Ant-Man (Peyton Reed, 2015)

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Si Ant-Man n’est pas le plus connu des super-héros de l’écurie Marvel, il en est tout de même un des représentants les plus importants, tant du point de vue historique que scénaristique. Le premier porteur du costume se nomme Hank Pym, et est donc le créateur des fameuses Particules Pym permettant dans un premier temps de rétrécir, et plus tard d’accroître sa taille. Hank Pym est apparu en janvier 1962 dans Tales to Astonish 27, et sera un des membres fondateurs de l’équipe des Avengers en septembre 1963. Si dans Avengers: l’Ere d’Ultron, la création d’Ultron est imputée à Tony Stark, c’est Hank Pym qui est à l’origine du robot maléfique dans les comics. Son histoire est très complexe, puisqu’il va multiplier les costumes et les identités, passant d’Ant-Man à Giant-Man, Goliath ou encore Yellowjacket, soulignant les perturbations identitaires induites par les Particules Pym, qui vont mener le personnage dans des dédoublements de personnalité très difficiles à gérer.

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Le personnage d’Hank Pym est brillamment interprété par Michael Douglas dans le film, qui dépeint un héros vieillissant dont le but est de passer le flambeau afin que son combat pour la justice se perpétue. Cette notion d’héritage donne une dimension toute particulière à Ant-Man, qui pose les bases d’un tout nouveau héros en puisant dans la légende très secrète laissée derrière lui par Pym… Et ce nouveau porteur sera Scott Lang, qui apparaît pour la première fois sous son identité civile en mars 1979 dans Avengers 181 (il travaille dans une des entreprises de Tony Stark), et en avril 1979 en tant qu’Ant-Man dans Marvel Premiere 47. Paul Rudd endosse le rôle de ce héros malgré lui avec humour et efficacité, et passe d’individu paumé à successeur méritant.

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La filiation est certainement le thème central de ce film, qui voit donc Hank Pym caresser l’espoir que Scott Lang puisse assumer le rôle d’Ant-Man, tandis que les relations entre Pym et sa fille Hope sont tendues depuis des années. Et comme Lang a une fille de 7 ans dont il n’a pas la garde, il y a là encore une notion d’amour paternel qui entre dans l’intrigue… Et ces notions de liens familiaux et d’héritage apportent des touches d’émotion un brin naïves mais finalement convaincantes, en offrant également un contrepoint intéressant à l’humour Marvel devenu incontournable. Un humour qui fonctionne par ailleurs plutôt bien, et dans lequel on retrouve évidemment des traces du passage d’Edgar Wright et de son compère Joe Cornish… Je ne reviendrai pas sur les détails de la désaffection de Wright, et l’énorme coup que le film a pris dans l’aile avec cette décision (pour plus d’infos, voir ici), mais il est évidemment qu’Ant-Man aurait été encore plus réussi s’il était resté sur le projet. On ressent régulièrement les traits typiques de son humour british particulier, mais il faut également reconnaître que Peyton Reed, qui a repris les rênes en catastrophe il y a à peine un an, a su colmater les brèches afin de livrer un film finalement bien plaisant!

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Je m’attendais à un film hybride, perdu dans les limbes séparant l’univers cher à Wright et celui plus aseptisé d’un faiseur, mais si le film n’est pas aussi solide que ce qu’il aurait été dans les seules mains de Wright, il possède tout de même une vraie identité et est un point de départ plus que satisfaisant pour ce nouveau super-héros, qui en profite pour offrir un nouveau pan au Marvel Cinematic Universe, en explorant ce que peut donner un héros aux dimensions miniaturisées! Le concept du héros lilliputien va donner lieu à des séquences inédites chez les Avengers, et offrir quelques belles séquences mêlant humour et épique avec efficacité! La découverte des pouvoirs du costume est un moment vraiment réussi, et on repense à ce que vivait le héros de l’excellent roman L’Homme qui rétrécit de Richard Matheson (1956), et à son adaptation éponyme par Jack Arnold en 1957. Les films traitant de ce sujet sont rares, et Ant-Man apporte une innovation salvatrice, après la répétition plombante des schémas que représentait Avengers: l’Ere d’Ultron.

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Si le film se veut plus léger que le second volet d’Avengers, il s’avère finalement plus captivant, grâce à un traitement plus approfondi des personnages. Là ou Avengers: l’Ere d’Ultron se contentait d’aligner les stéréotypes en ne faisant pas évoluer ses personnages d’un iota depuis Avengers, Peyton Reed (et Wright + Cornish, ainsi qu’Adam McKay et Paul Rudd, qui ont travaillé sur la seconde version du scénario) joue avec les tenants et aboutissants de cette très sympathique origin story, pour créer un mélange d’humour, d’émotion et d’action, dans lequel les personnages évoluent efficacement. Evangeline Lilly s’en sort bien avec le rôle un peu froid d’Hope, le bad guy est interprété par un Corey Stoll qui surjoue tel un vilain de comics. Les seconds rôles sont bien fun, Michael Pena en tête, qui offre quelques séquences bien drôles, dont la fameuse scène de l’explication de l’origine de son prochain coup!

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Si le costume d’Ant-Man est réussi, ma préférence va à celui de Yellowjacket, (qui est donc un personnage à part dans le film, là où il était une autre identité d’Hank Pym dans les comics) dont le design est encore plus réussi! L’aspect technologique des combinaisons est intéressant, et la lutte entre ces deux antagonistes rétrécissants va créer des situations à la fois bien violentes et cocasses! Les changements d’échelle lors des scènes d’action offrent un second degré bienvenu (comme la fameuse scène du train de la bande-annonce), et le film s’avère intéressant d’un point de vue visuel également. La caractérisation des différentes fourmis avec lesquelles va travailler Scott est elle aussi réussie, même si elle aurait pu être encore plus approfondie.

Avec en plus ses références savoureuses aux Avengers, une très belle scène rendant hommage aux comics, et ses deux scènes post-générique, Ant-Man s’avère bien plus convaincant que ce que l’on pouvait croire, et achève la Phase II de très belle manière!

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