Avengers 3: Pas de Repos pour les Braves

Le mensuel Avengers passe de 96 à 128 pages, ce qui nous fait 2 épisodes en plus pour 5,50 euros (contre 4,90 euros), et on peut dire que le programme est riche encore ce mois-ci! Un épisode d’Avengers, un de Champions, un d’Uncanny Avengers, un de U.S.Avengers, un d’Occupy Avengers et enfin un d’Avengers.1! 6 récits à suivre donc, et de très belle qualité chacune!

On démarre avec l’épisode des Avengers de Mark Waid, qui poursuit l’arc Guerre totale. Les Plus grands Héros de la Terre sont aux prises avec leur ennemi juré Kang, dans un scénario bien tordu qui voit la nouvelle Guêpe, alias Nadia Pym, remonter le flux temporel afin de déposer le bébé qui deviendra Kang à son époque, là d’où l’avait enlevé Vision! Evidemment, Kang a été tenté d’adopter la même approche, et s’est donc attaqué à chaque Avenger au temps où il était encore enfant, et l’équipe est maintenant prisonnière dans des sortes de limbes en attendant que l’opération de Nadia les libère! Mike Del Mundo assure une partie graphique originale et très dynamique, conférant à cet épisode une atmosphère très particulière. La colorisation signée Del Mundo et Marco d’Alfonso y est également pour beaucoup! La complexité de toutes ces distorsions spatio-temporelles confère une très belle puissance au récit, et Captain America (Sam Wilson) semble avoir une idée pour se débarrasser définitivement de Kang!

 

Mark Waid encore, qui officie également sur les jeunes Champions, aux côtés de l’excellent Humberto Ramos aux crayons! Une équipe de choc donc pour nous conter les aventures mouvementées de cette très récente équipe (c’est leur 3ème épisode!) qui va cette fois se rendre à Lasibad, dans la province de Sharzad, un lieu fictif mais qui fait écho à quelques endroits du monde où la tyrannie fait rage. Les Champions vont en effet venir en aide à un groupuscule de jeunes femmes, vivant sous le joug de fondamentalistes radicaux. La jeune Amal voit enfin une opportunité de renverser les tyrans, et l’association entre les jeunes musulmanes et l’équipe de héros va permettre de rendre justice. Le discours libertaire peut sembler un peu naïf, mais il a le mérite d’être juste et de résonner comme une vérité face à une réalité autrement plus tragique dans le monde réel. Avec les Champions, Mark Waid continue à traiter de thèmes résolument d’actualité, et il le fait avec classe!

 

Bon, on avait laissé l’Equipe Unité face à un Hulk ressuscité qui allait détruire une centrale nucléaire… La réaction des troupes menées par Cable ne va pas se faire attendre, mais le Colosse de Jade revenu à la vie par le biais de l’organisation criminelle la Main va être très difficile à neutraliser… Le combat est rude, et la résolution s’avère triste… Gerry Duggan (scénario) et Pepe Larraz (dessin) gèrent ce récit coloré et bourré d’action, dans lequel Deadpool trouve toujours le temps de faire quelques vannes… N’empêche, cette série en est à son 17ème numéro, et perdure plutôt bien! Frère Vaudou s’avère encore une fois essentiel dans la gestion de la menace, et il va falloir maintenant se demander ce qu’il va advenir de l’équipe, qui avait été démantelée par Captain America (Steve Rogers)…

 

Les New Avengers ont été dissous, vive les U.S.Avengers! Roberto da Costa a à peine mis un terme à l’équipe précédente, qu’il enchaîne avec cette toute nouvelle variation des Avengers! Le Dr Toni Ho est de retour dans cette nouvelle mouture, sous l’armure d’Iron Patriot, qu’elle a elle-même élaborée! Aikku Jokinen, qui était partie intégrante de l’armure Capsule, s’est retrouvée libérée, et officie désormais sous le nom d’Enigme. Rocket (Sam Guthrie, pas le raton-laveur!) est de la partie, ainsi qu’Ecureuillette, et on a même un nouveau Hulk rouge! Quoi, ça ne suffit pas?? Bon, on rajoute un nouveau Captain America alors! Al Ewing et Paco Medina s’amusent comme des petits fous dans cette suite spirituelle des New Avengers, et cet épisode introductif est plutôt bien rythmé! On sent que sous le couvert patriotique, ça devrait bien gratter au niveau du scénario!

