Les news de la semaine : Le Maître d’Armes

Les adaptations de comics super-héroïques n’en finissent plus de heurter les écran, et cette tendance ne devrait pas se tarrir avant longtemps! Le domaine de l’animation n’y échappe pas non plus, comme on a pu le constater avec les excellents Les Nouveaux Héros et Spider-Man : New Generation par exemple du côté des personnages Marvel. Pourtant, on va cette fois parler d’un personnage inédit spécialement créé pour l’occasion, avec le film d’animation Master signé Jamaal Bradley. Olivia est une jeune femme adepte des sports de combat, et qui a la particularité de manipuler l’électricité. On pense à un croisement entre Shuri et Electro, mais le trailer présenté démontre surtout une belle connaissance des films d’arts martiaux, avec cette session d’entraînement d’Olivia. On sent une approche punchy et décomplexée à la Spider-Man : New Generation, BO hip-hop à l’appui, et on s’attend à ce que ce Master fasse son petit effet quand il sortira! Il n’est pour l’instant pas encore daté, mais ce premier film de Jamaal Bradley (qui a été animateur sur Raiponce, Kung-Fu Panda 3 ou Les Croods 2 : une nouvelle Ere) possède de solides atouts visuels.

 

2 affiches pour la prochaine série Loki sont tombées, et elles nous dévoilent un look très particulier pour le Prince de la Malice! En effet, il semble bien qu’il soit employé à la Time Variance Authority, organisme destiné à réguler les flux temporels, et il revêt donc le costume nécessaire à sa fonction! ^^ On a également un aperçu du personnage incarné par Owen Wilson, que l’on a du mal à reconnaître! Il joue également un personnage de la TVA, et cette esthétique très 70’s n’est pas sans rappeler Starsky & Hutch! ^^

 

Dans la série « Disney n’en a rien à foutre du cinéma », le PDG Bob Chapek en rajoute une bonne couche cette semaine en argumentant que les décisions prises par l’entreprise en ces temps de coronavirus ont été nécessaires, et qu’elles n’ont fait qu’accélérer un processus déjà pressenti lorsque la situation était encore stable. Le coup de Mulan ou Soul balancés directement sur Disney+ a ouvert une voie royale, puisque en une seule petite année, Disney est parvenu à rattraper Netflix en nombre d’abonnés!

“Je pense que le consommateur est plus impatient que jamais auparavant. Particulièrement depuis qu’il a eu le luxe pendant un an d’avoir des titres disponibles à la maison pratiquement quand il le souhaite. Donc je ne suis pas sûr qu’il y aura un retour en arrière, mais nous ne voulons pas couper l’herbe sous le pied d’une exploitation en salles.”

“Je ne pense pas qu’il y ait de la tolérance pour un titre, disons, sorti pendant plusieurs mois au cinéma, mais qui n’a pas eu la chance d’avoir un autre canal de distribution, attendant juste là à prendre la poussière. […]

C’est sûr qu’il est logique d’avoir une telle option dans ce monde en pleine pandémie. Bien évidemment, les cinémas ne vont pas être de retour à 100%. C’est bon de savoir que nous avons la possibilité pour les gens qui veulent profiter d’un film à la maison — parce qu’ils ne se sentent pas très confiants à l’idée d’aller au cinéma — qu’ils ont ce choix. À quoi cela va ressembler dans le futur ? Eh bien, nous allons gagner beaucoup d’expérience et de statistiques [sur les habitudes des consommateurs].” (Source : Ecran Large)

On sent que Bob Chapek est ravi de la situation, et que pour une firme dont l’histoire est corrélée aux salles de cinéma depuis tellement longtemps, il n’a d’yeux que pour ses actionnaires et n’hésite pas à se détourner des salles. La rentabilité le plus rapidement possible, sans respect pour l’industrie. En tout cas, on ne peut pas dire qu’il soit hypocrite, puisque ses intentions sont on ne peut plus claires…

 

