Luke Cage saison 2 (2018)

C’est en juin 1972 qu’apparaît pour la première fois le personnage de Luke Cage, dans le bien-nommé Luke Cage, Hero for hire 1. A l’époque, le héros créé par Archie Goodwin et John Romita, Sr. se faisait appeler Power Man, et il était reconnaissable entre mille avec sa fameuse chemise jaune, sa chaîne et son diadème! Evidemment, les scénaristes et dessinateurs ont peu à peu modifié son apparence, pour lui donner une crédibilité moins tape-à-l’oeil… Mine de rien, il est le premier personnage afro-américain à avoir droit à sa propre série, ce qui est une avancée considérable dans le monde de l’édition. Cette évolution suit un mouvement populaire très fort, la blaxploitation, qui a couvert une majeure partie des années 70, en mettant en avant des personnages noirs forts et fiers, à la Shaft, Cleopatra Jones, Black Belt Jones, ou encore Superfly. Après une première saison qui redonnait ses lettres de noblesse à ce genre 70’s, la saison 2 de Luke Cage est-elle à la hauteur de ces débuts?

Il a fallu quelques épisodes lors de la saison 1 pour que les enjeux progressent et que la série exploite tout son potentiel, et la seconde saison patine encore davantage à son démarrage. Les 5 premiers épisodes sont clairement poussifs, avec un Luke Cage qui a perdu toute sa cool attitude et qui ne gère plus grand-chose, et une relation avec Claire qui ne fonctionne pas au niveau de l’écriture… Un choix scénaristique dangereux, car le personnage s’éloigne de ses valeurs et flirte avec la parodie, alors que la saison 1 nous avait révélé toute sa grandeur. Alors oui, c’est toujours sympa de jouer sur les ascensions et les chutes pour redynamiser un concept, mais ce démarrage est réellement laborieux, et pas uniquement en ce qui concerne le personnage principal… Shades, qui était une excellente surprise il y a 2 ans, n’est plus que l’ombre de lui-même dans ces premiers épisodes, englué dans une relation à peine crédible et qui dessert totalement le personnage. L’acteur Theo Rossi avait fait de cet homme de main un des bad guys les plus charismatiques du show, et le voir réduit à jouer une sorte de faire-valoir, ça fait mal… Pareil pour Claire, qui est tellement laissée de côté, alors que Rosario Dawson lui a toujours donné de l’ampleur. C’est vraiment dommage de ne plus la voir que comme un lien entre toutes les séries Netflix (mise à part The Punisher) …

Rajoutez à cela une Mariah Dillard plus présente que jamais, elle qui n’a certainement pas la carrure pour régner sur Harlem, et on a franchement un début de saison désastreux, dont on se demande comment les enjeux vont parvenir à nous intéresser. Et ce n’est pas Mustapha Shakir dans son rôle de Bushmaster qui risquait de changer la donne, avec ce personnage rageux comme un gamin qu veut reprendre ce qu’il clame lui revenir de droit… Il y a de vrais problèmes d’écriture dans ces 5 épisodes initiaux, et la mise en scène n’est pas des plus emballantes non plus… En gros, il faut vraiment avoir envie de poursuivre pour laisser une chance à cette saison. Et pourtant, une redistribution intéressante des cartes se fait lors des épisodes 6 et 7, permettant de donner un second souffle au show de Cheo Hodari Coker, fidèle à son personnage depuis la 1ère saison. On sent le vent tourner, les personnages se secouent pour dépoussiérer tout ça, et on commence à entrer dans le vif du sujet. L’atmosphère devient plus lourde, les conséquences des actes plus graves, et le tout parvient à devenir plus intéressant, même si certains aspects tirent toujours le show vers le bas.

