Les news de la semaine: Vengeance aveugle

Le succès aura été immédiat pour Daredevil, qui en l’espace de 13 épisodes s’est imposé comme un challenger de poids aux côtés des Avengers! La vision de Drew Goddard et Steven S. DeKnight baigne dans une atmosphère bien sombre chère à Frank Miller, et le show s’avère d’une redoutable efficacité! Il n’en fallait pas moins pour que les fans demandent avec insistance une seconde saison, et Netflix a fait savoir qu’elle aurait bien lieu en 2016! Goddard et DeKnight ne seront plus en charge, mais ce seront Doug Petrie et Marco Ramirez, qui ont travaillé sur la saison 1 en tant que scénaristes et producteurs, qui feront office de showrunners pour cette suite qui se devra d’être aussi intense que la magnifique saison 1! Et quand Charlie Cox évoque avec envie l’apparition de personnages comme Elektra, Bullseye ou le Punisher, on se dit que le potentiel est énorme pour cette seconde salve!!! Le tournage aura encore lieu cette année, pour une diffusion en avril 2016!

 

Si Ant-Man ne figure désormais plus sur la liste des films Marvel les plus attendus (il va clôre la Phase II dans l’indifférence la plus totale après Avengers: l’Ere d’Ultron), la promo autour du long métrage de Peyton Reed se poursuit, et prend des allures plutôt amusantes. Après la bande-annonce à taille de fourmi, voici que de minuscules panneaux publicitaires émergent du sol en Australie, destinés à promouvoir le film auprès des insectes! Une initiative étonnante et fun, qui espérons ouvre la voie à un film plus surprenant que décevant… Réponse le 22 juillet!

 

Maintenant que le second Avengers est sorti, les langues se délient et on apprend cette semaine qu’Elizabeth Olsen (la Sorcière rouge) participera elle aussi à Captain America: Civil War prévu pour le 5 mai 2016. En même temps, tous les Avengers y seront apparemment, donc ce n’est pas vraiment une surprise… Espérons juste que le scénario sera plus poussé que pour Avengers: l’Ere d’Ultron… Bon, en adaptant Mark Millar, ça devrait le faire non?

 

Une fois n’est pas coutume, on reparle du casting grandissant d’X-Men: Apocalypse, avec le retour cette semaine de Lucas Till. L’acteur incarnera pour la 3ème fois le mutant Havok, capable de générer des rafales de plasma très destructrices. Sortie le 27 mai 2016!

 

Bon, sinon, avec le ratage d’Avengers: l’Ere d’Ultron, il est temps de faire le point sur le MCU, le fameux Marvel Cinematic Universe, afin de voir ce qu’il en ressort qualitativement. Les super-héros sont désormais connus du grand public, qui est habitué aux sorties de ces blockbusters réguliers destinés à alimenter un univers en pleine expansion.

C’est en 2008 qu’Iron Man a ouvert le bal, et le film de Jon Favreau reste encore à ce jour l’un des meilleurs de la franchise marvellienne! La classe décontractée de Robert Downey Jr., une origin story qui prend le temps de se développer, un vrai scénario et des dialogues aux petits oignons, on est face à un must! L’incroyable Hulk de Louis Leterrier vient tout de suite niveler toutes ces belles intentions par le bas, et on regrette amèrement le Hulk autrement plus ambitieux qu’Ang Lee nous avait donné en 2003! Iron Man 2 ne suit pas les traces de son aîné, et constitue une suite bien bancale… Thor dépeint l’univers d’Asgard avec ambition, et constitue un moment rafraîchissant dans l’univers super-héroïque, en mêlant humour et action de manière efficace pour un résultat pas inoubliable mais sympathique!

C’est Joe Johnston qui nous révèle la seconde pépite de cet univers, avec le film historique Captain America: first Avenger, qui voit la genèse du héros à la bannière étoilée tout en drame, suspense et action. On est littéralement projeté dans les années 30-40 aux côtés d’un Chris Evans excellent, et le scénario est une réussite totale! Avengers viendra boucler cette Phase I avec brio, en convoquant tous les héros dans un film choral qui rend justice à chacun d’entre eux, et qui s’avère être un vrai bon blockbuster doté d’un sens de l’humour bien senti!

