C’est après une seconde gestation que l’on peut enfin découvrir ce nouvel opus, initialement prévu pour juin 2012 et repoussé quelques semaines avant sa sortie jusqu’à aujourd’hui! Pour une conversion en 3D décidée à la dernière minute par les producteurs officiellement… Bref, le dernier jouet d’Hasbro sort sur les écrans, et fait suite à un G. I. Joe-le Réveil du Cobra qui était une très bonne surprise dans son genre!
On prend les mêmes et on recommence? Pas tout à fait… Après la fin étonnante du premier volet, l’offensive de Cobra se devait d’être encore plus violente, et le film se permet d’être plutôt radical en éliminant purement et simplement l’unité des Joe! Un parti-pris couillu qui va en plus laisser de la place pour quelques petits nouveaux. On fait presque table rase du passé, et on engage un leader charismatique avec Dwayne « the Rock » Johnson qui l’air de rien s’impose sacrément dans le domaine du film d’action depuis quelques années! Rocky possède un charisme et un physique qui en font un héritier direct des stars de l’actioner 80’s!
Au niveau du scénar, les producteurs ont embauché Rhett Reese et Paul Wernick qui sont toujours en odeur de sainteté à Hollywood depuis Bienvenue à Zombieland, et ils livrent un script offrant son quota de scènes d’action et de rebondissements. A la réal, on a John M. Chu, spécialiste des films à connotation musicale (Sexy Dance 2 et 3, Justin Bieber: never say never), et c’est surtout là que l’on ressent l’absence d’un Stephen Sommers plus aguerri sur ce type de production à grand spectacle. Que les choses soient claires: G. I. Joe: Conspiration est un bon divertissement, mais il est en deça de ce que l’on en attendait, et il est moins bon que le premier opus.
Le gros problème de John Chu, c’est sa mise en scène des combats qui sont surdécoupés et qui perdent donc en lisibilité. Heureusement que je n’ai pas vu le film en 3D, j’aurais probablement été davantage perdu… Les séquences d’action perdent de leur impact et c’est bien dommage, car elles ne sont pas mauvaises en soi. Le rythme frénétique du film tient sur la longueur et l’on ne s’ennuie pas, mais il manque ce savoir-faire au niveau visuel qui aurait permis au film d’être plus immersif.
En donnant une suite au Réveil du Cobra, les producteurs ont choisi l’effet du bigger & louder, et c’est dans cette optique que le film pêche un peu. Là où celui de Stephen Sommers se la jouait fun et décontracté, on sent ici une volonté de résultat qui le freine paradoxalement, et ce second film perd en spontanéité. Plus il avance, plus on se souvient d’un mélange humour-action qui avait plus de fraîcheur en 2009… Mais cette Conspiration n’est pas perdue pour autant, et se permet des moments bien drôles également, avec notamment des allusions bien senties sur la Corée du Nord!
Niveau casting, je vais pas tous les passer en revue, mais les personnages qui sortent du lot sont encore une fois Snake Eyes et Storm Shadow! Eh ouais, les ninjas sont rares et ils ont la classe dans G. I. Joe! Dommage encore une fois que les combats ne soient pas plus travaillés visuellement, mais les fortes présences de Byung-hun Lee et Ray Park suffisent à donner de la consistance aux personnages. Channing Tatum est toujours aussi efficace dans le rôle de Duke; Jonathan Pryce se fait sacrément plaisir en doublure du Président, il a du bien s’éclater dans ce rôle! Elodie Jung succède à Saïd Taghmaoui pour représenter la France dans la saga, et elle campe une Jinx plutôt convaincante! Ca fait vraiment plaisir de revoir ce bon vieux Ray Stevenson, qui sera à jamais Titus Pullo!!! Il joue le bad guy Firefly avec tout son talent bad ass! RZA joue un rôle dont on aurait bien pu se passer et qui est en décalage total avec le reste du film, mais il reste dans son trip kung-fu en droite lignée avec la sortie de son film L’Homme aux Poings de Fer… Et Bruce Willis fait du John McClane dans un rôle plus honorifique que consistant!
Bref, tout ça pour dire que G. I. Joe: Conspiration, c’est sympa, mais ça aurait pu être mieux!