Le plus gros problème de cette série reste le personnage de Mariah Dillard, campée par une Alfre Woodard qui n’a pas la carrure pour ce rôle. La Black Mariah des comics est nettement plus volumineuse et impressionnante, tel une sorte de Caïd au féminin. Il aurait mieux valu trouver une actrice de la trempe d’un Vincent d’Onofrio du coup… Et qui aurait été plus corpulente également. En l’état, on a une Mariah qui hurle quand bon lui semble, qui aboie sur ses chiens de garde, mais qui n’a pas la prestance qu’elle devrait avoir pour instiller la peur dans Harlem. La voir opposée à Luke Cage est presque anecdotique, tant cela ne fonctionne pas scénaristiquement… Mais le jeu des chaises musicales va se poursuivre, avec Bushmaster qui réclame sa couronne de roi de Harlem, et plus on va explorer le passif du personnage, plus il va prendre de l’ampleur et de la consistance. Mustapha Shakir (vu dans la série Quarry) va pouvoir développer l’aura de ce Jamaïcain costaud qui pourrait bien tenir tête à Luke Cage, et il va peu à peu pouvoir exprimer son jeu bestial et ses capacités physiques!

Mike Colter n’est plus aussi percutant que dans Jessica Jones ou la première saison, et est même décevant au début. Mais il se rattrape ensuite sans pour autant retrouver la cool attitude de Luke, et c’est bien dommage de ne plus avoir cet esprit blaxploitation, qui a également disparu de la mise en scène ou des situations. On se retrouve dans une saison inférieure à la première, et on sent encore une fois après Iron Fist, The Defenders et Jessica Jones saison 2 que l’on essaie de poursuivre le mythe sans plus trop savoir comment le gérer. Pourtant, la série se paye quelques épisodes bien solides et quelques apparitions qui font plaisir à voir dans la sphère fermée des Marvel/Netflix. On retrouve par moment l’esprit comics originel, et quelques scènes renvoient directement au parfum de nos bons vieux comics ! Mais les références à la mythologie Marvel ne sont pas légion (sans mauvais jeu de mots), et là encore c’est dommage de ne pas exploiter davantage toutes les richesses de cet univers. La série n’est encore une fois pas du tout connectée aux films, ce qui est toujours incompréhensible…

Tout comme Black Panther, Luke Cage est un plaidoyer pour la communauté noire, et le fait avec intelligence en jouant sur les différentes origines de ses protagonistes. Harlem est omniprésente et tout le monde se bat pour elle, et à ce titre elle est plus emblématique qu’Hell’s Kitchen. Mais cet amour d’un quartier est parfois naïf pour servir d’excuse à une débauche de violence. Je ne suis pas non plus convaincu par la prestation de Simone Missick en Misty Knight, je la trouve tellement moins badass que dans sa version papier… Par contre, la fin de saison est bien couillue et inattendue, ce qui pourrait offrir une suite très intéressante dans ce petit monde. Et Shades retrouve une partie de sa superbe également au fur et à mesure des épisodes, ce qui est légitime au vu la prestation de l’excellent Theo Rossi ! A voir si Netflix renouvellera le show, mais on attendra d’abord une 3ème saison de Daredevil, une seconde pour Iron Fist, une troisième pour Jessica Jones et une seconde pour The Punisher, rien que ça !!!

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Avengers Hors Série 1 : Héritage

On arrive tout doucement vers l’ère Marvel Legacy, qui débutera dès le 4 juillet prochain chez nous! Histoire de fêter ça, la Maison des Idées a décidé de nous offrir un long numéro en guise de prequel, censé faire un point sur la situation et nous préparer au nouveau statu quo de l’Univers 616 (pardon, de la Première Terre !). C’est Jason Aaron qui a été mandaté pour rédiger ces 50 pages, et c’est toujours un plaisir de retrouver l’auteur qui a fait des merveilles sur la série Thor!