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WandaVision saison 1 (2021)

Bon, si vous n’avez pas vu la série, je vous conseille de ne pas lire cette critique, car ça va spoiler à mort! Comme le show est diffusé depuis un moment, il y a des révélations qui sont connues depuis des semaines, donc on ne va pas prendre de gants et on va traiter de la globalité de la série en parlant aussi des moments-choc et de leur impact sur la suite. Donc vous êtes prévenus, SPOIL SPOIL SPOIL!!! ^^

Après avoir fait le ménage en mettant un terme à toutes les séries chez Netflix, la Fox, Hulu et Freeform, Marvel Studios se retrouve seul en position de créer des shows télévisés, et va en profiter pour les lier totalement avec leurs oeuvres cinématographiques. WandaVision est la première série nouvelle génération, et prend des acteurs présents dans les films Avengers pour explorer des pans de leur existence personnelle. On retrouve donc Elizabeth Olsen et Paul Bettany, eux qui ont participé à des blockbusters comme Avengers: Infinity War, et la frontière entre le cinéma et la télévision n’existe désormais plus! Là où on était constamment déçu par ces éternelles promesses de liens entre les 2 médias lors de Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. par exemple, qui mis à part un pauvre caméo de Samuel L. Jackson dans le tout premier épisode, a toujours refusé de se rapprocher de l’univers cinématographique, cette fois-ci, ça y est, on a un MCU capable de coexister sur le grand et le petit écran avec de vraies interactions entre ses personnages et ses intrigues!

Il faut dire que le timing est parfait pour Disney, qui a explosé les compteurs d’abonnés avec sa plateforme Disney+, rattrapant en un an son plus sérieux concurrent, Netflix. Avec 95 millions d’abonnement vendus, le PDG Bob Chapek est content et peut compter sur les fans (pardon, les consommateurs) pour venir augmenter les rangs dans les années à venir. La crise du coronavirus, en obligeant les populations à rester chez elles, a considérablement changé la donne dans la manière d’accéder aux oeuvres, et a entériné un processus que Chapek semblait avoir dans les tuyaux depuis un moment, avec une priorité à Disney+ et l’abandon progressif des diffusions en salle. Mais ça, c’est une autre histoire, je vais éviter d’en parler aujourd’hui, vous pouvez toujours aller faire un tour ici pour davantage d’infos.

OK donc on a une série centrée sur Wanda Maximoff et Vision, mais comment cela est-il possible, puisque Vision a trouvé la mort dans Avengers : Infinity War? Les auteurs assurent que WandaVision prend place après les événements d’Avengers : Endgame, donc Vision est bel et bien mort depuis des années! Ce parti-pris a de quoi intriguer, et on est en effet curieux de savoir ce qui se trame dans cette série! On pense bien évidemment à House of M, le crossover comics où Wanda avait pété les plombs et éradiqué la population mutante d’une simple phrase! L’esthétique sitcom choisie pour développer le show avait aussi de quoi interpeller, et on se demandait bien dans quel délire télévisuel on allait être embarqué, et surtout avec quelles répercussions pour la suite des événements…

On commence donc avec 3 épisodes totalement en mode sitcom, nous baladant dans les années 50, 60 et 70 avec un vrai sens créatif visuel. On se retrouve projeté dans des univers semblables à Ma Sorcière bien-aimée notamment, et cela se révèle très réussi sur le plan esthétique, avec des coiffures, des costumes et des décors fidèles aux matériaux d’origine. Mais quitte à aller dans une veine comique old school, autant le faire avec un humour qui serait drôle, non? Parce qu’en l’état, on ne fait que subir une succession de saynètes totalement poussives dont on se demande si elles ont bénéficié de l’aide de scénaristes, tant cela est d’une vacuité abyssale… On subit donc ces 3 premiers épisodes avec pour seule consolation le fait qu’ils ne durent qu’entre 24 et 30 minutes chacun, mais jamais ça n’a été aussi long une demi-heure…

