The Baby-Sitter : Killer Queen (McG, 2020)

3 ans après la très bonne surprise La Baby-Sitter, McG récidive avec cette séquelle, dont l’action se situe 2 ans après les événements du premier opus. Le film à base de sacrifices sataniques en mode 80’s était assez décomplexé et fun pour se voir doté d’une suite, qui met à nouveau le jeune Cole en présence de forces démoniaques… Après avoir survécu à l’attaque du premier film, il poursuit sa scolarité dans son lycée, tout en étant pris pour un énorme mytho par tout le monde. Il suit une sorte de psychothérapie avec un gars qui ne semble pas franchement très doué, et sa seule amie est Melanie, qui avait elle aussi assisté aux événements dramatiques 2 ans auparavant. Mais quand Cole se rend avec Melanie et des amis à un week-end festif sur un lac, la situation va rapidement dégénérer, et Cole va à nouveau être la cible de créatures démoniaques…

McG change de décor, mais le parti-pris est le même que pour le premier opus : un bon gros délire horrifique régressif, agrémenté de pas mal de références cinés bien senties! On abandonne la nostalgie 80’s pour rester davantage dans notre époque, mais le résultat est encore une fois une comédie démoniaque bien enlevée, dotée de personnages sacrément barges et drôles! Quand on voit déjà Ken Marino (qui joue le père de Cole) et Chris Wylde (le père de Melanie), on se dit qu’ils forment une paire de potes très spéciale… Et quand on retrouve les démons présents dans le premier opus, on se dit qu’on est en terrain connu et que ça fait bien plaisir de retrouver ces tarés! On a notamment Max, le gars qui se balade toujours en T-shirt sans aucune raison, ou encore Allison, la bimbo-démon… D’ailleurs les courts flashbacks expliquant comment chacun des démons s’est tourné vers Satan sont des moments bien absurdes ^^

McG insuffle un bon petit rythme à l’ensemble, qui ne révolutionnera pas le genre horrifique, mais qui joue subtilement avec ses codes! Les mises à mort sont crades et drôles, les personnalités de tous les protagonistes sont originales, avec notamment la nouvelle arrivée Phoebe, campée par l’ancienne star Disney Jenna Ortega, qui apporte une bonne dose de combativité et de mystère à son personnage. Judah Lewis excelle toujours dans son rôle d’ado timide et propret, pris dans des événements qui vont l’obliger à se surpasser. Les rites initiatiques qu’il traverse en auraient laissé plus d’un sur le carreau… ^^ Les références à Terminator 2 – le Jugement dernier sont excellentes, et il y a de petites trouvailles scénaristiques vraiment bien amenées, comme le coup pour démarrer le bateau ^^

Il y a une belle énergie dans ce film qui ne prétend pas être autre chose qu’une comédie horrifique bien space, et la manière dont le tout est emballé confère au produit final une belle aura, et on espère que McG se fera (et nous fera) plaisir en signant un 3ème opus!

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Le clip de la semaine : Brand Nubian – All for One

Brand Nubian tient une place importante dans la sphère hip-hop des années 90, et ce dès leur premier album One for All, qui obtient un succès important pour le label Elektra Records. Le membre emblématique du groupe est Grand Puba, qui sera éjecté en 1991 par Lord Jamar et Sadat X (soit l’année suivant la sortie du premier album), et qui reviendra en 1998 pour le 4ème album. Les textes très engagés vont souvent créer la polémique, et les tensions entre les membres vont être monnaie courante. Mais cet album One for All est un instantané classique de ce qui se faisait dans la veine du rap à New-York dans les 90’s, et je vous invite à revenir dans cette période avec le tout premier morceau de ce tout premier album, All for One!

 

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Antebellum (Gerard Bush, Christopher Renz, 2020)

La paire Gerard Bush+Christoper Renz s’active depuis 4 ans dans le domaine du court métrage, nous livrant parfois jusqu’à 4 réalisations par année. Le duo mixte (Gerard Bush est noir, Christopher Renz est blanc) s’intéresse particulièrement aux questions sociales, et leur premier long métrage va être une vision extrêmement frontale du racisme aux Etats-Unis. Le film peut très clairement se scinder en 3 parties, et la première s’avère très immersive émotionnellement, avec cette relecture de l’Amérique confédérée. On va assister à la terrible réalité de la condition des Noirs dans les années 1860, Gerard Bush et Christopher Renz créant un climat immédiatement délétère et dont ils gèrent parfaitement le cadre. Le plan-séquence ouvrant le film démontre à quel point les auteurs maîtrisent à la fois la forme et le fond de cet Antebellum, qui va rapidement étouffer le spectateur avec son réalisme cru teinté de beauté picturale.

Antebellum s’inscrit parfaitement dans l’air du Black Lives Matter, et il le fait en posant de vraies émotions et en choisissant une approche innovante. On se retrouve pris dans un film qui s’avère bien plus captivant que le surestimé 12 Years a Slave de Steve McQueen. L’approche de Bush et Renz est celle d’un drame aux relents de thriller, et cette inscription dans le film de genre va donner une belle énergie au métrage. On va donc suivre l’existence d’Eden et de la communauté noire travaillant dans cette plantation, rythmée par la cueillette dans les champs de coton et les multiples exactions subies chaque jour. La brutalité et la cruauté des dirigeants blancs donne très envie de les voir souffrir, et cette vision tranchée correspond certainement à la réalité de l’époque. On est pris aux côtés d’Eden et de ses compatriotes, dans un récit où le seul espoir réside dans la possibilité d’une fuite.