La grosse attente suscitée par ce Marvel Legacy 1 concernait évidemment la fameuse équipe des Avengers de 1 000 000 av. J-C !!! Une trouvaille scénaristique assez étonnante, mais qui apporte une très belle logique à la notion d’héritage véhiculée par cet event ! Les premiers visuels signés Esad Ribic étaient savoureux et promettaient une atmosphère bien intense, et on découvre donc aujourd’hui cette équipe préhistorique en action ! On sent d’entrée de jeu toute l’efficacité d’Aaron dans sa narration sobre et directe, et la filiation avec l’esprit de sa série Thor est évidente, surtout qu’il emmène Odin dans la team ! Du coup, on va assister à une mission à haut risque avec Odin, le Phénix, la Panthère Noire, Starbrand, Iron Fist, Ghost Rider et Agamotto. Evidemment, il s’agit de versions qu’on n’avait encore jamais croisé, sauf Odin bien sûr qui est toujours le même personnage! On ne connaît pas l’identité du Phénix, mais son physique s’apparente à celui de Jean Grey; Starbrand ressemble à Hulk, Iron Fist est une femme, et le Sorcier Suprême est le légendaire Agamotto, qui donne son nom à la fameuse amulette du Docteur Strange ! Ah oui, et Ghost Rider a pour véhicule un mammouth !!! ^^ Cette entrée en matière est très prometteuse en tout cas, et on espère revoir ces anciens Avengers rapidement!

Car ce numéro ne leur est pas entièrement dédié, et va en fait être un état des lieux sur une multitude de personnages. On va retrouver Ghost Rider version Robbie Reyes, Loki, une partie des Avengers actuels, Steve Rogers, Odinson, Deadpool, Iron Fist, Docteur Strange, La Chose, la Torche, et encore 2-3 autres personnages. Et on va assister à un retour très attendu également ! Après cette très belle intro en mode préhistorique, on va donc suivre de nombreuses brèves histoires, et ce one-shot va en fait s’avérer être un fourre-tout bien dense. Avec pas moins de 13 dessinateurs pour ces 50 pages, Marvel a misé sur la diversité, mais cela amoindrit l’impact du récit qui aurait gagné à être davantage recentré. On a quand même du beau gratin, avec Ribic donc, mais aussi Steve McNiven, Russell Dauterman, Alex Maalev, Pepe Larraz et encore d’autres, mais la disparité visuelle n’est pas forcément un atout…

Surtout que l’on sent qu’Aaron a été longuement briefé sur le produit qu’il devait rendre, et il fait donc le job avec son savoir-faire habituel, mais ce récit éclaté ne permet pas de conserver l’ambiance instaurée au départ. On va naviguer entre ces multiples tranches de vies comme dans autant d’intros, prometteuses pour la suite mais qui n’explosent pas dans ce numéro. Ca reste efficace, bien fait, mais il va falloir attendre le véritable coup d’envoi de l’événement pour que ça claque, probablement. Mais Aaron n’est pas un manchot, et il parvient à nous glisser à intervalles réguliers quelques émotions, quelques coups d’éclat furtifs qui nous donnent envie de lire la suite, et en ce sens, cette intro de 50 pages fonctionne.

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Arachnophobie (Frank Marshall, 1990)

Les films avec des arachnides se sont fait très discrets ces dernières années, et il faut remonter en 2013 avec Spiders 3D et Big Ass Spider ! pour en retrouver des représentants dévoués. Dans les années 2000, il y a eu quelques tentatives de 3ème zone avec Spiders, Arachnid, Spiders 2 – le Retour des Araignées géantes, Arachnia, Ice Spiders : Araignées de Glace, et bien sûr Arac Attack, les Monstres à huit Pattes. Mais c’est dans les années 50 que les petites bébêtes avaient la côté, en devenant d’ailleurs énormes comme dans Tarantula et Earth vs the Spider, ou alors c’est l’humain qui devenait tout petit et qui semblait en affronter une géante dans L’Homme qui rétrécit ; et les années 70 ont redonné un coup de fouet au genre avec des titres comme L’Invasion des Araignées géantes, Tarantula : le Cargo de la Mort ou L’horrible Invasion. Et dans les années 90, un seul petit film va vraiment foutre la trouille aux gens avec ce concept aussi simple qu’efficace, ce sera Arachnophobie de Frank Marshall!