Iron Man 3 poursuit la déchéance de Tony Stark, avec cet opus où l’on s’ennuie ferme, et où le personnage préfère évoluer sans ses armures. Thor: le Monde des Ténèbres se la joue Seigneur des Anneaux, et le résultat est là encore décevant, avec un méchant franchement pas crédible… On doit encore une fois le salut à Steve Rogers, qui avec Captain America: le Soldat de l’Hiver offre une suite bien différente à sa première aventure, et la plongée dans le film d’espionnage est une réussite! Les multiples personnages s’harmonisent au gré d’un scénario très bien ficelé, et le Soldat de l’Hiver est l’un des meilleurs personnages du MCU! La série Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D. ouvre l’univers au domaine de la télévision, et le résultat se regarde, mais sans être plus ambitieux que ça…

Ensuite, c’est le choc inattendu et inespéré avec Les Gardiens de la Galaxie, l’oeuvre ultime de James Gunn, qui montre toute la confiance que Marvel accorde à ses auteurs! Jamais on aura vu un blockbuster aussi décomplexé que celui-là, Gunn ayant construit un univers génial sans être bloqué par son appartenance à un ensemble beaucoup plus grand. Les Gardiens de la Galaxie est clairement ce que Marvel a créé de plus ambitieux, une ode au space-opera bourré d’action, d’humour et d’émotion sans égale!!! La série Agent Carter revient aux ambitions initiales de Captain America: first Avenger, en nous plongeant dans le New York des années 40 aux côtés d’une Peggy Carter attristée par la mort de Steve Rogers, et qui va enquêter sur l’Hydra au sein du S.S.R., l’ancêtre du S.H.I.E.L.D. Une série savoureuse au charme british, qui est un à-côté fort appréciable dans l’univers Marvel! L’association avec Netflix a lancé une nouvelle ère pour les séries Marvel, avec Daredevil, qui est le premier de plusieurs séries, et qui est un coup de maître: l’univers street est traité avec un soin impressionnant, le travail d’écriture est sublime, les personnages sont d’une profondeur exemplaire, et le résultat est juste magnifique! Et Avengers: l’Ere d’Ultron s’est empressé de faire retomber le soufflé, incapable de rivaliser avec la maestria des dernières productions ciné et TV! Du coup, on a un film de baston et de destruction sans saveur, et sans profondeur pour ses personnages… Reste à voir si Ant-Man parviendra à tirer son épingle du jeu en bouclant la Phase II

Pour résumer, on a dans le haut du panier Iron Man, Captain America: first Avenger, Les Gardiens de la Galaxie et Daredevil! Ce sont les incontournables du MCU, auxquels on peut rajouter AvengersCaptain America: le Soldat de l’Hiver et Agent Carter qui suivent de près! En gros, on a un peu plus de la moitié du MCU qui vaut vraiment le coup d’oeil… Pour plus de détails sur les adaptations Marvel, voir ici!

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Avengers: l’Ere d’Ultron (Joss Whedon, 2015)

3 années se sont déjà écoulées depuis que Joss Whedon a réuni de manière spectaculaire les plus grands héros de la Terre dans Avengers. 3 ans durant lesquels l’univers Marvel a encore étendu ses ramifications, tant au cinéma qu’à la télévision: Iron Man 3, Thor: le Monde des Ténèbres, Captain America: le Soldat de l’Hiver, Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D., Les Gardiens de la Galaxie, Agent Carter, une 2ème saison de Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D., et enfin la nouvelle série Daredevil! Le géant Marvel (ou Disney c’est selon) poursuit la construction d’un édifice spectaculaire en adaptant des pans entiers et complémentaires de tous ces personnages que l’on aime dans les comics, et il le fait avec une vraie volonté de lier chacune des oeuvres à cet immense ensemble!

