J’ai découvert ce film sans avoir vu la moindre bande-annonce, ni lu le moindre article dessus, et je pense que c’est la meilleure manière de s’y plonger. Alors peut-être pas, après tout, la manière idéale est certainement de lire la nouvelle de Stephen King contenue dans le recueil S’il Saigne. En fait, c’est à vous de choisir le support sur lequel vous voulez découvrir ce récit, parce que c’est le genre d’histoire qui va vous impacter durablement, alors choisissez bien ^^
Life of Chuck, c’est ce genre d’histoire à la fois spectaculaire et pouvant paraître terriblement banale, qui va raconter des événements d’une importance capitale, tout en nous dévoilant des moments d’une apparente insignifiance. Tout n’est-il pas une question de point de vue, après tout? Tom Hiddleston trouve une fois encore un rôle à sa mesure, maniant cette fragilité et simplicité dont il a le secret, tout en captant la lumière des projecteurs lorsqu’il se laisse aller à vivre comme il en a envie. La vie de Chuck, c’est un mélange d’obligations, d’imagination, d’émotions, de regrets, de désirs, d’ambitions, de peurs… Une somme ma foi somme toute banale dans la composition d’une existence, mais que Mike Flanagan transcende avec une insouciance et une gravité que je ne lui soupçonnais pas. Il nous invite à un voyage auprès de cet homme anonyme et pourtant célèbre à sa façon, en nous faisant partager des tranches de vie dans lesquelles on entre totalement. Flanagan sait comment s’appuyer sur le texte de King (probablement, je ne l’ai pas lu ^^) pour permettre aux différents protagonistes de prendre chair sur le grand écran, et on a droit à un casting comprenant rien moins que Chiwetel Ejiofor, Karen Gillan, Mark Hamill, Mia Sara, Matthew Lillard, Jacob Tremblay, Carl Lumbly, David Dastmalchian, et même Heather Langenkamp! On se croirait presque chez Wes Anderson…
Je ne vais vraiment pas m’étaler sur ce film, tellement la meilleure façon de le découvrir est justement d’en savoir le moins possible, mais il possède une vraie puissance émotionnelle, et on appréciera les échos lointains à certaines oeuvres du King (Carrie, Shining), tout en appréciant véritablement la très belle tenue de ce récit captivant d’un bout à l’autre! On sent que Flanagan adore le récit originel, après tout, avec pas moins de 4 adaptations de l’auteur, il est certainement l’un de ses plus grands fans! Le travail sur l’atmosphère, sur la musique, sur les cadrages, rien ne semble laissé au hasard, et pourtant on sent également une sensibilité intuitive dans la mise en place de ce film, comme si tous les moyens mis en place ont voulu déboucher sur une oeuvre prenante et réussie, bien évidemment, mais qui raconterait de la plus belle des manières l’impossibilité de prédire le déroulement d’une existence 😉
Je choisis volontairement de faire très court, car je ne souhaite aucunement dévoiler des éléments de l’intrigue, mais je peux vous assurer qu’il s’agit d’un des plus beaux films que j’ai pu voir ces dernières années. Et peut-être même plus… C’est tout ce que je dirai, allez le voir, on en reparlera après 😉