqu’à la fin du procès, si jamais Majors est innocenté? Faut-il tout simplement changer de bad guy en cours de route? Les temps sont difficiles pour marvel, et ça dure…

Pour revenir sur la Phase IV cinématographique, vous allez me dire qu’elle n’est pas non plus totalement détestable, et je vous dirais que oui, vous avez raison. Mais pour ceux qui ont voulu suivre l’ensemble des productions du MCU, il a fallu se coltiner 8 autres productions, télévisuelles celles-là, et c’est ici que le point de bascule s’est définitivement opéré. Marvel Studios a enchainé les daubes : WandaVision, Falcon et le Soldat de l’Hiver, Moon Knight, Miss Marvel, She-Hulk : Avocate, Secret Invasion… Seules Hawkeye présentant un certain capital sympathie et l’excellente Loki méritent d’être regardées. Avec un ratio de 25% de réussite, on est sur du 5 sur 20. Une note de merde que mon prof de CM2 n’aurait jamais toléré!

La qualité globalement lamentable des séries a été un tournant capital dans cet état de fait. Pour ceux qui suivaient l’ensemble du MCU, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais quand vous savez que tout les fans ne regardent pas les séries, et que vous sortez un film dont 2 personnages principaux sont issues de ces séries, vous vous attendez vraiment à ce que le film fonctionne? Miss Marvel est issue de sa série éponyme, et Monica Rambeau est issue de WandaVision. Les gens qui lisent un minimum de news sans avoir suivi les séries se disent alors qu’ils n’ont pas forcément d’intérêt à aller voir The Marvels s’ils n’ont pas regardé les premières aventures de ces personnages… Ou comment la continuité est en train de tuer inexorablement le MCU! La baisse de qualité visuelle, couplée à la baisse de qualité scénaristique, agrémentées de l’obligation d’avoir suivi des heures innombrables de programmes pas forcément attractifs, et voilà que l’on pave le chemin à une très belle sortie de route!

La grève des scénaristes et la grève des acteurs aura obligé à mettre en pause pas mal de projets, et il se pourrait bien que ce soit bénéfique pour le MCU. Alors qu’il y a quelque temps encore, Feige et ses sbires ne comprenaient pas pourquoi le public les boudait, ils semblent peu à peu prendre en considération cet état de fait, et reconnaître sans le dire qu’ils sont peut-être allé trop loin dans le délire. Les belles paroles, on s’en fout, ce qui compte, ce sont les actes. Lorsque Sony nous annonçait un Venom R-rated, ils se sont bien foutus de nous (même si j’ai aimé le film ^^). Mais aujourd’hui, c’est Marvel Studios qui nous annonce des modifications qui ne devraient pas être qu’esthétiques. Le choix de recommencer entièrement la série Daredevil : Born Again dont la moitié du tournage avait déjà été mise en boîte est un signal fort à ceux qui ont détesté l’apparition du personnage dans cette merde de She-Hulk : Avocate. Les qualités narratives et visuelles de l’ère Netflix du personnage en ont traumatisé plus d’un, et face à l’ampleur de la catastrophe du tout-public à tout prix, le passage vers une ligne résolument adulte est indispensable et en totale correspondance avec les récits liés au personnage dans les comics.

Le choix d’une ligne Marvel Spotlight pour la sortie de la série Echo relance l’intérêt pour le personnage, surtout après une bande-annonce qui est paraît-il très bien faite (je ne me spoile plus avec les BA ^^). Personnellement, j’avais assez accroché à cette Maya Lopez dans la série Hawkeye, et j’étais bien motivé à l’idée de découvrir le suite de ses aventures. Quand en plus un certain Wilson Fisk semble revenir sous ses meilleures auspices… Le label Marvel Spotlight est annonciateur de productions moins liées à l’ensemble du MCU, et pouvant donc se regarder sans avoir forcément tous les bagages depuis le premier Iron Man. Ce choix vient à point quand on voit le problème posé par la continuité pour The Marvels

Et enfin, Marvel ose le R-rated! On savait déjà que Deadpool 3 aurait cette classification, mais elle poursuivait la logique du personnage issu de la Fox. Cette fois-ci, Marvel va faire un film de vampires qui osera montrer du sang (et pas du sang de synthèse n’est-ce pas enfoiré de Morbius??), puisque Blade sera interdit aux moins de 18 ans aux USA. Et l’annonce provient après une autre très étrange celle-ci, qui indiquait qu’à la base, Mahershala Ali n’aurait été que le 4ème protagoniste d’un film portant le nom du héros qu’il incarnait! En gros, Blade aurait été le 4ème perso après 3 femmes! Quelle était la logique???

On voit donc avec ces différentes annonces que le MCU pourrait à terme enfin revenir sur de bons rails. Il faut rester prudent, on est pas à l’abri. Mais cette Phase V si méchamment entamée pourrait donc redresser le niveau si une véritable prise de conscience était actée et perdurait durablement. En tout cas, c’est tout ce que l’on souhaite en tant que fan, et on ira frapper ensuite à la porte de Sony pour qu’ils tentent la même évolution…

 

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