Hotel Artemis (Drew Pearce, 2018)

Hotel Artemis, c’est le petit film sorti de nulle part, que j’ai découvert juste avec une bande-annonce qui passait au cinéma, mais qui n’a bénéficié d’aucune promo. Ce qui est assez surprenant quand on voit la qualité du casting! Avec des noms comme Jodie Foster, Dave Bautista, Sofia Boutella, Jeff Golblum, Zachary Quinto, on tient plutôt le haut du panier hollywoodien, et c’est vraiment très curieux de voir ce film sortir en douce… Et quand on s’intéresse à la carrière du réalisateur, on se rappelle pourquoi ce nom était familier : Drew Pearce, c’est le gars qui a co-écrit Iron Man 3 avec Shane Black, et c’est de lui que venait l’idée du faux Mandarin… Donc j’ai quelques raisons de le haïr! ^^ Mais il s’est rattrapé par la suite avec l’extension du personnage de Trevor Slattery dans l’excellent Marvel One-Shot : All Hail the King, qu’il a écrit et réalisé, et qui est une petite pépite avec Ben Kingsley qui surjoue avec classe! 😉 Sinon, il a quand même rédigé le script de Mission : Impossible – Rogue Nation, et travaille sur un Untitled Ghostbusters Project, un autre! Hotel Artemis est son tout premier long, et on va voir ce que vaut cette entrée en matière!

Le script rappelle furieusement un certain Hôtel Continental, dans lequel les bad guys peuvent loger sans avoir la moindre crainte de se faire tuer. John Wick et John Wick 2, vous vous rappelez? Le principe est similaire, sauf que dans cet hôtel Artemis, on soigne les bad guys blessés, et c’est une Jodie Foster vieillissante qui gère la clinique. Ca fait plaisir de la retrouver, elle que l’on n’avait plus recroisé au cinéma depuis Elysium en 2013! Elle joue l’Infirmière avec une approche à la fois bourrue et empathique, et Pearce va placer quelques éléments psychologiques histoire d’avoir un petit background. On sent le côté artificiel de la chose, mais au vu des prétentions du film, ça passe pas mal finalement. C’est un vrai plaisir de retrouver Dave Bautista, qui lui est on ne peut plus présent à Hollywood : entre Avengers : Infinity War, Blade Runner 2049, Les Gardiens de la Galaxie 2 ou l’excellent Bushwick, il enchaîne les tournages et il s’impose comme une figure puissante grâce à des rôles pas toujours prioritaires, mais paradoxalement discrets et forts. Dans Hotel Artemis, il campe une sorte d’aide-soignant capable de démonter des têtes si les patients ne suivent pas les règles!

On ne présente plus Jeff Golblum! La Mouche a un parcours cinématographique plutôt intéressant, et il s’est récemment illustré dans la sphère Marvel avec sa composition très personnelle et hilarante du Grand Maître dans Thor : Ragnarok! Et la Franco-Algérienne Sofia Boutella poursuit une très belle carrière américaine, puisqu’on l’a vue récemment dans La Momie, Atomic Blonde, Star Trek : sans Limites, Kingsman : Services secrets… Elle joue un personnage sensuel et badass, et sa tenue rouge nous fait d’autant plus penser qu’elle n’aurait pas dépareillé dans le rôle d’Elektra, qui est actuellement tenue par une autre Française dans la série Daredevil, Elodie Yung! Tout ce beau monde se retrouve donc dans cet hôtel qui est une sorte de refuge de luxe pour truands, tandis que les émeutes grondent autour… Nous sommes le 21 juin 2028 à Los Angeles, et le pays est au bord de l’implosion…

Il y a un côté relativement simpliste dans le concept du film et dans la caractérisation brute des personnages, mais l’alchimie prend sans que l’on s’extasie toutefois. En bref, Hotel Artemis constitue une série B intéressante, permettant à Drew Pearce de démontrer un certain savoir-faire et de tester ses aptitudes de mise en scène. On en ressort satisfait, mais avec la sensation nette que le film aurait pu être bien plus captivant. En gros, cet hôtel pourrait bien être un hors-d’oeuvre tandis que le plat de résistance a des chances d’être constitué par le Sale Temps à l’Hôtel El Royale d’un autre Drew, Goddard cette fois, et qui sortira le 3 octobre. Du coup, on suit sans ennui les complications de cette nuit bien difficile, mais on aurait apprécié avoir un film plus rentre-dedans et direct. En l’état, on a un objet pas inintéressant, qui fait valser sa poignée de solides acteurs au gré d’une histoire basique, ce qui a tout de même le mérite de fonctionner. Le travail sur l’atmosphère aurait pu être plus appuyé également, et on n’a pas le même nombre d’étoiles que le fameux Continental! Mais Drew Pearce fait ses armes, et il se débrouille bien avec un casting haut-de-gamme! Et c’est toujours un plaisir de revoir ce Batista qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, et ça, c’est tout à son honneur!

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