L’épisode 4 va enfin opérer un changement de point de vue salvateur, avec ce qui se passe au-delà de Westview, et de la bulle crée par Wanda. On retrouve un schéma plus classique de Marvel avec des militaires postés autour du dôme et qui tentent d’entrer en contact avec Wanda, et on découvre une Monica Rambeau de retour sur Terre. Il faut dire que l’intro de l’épisode de sa réapparition est excellente, puisque 5 ans après le Snap fatidique de Thanos, on a tous les êtres effacés qui reviennent à la vie. Cette séquence s’avère très bien travaillée et est digne de ce qu’on pourrait voir sur grand écran. Mais le personnage de Monica n’aura pas réellement de chances de briller par la suite, si ce n’est lors d’une belle séquence de transformation, lorsqu’elle acquiert ses pouvoirs en traversant le dôme. On n’en saura pas beaucoup plus sur elle, puisqu’elle n’a pas encore de nom de code (Captain Marvel? Photon? Pulsar? Spectrum?). Ca, ce sera certainement pour Captain Marvel 2.

WandaVision reprend rapidement son rythme lancinant en continuant sur sa lancée d’hommages aux sitcoms, puisant dans les années 80, 90, 2000, et si c’est toujours aussi bien fait visuellement, c’est d’un ennui terrible au niveau du récit… Un peu comme cette saison d’American Horror Story qui se proposait de revisiter le slasher, et qui sous couvert de réussite graphique, ne pouvait pas compenser l’absence de fond de son histoire… On est donc pris en otage à travers ces différentes sitcoms, un peu comme les habitants de Westview le sont eux aussi… On a droit à quelques bouffées d’air frais lorsqu’on sort du dôme, mais au final, les personnages « réels » s’avèrent aussi caricaturaux qu’à l’intérieur du dôme… Le commandant Hayward est un monolithe, le Jimmy Woo échapé d’Ant-Man et la Guêpe et la Darcy Lewis héritée de Thor sont certainement parmi les persos les plus dispensables de tout le MCU… Alors quand certains parlent de faire une série sur eux, il y a de quoi flipper…

Il y a très peu d’éléments auxquels se raccrocher dans WandaVision, et le plus cruel dans tout cela, c’est que quand on en a un réellement bon, il est balancé à la poubelle comme le dernier des malpropres… Je parle bien évidemment de Pietro!!! On sait que le frère de Wanda, Pietro Maximoff, est mort dans Avengers : l’Ere d’Ultron, et qu’il avait les traits d’Aaron Taylor-Johnson. Alors quand on a Pietro qui vient sonner à la porte de Wanda, et que c’est l’acteur Evan Peters qui le joue, ça fait l’effet d’une bombe atomique!!! Evan Peters incarnait en effet le Mutant ultra-rapide dans la saga X-Men (X-Men : Days of future Past par exemple), et avec le rachat de la Fox par Disney, on était alors en droit de croire via cette scène qu’un lien avait enfin été créé avec la réalité des X-Men, ce qui s’avérait juste génial!!! C’est certainement la plus grande idée de WandaVision, qui n’en a déjà pas beaucoup, et il ne s’agit en fait que d’un vulgaire leurre…

Des déceptions de ce calibre, il y en aura plusieurs, avec notamment les effets d’annonce qui font croire à la venue de personnages importants, et qui ne mènent finalement à rien. WandaVision est une série basée sur ces effets d’annonce, et dont seuls quelques fragments d’épisodes s’avèrent intéressants, mais il faut pour cela supporter de regarder l’ensemble du show. L’idée du rôle final d’Agnès est pas mal foutu, même si elle est insupportable dans la majorité de ses apparitions préalables. Le choix de son nom, Agnès, est une belle trouvaille, puisqu’elle contient les germes d’AGatha harkNESs, ^^). Après, si son histoire n’est pas inintéressante, elle n’est pas non plus transcendante, un peu comme une autre sorcière du MCU interprétée par Elizabeth Hurley dans Runaways. La bataille finale de Vision s’avère plus intéressante que celle de son épouse…

