Point Break (Ericson Core, 2015)

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Le Point Break – extrême Limite de Kathryn Bigelow fait partie de ces films qui ont acquis une réputation d’oeuvre culte avec le temps, et dont les fans ont du mal à apprécier l’idée d’un remake 25 ans plus tard. Pour ma part, je n’en fait pas partie, même si je trouve qu’il s’agit d’un bon film d’action 90’s. L’idée d’un remake ne me paraissait pas dénuée d’intérêt, surtout avec les capacités techniques actuelles qui promettaient de mettre en images une belle panoplie de séquences bien vertigineuses! C’est avec les gagnants du concours Talking Wade que j’ai pu partager ce film en avant-première au Kinépolis Mulhouse!

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Ce Point Break 2015 ne doit donc pas se voir comme une insulte à l’ancien, ni même un véritable hommage, puisque s’ils partagent le même point de départ et 2-3 scènes, ils partent dans des directions finalement différentes, le dernier offrant de nouvelles possibilités sans empiéter sur le terrain de l’original. On reprend la trame de départ de l’agent du FBI infiltré, qui porte toujours le nom de Johnny Utah, et on place face à lui le chef de meute toujours appelé Bodhi. Mais la bande de braqueurs n’agit pas pour les mêmes raisons que celle de Patrick Swayze à l’époque, et surtout, ce point de départ est avant tout un prétexte à une virée à travers le monde et à de belles sensations bien différentes, en traitant de sports extrêmes plus nombreux que chez Kathryn Bigelow.

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Ericson Core est un directeur de la photographie ayant fait ses armes sur 187: Code Meurtre, Payback ou Fast and furious, et il s’est essayé à la mise en scène en 2006 avec Invincible. Point Break constitue son 2ème effort, pour lequel il occupe également le poste de directeur photo. On sent sa volonté première d’offrir des scènes d’action immersives s’inscrivant dans des cadres sublimes, et en ce sens, il réussit sa mission. On passe d’un continent à l’autre en plongeant dans les éléments de manière fluide et impressionnante, et Point Break constitue un ride vertigineux et très agréable à suivre. Il y a une sorte de vision à la Bruce Brown, sans évidemment atteindre la grâce du metteur en scène de Challenge One… Mais on sent une approche sincère des sports extrêmes et de la philosophie qui s’en dégage, et cette vision permet de solidifier le propos.

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Edgar Ramirez est un acteur vénézuélien qui a joué dans Angles d’Attaque, Che – 1ère Partie – l’Argentin ou encore Zero dark thrity, et qui donne une belle complexité au personnage de Bodhi. Il impose une présence à la fois calme et dense, en jouant sur un registre différent de Patrick Swayze, et il s’avère très bon dans son rôle. On a pu voir (ou ne pas voir) Luke Bracey sous le masque du Cobra Commander dans G.I Joe: Conspiration, et il joue Utah avec une belle implication, même si on lui préférera la performance de Keanu Reeves à l’époque. On retrouve l’éternel second rôle Ray Winstone (l’excellent Final Cut, The War Zone, Les Inflitrés), toujours aussi solide, ou encore un autre éternel second rôle talentueux, Delroy Lindo (Get shorty (Stars et Truands), La Rançon, Domino) dans le rôle du boss de Utah au FBI.

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Si certains n’hésiteront pas à mettre en avant la simplicité du scénario, il faut avant tout le voir comme une simple opportunité d’offrir des séquences d’action bien rythmées, et on va découvrir au gré du film une panoplie très complète de ce qui se fait dans le domaine des sports extrêmes. On va se retrouver en pleine mer face à des vagues gigantesques pour des séquences de surf, on va se retrouver sur les cimes enneigées pour une descente en snow bien givrée, on va plonger dans les airs pour un saut en parachute tout aussi barge, ou pour une démonstration en ailes volantes très impressionnantes… Et il y en a encore! Ca manque juste de Parkour au final! ^^ Point Break ne se veut pas plus que ce qu’il est, à savoir un film d’action qui a envie de faire virevolter le spectateur, et qui le fait de très belle manière! Les séquences de sport sont prenantes tout en se déroulant toujours dans des lieux sublimes, et Ericson Core parvient à rendre toute la beauté de ces écrins naturels.