Au-delà de l’aspect horrifique du propos, ce qui frappe d’entrée de jeu dans Arachnophobie, c’est son côté résolument Amblin. Amblin, c’est le nom de la société de production créée en 1981 par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall, et qui nous a livré des oeuvres familiales emblématiques comme E.T., l’Extra-terrestre, Gremlins, Les Goonies, Retour vers le Futur, Miracle sur la 8ème Rue, Qui veut la Peau de Roger Rabbit?, Jurassic Park et bien d’autres encore! Le schéma de la famille débarquant dans une petite ville pour commencer une nouvelle vie est un classique, et permet de découvrir ladite petite ville en même temps que le spectateur. C’est Jeff Daniels (le dumber de Dumb & Dumber) qui incarne ce médecin de la ville qui s’est échappé à la campagne avec sa femme et ses 2 enfants, qui sont bien évidemment un garçon et une fille ^^. Et comme dans tout bon film de genre qui se respecte, la petite ville tranquille ne va pas rester calme très longtemps!

L’intro du film dévoile comment un scientifique interprété par Julian Sands va découvrir une espèce d’araignée inconnue, vivant dans un coin reculé du Venezuela. Par un heureux hasard scénaristique, une des représentantes de cette espèce va faire le voyage jusqu’aux Etats-Unis, où elle va se reproduire et semer la terreur. On retrouve dans Arachnophobie une construction éprouvée qui se calque en partie sur celle des Dents de la Mer : on ne va pas montrer les araignées à outrance, mais on va jouer sur le suspense en ne sachant pas toujours où elles se trouvent. Et ça fonctionne encore plutôt bien 28 ans après, avec des séquences marquantes et classiques, comme celle de la comptine sur l’araignée ou celle de la douche. Frank Marshall use d’un sens de la mise en scène aguerri pour nous offrir un vrai suspense dans ce film à la fois horrifique et familial, qui va jouer sur les 2 tableaux pour que l’on s’amuse à se faire peur en toute sécurité. A l’instar d’un Jurassic Park, les éléments peuvent êtres morbides mais l’aspect Amblin fait que l’on ne reste pas bloqué sur ces images violentes, car il y a toujours un aspect positif qui fait que le bien vaincra le mal au final. Et pourtant, il y a quelques images bien fortes, comme lorsque la 1ère victime se tord de douleur après s’être fait piquer, ou cette image du cadavre desséché. Mais il y avait une époque ou l’horreur avait une dimension familiale et où on n’était pas traumatisé par ce genre de vision!

Mais il faut dire que les images des araignées grouillantes avaient plus d’impact aussi à ce moment-là, et les effets spéciaux signés Chris Walas sont bluffants, lui qui a créé des araignées mécaniques qui se mêlent à de vrais arachnides sans que l’on puisse faire la différence! Le film utilise donc de vraies bébêtes ainsi que des fausses pour quelques plans bien iconiques (notamment pour le gros plan sur la big monster de la fin!). Mais surtout, Frank Marshall est très à l’aise dans la visualisation de cette invasion, et va nous livrer une succession de séquences où le suspense fonctionne très bien. Voir un personnage occupé dans les gestes de la vie quotidienne, et ne pas se douter qu’il risque de mourir l’instant suivant donne un certain cachet à ce vieux film, et on pense notamment à cette araignée qui se glisse dans la salle de bain, ou cette autre qui se glisse dans la cuvette des toilettes alors qu’un personnage s’y rend justement… Marshall crée des scènes marquantes et c’est grâce à cela qu’Arachnophobie est devenue un petit classique, malgré le fait qu’il ne soit pas terrifiant au final.

