Il aura fallu attendre moins d’un an pour retrouver le Diable d’Hell’s Kitchen, la première saison ayant débarqué le 10 avril 2015. Après le succès retentissant et largement mérité de cette nouvelle transposition des aventures du justicier aveugle, Marvel et Netflix ont très rapidement décidé de mettre en chantier une seconde saison. Initialement, Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist étaient censé se succéder jusqu’à aboutir à The Defenders qui les réunirait tous. Mais l’engouement à la fois public et critique a permis de donner le feu vert aux producteurs afin d’explorer davantage l’univers de Daredevil. Alors que personne ne s’attendait à la puissance de la saison 1, cette fois-ci, tout le monde attendait avec impatience ce 18 mars… Matt Murdock allait-il être à la hauteur de cette première saison magistrale?
Après avoir accompli un travail plus que remarquable, le showrunner Steven S. DeKnight cède sa place à Douglas Petrie et Marco Ramirez. Petrie a bossé du côté de Joss Whedon (le réal d‘Avengers et Avengers: l’Ere d’Ultron), puisqu’il a écrit et produit des épisodes de Buffy contre les Vampires, et il a également oeuvré sur American Horror Story. Ramirez a quant à lui travaillé en tant que scénariste et producteur sur Sons of Anarchy, Da Vinci’s Demons ou encore très récemment Fear the walking Dead. La caution DeKnight sur la saison 1 assurait une très belle tenue, et ce changement de showrunners aurait pu nuire à la qualité de l’ensemble. Mais si on creuse un peu, on s’aperçoit que les 2 hommes étaient déjà présents l’an passé sur plusieurs épisodes, et qu’ils ont donc acquis un certain savoir-faire en bossant avec DeKnight et son équipe. Visuellement et scénaristiquement, ça va vraiment aider pour assurer cette transition!
On avait quitté Daredevil victorieux après avoir mis Wilson Fisk derrière les barreaux, et après s’être procuré un tout nouveau costume! Une tenue qui avait largement été décriée après toute une saison passée en mode streetwear! Mais après quelques retouches, ce costume rouge caractéristique du héros aveugle s’avère finalement très réussi! Matthew Murdock poursuit dans le civil sa carrière d’avocat, tout en combattant le crime la nuit. Mais une nouvelle menace pèse sur New York, avec ce justicier solitaire qui décime les rangs des gangs! Personne ne sait qui il est, mais une légende commence à prendre forme, avec le surnom du Punisher… Et il faut bien avouer que c’est lui qui marquera les esprits dans cette saison, bien plus durablement encore que tous les autres personnages! On avait déjà pu croiser Frank Castle dans le Punisher de 1989 sous les traits de Dolph Lundgren; dans The Punisher en 2004, joué par Thomas Jane; dans The Punisher: Zone de Guerre (2008) avec Ray Stevenson, et dans l’excellent court métrage The Punisher: dirty Laundry en 2012, avec encore une fois Thomas Jane, qui se rattrape totalement de sa 1ère prestation! Mais on restait toujours sur notre faim quand à l’exploration de ce personnage culte!
Jon Bernthal, que l’on a vu dans Le Loup de Wall Street, Fury, Sicario ou The walking Dead, est l’incarnation parfaite du vigilante créé en 1974 par Gerry Conway, Ross Andru et John Romita, Sr.! Il faut dire que le travail d’écriture magistral sur la saison 1 avait ouvert la voie à des personnages encore plus radicaux, et que le choix de Castle s’inscrit parfaitement dans cette continuité. On sent que l’ajout de l’ancien Marine a obéi à une logique à la fois narrative et de fanboy si l’on peut dire, puisque le potentiel explosif du personnage est le genre de matériau dont on ne peut pas se passer! Adapter le Punisher a dû être sacrément jouissif pour tout le staff, avec le degré de violence supplémentaire que cela impliquait, et qui permettait d’aller encore plus loin graphiquement et émotionnellement! Et il faut se rendre à l’évidence, cette nouvelle version du Punisher est la plus badass que l’on ait eu, et on a enfin une transposition qui rend véritablement hommage au travail des auteurs de comics!