Joss Whedon avait eu la confiance des pontes de Marvel pour mettre en place ce rêve de fan que constituait Avengers, et pour un metteur en scène dont la seule oeuvre ciné à l’époque constituait un volet destiné à conclure une série télé (Serenity – l’ultime Rébellion prenait la suite de la série Firefly), le créateur de Buffy contre les Vampires, Angel, Firefly avait vraiment réussi son passage au grand écran. Avengers concluait la Phase I avec brio, et offrait une ouverture spectaculaire avec sa scène post-générique qui nous présentait un Thanos impérial!

L’évolution de cet univers, baptisé Marvel Cinematic Universe, a permis l’émergence d’oeuvres aux ambitions diverses et aux atmosphères différentes, et a surtout permis l’émergence de talents plus ou moins marquants. C’est ainsi que durant cette Phase II, les frangins Anthony et Joe Russo, eux aussi issus de la télévision, se sont fait un nom avec Captain America: le Soldat de l’Hiver, à tel point qu’ils succéderont à Joss Whedon pour bâtir Avengers: Infinity War – Part I et Avengers: Infinity War – Part II! Mais le must de cette Phase II est sans conteste le sublime Les Gardiens de la Galaxie, avec lequel James Gunn a démontré que l’on pouvait faire rimer blockbuster avec film d’auteur! Et la série totalement surprenante Daredevil, qui a démontré que la télévision était capable d’offrir un écrin de choix aux personnages Marvel! Ces 2 oeuvres représentent la quintessence du modèle Marvel de ces dernières années, tant dans la qualité formelle que la maîtrise scénaristique. Avec Star-Lord et Matt Murdock, on a assisté à deux adaptations diamétralement opposées en termes d’atmosphère et de tonalité, mais toutes deux représentatives des qualités exemplaires qui existent dans cet univers!

Et quand on est encore marqué par l’impact émotionnel des Gardiens et tout juste sorti ébahi de Hell’s Kitchen, notre regard a forcément évolué lorsqu’on découvre cet Avengers: l’Ere d’Ultron. 3 années ont passé, des évolutions ont secoué le modèle Marvel, et cette guerre contre Ultron semble nous ramener finalement 3 ans en arrière… On assiste à un combat contre un robot surpuissant qui veut détruire le monde, et que les Avengers vont tenter de mettre hors d’état de nuire. Un point de départ classique qui donne envie, surtout avec ce bon vieux Ultron en bad guy. Mais au final, c’est bien cet aspect classique qui va plomber le film, et qui va en faire un blockbuster de plus, sans ce supplément d’âme qui animait Avengers premier du nom… On se retrouve pris dans une succession de scènes de destruction, à l’image de ce combat entre Hulk et Iron Man, qui voit des pans entiers d’une ville détruits sans que les héros ne se remettent en question… De la destruction qui se veut avant tout spectaculaire, mais qui perd de son efficacité par ce manque d’implication… Et Ultron s’avère lui aussi très basique au final, sa seule motivation étant d’éliminer les humains…

On retrouve des personnages qui semblent être restés égaux à ce qu’ils étaient il y a 3 ans, et mis à part quelques ajustements scénaristiques pour simplifier certains faits (Natasha et son pouvoir calmant sur Banner), les héros manquent cruellement de profondeur. Chris Evans fait du Captain America, Tony Stark fait du Robert Downey Jr. ou inversement, on ne sait plus à force, et chacun joue sa partition de la même manière qu’il la jouait dans les films précédents. Du coup, on se retrouve dans un schéma codifié et sans risque au final, et c’est là que c’est réellement dommage. Parce que si la partition est déjà connue, on a du mal à s’émouvoir pour les différents accords, et on aurait préféré avoir quelque chose de plus dissonant mais authentique… En l’état, Avengers: l’Ere d’Ultron est un blockbuster calibré qui n’offre presque aucune surprise…

