Salsa Fury (James Griffiths, 2014)

Nick Frost oscille entre ses collaborations avec son compère de toujours Simon Pegg et sa carrière solo, et il a fait son petit bonhomme de chemin depuis le génial Shaun of the Dead. Si le sujet de ce Salsa Fury laissait sous-entendre une comédie légèrement romantique qui tomberait dans la mièvrerie sur fond de culture épicée, il n’en est rien, et ce film est un vrai moment d’humour bien enlevé et au rythme très maîtrisé!

Bruce Garrett est un trentenaire à la vie sans éclat, coincé dans un boulot alimentaire et une absence totale de relations avec le sexe opposé. Son embonpoint n’arrange pas les choses, et son pire collègue n’hésite pas à lui rappeler sans cesse. Pourtant, tout n’a pas été toujours aussi triste pour lui, car lorsqu’il était gamin, il raflait tous les prix de danse avec sa soeur, les deux étant des virtuoses de la salsa! Mais c’était il y a bien longtemps, après qu’un incident lui ait définitivement fait abandonner la danse… Définitivement?

C’est l’arrivée d’un nouveau patron qui va précipiter les choses, et opérer un sacré coup du destin pour Bruce. En fait de patron, il s’agit plutôt d’une patronne, Julia, qui ne le laisse pas indifférent. Et quand il va découvrir qu’elle prend des cours de salsa, il va devoir réévaluer le caractère définitif de son arrêt de la danse. Pour elle, il semblerait bien prêt à rechausser les souliers vernis et les chemises affriolantes! Sur une trame somme toute banale, Nick Frost et Jon Brown (qui a écrit une poignée d’épisodes de Misfits!) vont rédiger un script franchement drôle en brossant des portraits bien colorés et en enchaînant des dialogues de très haute volée! Le film surprend vraiment par le niveau et la qualité de son humour, et c’est un vrai plaisir de suivre les aventures chaotiques de Bruce afin de gagner le coeur de la belle Julia!

Face à lui, un rival de choc en la personne de Drew, le collègue frimeur qui ne recule devant rien pour mettre son adversaire à terre. Chris O’Dowd est génial dans le rôle de ce loser qui se croit irrésistible, et il balance à merveille les sublimes répliques écrites par la paire Brown/Frost! Je ne donnerai pas d’exemple, le mieux est vraiment de les découvrir dans le film, il y a de véritables perles! La lutte entre Bruce et Drew se joue sur différents terrains, culminant lors d’un battle de danse sur le parking du boulot! Un moment bien délirant et totalement assumé par les deux acteurs qui s’en donnent à coeur joie!

La richesse de ce film ne s’arrête pas là, puisque il peut compter sur d’autres personnages forts, comme l’ancien prof de danse de Bruce, Ron, qui est interpété par un Ian McShane qui joue toujours les bougons avec tout son talent! Le père d’Hot Rod est un excellent acteur que l’on ne se lasse pas de voir! Mais le personnage le plus barré est sans conteste celui de Bejan, incarné par un Kayvan Novak sorti de nulle part et qui est juste génial! Il possède une énergie et une répartie de dingue, et s’avère un ami très barge pour Bruce!

Bref, Salsa Fury est une vraie bonne surprise, d’autant plus qu’il s’agit du premier film de James Griffiths! Un excellent moment bourré d’humour qui fait plaisir à voir!

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire

Les news de la semaine: Emmy Caution

Presque 1 an après la fin de l’incroyable série Breaking bad, l’ombre d’Heisenberg plane toujours… Les Emmy Awards ont encore à l’esprit la densité incroyable du show de Vince Gilligan, qui rafle 5 statuettes majeures lors de la cérémonie du 25 août, ne laissant quasiment rien à ses adversaires! Le Trône de Fer: Game of Thrones, Mad Men, Homeland repartent totalement bredouille, et seul True Detective s’en sort avec une distinction pour la meilleure réalisation revenant à Cary Fukunaga pour l’épisode 4. Ce show à l’ambiance complexe et envoûtante aurait bien mérité quelques prix supplémentaires, mais face au poids lourd qu’est Breaking bad, difficile de rivaliser!