Tout ça pour dire que respecter des codes esthétiques ne suffit pas à faire une bonne série, et chercher l’originalité à tout prix n’évite pas de devoir élaborer un scénario solide… Arrivés à la fin de WandaVision, on ressent un immense « Tout ça pour ça?? », et on espère que Le Faucon et le Soldat de l’Hiver sera plus fiable…

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Wisdom 1 : Rudiments de Sagesse (2007)

(Critique datant de 2011, sur mon ancien blog Salem Center ^^)

Créé par le génial Warren Ellis, le personnage de Pete Wisdom apparaît pour la première fois en 1995 dans les pages d’Excalibur, déclinaison britannique des X-Men. On ne peut pas dire qu’il soit un personnage au capital sympathie immédiat, mais son cynisme et son humour british en font un héros très particulier dans le monde Marvel. Il n’est pas sans rappeler X-51 du groupe Nextwave, avec ce côté imperturbable et distant mâtiné d’un humour à froid bien senti.


12 ans après ses débuts dans l’univers Marvel, Pete a enfin droit à sa mini-série qui va le plonger dans des tourments tout ce qu’il y a de plus britanniques, puisqu’il va être confronté à des fées dissidentes, à un dragon maléfique, à une horde de Jack l’Eventreur, à des tripodes tout droit sortis de La Guerre des Mondes… Son affectation au MI-13, cellule travaillant en parallèle du MI-6, est loin d’être de tout repos!
Il bénéficie d’une force de frappe considérable puisqu’il est à la tête d’un groupe solide composé de personnalités bien diverses. Il y a là Tink, une fée échappée de la dimension d’AvalonCaptain Midlands, un militaire pur et dur; Maureen Raven, une clairvoyante qui effectue ici sa première mission; et John le Skrull, qui est une copie conforme de John Lennon et qui appartenait au groupe des Skrull Beatles, composé d’un certain Ringo, d’un Paul et d’un autre Peter! Une excellente trouvaille du scénariste Paul Cornell qui s’adonne à un délire bien british! Il est à noter que Cornell est réputé pur son travail sur Dr Who, dont il a écrit des épisodes télé et des nouvelles.

Wisdom est un récit qui avance avec classe et dynamisme, le groupe du MI 13 étant assez hétéroclite pour offrir des situations bien fantaisistes et décalées. J’adore particulièrement le John Lennon qui s’en va-t-en guerre et qui parle de paix et d’amour comme l’original! Les interactions entre les différents protagonistes offrent des moments bien barrés que ne renierait pas Warren Ellis! Un petit exemple avec les recommandations de Wisdom juste avant d’intervenir dans le royaume d’Avalon: « Si vous rencontrez le roi Arthur: ne l’attaquez pas. Ne lui demandez pas son aide, ne rejoignez pas la table ronde. Ne mangez rien. Ne retirez rien de quoi que ce soit. N’épousez rien. » Juste derrière lui, un dessin avec un gâteau barré, et un autre avec une épée dans un rocher, barrée elle aussi…

Brillant, coloré, inventif, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire cette série en 6 épisodes menée de main de maître par un scénariste de talent, aidé par les dessinateurs Trevor Hairsine et Manuel Garcia qui complètent efficacement le tableau. Le design est vraiment beau (certaines planches font penser à du Preacher), et les récits sont captivants. Wisdom est une grande réussite dans le genre récit malin et rusé, et vient encore enrichir une collection Max qui décidément enchaîne les perles (PunisherAlias…). Paul Cornell est encore un auteur à suivre…

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Le clip de la semaine : Higher – GusGus feat. Vök

Ca nous rajeunit pas de se refaire un p’tit GusGus, puisque le groupe islandais a fait ses débuts en 1995 du côté de Reykjavik! Débuté comme un collectif artistique, il s’est rapidement imposé comme un nom important sur la scène electro, nous livrant une dizaine d’albums durant 3 décennies. Leurs sonorités éthérées et planantes possèdent un côté hypnotisant très agréable, et leur association avec le groupe Vök, également originaire de Reykjavik, s’avère relativement savoureux avec ce titre Higher!