Le constat est rude, surtout que je partais vraiment du principe que le film allait me plaire… Mais il y a des éléments intéressants toutefois, avec notamment l’ajout de nouveaux personnages. Les jumeaux Maximoff, Wanda et Pietro, apportent du sang neuf bienvenu dans la galerie Marvel, et leurs personnalités ainsi que leurs pouvoirs sont un atout pour le film. La Vision est là aussi un personnage fort, que l’acteur Paul Bettany incarne avec une présence imposante, qui fait du personnage une adaptation très réussie. Mais ces quelques nouveautés ne suffisent pas à rééquilibrer l’ensemble, qui souffre de ce qui faisait paradoxalement sa puissance dans le premier opus, le côté spectaculaire. Ce qui fonctionnait lors de la bataille contre les Chitauris est ici recopié sans la même intensité face aux armées d’Ultron, et on assiste à une sorte de répétition de tous les mécanismes qui avaient été mis en place il y a 3 ans. La machine fonctionne toujours, mais elle ne parvient plus à être aussi captivante… Les interactions entre les personnages sont beaucoup moins prenantes, ce qui est un comble quand on connaît la genèse d’Ultron dans le film, ce qui aurait dû donner lieu à une dramatisation beaucoup plus intensifiée… Mais on reste finalement en-dessous de la ligne rouge, et on reste dans un registre volontairement inoffensif…

Quand on ressent l’enthousiasme débordant d’un James Gunn qui suinte littéralement de chaque plan (et chaque son groovy!) de son chef-d’oeuvre, quand on aborde l’univers street avec une intensité dramatique inégalée comme l’ont fait Drew Goddard et Steven S. DeKnight avec Daredevil, on ne peut s’empêcher de comparer les différences de qualité, et on ressent les manques de manière bien plus incisive. Dans un monde où un metteur en scène de série B horrifique est parvenu à mettre tout le monde d’accord avec sa version déjantée de Star Wars, et où l’origin story d’un justicier aveugle possède une véritable puissance brute, cet Avengers:l’Ere d’Ultron ne parvient malheureusement pas à rivaliser… Même la scène post-générique semble souligner cet état de fait, en cédant là encore au syndrome de répétition… Et c’est sacrément dommage…

 

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Le clip de la semaine: Clipping – Work Work

Après Get up, voici Work Work tiré lui aussi de l’excellent album CLPPNG. Le son rap indus très particulier du groupe californien Clipping voit Daveed Diggs s’opposer à la chanteuse Cocc Pistol Cree, dans un duel à la fois vocal et physique. L’excellent plan-séquence colle parfaitement à l’ambiance underground, et ce clip est une vraie réussite! Enjoy! 😉

 

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Daredevil saison 1 (2015)

Quand une adaptation n’est pas satisfaisante, on a du mal à se dire qu’une nouvelle tentative est capable de faire oublier le passé. On se souvient du Daredevil de Mark Steven Johnson en 2003 avec Ben Affleck, qui n’est pas des plus mémorables… Le combat de Josh Trank pour redonner vie aux Fantastic Four souffre des mêmes comparaisons, au vu de la saga de Tim Story trop gentillette et superficielle. Quand Drew Goddard et Steven S. DeKnight se sont succédé à la création de ce nouveau show qui représentait la première collaboration entre Marvel Studios et Netflix, ils ont monté leur projet avec tout le passif comics et ciné de ce diable de Matt Murdock! Il fallait à la fois entièrement dépoussiérer le mythe, et le rapprocher davantage de ce qu’il était dans son matériau de base.

Revenons en novembre 2013, à l’époque où un contrat est signé entre Marvel et Netflix, qui s’entendent sur non pas une seule adaptation, mais bien la création d’un pan télévisuel de ce qu’on nomme le Marvel Cinematic Universe. C’est ainsi que Daredevil sera la première pierre d’un édifice très ambitieux, qui sera poursuivi avec A.K.A. Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, avant d’unir les personnages dans la mini-série The Defenders. Un modèle centré sur celui qui voyait les films Iron Man, L’incroyable Hulk, Iron Man 2, Thor et Captain America: first Avenger conduire à la réunion au sommet que représentait Avengers en 2012! Il s’agissait alors de la Phase I, qui a été suivie d’une Phase II avec Iron Man 3, Thor: le Monde des Ténèbres, Captain America: le Soldat de l’Hiver et Les Gardiens de la Galaxie, avant de terminer en apothéose avec Avengers: l’Ere d’Ultron le 22 avril (et aussi Ant-Man qui sortira juste après, et qui fait office de mal-aimé depuis la défection d’Edgar Wright…). La Phase III s’annonce elle aussi dantesque, et pour plus de précisions sur l’avenir des super-héros Marvel, je vous invite à consulter cet article reprenant les adaptations de 1944 à 2019!