Bryan Cranston est donc sacré meilleur acteur (la quatrième fois pour son rôle de Walter White!!!), Aaron Paul meilleur acteur dans un second rôle, Anna Gunn remporte cette année encore le meilleur rôle féminin, Moira Walley-Beckett signe le meilleur scénario, et le show remporte la statuette de la meilleure série dramatique pour la seconde année consécutive! Un palmarès impressionnant qui vient confirmer la stature exceptionnelle de cette série, et qui souligne une fois encore son impact bien après sa diffusion…

 

Affiches hilarantes pour Dumb and Dumber de, qui parodient avec efficacité celle de Lucy!!! Le film des frères Farrelly n’a pas encore de date de sortie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après le Amityville de 2005 signé Andrew Douglas qui dépoussiérait l’histoire de manière plutôt efficace, une nouvelle tentative de remettre au goût du jour la célèbre maison hantée est en cours, puisque le trailer d’Amityville: the Awakening vient de tomber. Il en dévoile un peu trop, mais on sent une certaine tension, et vu qu’il s’agit du Français Franck Khalfoun à la mise en scène, on peut espérer une oeuvre bien angoissante! Auréolé du succès de son très impressionnant Maniac, croisons les doigts pour qu’il n’ait pas perdu son inspiration!

Angela Vidal est de retour! Après [REC] et [REC] 2, (elle était absente de [REC] 3 Genesis), Manuela Velasco endosse pour la 3ème fois le rôle de la journaliste dans [REC] 4: Apocalypse, qui va encore nous emmener dans une direction différente, puisque Jaume Balaguero semble nous faire sa propre adaptation des jeux vidéo Resident Evil! Il nous promet un spectacle bien bourrin et qui délaissera le lieu unique des premier et deuxième épisodes. Cette fois, la menace s’étendra dans la ville dès le 5 novembre…

La plainte de Michael Egan à l’encontre de Bryan Singer avait fait grand bruit en avril dernier, l’homme accusant le réalisateur-phare de la saga X-Men de l’avoir agressé sexuellement alors qu’il était mineur. Les faits remonteraient à la fin des années 90, et le metteur en scène les a toujours niés. Après une tentative de négociation à 100 000 dollars que l’avocat d’Egan avait proposé et que son client avait finalement refusé, on semblait se diriger vers le procès. Mais finalement, le plaignant décide d’arrêter les poursuites, sans que l’on sache pour quel motif. L’affaire est donc close, mais Bryan Singer n’est pas pour autant sorti d’affaire, puisque un autre homme avait déposé une plainte contre lui pour les mêmes motifs en mai dernier. Un article complet ici, en espérant que les mutants ne pâtissent pas de ces sordides histoires…

Publié dans Les news de la semaine | Laisser un commentaire

Expendables 3 (Patrick Hugues, 2014)

Après Expendables – Unité spéciale et Expendables 2 – Unité spéciale, les distributeurs français ont eu le trait de génie d’ôter le superflu et de nommer ce 3ème opus Expendables 3, tout simplement. 4 ans de réflexion pour en arriver à cette conclusion, l’effort est louable… Sinon, est-ce que la bande à Barney est toujours en forme, après un premier épisode sympathique qui faisait office de brouillon, et un second film qui explosait tout?

On ne va pas faire durer le suspense, et ce 3ème épisode ressemble davantage au premier qu’au 2ème… On assiste à une suite qui a largement perdu le grain de folie du génial Expendables 2 -Unité spéciale, et qui se contente d’aligner les scènes de manière bien moins chaleureuse, en n’atteignant ni le niveau d’humour ni le niveau d’émotion de l’opus précédent. Expendables 3 est un pur produit calibré qui va poursuivre tranquillement la saga, mais qui en aucun cas ne hissera le film vers les sommets du film d’action.

Le constat peut paraître rude, mais un signe avant-coureur laissait présager la vision plus commerciale du film, au détriment de l’hommage sincère aux 80’s. Tandis que les 2 premiers volets étaient classés R (les moins de 17 ans doivent être accompagnés d’un adulte) aux USA, ce dernier avait obtenu un PG-13 (déconseillé aux moins de 13 ans), démontrant ainsi une certaine édulcoration du propos afin de toucher un public plus large. Mais on comptait sans doute trop sur Sylvester Stallone pour conserver la fraîcheur et la folie de l’épisode 2…

On entend souvent les anti-films d’action crier au scandale à cause du manque de scénario, il faut avouer que celui d’Expendables 3 n’est pas des plus innovants. On voit des situations déjà vues auparavant, et on y intègre de nouveaux personnages, et le tour est joué. Non pas que ça ne fonctionne pas, mais on aurait pu espérer un peu plus d’efforts de la part des scénaristes (dont Stallone) afin de nous offrir un divertissement plus costaud. En l’état, Expendables 3 n’est pas mauvais, et il est au final un film d’action sympathique, mais il ne supporte pas la comparaison avec le 2.

On sent la construction plus distanciée du long métrage, et on sent aussi l’aura qu’à pris la saga et qui demande aujourd’hui d’impliquer les acteurs de la première heure tout en offrant quelques personnages djeun’s au casting. En soi, ce jeu avec les souhaits imposés par la production fonctionne quand même, mais on a perdu pas mal de sincérité et de spontanéité dans l’ensemble, et c’est surtout ça qui déçoit. Mais habilement, le film ménage quelques moments sympathiques qui ne peuvent nous empêcher de l’apprécier, non pas comme la bombe qu’il aurait pu (dû) être, mais comme un épisode mineur dans la saga.