La seconde partie va s’attacher à une militante noire lors d’une de ses soirées de conférence, en distillant par petites touches la différence de traitement entre Blancs et Noirs à l’époque actuelle. Janelle Monaé, star de soul music (dont je vous avais déjà parlé ici), prend son rôle très à coeur et va interpréter cette femme luttant contre la discrimination raciale avec une belle force. Il faut dire que l’actrice gère également de manière très intense le rôle d’Eden dans la première partie, et ce jeu de temporalités va donner une lecture intriguante et étonnante au long métrage. Bush et Renz vont parvenir à apporter un éclairage original sur le thème de l’esclavagisme, qui va s’avérer puissant et très immersif.

Le troisième acte vient résoudre cette évocation de cette époque atroce et de ses répercussions, et le fait d’une manière qui aurait méritée d’être un peu moins expéditive. Mais à travers les actes d’Eden, on ressent des siècles de frustration et une vision très symbolique pour l’ensemble de la communauté noire, notamment avec cette image d’une Statue de la Liberté alternative proposée par Janelle Monaé. On se retrouve clairement dans un acte de vengeance qui rapproche l’oeuvre de certains films de blaxploitation, et on regrettera quelques éléments scénaristiques plus faibles (en général quand on entend des cris, il y a des gens qui accourent, surtout dans un domaine comme une plantation sudiste où les tensions sont permanentes) qui amoindrissent un peu l’impact de cette fin. Mais l’ensemble reste captivant malgré cela, et on ressort de ce film avec l’impression d’avoir été secoué à travers les époques et avoir été témoin d’une réalité déchirante de manière très frontale.

Si l’on peut se dire que le producteur Jason Blum est un sacré opportuniste sur les thématiques sociales depuis le très surestimé Get Out de Jordan Peele, il faut bien avouer qu’il a le flair pour les projets intéressants, et cet Antebellum propose une vision de l’esclavagisme qui secoue vraiment le spectateur, et qui se dote en plus d’atouts cinématographiques forts!

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Les news de la semaine : What a wonderful World

Ca faisait longtemps qu’on avait plus parlé report de film… Mais rassurez-vous, ça recommence bel et bien! La nouvelle victime se nomme Wonder Woman 1984, et se voit décalée du 30 septembre 2020 au 23 décembre 2020. On en est au 5ème report, le record des Nouveaux Mutants est battu! En effet, la séquelle de Patty Jenkins devait initialement sortir le 13 décembre 2019, avant d’être avancée au 1er novembre 2019, puis repoussé au 5 juin 2020, au 14 août 2020, puis septembre et décembre comme énoncé au-dessus. Si l’on pouvait être confiant au vu de la bannière Warner du film, c’est finalement justement parce que c’est un film Warner que ça pose problème…

Récapitulatif : la Warner est le seul gros studio a avoir eu les couilles de sortir un film en cette période très difficile, et si Tenet a bien démarré en Europe, ce n’est clairement pas le cas aux Etats-Unis, où il a fait un score de 20 millions sur son premier week-end… Et encore, les chiffres ont été gonflés par la sortie canadienne du 27 août, les avant-premières et les résultats du lundi suivant (c’est le long week-en du Labor Day aux USA). Ce qui veut dire que le vrai premier week-end se situe seulement à 10 millions de dollars… Ce qui est très problématique pour un film à 200 millions de dollars (hors marketing, rajoutez 90-100 millions) !!! La Warner mise donc tout sur une carrière se situant sur la longueur, et va donc dégager de la place pour ne pas se faire d’auto-concurrence… On va laisser vivre Tenet au maximum, et on va donc virer Wonder Woman 1984 de là…

Le problème, c’est l’effet domino que cela va forcément avoir, et l’impact notamment sur la sortie de Dune, prévue en décembre 2020… Rien n’est encore acté, mais comme WW84 se positionne désormais en décembre, il est irréaliste de penser que la Warner maintiendrait le film de Denis Villeneuve le même mois. Et comme Disney semble de son côté assez satisfait de ses augmentations d’abonnements sur Disney + grâce à la daube qu’est Mulan (augmentation de l’action en bourse de 10%, et entre le vendredi 4 et le dimanche 6 septembre, augmentation des dépenses de 193 % sur le site, puisqu’il fallait encore débourser 30 dollars en plus de l’abonnement) , on va également rester craintif quant à un dégagement de Black Widow… Ca sent pas bon du tout en ce moment pour le secteur du 7ème art…

 

 

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Le clip de la semaine : Bahamadia – 3 the hard Way

Comme j’écoute pas mal cette artiste ces dernières semaines, je vous remets un Bahamadia pour « le clip de la semaine » ^^ Cette fois il s’agit de 3 the hard Way, lui aussi issu de l’excellent Kollage datant de 1996, et Antonia Reed est accompagnée sur ce morceau par les artistes K-Swift et . Old school et méchamment bon!!!

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