La machine Marvel tourne donc à plein régime depuis 2008 et son tout premier Iron Man. Avec A.K.A. Jessica Jones en plein tournage, nul doute que l’avenir est serein pour la firme… Mais au-delà de cet immense ensemble composite, qu’en est-il de l’identité propre de la série Daredevil? Se suffit-elle à elle-même, représente-t-elle une nouveauté dans le monde télévisuel? Est-ce que c’est une bonne série, tout simplement? Eh bien on va mettre fin au suspense tout de suite, Daredevil est l’adaptation que l’on n’osait plus espérer, tant dans sa beauté formelle que dans la grâce de son écriture! On se retrouve devant une série loin de toute édulcoration, capable d’assumer son statut d’entertainment tout en creusant au plus profond de ses personnages sans crainte de bousculer la sensibilité des spectateurs. Daredevil est un show exceptionnel, dans lequel on plonge d’abord avec un plaisir tranquille, et qui va rapidement évoluer vers une saine addiction au fur et à mesure de l’avancée du récit!

Les 3 premiers épisodes mettent en place une ambiance très caractéristique du comics, avec la découverte de Matt Murdock, entre son boulot d’avocat, ses flashbacks sur son passé avec son père, Battlin’ Jack Murdock, et son désir de justice qui lui fait enfiler un costume sombre pour aller combattre le crime la nuit tombée. La facture est correcte, le récit se développe bien, on se retrouve en terrain connu, pour ceux qui ont déjà lu les aventures du héros en comics. Et c’est à partir du 4ème épisode que tout ce qui a été mis en place va prendre encore plus de consistance, et que le show va gagner son statut d’oeuvre viscérale et inespérée! Dès lors, la tension ne se relâchera pas, et la multitude de personnages qui va s’entrecroiser dans ce quartier mal famé d’Hell’s Kitchen va donner vie à une histoire tout simplement passionnante et d’une densité impressionnante!

Drew Goddard et Steven S. DeKnight n’ont rien à envier aux producteurs et metteurs en scène se chargeant des adaptations ciné, ils sont parvenu à mettre tout le monde d’accord avec ce Daredevil tout simplement sublime, démontrant encore une fois la vitalité d’un média qui n’a plus rien d’un parent pauvre! Charlie Cox, un inconnu total que j’ai dû apercevoir dans Stardust, le Mystère de l’Etoile, s’avère être un Matt Murdock plus que convainquant, à la fois résolu à éradiquer le crime dans sa ville, et constamment en proie au doute quand à la légitimité de ses actions. La notion de croyance et de religion est traitée avec beaucoup de conviction et de tact, et on retrouve un Matt tiraillé entre le Bien et le Mal, pour qui l’Eglise revêt un sens très fort.


Mais comme le disait Hitchcock: « Meilleur est le méchant, meilleur est le film ». Son adage est clairement transposé dans le monde télévisuel par Goddard et DeKnight, qui créent un bad guy tout simplement exceptionnel avec le personnage de Wilson Fisk! Son implacabilité, sa sauvagerie, et sa foi en ce qu’il fait en font un ennemi redoutable pour l’homme masqué qui erre dans les rues de New York; et comme si cela ne suffisait pas, les auteurs vont le complexifier en nous présentant, au-delà de sa face démoniaque, celle très touchante d’un homme envoûté par la grâce d’une femme. Vincent d’Onofrio est magistral dans le rôle, et livre une prestation figurant probablement parmi ses plus intenses, lui qui était déjà un Soldat Baleine impressionnant pour Kubrick!