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La philosophie derrière cette folie apparente est très bien expliquée, et on peut concevoir ce qui se passe dans l’esprit de ces accros à l’adrénaline, qui mettent leur vie en jeu lors de chacune de leurs sorties… La vision très communautaire dans laquelle vivent Bodhi et ses acolytes donne une certaine image de la simplicité de l’existence, et on se retrouve dans une sorte d’idéal post-hippie qui a son charme…  Kurt Wimmer, le scénariste de La Recrue et le scénariste-réalisateur d’Equilibrium, parvient à faire coexister ces séquences d’action pures et un certain idéal écolo et sentimental dans son script, et avec la mise en scène bien dynamique d’Ericson  Core, Point Break s’avère être une oeuvre bien plus intéressante que ce qu’on pouvait penser au départ!

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The Visit (M. Night Shyamalan, 2015)

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Je pensais M. Night Shyamalan définitivement perdu dans les limbes hollywoodiennes, lui qui avait connu son heure de gloire à la fin des années 90 – début des années 2000. Après 2 films confidentiels (Praying with Anger en 1992 et Wide awake en 1998), Shyamalan était devenu immédiatement célèbre avec Sixième Sens en 1999, où il nous offrait une proposition de cinéma fantastique d’une maîtrise narrative et émotionnelle impressionnante; et il réalisait en 2000 ce qui est incontestablement son chef-d’oeuvre absolu, Incassable. Ce modèle de mise en scène millimétrée racontant la genèse d’un super-héros fait partie de ces rares films que je trouve absolument parfaits! Que ce soit au niveau de l’interprétation, de l’écriture ou de la mise en scène, Incassable est juste beau à pleurer, et véhicule des émotions universelles et intenses!

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En 2002, Signes faisait encore partie des films inventifs du réalisateur, qui a commencé à décliner avec Le Village en 2004. La suite, on la connait, avec le règlement de comptes envers les critiques cinématographiques que représente La jeune Fille de l’Eau (2006), et une lente érosion de son propos et de son talent. La scène d’ouverture de Phénomènes (2008) est juste sublime, mais constitue le seul intérêt de ce film; suivront Le dernier Maître de l’Air en 2010 et After Earth en 2013, qui ne déplaceront ni les foules ni les critiques.

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Puis arrive The Visit, avec son format found footage aussi casse-gueule qu’à la mode. Shyamalan écrit, met en scène et produit ce film totalement à l’opposé de ce qu’il a fait jusqu’à aujourd’hui, avec cette histoire de 2 jeunes qui partent une semaine en vacances chez leurs grands-parents qu’ils n’ont jamais vu. Mais dans la ferme isolée de Pennsylvanie, passé 21h30, il se passe des choses étranges… La bande-annonce faisait penser à un film horrifique un peu grand-guignol, mais le résultat final est un vrai bon moment de flippe et de tension permanente! M. Night Shyamalan parvient à innover en détournant des codes classiques des films d’horreur, et encore mieux, il ne le fait pas avec une volonté avérée d’esbroufe, mais en combinant l’inventivité de sa mise en scène et l’intelligence de son écriture!