Cerise sur le gâteau, John Goodman! Il a pris son rôle d’exterminateur de bestioles très à coeur, et est l’élément le plus comique du film. Avec sa détermination sans faille et son arrogance surjouée, il sera un adversaire de poids pour les vilaines petites bébêtes! On espère qu’il reprendra son rôle pour le remake annoncé! 😉 Arachnophobie fait partie de ces films ayant bercé l’enfance de nombreux gamins, et qui même en ayant pris quelques rides, fonctionne encore bien des décennies plus tard! C’est un plaisir de replonger dans cette petite ville qui va devoir faire face à cette horrible invasion, et de lutter avec cette famille fraîchement débarquée qui se bat pour sa survie!

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Les news de la semaine: Enter the Drago

La bande-annonce de Creed II est tombée, et elle est dans la droite lignée de ce que proposait Creed: l’Heritage de Rocky Balboa. On espère que le film sera plus percutant, même si la performance de Sylvester Stallone était réellement intense. C’est plutôt le personnage d’Adonis qui me posait problème, j’espère qu’il aura gagné en maturité pour son combat contre le fils de Drago!Ce n’est plus Ryan Coogler qui réalise, mais Steven Caple Jr., qui baignait déjà dans le monde du sport avec son 1er film The Land, qui s’attachait à un groupe de jeunes qui cherchait à percer dans le milieu du skate-board. Adonis reviendra le 9 janvier 2019.

 

 

On reparle de gros sous avec le feuilleton du rachat d’une grande partie de la Fox, puisque le deal avec Disney n’est pas encore assuré. Comcast avait en effet surenchéri en proposant 65 milliards de dollars en cash, alors que Disney offrait 52 milliards mais en action. La firme aux grandes oreilles a décidé de monter à 71 milliards, toujours en actions, mais la différence est cette fois que chacun des actionnaires pourra choisir s’il veut conserver les actions ou les vendre directement, afin de récupérer du cash donc. On attend maintenant la réaction de Comcast, dans cette vente aux enchères aux proportions astronomiques…

 

Sony ne compte pas s’arrêter de sitôt dans ses adaptations du Spider-Verse! Après Venom (sur les écrans le 10 octobre), Silver & Black, Morbius, the living Vampire et Nightwatch, voilà que l’on parle de transférer le personnage de Silk au cinéma! Pour la petite histoire, vous vous rappelez de ce fameux jour où Peter Parker a été mordu par une araignée radioactive pendant la visite d’un labo scientifique? Et bien figurez-vous que cette araignée ne s’est pas arrêtée là, puisque le même jour, elle a mordu la jeune Cindy Moon, qui a développé des pouvoirs similaires à Spider-Man, tout en pouvant générer une toile organique. Le personnage est apparu en 2014 (on se demande bien ce qu’elle a fait tout ce temps!) sous la plume de Dan Slott et le crayon d’Humberto Ramos. On va attendre d’en savoir plus sur ce projet, comme sur tous ceux concernant le Spider-Verse, qui mis à part Venom sont plutôt flous encore!

 

On termine par Legion, dont je vous invite à lire l’excellente analyse de la saison 2 par le  site Ecran Large! Attention, il faut vraiment avoir vu la série avant, parce que forcément, ça spoile!

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Rocket 1 : Barrage sur le Fleuve Bleu

Al Ewing a été en charge de la série New Avengers, et a suivi l’équipe quand elle est devenue U.S.Avengers. On a pu le recroiser dernièrement sur la série Royals consacrée aux Inhumains, dans les pages de Marvel Heroes. Aujourd’hui, le scénariste nous mène en mission aux côtés de Rocket, le fameux membre des Gardiens de la Galaxie, cette équipe hétéroclite de héros qui a eu droit à toute une fournée de comics depuis le succès de leur film! Après la série principale, les personnages ont eu droit à des séries solo, comme c’est le cas avec ce Barrage sur le Fleuve Bleu, qui est un récit de braquage dans l’espace!