Pour parachever l’atmosphère étrange, les metteurs en scène Arni & Kinski nous livrent un clip qui renvoie subtilement à un certain The Wall !

 

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Beyond : two Souls (2013)

Cela fait maintenant 23 ans que le studio français Quantic Dream poursuit ses innovations en matière vidéoludique, et durant cette période, il nous a livré 5 titres ayant permis d’affiner leur mode de jeu très scripté. En 1999, ils nous livrent The Nomad Soul sur la préhistorique Dreamcast, avec rien moins que David Bowie pour composer la BO! En 2005, c’est au tour de Fahrenheit d’émerger sur Playsation 2, et si l’on sent clairement l’originalité de leur système de jeu, certaines parties restent franchement compliquées, notamment avec les répétitions à effectuer sur les boutons… Et l’atmosphère est sacrément dépressive, ça ne m’a pas assez emballé pour que je le poursuive. Constat similaire pour Heavy Rain (sur PS3), qui va encore développer le système de jeu avec les séquences dans lesquelles il faut effectuer des combinaisons de touches, et franchement il y a des moments où ça donne envie de jeter la manette… Là encore, on a un récit très glauque avec kidnapping d’enfant et dépression, une thématique qui s’avère très prégnante dans l’ensemble des titres du développeur. Le début est franchement bon, mais l’aspect répétitif et torturé de ce jeu fait qu’on n’accroche pas vraiment aux personnages, même si certaines séquences sont là encore originales.

Je vous ai en revanche déjà dit tout le bien que je pense de l’excellent Detroit : Become Human sorti en 2018, et le tour d’horizon se complète donc avec ce Beyond : Two Souls sorti 5 ans avant. Si on sent clairement une nette filiation avec l’ensemble des jeux signés Quantic Dream, il y a en revanche une spécificité étonnante dans le gameplay, qui va s’avérer sacrément addictive! Mais avant de tout vous révéler, il va falloir que je vous raconte un peu ce qui se passe dans ce jeu aux tonalités sombres, bien évidemment! On va suivre les aventures hors du commun de Jodie Holmes, une jeune fille que l’on va suivre jusqu’à l’âge adulte, et qui a une particularité unique : elle est habitée par une entité immatérielle qui lui vient en aide lorsqu’elle en a besoin, et elle va peu à peu affiner ce lien avec elle. Elle nommera cet être Aiden (Une référence à Hidden? Avec ce terme signifiant « caché » également?), et on va donc assister à différentes périodes clé de l’existence de Jodie et de son hôte.

La particularité du gameplay que j’évoquais auparavant, c’est cette dualité du binôme Jodie-Aiden. En effet, on va incarner le personnage de Jodie, mais on pourra très souvent switcher sur l’entité Aiden, ce qui va donner lieu à des séquences très ludiques. Par exemple, lorsque Jodie adulte a pour mission de trouver des documents secrets dans une demeure, elle peut laisser le contrôle à Aiden qui va pouvoir circuler librement dans les lieux, lui qui part du corps de Jodie pour flotter comme il le souhaite. Il peut passer à travers les portes, les murs, les sols et les plafonds, en devant respecter une certaine distance vis-à-vis de Jodie. Le fait de pouvoir passer d’un personnage à l’autre est vraiment original, et apporte une expérience de jeu très innovante et réellement captivante! Aiden peut influer sur les objets et sur les gens, et il est insaisissable! Face à des ennemis, il peut donc leur jeter des objets dessus, ou choisir de les étrangler, ou encore de prendre possession de leurs corps! Il y a donc de quoi s’amuser avec ces différentes possibilités, et on va vraiment s’éclater au fil des chapitres!