On évoquait Frank Miller pour la saison 1, et l’auteur est encore une fois largement cité dans cette seconde saison. Mais on sent également l’aura de Garth Ennis qui plane sur toute cette saison, lui qui a conduit le Punisher au sommet à travers ses différents arcs narratifs! Le mélange Miller/Ennis est franchement énorme, et la dualité Daredevil/Punisher est un rêve absolu pour les fans! Entre un Charlie Cox impérial qui souhaite que la justice soit appliquée sans tuer l’adversaire, et un John Bernthal magistral qui veut décimer à n’importe quel prix le crime organisé, les méthodes sont radicalement différentes et vont donner lieu à des oppositions d’une très grande intensité, tant sur le plan physique que psychologique. Matt va être amené à se poser des questions sur sa propre manière de dispenser la justice, quand un individu comme Castle n’hésite pas à ôter la vie dans le but de changer le monde. Et quand en plus Elektra vient mettre son grain de sel avec sa propre ambivalence, l’Homme sans Peur voit ses convictions mises à mal tout autour de lui!
C’est la Française Elodie Yung (Banlieue 13: Ultimatum, Millénium: les Hommes qui n’aimaient pas les Femmes, G. I. Joe: Conspiration) qui incarne la redoutable tueuse, et là encore, le personnage a droit à un traitement d’une très belle finesse! On oublie l’Elektra de Rob Bowman avec Jennifer Garner, et on découvre de multiples facettes à celle qui incarne à la fois une femme terriblement attirante et tellement mortelle pour Matt. Leur relation très conflictuelle fonctionne vraiment bien, même si elle démarrait de manière trop classique. Il faut dire qu’il est difficile de passer après le début fracassant de cette seconde saison, qui est juste beau à pleurer tellement c’est bien écrit et joué! Du coup, après la mise en place absolument dingue des éléments concernant le Punisher, les épisodes qui suivent voient une nette baisse de régime. Mais ce sera finalement de courte durée, et la hargne et la violence désespérée du début vont rapidement ressurgir!
Alors que la saison 1 élaborait une montée en puissance magnifique en se concentrant sur la figure absolument géniale de Wilson Fisk (que Vincent D’Onofrio a totalement sublimé par sa prestation exemplaire!), cette seconde saison va complexifier sa narration en apportant des éléments différents qui vont plonger Daredevil/Matt encore plus profondément dans sa quête de justice. Toujours entouré par ses amis Foggy Nelson (Elden Henson) et Karen Page (Deborah Ann Woll), sa soif de justice va mettre à mal l’équilibre qu’il avait pu trouver entre ses deux existences, et le masque de Daredevil va peser de plus en plus sur sa vie privée. Là encore, le traitement scénaristique est d’une vraie beauté brute, Petrie et Ramirez poursuivant l’œuvre de DeKnight, et nous offrant une vision super-héroïque d’une extrême crédibilité et d’une sensibilité puissante. La dichotomie entre le super-héros et le citoyen normal est pulvérisée, l’homme derrière le masque souffrant des répercussions des actes accomplis en tant que justicier. En ce sens, les dialogues dont on nous gratifie cette saison n’ont rien à envier à la justesse et la profondeur de ceux de la première saison. On pourra notamment citer ceux du Punisher, qui est pris pour un dingue mais qui nous balance quelques vérités bien assénées, et le personnage le plus badass est celui qui nous livre les moments les plus chargés en émotion!
Et comme si tout cela ne suffisait pas, on retrouve quelques personnages déjà apparus, et Daredevil doit affronter une nouvelle organisation, qui va offrir quelques belles scènes de combat! Mais la meilleure scène est sans conteste due au Punisher, encore une fois, qui nous livre des affrontements d’une brutalité impressionnante, et qui sont mis en scène bien plus efficacement que les autres combats! Son combat seul face à une horde de bad guys est juste dingue! C’est d’une noirceur impressionnante, et Jon Bernthal possède les atouts physiques et le regard du Punisher! Cette saison confirme tout le bien-fondé que l’on avait sur la saison 1, et se pose comme une excellente extension, tout en posant des bases pour une éventuelle saison 3! Avec le modèle Netflix, on va bien plus loin dans la dramaturgie et dans l’écriture que Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D., et c’est tant mieux!!! RDV le 30 septembre pour découvrir les 13 épisodes de Luke Cage!
J’ai l’impression que daredevil a pris du poids…la faute aux produits frelatés bourrés de calories dont il ne peut pas voir les étiquettes ?
Pas facile de bien se nourrir à New York!
Quelle inspiration ….Bientôt un roman alors ? ^^ Je valide bien evidemment le rouge du costume !!! En tout cas, plus enthousiaste pour la série, cela risque d’être difficile à trouver mdrrr !!!
Il y a tellement de choses à dire sur cette série!!! J’ai corrigé la faute merci! ^^