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Ce qui surprend d’entrée de jeu, c’est la qualité des 2 interprètes principaux! Olivia DeJonge, âgée de 17 ans et dont il s’agit seulement du second film; et Ed Oxenbould, 14 ans, qui a un tout petit peu plus d’expérience, The Visit constituant son 3ème film. Leur duo de frère et soeur est absolument génial, chacun faisant preuve d’une intelligence et d’une inventivité étonnantes! Leur relation dégage une vraie sincérité, et ils font de Becca et Tyler de très beaux protagonistes! Chacun dans leur genre, ils sont très originaux, ce qui va donner lieu à des moments étonnants et même franchement comiques! Tyler, qui n’a rien d’un rappeur du ghetto, use d’un flow et de textes juste géniaux lors de certaines séquences où il se lâche! Et paradoxalement, on va se retrouver dans des situations totalement intimistes où chacun va livrer des secrets très personnels et extrêmement touchants.

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C’est grâce à l’implication du spectateur à travers ces personnages forts que Shyamalan va nous conduire de plus en plus profondément dans les recoins inquiétants de cette maison. Après nous avoir happé avec la fraîcheur et l’humour des personnages, on va plonger dans un monde bien plus inquiétant… Deanna Dunagan et Peter McRobbie (l’excellent acteur incarnant le Père Lantom dans Daredevil!) jouent le rôle des grands-parents à la fois tendres et inquiétants, et leur composition s’avère diablement efficace! Leurs rôles demandent un bel investissement émotionnel et physique, et ils s’en sortent à merveille! Les 4 acteurs de ce films sont excellents, et quand à cela s’ajoute un vrai travail sur la tension, on obtient un excellent film bien flippant!

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On est aux antipodes de la mise en scène millimétrée ayant fait le succès de Shyamalan, mais il retrouve avec ce found footage une sensation grisante de liberté qui semble l’avoir totalement inspiré! Evidemment, ce procédé demande tout autant de précision et de technique qu’une mise en scène standard, et Shyamalan investit l’espace de cette bicoque isolée avec une vraie proposition de narration! Chacun des gamins a sa propre caméra, et ils vont explorer les alentours bien peu accueillants dans lesquels ils vont passer leur semaine de vacances!

The Visit est une excellente réussite, que l’on attendait plus de la part de M. Night Shyamalan, et ça fait vraiment plaisir de le retrouver à ce niveau!

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Les news de la semaine: Animal Factory

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La bande-annonce du film d’animation Comme des Bêtes apporte quelques précisions sur le déroulement de l’histoire, et le film de Chris Renaud et Yarrow Cheney promet toujours d’être aussi barré! Le studio Illumination Mac Guff, déjà responsable des Minions, est à l’aise dans la cour des grands et ne semble rien avoir à envier à Disney et Pixar! Sortie le 27 juillet!

 

A 11 jours de la sortie de son film, Deadpool en a encore sous la pédale, la preuve avec ces quelques photos bien fun! La 1ère est un bel exemple d’humour méta, et la seconde est un sympathique hommage à un autre produit de la Fox qui vient de faire son retour, en faisant le lien avec le fameux programme Arme X qui a donné ses pouvoirs à Wade! Sinon on a encore droit à une nouvelle image du film, et à une photo promo bien classe aussi histoire de remplir les salles!

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Ca y est c’est définitif, tout espoir de revoir un jour Jack Bauer est bel et bien mort! Le reboot/suite de 24 Heures chrono initié par la Fox  a trouvé son acteur principal, en la personne de Corey Hawkins, qui jouait Dr. Dre dans Straight outta Compton. Après l’excellent retour de Kiefer Sutherland lors de 24: live another Day, abandonner le personnage pour ce 24: Legacy est vraiment triste…

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En bref, j’ai vu Shrew’s Nest de Juanfer Andrés et Esteban Roel, qui est leur premier long métrage et qui s’inscrit dans un certain classicisme horrifique espagnol. La religion tient une place très importante, autant que la cellule familiale, et le récit de ces 2 soeurs, dont l’une est agoraphobe, s’avère intéressant, et surprend par la brutalité qui jaillit au bout d’un moment. On est dans du cinéma ibérique tel qu’on le découvrait encore il y a quelques années à Gérardmer, et Andrés et Roel vont loin dans leur délire bien glauque.