Le seul, mais grand bémol de ce jeu, c’est sa construction déstructurée : dans sa version normale, le jeu se joue par chapitres plus ou moins longs, qui ne sont pas présentés dans l’ordre chronologique. On va donc suivre une Jodie adulte lors d’une mission pour la CIA, puis soudainement retrouver une Jodie enfant effectuant ses premiers tests à la DPA (département des activités paranormales), avant de la retrouver adulte en fuite, puis à nouveau enfant lorsqu’elle est invitée à un anniversaire… Le scénario se la joue fracturé, mais au final, je trouve que ça dessert nettement l’immersion… Alors si vous tentez ce jeu sur PS4, je vous invite à prendre la version remixée, qui replace les chapitres dans l’ordre chronologique!

Mis à part ce (gros) détail, Beyond : Two Souls s’avère être un jeu très immersif qui va en plus se permettre de faire jaillir de vraies émotions. On sent ici la filiation avec Detroit: Become Human, dans ce respect sans faille des personnages et de ce qu’ils traversent. David Cage, le scénariste-réalisateur à l’origine de tous les jeux de Quantic Dream, n’a pas son pareil pour plonger dans la psyché humaine, et il fait rejaillir à travers ses personnages ses propres doutes et ses propres failles. Il y a une humanité impressionnante dans ce titre, avec des passages que l’on ne penserait jamais voir dans un jeu (comme l’épisode en compagnie des SDF), mais après tout, Cage commence à nous y habituer, puisqu’on pouvait par exemple nourrir un bébé dans Heavy Rain, ou faire le ménage dans Detroit : Become Human! Les personnages rencontrés vont tous avoir un impact sur Jodie, et la relation qui l’unit au professeur Nathan Dawkins est très touchante. Ce médecin de la DPA va être chargé de comprendre le fonctionnement du pouvoir de Jodie, et de l’aider à développer ses capacités.

Niveau casting, on a droit à du très bon, avec Ellen/Elliot Page dans le rôle de Jodie, et Willem Dafoe dans celui de Dawkins. Ca fait franchement plaisir de les retrouver dans ce titre, surtout que je ne le savais pas, la surprise a donc été d’autant plus agréable! Ils apportent beaucoup d’émotions à leurs personnages, et Elliot Page (qui était à l’époque une femme) est parvenu à conférer beaucoup de sensibilité à Jodie. On va la suivre dans des missions bien périlleuses, notamment une dont elle aura du mal à se remettre, et qui s’avère franchement déchirante. Le scénario est tout aussi bien ficelé qu’un film, et en fait, avec ce jeu, on est réellement à la frontière entre le cinéma et le jeu vidéo. C’est d’ailleurs un des reproches qui aura été fait à ce titre, car il est vrai que les choix possibles sont limités (ce qui ne sera plus le cas de Detroit : Become Human), mais je trouve que l’alliance entre action et émotion est telle, que l’on ne peut qu’adhérer à cette proposition hors norme!

Ce jeu avait été crée pour la PS3, et son portage sur PS4 s’est fait avec des améliorations graphiques, pour nous amener dans des environnements encore plus riches! On a droit à une gamme très variée de décors, en passant du sable du désert à des immensités glacées, et à chaque fois on est happé par la beauté picturale. Et la perfection des designs des visages est également très impressionnante! On va évoluer avec un grand plaisir (mêlé de stress quand même!) dans divers environnements, en suivant Jodie pour qu’elle survive à ces expériences! Beyond : Two Souls va explorer le lien entre Jodie et le mystérieux Aiden à travers différentes temporalités et différents lieux, et va nous amener à nous poser des questions sur ce qu’il y a après la mort. Encore une fois chez Quantic Dream, l’aspect ludique est couplé avec de vraies questionnements existentiels, et ça fait vraiment plaisir d’avoir un jeu avec ce niveau de maturité! Donc si vous ne savez pas à quoi jouer sur PS4, pensez Detroit et Beyond! 😉

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