TALKING WADE

1ère découverte de la série régulière des Gardiens de la Galaxie, après le hit intergalactique de James Gunn! Alors, ça vaut quoi sur le papier cette équipe hétéroclite??

Avec cette 2ème partie de Planète Venom, je découvre une série vraiment rafraîchissante signée par l’incontournable Brian M. Bendis, qui plonge son équipe de héros dans une sorte de relecture d’Alien – le 8ème Passager bien barrée! Les Gardiens sont actuellement aux prises avec un symbiote qui s’est emparé de Groot, et le résultat est bien violent! Le mélange d’action et d’humour servi par Bendis + Valerio Schiti et David Lopez au dessin font de cet épisode un instantané rythmé et fun, qui renvoie par des détails disséminés ça et là au film, et en même temps à une culture 80’s qui fait désormais partie intégrante du background de Peter Quill! C’est enlevé, c’est drôle, et le dessin claque! La fin de l’épisode est prometteuse…

On a ensuite Guardians Team-up 1, qui voit les Gardiens croiser la route des Avengers, lesquels vont les aider à lutter contre une horde d’extraterrestres menée par une ennemie bien connue de l’équipe de Star-Lord! Le récit est encore signé Bendis, qui offre quelques dialogues bien sentis, comme la savoureuse réplique de Rocket Raccoon à Spider-Woman: « Espèce de pauvre terrienne avec ton costume qui pointe vers ton tu-sais-quoi. »! Les dessins d’Arthur Adams sont un peu moins dynamiques que ceux de l’épisode précédent, mais il croque tous ces super-héros avec un style légèrement old school pas déplaisant!

Puis on a un épisode de la série Legendary Star-Lord, que j’ai trouvé relativement moyen… Cette pseudo-comédie sur fond de romance entre Peter et Kitty Pryde a un côté sitcom sans saveur, et les situations ne sont pas vraiment crédibles… On se console avec le dessin de Paco Medina, mais ce n’est pas suffisant pour rendre ce récit intéressant…

L’épisode de Rocket Raccoon qui suit est lui aussi très light, avec un récit raconté par Groot, qui évidemment balance des « Je suis Groot » à chaque case… C’est sympa au départ, mais bon, au final c’est très limité… Reste le dessin de Skottie Young, l’un des meilleurs cover artist de chez Marvel avec ses fameuses baby variant, bien évidemment! D’ailleurs il n’est pas seul au dessin ici, puisqu’il est aidé par un certain Jake Parker. Bon, y a Deadpool au détour de quelques cases, c’est déjà ça…

On termine par un épisode de Nova, dont je découvre là aussi la série. Il s’agit du nouveau porteur du costume, le jeune Sam Alexander, qui est pris dans la tourmente Axis, et se retrouve confronté à un Hulk transformé en terrible Kluh! Cet épisode est un tie-in qui prend la suite d’Avengers & X-Men: Axis 3, et les bons échos de cette série signée Gerry Duggan (le scénariste actuel, avec Brian Posehn, sur Deadpool) se confirment. L’aspect teenage fonctionne bien, et le jeune Nova a tout pour devenir un vrai héros! La couverture est excellente d’ailleurs!

Des épisodes excellents lorsqu’ils convoquent l’ensemble des Gardiens de la Galaxie, mais nettement plus cheap quand il se concentrent sur un seul membre… Et un Nova prometteur!

Difficile de cerner ce que veut faire Rick Remender avec son event… Après un 1er numéro catastrophique et un second bien plus réussi, ce 3ème volet se situe qualitativement entre les 2 précédents… Basique, avec juste ce qu’il faut d’action et de révélations pour conserver le lecteur éveillé, mais ça n’est pas non plus transcendant…

On avait laissé les héros dans un drôle de statu-quo, puisque le sort d’inversion lancé par la Sorcière rouge et Fatalis a été plus puissant qu’ils ne pensaient… Les héros se retrouvent à appliquer une justice bien plus radicale, tandis que les vilains se mettent à penser à aider la population… Une inversion qui va semer une vraie discorde, puisque le nouveau Captain America, Sam Wilson, cherche à emprisonner tous les Avengers qui ne sont pas à ses ordres! Nova et Spider-Man parviennent à s’enfuir de justesse, et vont rejoindre Steve Rogers et Magnéto pour tenter de rétablir l’ordre. Avec un Hulk transformé en Kluh et devenu une véritable machine à tuer, autant dire que la tâche n’est pas des plus aisées…

Parmi les aspects intéressants, on retiendra le jeune Evan, mué en Apocalypse, qui a choisi Manhattan comme terre mutante, et qui a déclaré la guerre aux humains qui souhaiteraient les déloger lui et son peuple. On retrouve un Iron Man supérieur, qui s’est remis à faire la fête et à picoler, et qui laisse libre cours à son instinct égocentrique. Totalement déchaînée, la Sorcière rouge s’en prend à un Fatalis déterminé à libérer son peuple latvérien, à qui il annonce même que le pays est désormais une démocratie! Les différentes inversions présentées sont plutôt intéressantes, mais il manque un fil conducteur à toutes ces scènes.

Par contre, la lutte entre Deadpool, devenu Zenpool, et le jeune Evan devenu Apocalypse, offre une certaine intensité émotionnelle. On se souvient du rôle que Deadpool a joué dans la vie d’Evan, qu’il avait pris sous son aile, et le voir confronté au monstre qu’il est devenu, montre toute l’étendue du chaos! La fin du dernier épisode présenté dans ce mensuel est d’ailleurs sans appel…

On a donc un event qui convoque encore une fois toute une foule de héros et vilains Marvel, et Rick Remender doit composer avec cette galerie de personnages en jonglant avec toutes leurs possibilités, et en prenant en compte ce travail d’équilibriste, il faut reconnaître qu’il s’en sort plutôt bien. Mais on aimerait pourtant qu’il y intègre ce petit supplément d’âme qui permettrait de donner toute la mesure de son talent, lui qui est capable d’écrire de très grandes choses, comme cette série X-Force qui restera certainement dans l’histoire Marvel! On verra donc le mois prochain ce qu’il nous offrira pour la conclusion d’Avengers & X-Men: Axis!