Sylvester Stallone lui-même ne semble plus trop y croire, au même point que son personnage de Barney Ross… Par contre, Mel Gibson s’avère vraiment très bon en bad guy, imposant par sa présence, et mesuré dans son jeu. C’est vrai que l’imprévisibilité tarée de Jean-Claude Van Damme en faisait un Vilain bien plus percutant, mais Gibson s’en tire vraiment bien avec son personnage de Stonebanks. Et la bonne surprise vient aussi d’Antonio Banderas, dans un rôle un brin déjanté qui lui va à merveille! Le reste du casting se contente du minimum syndical, et doit composer avec un scénario qui s’échine à incorporer tout le monde dans l’histoire. Certains sont passés à la trappe, d’autres interviennent vraiment tard pour pas grand-chose, et d’autres sont mis en avant de manière surprenante. C’est le cas notamment de Wesley Snipes, qui ne mérite pas franchement son quart d’heure de gloire… Mais au final, ce mélange de protagonistes entre jeunes, vieux, bad guys et good guys fonctionne malgré l’absence de volonté de faire un grand film. On ne ressent pas la nostalgie des 80’s si présente dans le 2, mais sous cet aspect purement procédurier et ses atours de film de producteurs, Expendables 3 reste un spectacle certes basique mais sympathique.

Quand on a Sylvester Stallone, Jason Statham, Harrison Ford, Arnold Schwarzenegger, Mel Gibson, Wesley Snipes, Dolph Lundgren, Randy Couture, Terry Crews, Antonio Banderas, Jet Li ou encore Robert Davi, sans compter les ptits jeunes, on se dit qu’il y a quand même de quoi passer un bon petit moment!

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire

Le clip de la semaine: Captain America ® Mozinor

Mozinor est une institution depuis 10 ans en matière de détournement, et ce n’est pas son interprétation très personnelle de Captain America: le Soldat de l’Hiver qui le démentira! Quand Steve Rogers rencontre Sam Wilson, c’est le début du rêve américain… Enjoy! 😉


Captain America ® Mozinor par mozinor

Publié dans Le clip de la semaine | Laisser un commentaire

Longmire saison 3 (John Coveny, Hunt Baldwin, 2014)

Walter Longmire n’échappe pas lui non plus à la théorie de la 3ème saison, qui voit un show décliner lors de cette phase. Si la première et la seconde saisons étaient juste magistrales, le shérif du comté d’Absaroka a nettement du mal à se remettre en selle, et si les premiers épisodes peuvent laisser planer un doute, les suivants confirment bien la tendance régressive amorcée…

La richesse des personnages et des situations faisait de Longmire une série véritablement marquante, allant à contre-courant des shows frénétiques que l’on a davantage l’habitude de voir, pour poser des personnages à la profondeur impressionnante et pris dans des tourmentes existentielles très réalistes. En s’appuyant sur la série littéraire signée Craig Johnson, composée de 11 romans et 7 nouvelles, les producteurs John Coveny et Hunt Baldwin retranscrivent avec habileté la richesse et la rudesse du territoire du Wyoming dans lequel évoluent les personnages.

Mais en cours de route, quelque chose a été perdu, et on ne retrouve pas la profondeur et la finesse qui avaient été si marquantes les deux années précédentes. On se retrouve à suivre Longmire et ses proches de manière de plus en plus distanciée, en assistant même à quelques épisodes franchement ennuyeux! Un comble pour la série qui avait permis à A&E Network de jouer dans la cour des grands! D’un épisode à l’autre, on retrouve Walter Longmire, Henry Standing Bear, Cady Longmire, Branch Connally, Vic Moretti et les autres avec une vraie déception de les voir amoindris. Et incroyablement, l’épisode 8 est un sursaut inespéré! La patine du vrai Longmire réapparaît inexplicablement, et va s’étaler sur les deux derniers épisodes, pour nous offrir un final à la fois émouvant et intriguant! Il y a une vraie émotion qui se dégage enfin, et les enjeux atteignent un niveau vraiment intéressant. Le personnage de Branch Connally, qui a beaucoup évolué depuis la saison précédente, offre une personnalité très troublante.

Si le syndrome de la 3ème saison n’a pas été évité, Longmire se rattrape vraiment sur le final en donnant à nouveau envie de suivre les aventures du shérif et de son équipe! Et ça, ça permet d’annoncer une 4ème saison qui a des chances de renouer avec la richesse d’antan!

Publié dans Série | Laisser un commentaire