Mais il ne s’agit pas là que de son aspect physique, Wilson Fisk étant un homme de forte corpulence capable de se battre à mains nues avec la rage d’un animal féroce; il s’agit de la dualité de cet homme capable également d’une grande tendresse envers celle qu’il aime, et qui oscille constamment entre ces deux aspects de sa nature profonde, qui se complètent paradoxalement dans une vie qui a été marquée dès le plus jeune âge par la violence. Tout comme pour Murdock, on va découvrir des flashbacks du passé de Fisk, qui vont permettre d’apporter un éclairage nouveau sur le personnage. Personnage qui prend d’ailleurs son temps pour apparaître, laissant d’abord planer la peur qu’il inspire… Le travail des scénaristes est excellent, et ils jouent avec l’aura de Fisk comme des autres protagonistes, les embarquant dans une valse démoniaque à Hell’s Kitchen, les faisant tournoyer au gré des épisodes, apparaître puis disparaître dans un combat opposant deux figures antagonistes capables toutes deux d’aller très loin dans le bien comme dans le mal.

C’est dans cette vision à la fois réaliste et très incisive que s’inscrit Daredevil, qui pose une ambiance très sombre et un contexte très violent. La série va bien plus loin que sa grande soeur Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D. et que les films Marvel, en proposant une descente implacable dans les bas-fonds new-yorkais où règnent la corruption, la drogue, le trafic de femmes et d’enfants… Daredevil explore un pan jusque-là resté fermé pour le studio, et y gagne une légitimité certaine et une solidité incontestable, en développant une série au ton beaucoup plus adulte. C’est un peu comme comme si les auteurs avaient adapté la ligne Max existant en comics, qui propose des récits plus sanglants et perturbants que les comics habituels… D’ici à ce qu’on voit le Punisher débarquer en série, il n’y a qu’un pas, que Steven S. DeKnight à d’ailleurs déclaré être prêt à franchir!

Si Daredevil raconte l’affrontement entre Matt Murdock et Wilson Fisk, le show est habité par de très nombreux protagonistes bénéficiant du même traitement très inspiré. C’est ainsi que l’on découvre en chair et en os Foggy Nelson, l’ami et associé de Matt, interprété par un Elden Henson qui rend hommage à ce personnage drôle et attachant. Deborah Ann Woll (True Blood) campe une Karen Page aussi touchante que fragile. Toby Leonard Moore joue Wesley, le bras droit de Fisk, avec un dévouement et une froide détermination qui en font un personnage fort. Le personnage du journaliste Ben Urich a lui aussi droit à son adaptation, sous les traits de l’excellent Vondie Curtis-Hall. Leland Owlsley est incarné par Bob Gunton, qui était déjà excellent dans 24 Heures Chrono sous les traits d’Ethan Kanin. Il apporte à Owlsley un côté acerbe et un humour noir bien cinglant! L’actrice israélienne Ayelet Zurer donne vie à une Vanessa qui n’a pas froid aux yeux et qui parvient à émouvoir Wilson Fisk. Rosario Dawson participe au show dans le rôle de Claire, l’infirmière qui va soigner Matt à plusieurs reprises après ses missions nocturnes. On découvre encore Stick, le mentor de Matt quand il était jeune, qui est juste génial sous les traits de Scott Glenn!

Goddard et DeKnight ont composé avec la mythologie de Daredevil en puisant dans les récits de Frank Miller, le scénariste qui a certainement apporté la touche la plus sombre et désespérée au comics. Son run sur le personnage figure parmi les oeuvres les plus emblématiques chez Marvel, et ce n’est pas un hasard si on suit un Matt Murdock en costume noir… C’est Miller lui-même qui en est l’inventeur, dans le comics L’Homme sans Peur qui revenait sur les débuts du héros costumé! Les scénaristes respectent le travail de Miller, et on va suivre Murdock dans son combat nocturne avec un costume noir pas très élaboré, mais suffisant pour que le héros inspire la peur aux bad guys et gagne le surnom de Devil de Hell’s Kitchen!

Ah oui, j’allais oublier, Matt Murdock est aveugle, mais ses autres sens sont décuplés! Les metteurs en scène retranscrivent de manière très efficace les perceptions particulières de Matt, et le travail sur l’image et le son apportent une certaine authenticité dans le réalisme de ses super-sens. L’avocat aveugle le jour se transforme en justicier impitoyable la nuit, et on est pris dans une spirale de violence véritablement attractive, que ne renierait pas un certain Lucas Hood! Les combats sont âpres et bénéficient d’une mise en scène intéressante, voire ludique comme le fameux plan-séquence du 3ème épisode!

