Quand on pense aux petits bonshommes jaunes de notre enfance, on se dit que c’est tout simplement inadaptable au cinéma, et qu’une tentative de film n’aurait qu’un simple but lucratif. Et pourtant, La grande Aventure Lego s’avère vraiment surprenant dans son approche d’un récit initiatique, mais aussi dans la modernité du ton employé. Au-delà de la pub attendue pour vendre un max de jouets, le film de Phil Lord et Christopher Miller est une très belle pièce d’animation! (1er au Palmarès Interblogs de mai!)
Les deux réalisateurs bossent ensemble sur leurs projets, et on leur doit notamment Tempête de Boulettes géantes, 21 Jump Street et 22 Jump Street. Leur tout premier film n’était pas convaincant (Tempête de Boulettes géantes), ce qui n’augurait rien de spécial pour leur second film d’animation. Mais tout l’aspect bordélique du premier, qui fatiguait au bout d’un moment, est ici utilisé de manière bien plus intelligente, et permet aux deux compères de réaliser un dessin animé d’action vif et bourré de références. En prenant une trame basique qui s’assimile à la quête d’un Seigneur des Anneaux, on va découvrir un personnage ultra-lambda qui va être embarqué dans une aventure qui le dépasse, et dans laquelle il va croiser tout un tas de personnages hauts en couleur, et découvrir en lui des ressources insoupçonnées. Emmet n’a rien d’un héros, mais est annoncé comme l’élu d’une très ancienne prophétie, celui qui sauvera le monde de la destruction orchestrée par le terrible Lord Business!
La grande Aventure Lego multiplie les clins d’oeil et les personnages secondaires dans un bouillonnement constant, le film de Lord et Miller étant au final une vraie série B d’action! On sent les connexions avec la saga Matrix, avec Tron – l’Héritage, on croise les héros DC, dont un Batman bien allumé, on a droit à un personnage qui joue à lui seul le bon et le mauvais flic, etc… Il y a dans ce film une réelle envie d’aller plus loin que la trame de départ, et il est tiré vers le haut grâce à une réappropriation de thèmes et d’instants classiques traités avec subtilité. Le fameux « Viens avec moi si tu veux vivre » par exemple… Lord et Miller jouent intelligemment avec l’aspect rigide de leurs personnages, leurs mains en forme de pince, leurs cheveux démontables, etc… Tout cela permet de travailler à la fois sur le second degré qui permet de rentrer dans cet univers, et sur un récit mené à cent à l’heure et qui fonctionne!
La grande Aventure Lego n’oublie pas l’aspect commercial, mais il le fait d’une manière subtile en se baladant dans différents univers (le far-west, les vaisseaux spatiaux, etc…) et en agissant par moments comme dans une pub. En même temps, ce film est une critique étonnante de la société de consommation, comme avec cette chanson atroce qui passe en boucle à la radio et qui est la préférée de toute la ville! On pense évidemment aux radios djeun’s et à leur matraquage quotidien et sans saveur, et cet aspect du film est vraiment bien traité!
La quête d’Emmet va le mener dans des situations improbables, où il va devoir prendre ses propres initiatives, et ne plus se laisser guider par les diktats de cette société bigbrotherienne. Au contact de Wyldstyle, Vitruvius et les autres, il va découvrir en lui des ressources insoupçonnées, tout en permettant aux autres d’apprendre à travailler ensemble. Le Batman solitaire va savoir ce que c’est de bosser en équipe! Bref, tout est bon dans ce film qui est d’un très bon moment d’animation, et qui se permet une très belle mise en abyme dans une fin touchante!
Un super article qui montre que ce film est une excellente réalisation. Les deux réalisateurs ont su faire ce qu’il n’était pas possible de faire il y a quelques années avec les LEGO. Je dis chapeau. Maintenant je n’ai qu’une envie : le voir!!! 😉
Ben alors tu ne l’as pas encore vu?? 😉 Allez tu me diras ce que tu en penses!