Ant-Man apparaît un peu comme le héros sacrifiable, puisque ses films débarquent toujours après un mastodonte. En 2015, Ant-Man sortait 3 mois après Avengers : l’Ere d’Ultron, et posait du coup des enjeux d’envergure bien moindres. C’est encore le cas cette année, puisque Ant-Man et la Guêpe atteint nos écrans 3 mois après un Avengers : Infinity War qui a tout pulvérisé! Alors avant de le dénigrer, il faut replacer ce film dans son contexte et accepter son parti-pris, qui est très éloigné des aventures des Avengers. Ant-Man et la Guêpe va explorer un récit bien plus intimiste et moins universel, et sa visibilité sera évidemment moindre, tout comme ses conséquences. Mais Peyton Reed ne se prend pas pour les Russo, et il accepte sa mission plus minimaliste, pour nous livrer au final un métrage qui fonctionne de la même manière que le premier Ant-Man, en nous offrant un spectacle fun, drôle et réussi!
Ant-Man nous avait laissé dans l’expectative quant à la possibilité que Janet Van Dyne soit encore en vie dans la Dimension Quantique, et c’est cette piste que les scénaristes vont choisir d’explorer pour cette séquelle! Hank Pym et sa fille Hope Van Dyne ont fabriqué un dispositif permettant d’ouvrir un portail vers cette dimension inconnue, et ils vont avoir besoin de Scott Lang pour déterminer où se trouve Janet. On avait laissé Scott emprisonné au Raft avec une partie des Avengers suite aux événements de Captain America : Civil War, et il se retrouve aujourd’hui assigné à résidence. Il n’a plus aucun contact avec Hank et Hope, et tente de s’occuper de sa fille Cassie comme il peut en étant enfermé chez lui. Mais il va à nouveau se retrouver obligé de porter le costume d’Ant-Man, quand Hank et Hope vont faire appel à lui.
Ant-Man et la Guêpe va fonctionner tel une quête, celle d’un dispositif permettant d’alimenter le tunnel quantique fabriqué par Hank et Hope. Mais quelques problèmes vont se dresser sur la route de nos héros, puisque le vendeur, Sonny Burch, est un criminel qui aime le fric et est prêt à renégocier les contrats en sa faveur. Walton Goggins joue Sonny avec sa verve habituelle, et ce très bon acteur est aux années 2010 ce que Henry Silva était aux années 80, un second couteau bien aiguisé sur lequel on peut toujours compter pour jouer les bad guys de second plan! On l’a vu dernièrement dans Tomb Raider et Le Labyrinthe : le Remède mortel, et c’est toujours un plaisir de le retrouver! Mais il n’est pas le problème principal des héros, puisqu’un mystérieux ennemi cherche aussi à mettre la main sur le dispositif. Il s’agit du Fantôme, qui possède des pouvoirs d’intangibilité, et qui va s’avérer un personnage bien intense, campé par une Hannah John-Kamen très investie! L’actrice découverte dans un épisode de la saison 3 de Misfits a joué dans Star Wars : Episode VII – le Réveil de la Force, on l’a croisé dans 2 épisodes de Game of Thrones, et elle a la particularité d’avoir joué 2 rôles distincts dans 2 épisodes de Black Mirror: le fameux Fifteen Millions Merit, et le génial Playtest. Et d’ailleurs, elle avait un tout petit rôle dans Tomb Raider… Tout ça pour dire que le Fantôme (qui n’a rien à voir avec le Fantôme de Deadpool 2 !!!) a une histoire complexe et est un personnage vraiment fascinant, qui se retrouve un peu sous-exploité dans ce film qui fait davantage la part belle à la comédie et à l’action. Mais Hannah John-Kamen apporte une belle touche de drame dans tout cela, et on aimerait clairement la retrouver dans le MCU!
Michael Peña est de retour dans le rôle de Luis, le fidèle compagnon de Scott! Il a toujours la langue aussi bien pendue, et est à l’origine d’une bonne dose de scènes comiques! Son côté absurde et décalé en énervera certainement quelques-uns, personnellement je le trouve vraiment bon!^^ Laurence Fishburne joue Bill Foster, un scientifique qui s’intéressait aussi aux champs quantiques, et qui dans les comics était l’alter-ego de Goliath, un Giant-Man black! Paul Rudd, Evangeline Lilly et Michael Douglas poursuivent leurs aventures avec une belle alchimie, et développent leurs rôles respectifs avec ce mélange d’action et d’humour qui fonctionne depuis le premier opus. Et ça fait plaisir de voir Michelle Pfeiffer débarquer dans le MCU! Encore une fois, il ne va pas falloir chercher des réponses à la fin d’Avengers : Infinity War, Ant-Man et la Guêpe se déroulant avant les événements opposant Thanos aux héros. Mais les enjeux, aussi intimistes soient-ils, ont finalement leur importance, puisque Hank est bien décidé à retrouver sa femme, perdue dans la Dimension Quantique depuis 30 ans… Et le Fantôme est bien décidée à trouver une solution plus radicale pour ses problèmes à elle… Les interactions entre tous ces personnages sont bien maîtrisées, et on va assister à une suite de séquences mêlant humour et action avec un savoir-faire appliqué, et un vrai plaisir des 2 côtés de l’écran! On sent que les acteurs ont tourné en mode décomplexé et qu’il se font plaisir, et ça fonctionne pour nous aussi!
Ant-Man et la Guêpe va se permettre des jeux de construction/déconstruction très intéressants en jouant sur les différentes échelles de taille, ce qui va apporter son lot d’originalité et d’absurdité à l’ensemble! La scène à l’école par exemple est bien drôle, et celle de la poursuite en bagnole est vraiment fun! Et les gags avec les fourmis sont sympas également! ^^ Ant-Man et la Guêpe se pose comme un « petit » film Marvel, mais il parvient à être prenant et attachant! Ah oui, il y a 2 scènes post-générique si jamais! 😉