Falcon et le Soldat de l’Hiver saison 1 (2021)

Après le ratage WandaVision, il n’aura fallu attendre que 2 semaines pour espérer que Marvel redresse la barre avec Falcon et le Soldat de l’Hiver, dont on espérait qu’elle abandonne les velléités pseudo-auteurisantes de la série précédente, pour offrir un vrai bon gros spectacle digne du grand écran. Avec l’association de Falcon (Sam Wilson) et du Soldat de l’Hiver (Bucky Barnes), on était en droit d’attendre une série plus basique mais aussi plus conforme aux normes du MCU. Et après WandaVision, on avait bien besoin de revenir à un schéma plus terre-à-terre et classique… Sauf que… Falcon et le Soldat de l’Hiver est bien un second ratage pour l’univers télévisuel de la Maison des Idées… Bon vu que le dernier épisode a été diffusé vendredi, et que le week-end est passé, ça va spoiler hein! ^^

Par où commencer, tant l’ensemble est d’une faiblesse impressionnante? On va donc commencer par le début, avec ce qui s’avère probablement être la meilleure séquence d’action de la série : un combat (forcément) aérien entre Falcon et des bad guys en wingsuits, qui vont se friter en plein vol tout en bondissant d’un hélicoptère à l’autre! Une séquence qui décoiffe et qui apporte son lot d’originalité, avec une mise en scène relativement fluide permettant d’entrer directement dans le feu de l’action! Ya pas à dire, ça dépote pour une entrée en matière, et puis… Plus rien durant tout l’épisode! Arrivé au bout des 45-50 minutes réglementaires, on ne retiendra donc que ce seul et unique combat. Et si on pouvait être tolérant en se disant qu’il fallait ensuite exposer les différentes problématiques de la série, la suite des épisodes nous fera pourtant bien comprendre que ce problème de rythme et d’enjeux allait vraiment être le fondement même de cette saison…

Le Soldat de l’Hiver était certainement l’un des personnages les plus intéressants de la Phase I, et Sebastian Stan lui apportait une vraie complexité dans l’excellent Captain America : le Soldat de l’Hiver. Froid, méthodique, puis torturé, Bucky Barnes était un contrepoint parfait aux super-héros destinés à sauver le monde, et son combat contre Steve Rogers s’avérait palpitant. Quelle immense déception de le voir réduit à ce rôle fade et d’une telle niaiserie, et à une écriture aussi insipide. On se rend d’ailleurs bien compte que le problème vient réellement de l’écriture, car le talent de Stan explose tout à coup lors d’une intro très touchante au Wakanda, dans laquelle il donne une tonalité très émotive à son personnage. Ce sera malheureusement le seul véritable moment où il aura l’occasion de briller… Le coup du flingue avec Zemo est d’ailleurs un des nombreux exemples de la pure bêtise dans l’écriture… Le constat est similaire pour Falcon, qui était déjà moins captivant que Barnes dans les films, et qui s’accorde au Loup Blanc pour niveler vers le bas le potentiel de cette buddy série qui à tellement de mal à décoller! Mention spéciale à leur scène de clash devant la psy, où on a tellement l’impression de voir 2 collégiens se disputer devant le CPE!!! Merde, ces mecs ont combattu l’Hydra ou Thanos, et ils sont incapables de discuter en adultes?? Ca démontre déjà bien le niveau assez particulier de cette série, et du sérieux avec lequel sont traités les personnages…

On va évidemment évoquer Zemo, incarné par Daniel Brühl. Avec une promo axée sur la symbolique de son fameux masque, le fait qu’il le porte en tout et pour tout pendant maximum 15 secondes, ça ne gêne personne??? Dans le genre publicité mensongère, ça se pose là, et heureusement que Brühl possède un minimum de charisme pour laisser passer les ficelles énormes du scénario. Prisonnier suite aux événements de Captain America : Civil War, il va s’évader grâce à Barnes, et Falcon va rapidement cautionner le tout sans que cela pose le moindre problème à personne! C’est quand même assez surréaliste, et ça se transforme en buddy série à 3, avec Zemo qui fait de l’humour et qui se lâche sur le dancefloor, oui oui, vous pouvez même trouver la version longue sur YouTube, ça a au moins le mérite d’être marrant tellement c’est absurde… Aaaah on en parle de Madripoor d’ailleurs?! La fameuse île (inspirée de Singapour) intimement liée à Wolverine, et qui évidemment ne fera aucune mention du Griffu… Madripoor se résume à un joli fond vert présentant une cité de loin, une ruelle et un bar de nuit, ainsi que des docks. Pour les combats, les docks c’est bien, et ce sont peut-être les mêmes docks que ceux d’Iron Fist, vous savez, lorsqu’il était en Chine? La Chine se résumait là aussi juste à des docks, c’est vraiment pratique au final. Vous filmez des entrepôts en pleine nuit, et en bas à droite, vous notez le pays que vous souhaitez, bonjour le dépaysement!

Bon, qu’est-ce qu’on a encore comme conneries dans cette série? Ah oui, dans cette Madripoor du pauvre, on a un entretien terriblement tendu entre Sam Wilson (Falcon), Barnes et Zemo d’un côté, et une méchante tellement impressionnante que j’ai oublié son nom. Et là, au plus fort du suspense, le téléphone portable de Sam sonne. Le mec était dans l’U.S. Navy, il était sur le terrain en plein combat, et il ne sait pas qu’en infiltration, le mieux, c’est peut-être quand même de mettre son téléphone sur silencieux? Ou au moins sur vibreur?? Et c’est censé combattre Thanos et les pires menaces galactiques…  Vous l’aurez compris, je ne suis vraiment pas fan de cette série, et pourtant je partais confiant. Mais une telle gestion des événements et des personnages, c’est selon moi du foutage de gueule pur et simple. Vous en voulez encore?

