Cette suite d’X-Men: le Commencement était d’autant plus attendue qu’elle voit le retour de Bryan Singer, le metteur en scène du premier X-Men et d’X-Men 2! L’homme qui a véritablement donné l’impulsion des adaptations de comics en 2000, créant un univers à la fois fantastique et réaliste où l’aspect humain est une partie indissociable des super-pouvoirs, donnant naissance à des héros torturés pas si éloignés des tragédies grecques! (Il se classe 5ème au Palmarès Interblogs du mois de mai)
Après les années 60 dans X-Men: le Commencement de Matthew Vaughn, Bryan Singer choisit de visiter deux époques dans cette suite: le futur, et les années 70! Il adapte l’arc Days of future Past de la série The Uncanny X-Men, qui est une référence en matière de comics, et qui n’est pourtant composé que de 2 épisodes! Publié en 1981, Days of future Past raconte comment une version adulte de Kitty Pryde vivant dans un futur apocalyptique, renvoie son esprit dans le passé afin de prévenir le génocide en tentant de modifier les événements qui mèneraient vers un univers totalitaire où les mutants seraient traqués sans relâche. Pour plus de commodités (et être davantage bankable), on va plutôt renvoyer Wolverine dans le passé, lui qui est le personnage phare de la franchise X-Men. Mais Kitty a également son rôle à jouer, puisque c’est elle qui va le renvoyer et le maintenir dans le passé.
Le scénario de Simon Kinberg va explorer de manière très subtile les aléas temporels tout en réajustant une certaine continuité qui commence à être importante dans la saga. On va retrouver des personnages connus, en découvrir de nouveaux, dont certains ne sont finalement qu’hypothétiques puisque appartenant au futur! Dans l’univers comics Marvel, le temps n’est pas immuable, et il semble que les scénaristes adoptent ce parti-pris. C’est un peu comme l’expliquait le célèbre Dr Emmet Brown dans Retour vers le Futur: lorsqu’on voyage dans le temps, on crée une distorsion temporelle, une sorte d’univers parallèle. Ce qui complique évidemment les choses, mais permet d’offrir une vision non figée du futur. Ainsi, le futur apocalyptique décrit dans le film n’est pas nécessairement celui que connaîtront les héros des années 70, mêmes si les héros futuristes ont connu le même passé. C’est simple non? 😉
Bon, mis à part ces subtilités temporelles, X-Men: Days of future Past démarre très fort avec une scène de combat bien captivante prenant place dans le futur, et qui voit une équipe composée de Colossus, Kitty, Iceberg ainsi que de nouveaux arrivants comme Blink, Solar ou encore Bishop! Il y a une vraie fraîcheur apportée par ces nouveaux super-héros, dont les pouvoirs apparaissent terriblement puissants grâce aux excellents effets spéciaux utilisés sur le film! Blink se la joue Portal avec efficacité, Solar et Iceberg se partagent le feu et la glace de manière très efficace, et Omar Sy campe un Bishop tout droit issu du comics! Le rythme est bien élevé et le combat contre les Sentinelles du futur est excellent!
Kitty va ensuite envoyer Wolverine dans le passé, en transférant son esprit dans son corps des années 70 plus précisément. Le travail visuel sur la recréation de cette époque est vraiment bon, et on retrouve des X-Men au look bien marqué, c’est original! Par contre, le film devient assez bavard, et même si l’aspect dramatique pour échapper au futur apocalyptique est toujours présent, quelques scènes d’action supplémentaires auraient été bienvenues! Le rythme est plus lent que celui d’X-Men: le Commencement, qui finalement mêlait action et émotion de manière plus réussie.
Mais X-Men: Days of future Past a encore quelques tours dans son sac, avec notamment le personnage le plus mal-aimé durant la campagne de promotion, Vif-Argent! Celui qui était décrié pour sa tenue vestimentaire totalement différente des comics apparaît comme le personnage le plus génial du film, utilisant ses pouvoirs avec un mélange d’action et d’humour exceptionnel! Il a droit à SA scène, qui est tout simplement la meilleure du film, et on a hâte de revoir Evan Peters l’incarner à nouveau dans le prochain film!
Si X-Men: Days of future Past agrémente son bestiaire de nouveaux mutants, il se concentre en priorité sur ceux déjà vus dans les films précédents. Une manière de capitaliser sur les personnages les plus emblématiques de la saga, avec notamment Mystique, mais il est dommage qu’il ne prenne pas une direction plus osée en donnant davantage de place aux petits nouveaux. Du coup, on se retrouve dans un récit qui va offrir quelques scènes similaires à d’autres moments de la saga, rappelant celui du pont dans X-Men: l’Affrontement final, ou encore celui de l’opposition de Magneto aux forces de l’ordre dans X-Men ou X-Men 2, lorsqu’il prend le contrôle des armes et les retourne contre eux. Il y a encore plusieurs moments dans le film qui renvoient un peu trop directement aux anciens films, même si par moments il s’agit d’hommages à la saga. On aurait bien apprécié découvrir plus en profondeur les personnalités des nouveaux mutants, ce qui était davantage le cas dans X-Men: le Commencement. Mais en l’état, X-Men: Days of future Past (X-Men: Jours d’un Avenir passé dans la province de Québec!) est tout de même un très bon nouveau volet.
Un mot sur la scène de fin que je ne spoilerai pas (oui, il faut rester jusqu’au bout du générique, une fois n’est pas coutume!), mais qui est énorme pour les fans! 😉
Et sinon, pour vous y retrouver dans toutes ces adaptations de comics, n’hésitez pas à consulter mon article Les adaptations Marvel de 1944 à 2018!