Mais au-delà de la violence, c’est aussi à des relations humaines captivantes que l’on est convié. L’amitié entre Foggy et Matt, leur aide envers Karen, le lien entre Karen et Urich, la romance entre Wilson et Vanessa, l’amitié entre Wilson et Wesley… Chaque protagoniste entretien des liens qui s’avèrent très forts, et la plus grande réussite de ce show est de parvenir à conserver un équilibre constant entre le suspense, l’action, la violence et l’émotion qui se dégagent de ce récit. Il y a une réelle évolution de chacun durant ces 13 épisodes, et le talent d’écriture des scénaristes n’a d’égal que celui des acteurs et des réalisateurs qui ont participé à l’élaboration de cette série. On craignait que Daredevil soit une énième série de super-héros, elle est simplement ce qui se fait de mieux dans ce domaine!!!

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Les news de la semaine: Peter Parker

On savait que Spider-Man allait rejoindre les héros de Marvel Studios, mais on ne savait pas sous quelle itération. Kevin Feige a mis un terme à toutes les rumeurs en confirmant la présence de Peter Parker sous le costume, qui apparaîtrait en tant qu’adolescent de 15-16 ans. Feige a également précisé que le prochain Untitled Spider-Man Reboot prévu pour 2017 ne sera pas une énième origin story, sachant qu’on en sera à la 3ème version du personnage en l’espace de 15 ans! Mais le studio souhaite se garder une belle marge avec le héros, et table donc sur un jeune Peter tiraillé entre les affres de l’adolescence et certaines grandes responsabilités. Un choix finalement sage et intéressant, même si on aurait apprécier une variation en allant chercher du côté de Miles Morales!

 

Ca faisait longtemps qu’on avait pas eu de news de Deadpool! Ryan Reynolds en profite donc pour nous offrir un cliché où il prend la pose aux côtés de Brianna Hildebrand, actrice totalement inconnue qui incarnera une mutante au doux nom de Negasonic Teenage Warhead. Un look très goth pour un obscur personnage Marvel doué de pouvoirs de précognition, qui doit son nom à la chanson éponyme du groupe Monster Magnet, dixit le scénariste Grant Morrison qui a créé le personnage dans New X-Men 115!

 

La valse des mutants se poursuit pour Bryan Singer, et on apprend cette semaine la participation de Psylocke dans X-Men: Apocalypse! La guerrière télépathe prendra les traits d’Olivia Munn, qui a notamment joué dans Charlie Mortdecai, et son arrivée donne encore plus de crédit à la théorie d’un glissement vers X-Force

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne vais pas dire grand-chose dessus pour l’instant, puisque je devrais avoir bientôt terminé la série. Mais Daredevil, c’est juste de la bombe!!!

 

D’ailleurs l’après-Daredevil se prépare déjà pour Netflix, puisque la série A.K.A. Jessica Jones est en plein tournage. On peut découvrir quelques clichés de tournage, qui nous présentent David Tennant dans son incarnation de l’Homme pourpre (qui ne sera donc pas violet, au moins au départ), et Mike Colter (Luke Cage) accompagnant Krysten Ritter (Jessica Jones) pour une virée à moto!

 

Cary Fukunaga, le génial metteur en scène de la saison 1 de True Detective, va adapter le roman L’Aliéniste de Caleb Carr, qui prendra la forme d’une série télé. Publié en 1994, ce bouquin raconte la traque du premier tueur en série en 1896. Le Dr Laszlo Kreizler s’associe avec un journaliste et un flic afin de mettre un terme aux agissements du psychopathe, en utilisant des techniques avant-gardistes comme la psychologie ou l’utilisation des empreintes digitales. Une série qui devrait encore une fois permettre à Fukunaga de démontrer son talent dans l’élaboration des ambiances à la fois pesantes et belles, et on espère un show policier qui se démarquera du tout-venant!

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