Maniac (Franck Khalfoun, 2012)

Franck Khalfoun fait partie de la team Alexandre Aja avec Grégory Levasseur, mais il faut bien avouer que sa 1ère expérience en tant que metteur en scène était un ratage total. Après un 2ème Sous-Sol désastreux et un Engrenage mortel passé inaperçu, Khalfoun se voit attribuer le poste de réalisateur sur le remake du Maniac de William Lustig! Pas d’attente spéciale donc pour ce film qui met en vedette Elijah Wood qui reprend le rôle de Joe Spinell, et au final, Khalfoun nous livre une oeuvre noire et maîtrisée que l’on n’attendait certainement pas!

 

2ème Sous-Sol semblait véritablement tourné à l’arrache, sans la moindre prétention de mise en scène, et ne brillait pas par son scénario qui mettait en avant des personnages franchement ridicules. Avec Maniac, Franck Khalfoun semble avoir eu plus de temps pour préparer le terrain et nous offre une vision sans concession de ce qui se passe dans la tête d’un tueur en série. Le souffle urbain et l’atmosphère glauque du film sont véritablement puissants, et l’on assiste à une tranche de vie bien dark qui a de quoi marquer les esprits!

Elijah Wood est bien loin du gentil Frodon Sacquet et compose le personnage de Franck (!) avec un réalisme bien flippant, lui qui n’a pas le physique d’un tueur implacable mais compense par une composition bien déviante! Si l’on avait du mal à se dire qu’il pouvait jouer un bad guy, il a largement réussi avec ce rôle extrêmement sombre. Le scénario signé Aja, Levasseur et C. A. Rosenberg va très loin et propose une introspection très malsaine de l’esprit torturé de Franck, qui va être mise en image de manière véritablement remarquable par Khalfoun. Ca va aller très loin dans le gore avec des scènes étonnantes et choquantes, mais qui prennent sens dans cette extériorisation de l’âme du tueur. L’utilisation de la caméra subjective est à ce titre vraiment impressionnante et renvoie constamment à la fragmentation de la psyché de ce serial killer.

Maniac évolue dans une vraie ambiance sombre à souhait, que le metteur en scène réussit à conserver tout au long du film. Il y a une véritable puissance graphique dans cette évocation du tueur, avec une stylisation qui n’a rien de poseur mais qui augmente l’intensité du film. Ce n’est pas un réalisme crade à la Henry, Portrait of a Serial Killer, mais une vision cauchemardesque héritée des plus sombres souvenirs de Franck. Le résultat est impressionnant, Maniac constituant du coup une vraie bonne surprise dans un genre souvent outrancier.

Aux côtés d’Elijah Wood, la française Nora Arnezeder joue Anna, la femme qui pourrait jouer un rôle rédempteur pour Franck. Sa beauté et son charme ne vont pas le laisser indifférent, et il entrevoit la possibilité d’une vraie relation amoureuse… Cette photographe va s’intéresser à son travail de rénovation de vieux mannequins, et leurs visions différentes du monde semblent être complémentaires… Nora Arnezeder joue Anna avec toute l’imprévisibilité et le charme de cette artiste qui commence à percer dans le milieu de la photo, et la relation qui se crée entre les 2 s’avère touchante.

Maniac soigne ses personnages et sa mise en scène, et offre un récit radical dans lequel le sexe et le gore ne sont pas édulcorés. Dérangeant et malsain, il est une vraie réussite dans le genre, et un renouveau pour Franck Khalfoun que l’on n’attendait certainement pas aussi fort!

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Une réponse à Maniac (Franck Khalfoun, 2012)

  1. Zirko dit :

    Celui ci dait partie de mes prochains films à voir !

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