Pour avoir un bon héros, il faut un bon méchant. Eh bien ici, vous aurez simplement droit à une poignée de pseudo-super-soldats, qui n’ont ni le charisme ni l’envergure de bad guys. Ils sont menés par Karli Morgenthau, une jeune idéaliste dont le combat n’est pas si vain, mais le personnage n’a aucune prestance ni aucune profondeur. Du coup, comme pour WandaVision tiens, on attend à chaque épisode de découvrir qui est le véritable bad guy derrière les opérations, et comme pour WandaVision, c’est finalement très naze… On retrouve ce bon vieux Batroc le temps de quelques apparitions, lui qui se faisait rétamer par Steve Rogers dans Captain America: Le Soldat de l’Hiver. Georges St-Pierre a transformé le vilain Frenchie des comics en Québécois, et c’est plutôt marrant ce p’tit accent pour Batroc ^^ Mais voilà, on aura pas plus en terme de bad guys, donc faudra se contenter de peu.

J’évoquais la première séquence d’action du premier épisode, qui est la meilleure de la série. La suite est beaucoup plus difficile à regarder, avec des séquences pour la plupart illisibles et qui dénaturent totalement le peu d’ambitions du scénario. La séquence sur les camions est l’exemple parfait de ce cahier des charges sans âme destiné à alimenter le MCU… Des combats de ce type, il y en aura plusieurs, et on les regardera du coin de l’oeil en hésitant à aller se chercher un autre paquet de chips… Pourtant le dernier épisode permet de redresser la barre à ce niveau-là, avec encore une fois une séquence aérienne qui fonctionne mieux que la moyenne de ce qu’on avait été obligé de voir jusqu’à présent. Ce qui est étonnant, c’est que c’est la même réalisatrice, Kari Skogland, qui officie le temps des 6 épisodes… Et l’un des aspects les plus intéressants reste sans conteste la thématique de l’héritage du bouclier de Cap, qui s’avère bien mieux traitée sur la fin de saison, et on a droit à quelques images bien iconiques et frappantes…

Et il faut bien évidemment parler du nouveau Captain America, choisi par le gouvernement après que Falcon ait refusé de porter le bouclier. On a donc un certain John Walker, tout Blanc et tout blondinet, qui va s’y coller pour devenir le nouveau représentant de la Bannière Etoilée. C’est Wyatt Russell (le fils de Kurt Russell, qui jouait Ego dans Les Gardiens de la Galaxie 2 ^^) qui a la lourde tâche d’incarner le successeur de Steve Rogers, et il est sacrément détestable! Mais comme l’acteur le soulignait en interview, c’était voulu, et le fait que le public le haïsse (alors que dans la série les gens l’adorent) signifie qu’il jouait parfaitement son rôle. Et il est vrai que passés les quelques épisodes où sa tête-à-claques donnait bien envie de lui en mettre, des claques, il y a une évolution intéressante du personnage… Et pour le coup, le symbole du bouclier en prend pour son grade, ce qui s’avère intéressant et constitue enfin un enjeu qui réveille un peu le spectateur.

Falcon et le Soldat de l’Hiver est une série possédant énormément de défauts, et qui tirent définitivement le show vers le bas. Mais pourtant, quelques éléments positifs viennent relever le niveau vers la fin, plus précisément dans les épisodes 5 et 6. On avait déjà pu croiser Isaiah Bradley plus tôt, mais son segment tombait comme un cheveu sur la soupe à ce moment-là. Mais il fallait une nouvelle discussion entre lui et Falcon pour que la série traite tout à coup avec une force réelle le thème du racisme, et c’est certainement via ce personnage de Steve Rogers black (pour résumer rapidement) que l’étincelle émotionnelle s’avère la plus poignante. Carl Lumbly apporte une humanité que l’on n’attendait plus dans cette série, et son dialogue avec Sam est certainement l’un des plus brillants du MCU. Bordel, il fallait vraiment attendre aussi longtemps pour faire quelque chose de bien?? Et du coup, l’évolution de Falcon s’avère là aussi bien plus impressionnante, et on sent enfin une réelle solidité du personnage. Durant toute la série, il était tellement insignifiant que ça en devenait pathétique, et voilà qu’il trouve lors du dernier épisode le charisme qui lui faisait tant défaut.

Au final, on a donc 1 bon 5ème épisode et un encore meilleur 6ème épisode, pour une série dont on aura été obligé de se coltiner 4 épisodes sans relief et sans âme! Le constat est tout de même celui d’un ratage, bien que le fait de terminer sur une note positive est inespéré. J’ai aussi le droit de critiquer le rôle de Julia Louis-Dreyfus? Oui, la copine de Seinfeld! Je pense que son personnage est constamment sous coke, et je ne vois pas l’intérêt de traiter cette Comtesse d’une telle manière… Ah oui, l’évolution de John Walker est cool sinon aussi ^^ Et bordel, jamais on ne m’avait autant saoulé avec un bateau!!! Je pense qu’il aurait fallu le couler dès le premier épisode… Bref, tout ça pour dire que ces aventures de Sam et Bucky s’avèrent bien ternes, et pour ne pas perdre de temps, je vous conseille de regarder uniquement les 2 derniers épisodes! ^^

D’ailleurs, un Captain America 4 a été annoncé le lendemain de la fin de la série, et ce sont le showrunner et un scénariste de Falcon et le Soldat de l’Hiver qui officieront sur le script. Ils exploiteront donc directement les conséquences de la série, ce qui pourrait ouvrir sur des aspects très intéressants, en mode Nick Spencer? Ce serait l’orientation la plus logique et la plus palpitante pour ce nouveau film en tout cas!!!

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