Sans un Bruit (John Krasinski, 2018)

John Krasinski est connu pour avoir joué dans la série The Office de 2005 à 2013, et il en avait d’ailleurs profité pour réaliser 3 épisodes. Il n’en était pas à son coup d’essai, puisqu’il avait mis en boîte une comédie intitulée Brief Interviews with hideous Men en 2009, et son goût pour la réalisation l’a mené vers le genre horrifique, avec ce Sans un Bruit où il est à la fois derrière et devant la caméra!

Le concept de ce film est excellent: une famille vit dans une maison, avec cette particularité qu’il ne faut absolument faire aucun bruit, sous peine de se faire tuer par quelque chose de mystérieux rôdant dans les parages. Une des premières questions que je me posais, c’est pourquoi persistent-ils à rester dans cette maison? Mais le problème est bien plus complexe, et l’histoire dévoile très rapidement les raisons de cette existence silencieuse. Sans un Bruit paraît presque anachronique avec ce choix judicieux, et on va évoluer dans un film très silencieux où la famille a dû adopter un autre système de communication, puisqu’ils ne peuvent plus parler à haute voix. Cette peur permanente de faire du bruit va évidemment maintenir un suspense important, et on va découvrir les différentes stratégies mises en place par la famille pour tenter de vivre une vie « normale » malgré ce danger permanent.

Le film est évidemment très conceptuel, et va suivre une trame dans laquelle des événements vont forcément provoquer des bruits, afin que l’on assiste à des confrontations entre la famille et la mystérieuse présence. John Krasinski va incarner ce père de famille prêt à tout pour défendre les siens avec une belle intensité, mais ce n’est rien comparé à Emily Blunt, qui prouve à chaque rôle toute la puissance qu’elle possède. Elle va livrer une très grande prestation dans ce rôle difficile, et les gamins sont eux aussi très bons. Millicent Simmonds incarne leur fille qui a une particularité la rendant encore plus vulnérable, et que John Krasinski retranscrit vraiment bien à l’écran. Face à une telle menace, les dissensions familiales peuvent être fatales, et le film va donner une belle place à la psychologie de chacun des personnages, tous marqués par ces événements.

Sans un Bruit joue habilement sur le suspense, et nous plonge dans des séquences intenses où les personnages doivent ruser pour rester en vie. Maintenant, il y a tout de même plusieurs passages assez convenus, dans lesquels la tension fonctionne toujours, mais où l’on sait que dramatiquement ça devrait bien se terminer. John Krasinski construit des scènes où il assure une belle gradation de stress, mais il n’exploite peut-être pas assez le niveau le plus élevé, quand la violence explose. On sent une certaine volonté de retenue, qui fait que l’on reste dans une approche beaucoup plus film d’auteur du genre horrifique, là où il avait l’opportunité d’y ajouter des éléments graphiques forts au niveau des confrontations. A titre de comparaison, c’est comme si Gareth Evans, dans ses The Raid et The Raid 2: Berandal, avait fait monter la tension sans nous livrer les combats de ouf qui suivaient. John Krasinski est en quelque sorte dans une certaine retenue au niveau de l’action, alors que le film avait le potentiel de jouer sur les 2 tableaux de très belle manière.

Il se permet cependant quelques séquences bien intenses, avec certaines où Emily Blunt est elle aussi très intense! Après, il y a quelques éléments qui affaiblissent la crédibilité du scénario, en posant problème avec cette obligation de ne pas faire de bruit… Mais bon, je ne vais pas spoiler! ^^ Et il y a un petit côté Signes de M. Night Shyamalan, avec les séquences dans les champs de maïs! En l’état, Sans un Bruit est un bon film d’horreur au concept efficace, et qui réussit à être stressant d’un bout à l’autre. Il aurait gagné en efficacité à être plus violent et direct par moments, mais John Krasinski s’en sort bien et n’a pas à rougir par rapport aux oeuvres habituelles du genre!

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Le clip de la semaine: Les Sons du Terrier – Vise la Lune

Les Sons du Terrier déverse son rock alternatif depuis 2012, et dévoile cette année son premier clip, réalisé pour le morceau Vise la Lune. Ce groupe alsacien est composé de Kevin au chant, Jérôme à la guitare, Caro à la basse et Val à la batterie. Et comme on est jamais mieux aidé que par soi-même, c’est Caro qui se charge de la mise en scène de ce clip! Le résultat est une sorte de conte pour enfants psychédélique, en mode rock progressif, et ça donne bien envie de découvrir le reste de leur univers!