Ewing se la joue polar old school avec un début classique dans un bar où Rocket noie sa déprime, avec un texte qui s’apparente à une voix-off et qui décrit les caractéristiques de l’endroit ainsi que le mood du héros : « Un bar craignos dans un monde craignos d’un secteur craignos. » « Elle venait chercher l’aventure dans les eaux troubles… » « C’est toujours la même histoire. Il a mélangé affaires et sentiments… Encore… Et il s’est retrouvé le coeur brisé. Encore. Ca le faisait rire. Ou pleurer. Difficile à dire certains soirs. » On se retrouve vraiment projeté dans une histoire à la trame classique qui prend forme comme un hommage au film noir, avec une femme fatale, un héros qui sait qu’il prend la mauvaise décision, et l’engrenage infernal qui va le mener dans des situations très compliquées. Et on va plonger avec plaisir dans ce polar spatial!

Adam Gorham a notamment bossé sur The New Mutants: Dead Souls, et son coup de crayon va apporter tout le dynamisme nécessaire au script d’Ewing, agrémenté encore par les couleurs chaudes de Michael Garland. Et comme dans tout bon film (ou comics) de casse, il faut une équipe complète, ce qui sera le cas avec les Technets, des super-mercenaires un peu bordéliques! On a China Doll, qui peut rétrécir tout ce qu’elle touche. Synapsis, qui joue avec votre cerveau. Nombres, qui a un esprit logique imparable mais qui est très peureux. Ferro2 qui est un combattant téméraire. Et on a l’Oeuf… Qui est un oeuf. Cette bande hétéroclite va tenter un casse impossible sur un site hyper-sécurisé. Le challenge est évidemment trop tentant pour Rocket, et c’est parti pour un plan super-huilé!

Là où ça devient vraiment intéressant, c’est quand Rocket se retrouve en prison (oui, ça a un peu foiré à un moment…). On se retrouve au Côlon, une prison de haute sécurité dirigée par un petit sadique, où on va croiser des pensionnaires très variés et colorés. Al Ewing se fait bien plaisir avec tout ce bestiaire, et après avoir adapté le film de casse, il joue avec les codes du film de prison, qu’il agrémente de très bonnes idées avec les pouvoirs des personnages présents. Rocket étant un fin stratège, il va élaborer un plan complexe afin de pouvoir s’évader de cet endroit peu reluisant, et là encore, Adam Gorham gère très bien sa partie graphique, et on suit ces aventures avec plaisir! Et c’est sans compter sur l’arrivée d’un nouveau personnage, un certain mercenaire habillé de rouge, qui nous fait un dialogue dans lequel il done le titre de l’épisode que l’on vient de lire en mentionnant tous les crédits! Et oui, c’est un gars qui brise le 4ème mur, c’est donc Deadpool!

Pour coller avec l’ambiance polar, il va évidemment revêtir le manteau et le chapeau de rigueur, et son duo avec Rocket va être plutôt savoureux! Ils vont s’allier afin de faire tomber un parrain de la pègre spatiale, et là encore, le rythme instauré par Ewing fonctionne très bien. Il mêle humour et action avec un savoir-faire éprouvé (après tout, il a bossé sur les New Avengers et les U.S.Avengers), et poursuit donc son exploration polardeuse avec classe! On va ensuite passer à un autre sous-genre, celui de l’infiltration chez l’ennemi, qui là va encore va se faire de manière originale et très intelligente! Ewing gère sa partition de très belle manière, intégrant les Technets à différentes étapes, jouant sur les sentiments de Rocket face à sa femme fatale, et nous offrant au final un très bon moment de lecture qui réinterprète avec succès des codes classiques. Et ça permet de prouver tout le potentiel de ce personnage fun et bien déjanté qu’est Rocket!

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