I see you (Adam Randall, 2019)

Adam Randall est sans conteste un réalisateur avec lequel il va falloir compter ces prochaines années, son I see you mettant en avant des aptitudes de mise en scène étonnantes et des capacités à générer et à maintenir de vrais moments de tension. L’intro de ce film impressionne, avec cette réappropriation de la petite ville tranquille américaine qui va être perturbée par de graves événements. Le metteur en scène anglais va totalement nous immerger dans ce récit des plus étranges prenant pour point de départ un événement tragique, avec la disparition d’un gamin de 10 ans.

Cet événement va rouvrir d’anciennes cicatrices, la ville ayant dû faire face aux agissements d’un pédophile une quinzaine d’années auparavant. L’enquête va révéler des similitudes troublantes avec l’affaire de l’époque, et les 2 flics chargés de faire la lumière sur la disparition du jeune garçon vont devoir agir rapidement. Parallèlement, Greg Harper, l’un des 2 flics, doit gérer une situation familiale tendue, étant en froid avec sa femme, et leur fils en voulant à sa mère. Quand des événements étranges se mettent à avoir lieu dans leur maison, cela va encore rajouter à la tension permanente…

Adam Randall nous balance une atmosphère captivante et résolument anxiogène, qu’il rehausse avec un talent graphique des plus aboutis! Sa manière de sublimer les lieux grâce à une caméra qui bouge très intelligemment, ses choix de cadrages très précis et judicieux, tout est fait pour que le spectateur soit happé par les événements et par le regard porté par Randall sur ceux-ci. Il y a une beauté crépusculaire apportée à l’ensemble, qui pourrait se rapprocher d’un Donnie Darko ou d’un Signal, dans l’esprit. On ressent littéralement la chape surnaturelle qui s’étend sur la petite communauté, et qui va cristalliser toutes les angoisses et les secrets de ses habitants.

Il se passe réellement des événements inexpliqués, et Adam Randall va nous mettre en tension grâce à une très belle acuité visuelle, qui nous place au coeur du récit tout en laissant planer le doute sur la nature des événements. Qui les provoque? Est-ce une présence extérieure? Doit-on se méfier des protagonistes eux-mêmes? Randall joue avec habileté sur les différentes possibilités et sur les tensions que cela génère. Et si l’explication va inévitablement faire baisser la tension à un moment, ce choix narratif s’avère finalement osé et pertinent, amenant le long métrage à évoluer au gré de son récit. La finalité est un récit qui va loin et qui parvient à convaincre tout en changeant d’axe. On arrive à la fin avec la sensation d’avoir été face à un récit bien plus complexe qu’il y paraissait, et qui parvient à s’inscrire dans le genre du thriller avec une efficacité redoutable! Helen Hunt, Jon Tenney et Judah Lewis s’avèrent très efficaces dans leurs rôles respectifs, et s’impliquent à fond pour Adam Randall!

 

 

 

 

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