Après La Guerre des Etoiles et L’Empire contre-attaque, la première trilogie Star Wars s’achève en 1983 avec Le Retour du Jedi signé Richard Marquand. Il s’agit du film le plus connu du metteur en scène gallois, qui a également réalisé un biopic inconnu avec Birth of the Beatles en 1979, ou des thrillers comme L’Arme à l’Œil (1981) ou A double Tranchant (1985). Les personnages de cette saga intergalactique sont désormais connus dans le monde entier, et ce 3ème volet met davantage l’accent sur l’iconisation des personnages, notamment Dark Vador qui a bien gagné en aura depuis sa première apparition.
Lawrence Kasdan, déjà scénariste sur le second épisode, rempile pour cette suite et nous livre avec George Lucas un script mêlant aventure et émotion de manière très efficace. On passe de l’antre de Jabba the Hutt à la planète Dagobah, en infiltrant la nouvelle Etoile de la Mort et en s’enfonçant dans les forêts d’Endor. Il y a une plus grande diversité de décors et d’atmosphères que dans les précédents films, et on assiste à des moments-clés de la saga. L’ouverture dans le repère de Jabba est très marquante, avec la fameuse image de la princesse Leia enchaînée devant le monstre. Il y a une ambiance tendue et étrange, avec ces personnages semblant tout droit sortis d’une version extraterrestre du Muppet Show! Il y a un délire freaks très prononcé, dans lequel vont se mêler absurde et horreur enfantine, accentués encore par l’énorme monstre qui se terre au sous-sol. Il y a une vraie nostalgie intacte à la vision de cette séquence, qui certes ne bénéficie pas d’effets visuels modernes, mais qui fonctionne toujours très efficacement!
On passe ensuite dans l’espace, où une seconde Etoile de la Mort est en construction, sous l’impulsion de l’Empereur et sous le commandement de Dark Vador. Là encore, la personnification du Mal est accentuée avec le personnage de l’Empereur, joué par un Ian McDiarmid qui se fait réellement plaisir dans ce rôle de bad guy absolu. Le lien de subordination de Dark Vador est lui aussi accentué, et on sent à travers son masque sombre toute l’ambivalence du personnage, qui va devoir livrer son fils à l’Empereur afin de le faire basculer du Côté Obscur. La révélation du lien entre Vador et Luke Skywalker du second épisode va évidemment avoir des conséquences dans ce film, et Luke espère pouvoir ramener son père du bon côté de la Force. Pour la petite anecdote, lorsqu’on voit enfin le visage de Vador, il ne s’agit pas de celui de son interprète David Prowse, qui l’incarne depuis La Guerre des Etoiles, mais de celui de Sebastian Shaw! Prowse, qui déjà ne prête pas sa voix à Vador (c’est James Earl Jones qui parle sous le masque), ne pourra même pas montrer son vrai visage! Il y a donc eu 4 interprètes en tout pour Vador, puisque le cascadeur Bob Anderson a lui aussi revêtu l’armure lorsqu’il doublait Prowse! Ca fait beaucoup de pères pour Luke…
La scène sur les dunes de Tatooine est elle aussi captivante, avec la capture des Rebelles qui vont être jetés dans la gueule d’un immense monstre vivant dans les sables. On a là encore un bel exemple de la capacité de Richard Marquand à créer une atmosphère complexe, cette scène d’aventure se parant d’une aura horrifique bienvenue. On sent que la saga s’est développée et a adopté une tonalité plus adulte, tout en maintenant un certain esprit enfantin. Le mélange de naïveté et de radicalité confère une aura particulière à ce film, qui poursuit de manière plus approfondie ce qui a été entamé dans le second volet.
Le Retour du Jedi aura également marqué les esprits par la fameuse bataille d’Endor, et la découverte des Ewoks! Ces petits êtres habitant dans les hauteurs de l’immense forêt d’Endor ressemblent peut-être à des peluches, mais ils sont capables de tenir tête aux soldats de l’Empire (bon, j’avoue que c’est pas très crédible…)! Il y a là encore une volonté d’apporter de la nouveauté dans la saga, en quittant les étoiles le temps d’une infiltration et d’une bataille pour détruire le générateur permettant de produire le champ protecteur de la nouvelle Etoile de la Mort. La bataille qui a lieu au sol se déroule en parallèle de celle qui a lieu dans les étoiles, et Han Solo et ses troupes vont devoir réussir leur mission afin de permettre à Lando Calrissian et ses hommes de poursuivre leur mission et de détruire la nouvelle arme de l’Empereur! Le scénario de Kasdan et Lucas tient vraiment la route, et procure son lot d’émotions et d’adrénaline, faisant de ce volet un très beau moment, et mon préféré de cette trilogie!
Sinon, comme dans toute saga, on rêve de retrouver des inédits, et si vous êtes fans des peluches, les Ewoks ayant également été créés dans une optique très merchandising, il y a eu 2 téléfilms: L’Aventure des Ewoks et La Bataille d’Endor, ainsi qu’une série d’animation! Mais surtout, un obscur téléfilm datant de 1978, Au Temps de la Guerre des Etoiles (The Star Wars Holiday Special en VO), existe bel et bien, et voit les héros et acteurs du tout premier film rempiler pour ce qui paraît-il est un pur nanar! George Lucas chercherait à détruire toutes les copies existantes… 😉