Vous connaissez les Défenseurs, la super-équipe Marvel apparue pour la 1ère fois en 1971 dans Marvel Feature 1, et qui réunissait initialement le Docteur Strange, Hulk, Namor et le Silver Surfer? Et bien cette série ne raconte pas du tout leurs aventures! ^^ Netflix a repris le même nom pour associer Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist, unis pour contrer une terrible menace qui risque de détruire New York! (Oui oui, encore! ^^). Mais pour la petite histoire, Luke Cage fait temporairement partie de l’équipe en 1974, sous son alter-ego de Power Man, et Daredevil vient également faire un petit tour en 1975! Et en 1995, Luke Cage est obligé de faire équipe avec Deadpool dans Secret Defenders 15 à 17! Et Iron Fist rejoint brièvement lui aussi l’équipe la même année! Bref, tout ça pour dire que le titre n’est pas usurpé, et rend hommage aux comics même s’il ne s’agit pas de la team originelle!
Cela fait à peine 2 ans que l’association Marvel/Netflix nous livre ses séries, et on peut dire qu’ils ont été relativement généreux, puisque nous avons eu droit en 2015 aux 1ères saisons de Daredevil et Jessica Jones, en 2016 à la saison 2 de Daredevil ainsi qu’à la saison 1 de Luke Cage, et en 2017 aux saisons 1 d’Iron Fist et de The Defenders! La machine est rodée, et à l’instar du modèle cinématographique, les productions s’enchaînent de manière régulière. Mais on sent depuis Iron Fist un certain relâchement, que The Defenders vient malheureusement confirmer… Alors attention, cette nouvelle série reste intéressante, et on a envie de suivre chaque épisode afin de savoir ce qui va arriver à tous ces personnages. Mais tout comme pour Iron Fist, elle reste bien trop en surface en comparaison des séries précédentes consacrées à Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage.
Le showrunner Scott Buck avait été décrié pour sa prestation sur Iron Fist, mais Douglas Petrie et Marco Ramirez, qui avait pourtant oeuvré sur l’excellente 2ème saison de Daredevil, créent un show possédant les mêmes faiblesses que celui de Buck. Encore une fois, la série n’est pas mauvaise, mais en comparaison des qualités narratives proposées précédemment, il y a de quoi être tout de même déçu. L’ensemble reste relativement convenu, et manque de punch là où on se serait attendu à nettement plus d’explosivité avec une telle réunion de super-pouvoirs! L’affrontement avec la mystérieuse organisation dirigée par Alexandra donne lieu à quelques combats, mais qui n’ont pas l’impact de ceux de la série Daredevil! Une des très bonnes idées du show était toutefois de réussir à incorporer Sigourney Weaver au casting dans le rôle d’Alexandra, car même si son rôle est finalement classique, elle lui apporte une certaine aura intéressante!
Avec un tel background issu des séries précédentes, la tentation était grande de placer tout le casting dans The Defenders, et on va donc retrouver des personnages chers à chaque héros et provenant des 4 séries précédentes. Mais en 8 épisodes, ce n’est vraiment pas évident de donner de l’ampleur à chacun, et ils vont finalement se retrouver très réduits dans leurs marges de manoeuvre… Quand on voit la perfection des dialogues de la saison 1 de Daredevil, on comprend que l’exercice de méga-réunion ne permet pas d’obtenir la même qualité, et on sent une approche plus automatique… On retrouve Foggy Nelson, Karen Page, Colleen Wing et les autres, mais on sent une certaine artificialité dans leurs rencontres, qui tient davantage de l’obligation que de la nécessité scénaristique. Du coup, ça reste toujours sympa de tous les revoir, mais on aurait aimé qu’ils soient développés davantage! Claire Temple est toujours de la partie, et Rosario Dawson est toujours aussi convaincante dans son rôle! Charlie Cox ressort encore une fois comme la valeur sûre de ce modèle Netflix, en jouant un Matt Murdock tiraillé entre ses deux vies avec beaucoup de crédibilité. Krysten Ritter, Mike Colter et Finn Jones assurent avec leurs personnages, mais on sent que Charlie Cox est encore plus investi! Il faut dire que le personnage de Daredevil est le plus captivant des 4, même dans les comics. Mais ce qui manque clairement à la série, c’est la profondeur et la noirceur underground qui culminait dans Daredevil! Les séries commencent à s’éclaircir, et à perdre de leur impact impressionnant du début!
En 8 épisodes (au lieu des 13 habituels), on va donc assister à une confrontation à connotation mystique au sein de New York, et les fortes personnalités de ces héros vont forcément les contraindre à s’affronter avant de s’allier. Ca a toujours été le cas dans les comics, il fallait bien respecter cet état de fait et ces egos surdimensionnés! 😉 Il faut dire que les joutes verbales ou les affrontements physiques entre ces héros s’avèrent plutôt fun, notamment entre les fameux Heroes for Hire Luke Cage et Iron Fist! C’est toujours sympa de repenser à comment ont évolué les personnages de comics alors qu’ils se découvrent à peine en série télé! C’est pareil pour Colleen Wing et Misty Knight, les fameuses Filles du Dragon dans les comics, alors qu’elles se rencontrent à peine pour le moment dans The Defenders! Par contre, tout comme pour la série Iron Fist, The Defenders manque de liens avec le reste de l’univers Marvel, de références à d’autres personnages, ce qui faisait aussi la profondeur des séries précédentes. Elle reste centrée sur les personnages préexistants, rajoute Alexandra, et fonctionne en vase clos de cette manière. C’est bien dommage de ne pas ouvrir sur le reste de cette mythologie pourtant foisonnante…
The Defenders n’est donc pas la grosse claque annoncée, mais se regarde toutefois avec intérêt. Simplement, on aurait préféré que le tout soit plus captivant… On va maintenant croiser les doigts pour la future série The Punisher, dont le teaser est très prometteur, en espérant qu’on retrouve enfin toute la densité des premières séries!
J’en ai profité pour mettre à jour mon dossier sur les adaptations Marvel de 1944 à 2019! 😉