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Deadpool 13: La Fin d’une Epoque

Voilà, on est arrivé au numéro 13, on a tenu plus d’un an quand même! Et le mois prochain on recommence pour la 438ème fois (à peu près) au numéro 1. Ah oui, avec une réduction de pages et une augmentation tarifaire, histoire de fêter ça. De juin 2017 à décembre 2017, on était sur du 96 pages à 4,90 euros. En janvier 2018 avec Deadpool 8, on est passé à 128 pages pour 1 euro de plus, soit 5,90 euros. Ca n’aura donc duré que 6 mois, et dès juillet, on baisse le nombre de pages pour se retrouver à 112, mais on augmente le prix à 6,50 euros!!! On nous promet un meilleur papier, super, comme si celui-là était pourri… +1,60 euro en 1 an, l’inflation, l’augmentation du coût de la vie tout ça…

Bref, on va revenir sur le sommaire de ce mag qui était pas si cher que ça finalement! On commence avec un épisode de la série principale Deadpool intitulé La Fin d’une Epoque, c’est révélateur! ^^ Avec Marvel Legacy qui se profile droit devant, l’éditeur souhaite revenir aux fondamentaux, et va donc refaire de Deadpool le bad guy qu’il était à ses débuts! Gerry Duggan avait donc entamé un processus de nettoyage radical dans l’existence de Wade, qui a buté Coulson et Preston, et qui va tout faire pour que sa fille s’éloigne de lui!!! C’est plutôt intense d’un point de vue dramatique, mais à priori cela permettra à ses derniers proches de ne plus être en danger… On assiste donc à la fin d’une ère pour Wade, qui quitte son ancienne vie et va revenir dans une série retitrée Despicable Deadpool, dans laquelle il est chargé de tuer Cable! Tiens, comme en février 1991 dans les pages de New Mutants 98! 😉

Spider-Man/Deadpool a perdu quelques degrés de qualité depuis le départ de Joe Kelly et Ed McGuiness, mais Elliott Kalan et Todd Nauck s’en sortent tout de même avec cet épisode mainstream où nos 2 héros affrontent Arcade. Rien de ouf au pays de Murderworld… Ah oui, les vannes sur Star Wars ça commence à devenir vraiment lourd, il y en a dans chaque magazine j’ai l’impression… Ca devient davantage du placement produit que de l’humour… Au final, ces épisodes avec Arcade sont une sorte de récréation sans conséquences, et on espère que la suite sera plus prenante. D’autant plus que le nouveau statu quo de Deadpool le fera affronter Spider-Man!

Si le début de la mini-série Deadpool vs. Old Man Logan était classique, la suite a été bien plus prenante, et on termine cette saga en 5 épisodes de très belle manière! Declan Shalvey a été très inspiré sur ce récit à la trame déjà vue mais traitée avec soin, et il est aidé par un Mike Henderson au design original et immersif. Et les couleurs de Lee Loughridge rajoutent à l’atmosphère très spéciale de cette mini! Du très bon boulot en somme, d’une grande violence et avec des apports dramatiques inattendus. Gageons qu’on devrait revoir cette Maddie d’ici quelques mois, vu la puissance de cette jeune mutante! Ou bien elle fera partie de ces personnages secondaires qui n’auront eu le temps de briller que brièvement…

Gwenpool, c’est le must en matière de personnage quand même! Je suis un fan absolu de la création de Christopher Hastings, qui l’utilise pour briser tous les murs possibles, je pense qu’il a dû les éclater du 4ème au 948ème!!! A chaque épisode, on plonge plus avant dans le mélange de fiction et de réel qui fait toute la saveur de cette série! Le pouvoir des pensées qui créent des cases, la rencontre entre Gwen et son double du futur maléfique, la balade à travers les pages de comics… Hastings nous livre encore un épisode à la fois fun et donnant matière à réflexion, avec ces questions métaphysiques sur la création et sur le sens du réel, qui vont bien au-delà du simple pan culturel! Il boucle cet arc bien tordu de belle manière, et on espère pouvoir découvrir les ultimes chapitres de la jeune aventurière dans un prochain magazine!

On termine par de très vieux épisodes qui font office de remplissage: on a du Cullen Bunn, du Howard Chaykin, du Jason Aaron et du Joe Kelly tiens! On replonge dans les années 2000 avec des épisodes issus de Deadpool 1000 et Deadpool 900, aux structures et aux impacts variés. Ce sont des mini-récits sans prétention, et le seul qui sort un peu du lot est celui d’Aaron, qui est franchement fun avec sa parodie des enlèvements extraterrestres! Evidemment, si les aliens enlèvent Deadpool, ça se passera forcément très mal pour eux!^^

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Les news de la semaine: Arac Attack

C’était en 1990, un petit film sortait sur les écrans et allait nous donner de sévères démangeaisons et nous obliger à regarder partout où on mettait les pieds! C’est Frank Marshall, un habitué des tournages avec animaux (on lui doit Congo et Antartica, Prisonniers du Froid) qui nous livrait un Arachnophobie qui nous gratouillait partout, et le film accusant le poids des années, c’est le moment de parler remake! C’est donc tout naturellement que James Wan, le papa des sagas Conjuring et Insidious, va nous redynamiser le concept des petites bébêtes qui s’infiltrent dans tous vos vêtements! Il est en charge de la production, aucun réalisateur n’est nommé pour l’instant,mais perso, si John Goodman revient en chasseur de bestioles, ça va vraiment le faire !