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J’ai aussi vu Freaks of Nature de Robbie Pickering, dont la bande-annonce semblait plutôt prometteuse. Mais le résultat s’avère très décevant, et ce B movie mêlant humains, vampires, zombies et extraterrestres est tout sauf palpitant et drôle… Restent quelques scènes par-ci par-là, mais franchement, rien de transcendant…

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Le clip de la semaine: Best of 2015 Damien Walters

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Chaque année, Damien Walters nous prouve à quel point il est barge! Et 2015 ne fait pas exception à la règle! Enjoy! 😉

 

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The wrong Mans saison 2 (2014)

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Après la bombe atomique que constituait la saison 1, j’avais juste envie de savoir ce qui pouvait arriver de pire à Phil et Sam après tous les événements dingues qu’ils avaient vécu! Cette série juste démentielle est le fruit de l’imagination de ses 2 acteurs principaux, Mathew Baynton et James Corden, qui ont écrit et créé ce show ravageur à l’humour british si parfait! Le format très court du show, à savoir des épisodes de 29 minutes, permettait de conserver un rythme haletant tout le long de la 1ère saison, qui était composée de 6 épisodes, pour une durée totale d’un peu moins de 3h. La saison 2 est encore plus courte, et dure environ 4h!

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On retrouve avec un plaisir évident Phil et Sam, et on assiste à une vérité qui ferait presque jurisprudence en matière de pilosité: quand une série est renouvelée pour une nouvelle saison, il y a toujours une barbe qui pousse sur un des personnages… Phil n’échappe pas à la règle, et son côté lisse et imberbe est remplacé par un air de gentil bad boy avec sa nouvelle barbe! C’est marrant comme les acteurs se plaisent à prendre un air plus sérieux de cette manière…

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Quoi qu’il en soit, il y a un point de départ qui me paraît extrêmement tiré par les cheveux en ce début de saison, et qui fait suite à la fin bien barge de la saison 1. Ce point de départ me paraît totalement artificiel et carrément pas crédible… Mais une fois qu’on l’accepte, on va retrouver Phil et Sam dans des situations bien tordues, qu’ils vont gérer à leur manière ubuesque habituelle. Mais la fraîcheur et la folie de la saison 1 sont remplacées par une sorte d’automatisme contrôlé, qui nous sert des situations drôles et des dialogues fun, mais on sent que les auteurs-créateurs cherchent à recréer l’esprit du début au lieu de laisser leurs personnages donner totalement libre cours à leur folie. C’est comme si Baynton et Corden avaient peur de rater leur suite, et qu’ils tentent d’offrir exactement ce que les spectateurs attendent. C’est un peu le syndrome Star Wars: le Réveil de la Force, puisqu’on va se retrouver face à un produit calibré qui fonctionne, mais qui ne parvient plus à surprendre.

Kate Winslet’s ex … James Corden reinvents his past in The Wrong Mans.

On ne s’ennuie pourtant pas devant ce récit toujours bien rythmé, qui va faire passer Phil et Sam du désert mexicain à une prison à haut risque, puis en Slovénie avec toujours des quiproquos bien dingues, et on se demande à chaque fois comment ils vont faire pour s’en sortir. Mais là où la saison 1 partait en vrille de manière totalement naturelle, on sent ici que tout est calculé pour arriver au point de chute suivant. Le duo fonctionne toujours, et James Corden fait toujours penser à un cousin lointain de Chris Pratt, et par extension du Peter Quill des Gardiens de la Galaxie. Les seconds rôles ont été casté avec les gueules de l’emploi, qu’il s’agisse des prisonniers, des trafiquants ou des tueurs à gages! Mais il manque ce grain de folie magistral qui permettait à la première saison d’être tout simplement démentielle, une pépite inespérée sortie de nulle part et qu’il faut absolument découvrir pour comprendre à quel point l’humour anglais peut être ravageur!

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