L’expansion du Marvel Cinematic Universe a évolué d’une manière aussi surprenante que captivante en ce début d’année avec la réappropriation du personnage de Daredevil, que Steven S. DeKnight a sublimé pour le compte de Netflix. Après cet immense succès critique et public, la suite de l’alliance entre Marvel et Netflix était attendue avec beaucoup d’impatience! En effet, Daredevil constituait la pierre angulaire d’un modèle calqué sur les adaptations cinématographiques, visant à faire découvrir différents personnages avant de les réunir dans une œuvre commune. Ainsi, Après Daredevil, voici venir Jessica Jones, avant Luke Cage l’an prochain, et Iron Fist également prévu en 2016. The Defenders réunira tous ces héros une fois que chaque série aura vu le jour, probablement en 2017.
C’est la productrice-scénariste Melissa Rosenberg qui est en charge des aventures de l’ex-héroïne Jessica Jones. Rosenberg a notamment œuvré sur la série Dexter, et a également écrit la saga cinématographique Twilight. Après la vision bien testostéronée de DeKnight sur Daredevil, l’approche féminine de Rosenberg apporte un éclairage différent et bien original sur l’univers Marvel, en mettant en avant un personnage qui tente de se reconstruire après un important traumatisme. Jessica Jones a été brisée, et ses velléités super-héroïques envolées, elle est devenue détective privée et essaie de survivre en plongeant quotidiennement dans les rues sordides de New York. Tout comme pour Daredevil, l’ambiance nocturne de la Grosse Pomme est mise en avant avec beaucoup de sensibilité, et on ressent cette atmosphère héritée des comics, avec cette fois-ci une touche plus féminine.
Krysten Ritter, qui était déjà marquante dans le rôle de la copine de Jessie Pinkman dans Breaking bad, apporte son mélange de fragilité et de rudesse qui colle parfaitement au personnage sorti des pages de Brian Michael Bendis. Elle incarne avec un mimétisme confondant le personnage issu du comics Alias, qui voyait la première apparition de Mrs Jones en 2001. C’est d’ailleurs la première adaptation qui est centrée sur un personnage féminin du côté de Marvel, et c’est également la première fois qu’un personnage créé récemment est adapté. Jusqu’à présent, Marvel piochait dans son vivier historique avec des Captain America, Hulk, ou Daredevil. Jessica Jones est donc un personnage plus confidentiel et largement moins connu, mais qui offre au final une richesse tout aussi impressionnante, que Melissa Rosenberg et son staff se sont fait un plaisir d’exploiter!
Evidemment, la série ne manquera pas d’être comparée avec son aîné Daredevil, et à ce petit jeu c’est le justicier aveugle qui sortira gagnant. Mais si Jessica Jones n’atteint pas la perfection des aventures de Matt Murdock, elle n’en est pas si éloignée, et constitue une œuvre résolument addictive et captivante. On sent clairement la filiation avec le show de DeKnight, et la qualité d’écriture est un élément primordial que les 2 séries ont en commun. Jessica Jones va nous présenter un personnage hors norme, mais va également mettre en relief ses relations avec tout un panel de personnages annexes, écrits avec un sens de la dramaturgie éprouvé. Et comme pour Daredevil, le futur de chaque personnage est esquissé avec une très belle subtilité, permettant de faire le lien avec les comics et d’ouvrir sur une éventuelle seconde saison de la plus belle des manières.
C’est ainsi qu’autour de la figure emblématique de Jessica, gravitent un nombre importants de seconds rôles, tous nécessaires pour que l’édifice se maintienne. On a évidemment Luke Cage, dont Mike Colter (Halo: Nightfall, Following) revêt la peau indestructible avec une aisance et une décontraction impressionnantes. Exit le Power Man des 60’s avec sa chemise jaune, Colter nous donne une interprétation moderne et puissante du personnage, et la relation qui se noue entre les 2 surhumains s’avère très touchante. Rachael Taylor (qui jouait dans Man-Thing en 2005, déjà une adaptation Marvel! Mais aussi dans See no Evil ou Transformers) joue Trish Walker, la meilleure amie de Jessica. L’histoire de ce personnage dans les comics est très intéressant, puisqu’elle était des années 40 à 60 l’héroïne d’une bande dessinée comique et sentimentale, qui racontait les histoires de cœur d’une jeune fille nommée Patsy Walker. Ce même personnage va réapparaître de manière épisodique dans les comics Marvel, avant de revenir adulte et mariée en 1972. C’est seulement en 1976 qu’elle revêtira son costume d’Hellcat, dans les pages d’Avengers 144! Un parcours relativement atypique pour Patsy Walker! Rachael Taylor joue une Trish qui est animatrice de talk show, à la vie bourgeoise bien rangée. Mais sous cette apparence un peu lisse bouillonne une certaine énergie, qui la pousse à prendre certains risques pour son amie Jessica.