 

On termine avec les habituels visuels promo pour Ant-Man et la Guêpe (ou ce titre moitié Anglais moitié Français est bien pourri), qui débarque dans un petit mois, le 18 juillet!

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Hérédité (Ari Aster, 2018)

Depuis 2011, le metteur en scène Ari Aster a réalisé 7 courts métrages, et Hérédité est sa première oeuvre pour le grand écran. Précédée d’une réputation plus que flatteuse outre-Atlantique (c’est devenu la norme pour une sortie de film horrifique), cette proposition est encore une fois en-dessous des attentes, mais reste néanmoins réussie et intéressante. Il faut dire que des « meilleurs films d’horreur de la décennie », on nous en balance tous les 6 mois environ, et ça devient vraiment n’importe quoi… Entre Dans le Noir, Get out, It comes at Night, Ca,  on a toujours l’impression qu’on va enfin tomber sur LE film qui va révolutionner le genre, et on se retrouve toujours devant un produit sympa mais qui n’a rien de transcendant… Ca en est devenu tel que la méfiance s’est installée naturellement à chaque fois que des critiques trop dithyrambiques fusaient. Cet Hérédité n’échappe pas à cette médiatisation surfaite, et c’est bien dommage, car cela amoindrit dans un sens ses véritables qualités.

Il faut dire qu’Ari Aster use d’une mise en scène très travaillée et qui permet de s’immerger pleinement dans ce récit étrange et étouffant. Hérédité met directement dans l’ambiance avec un enterrement qui a des répercussions sur l’ensemble d’une petite famille. Toni Collette endosse un rôle difficile et prouve encore une fois sa valeur, elle que l’on n’avait pas l’habitude de voir dans ce genre de films. Elle joue une mère tentant de gérer sa cellule familiale, mais qui a du mal à cause de plusieurs éléments. Gabriel Byrne lui ne sert absolument à rien dans le film, il joue un homme totalement effacé et franchement, le film aurait tout aussi bien pu se passer dans une famille mono-parentale… C’est le premier rôle de Milly Shapiro, qui s’avère elle très intense et bien flippante, jouant une gamine très perturbée et solitaire. Alex Wolff (vu dans Jumanji: bienvenue dans la Jungle) joue le fils, qui est en pleine adolescence avec toutes les perturbations que cela peut engendrer.

Hérédité est un film traitant du deuil et des différentes manière de l’encaisser, et Ari Aster gère plutôt bien ce propos. Les tensions familiales sont traitées avec soin et on se retrouve pris dans une sorte d’étau où l’amour et la haine fonctionnent de concert. Cette partie psychologique est correctement menée, avec une belle gradation dans la tension. C’est d’ailleurs cette tension permanente qui permet au film de garder son intérêt, car alliée à une belle mise en scène, elle permet de suivre ce récit sans ennui. Là où on pourra laisser des spectateurs sur le carreau, c’est que l’argument horrifique n’est pas des plus percutants. Là où certains s’extasiaient en hurlant qu’on avait trouvé L’Exorciste moderne, j’avoue me demander s’ils ont vu le même film… Mais là encore, je pense qu’il s’agit avant tout d’une volonté de créer le buzz, ce qui me paraît finalement bien plus malsain que l’ambiance du film…

Hérédité recèle des moments horrifiques, mais il est davantage un thriller psychologique, centré sur l’implosion d’une famille suite à des événements tragiques. Pris comme tel, on plonge dans ce récit sombre avec intérêt, mais la volonté d’en faire plus que ce qu’il est nuit à la réception de l’oeuvre. Ari Aster parvient à conserver une tension durant tout le film, et se permet quelques moments angoissant bienvenus. Mais le trip film d’auteur rebutera certainement de nombreux spectateurs, qui resteront de marbre face à la lenteur du récit. De mon côté, j’ai apprécié cette proposition à l’ambiance malsaine, même si je m’attendais évidemment à mieux au vu des louanges allouées à ce film. Finalement, je crois que mon dernier vrai bon flip horrifique, ça reste Mister Babadook de Jennifer Kent (c’était en 2014…) Ah non j’oubliais The Visit en 2015! Mais bon, ça fait loin quand même…

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