Autre similitude avec Daredevil, la noirceur et la profondeur du bad guy! Netflix peut se targuer d’offrir les méchants les plus denses du Marvelverse, bien loin de leurs homologues cinématographiques (Ivan Vanko? Malekith? L’Abomination? Ultron??). Vincent d’Onofrio était simplement sublime dans le rôle de Wilson Fisk, et constituait à lui seul une raison valable de regarder le show consacré à l’Homme sans Peur. Chez Jessica Jones, c’est l’Ecossais David Tennant (le 10ème Docteur Who), qui joue le bad guy, et là encore, Marvel pioche dans son bestiaire pour nous sortir un obscur Kilgrave, que Tennant va sublimer par son jeu so British, sa fausse jovialité et sa cruauté pure! A l’instar de Wilson Fisk, Kilgrave possède un certain standing, et apparaît comme un personnage à la fois raffiné et qui peut littéralement péter les plombs en une demi-seconde. Quand on sait qu’il possède le pouvoir de plier les gens à ses volontés, on se dit qu’il sera extrêmement compliqué d’en venir à bout. Et Tennant joue avec beaucoup d’emphase sur cet aspect, créant des moments d’une grande puissance lorsqu’il use de son pouvoir. En fait, quand Kilgrave dit quelque chose à quelqu’un, ce dernier obéit sans pouvoir résister, tout en ayant conscience de ce qui est en train de se passer. Imaginez l’effet quand il ordonne à un personnage de plonger sa main dans un mixeur ou de sauter d’un immeuble…
Toute la richesse du modèle Netflix, c’est de dévoiler ses personnages avec parcimonie, et de révéler leur présent et leur passé de manière progressive. Ainsi, on va découvrir une Jessica Jones paniquée à l’idée que Kilgrave puisse retrouver sa trace, et on va ensuite découvrir au fil des épisodes ce qui s’est passé entre eux. On va aussi assister à des flash-backs d’une portée dramatique primordiale sur l’enfance de Jessica, mais aussi sur celle de Trish. Toute la richesse de cette série se construit de cette façon, tout comme lorsqu’on découvrait l’enfance de Matt Murdock dans Daredevil. On assiste donc à la découverte de ses pouvoirs par une Jessica ado, elle qui est dotée d’une force surhumaine. Le spectateur n’est pas simplement mis en face des faits, il doit jongler entre les différentes strates temporelles pour recomposer l’existence des personnages, et ce procédé brillamment mis en place fait toute la richesse du show. Il y a un côté résolument addictif dans cette construction progressive, et Jessica Jones est au final une série captivante!
Bon ben il n’y a plus qu’à trouver le truc de Kilgrave pour obtenir ce qu’on veut de qui tu sais et au pire il y a le « swap »….mais là je te laisserai faire parce que ce serait au dessus de mes forces…..!!!
Bon ben il n’y a plus qu’à trouver le truc de Kilgrave pour obtenir ce qu’on veut de qui tu sais ….et au pire il y a le » swap » mais là je te laisserai faire parce que c’est au-dessus de mes forces….!
Oups je pensais que c’était pas enregistré du coup je l’ai retapé….Si je comprends bien tu peux ou non » accepter » les commentaires qui seront affichés c’est ça ? Du coup j’en profite pour te demander si tu avais vu Gran Torino et Rush….Les deux m’ont bien embarquée ce WE de temps pourri….!
Hello! Une fois que j’ai accepté le premier commentaire, je n’ai plus besoin de le faire pour les suivants. Je pense juste qu’il y a eu un délai avant qu’il soit publié ^^ J’avais vu Gran Torino, mais il ne m’a pas emballé plus que ça. Je préfère Eastwood en tant qu’acteur que réalisateur! Et Rush je ne l’ai pas vu. Par contre j’ai tenté le film des Suricate, j’ai rapidement arrêté…