 

Clint Barton a eu des derniers mois bien difficiles… Il a tué Hulk, et a du répondre de ses actes lors d’un procès… C’est le Dr Bruce Banner lui-même qui lui avait demandé de le tuer si un jour il risquait de devenir trop dangereux… Les mois ont passé, et Occupy Avengers va s’attarder sur le présent d’Hawkeye, qui doit gérer sa popularité et sa culpabilité… David F. Walker nous livre un scénario très réaliste, loin des attaques spatiales et des distorsions temporelles habituelles. Clint va aller enquêter dans une réserve indienne du Nouveau-Mexique, qui voit son eau polluée de manière bien mystérieuse. Walker assure une belle relève pour le personnage, qui a eu son quart d’heure de gloire grâce aux scénarios de Matt Fraction. L’archer s’avère être un personnage très intéressant malgré son absence de super-pouvoirs, surtout suite aux événements ayant conduit à la mort de Hulk. La violence de cet épisode va aller de pair avec le réalisme qui le caractérise, jusqu’à un certain événement finalement fantastique et inattendu!

 

Et on termine par Avengers.1, avec au scénario… L’incontournable Mark Waid, encore!!! Cette mini-série va s’intéresser aux toutes premières aventures des Avengers, qu’elle va remettre au goût du jour. L’un des événements majeurs intervenus assez rapidement dans les comics, a été le changement d’équipe, puisque Iron Man, Ant-Man et la Guêpe ont laissé Captain America avec de nouvelles recrues: la Sorcière rouge, Vif-Argent et Hawkeye, 3 criminels repentis! Les journalistes, et par extension la population, ne sont pas prêts à faire confiance à ces anciens hors-la-loi, et c’est dans ce contexte critique que ces nouveaux Avengers vont devoir affronter les Terrifics, qui vont les battre en un temps record! Des débuts très difficiles…

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Focus: Mulhouse, l’expression par le street art

Il y a de nombreuses années maintenant que le street art a enfin droit à une vraie reconnaissance critique et publique, et cette expression urbaine baigne les rues de Mulhouse depuis très longtemps. Le lieu le plus emblématique est certainement le Quai des Pêcheurs, situé juste après l’école des beaux-arts (la HEAR). Cela faisait un petit moment que je ne m’y étais pas rendu, et c’est toujours un plaisir de déambuler là-bas! Je vous invite à aller admirer les résultats du rassemblement Mécaniques urbaines (anciennement Bozar), qui recouvrent les murs de cette allée de 300 mètres grâce à une trentaine d’artistes qui étaient présents durant les 3 jours du festival au mois de juin! Et sur l’autre rive, vous pouvez encore admirer quelques oeuvres situées en plein coeur du quartier! Voici un panel des graff que pouvez découvrir là-bas, e n’ai malheureusement pas le nom des artistes, mais si jamais je les rajouterai dans l’article!

 

Mais les artistes ne s’arrêtent pas à ce seul lieu, et investissent la ville de plus en plus profondément. Vous ne pouvez pas rater la fresque monumentale du Chilien Inti, située sur un immeuble à proximité du marché couvert! Cette oeuvre sublime recouvre un pan de mur de 160 mètres carrés, et est intitulée El Sembrador (le semeur).

 

Une seconde fresque encore plus gigantesque a vu le jour ce 20 avril 2017, et elle est signée par l’Espagnol Dourone et sa compagne Elodie Loll. Du haut de ses 38 mètres, sur une surface de 460 mètres carrés, cette belle femme veille sur le quartier des Coteaux…

 

Si le street art est par définition un art de rue, son expansion et sa notoriété lui permettent de vivre également à travers des galeries d’art, comme celle d’Orlinda Lavergne, située au 33 rue des trois Rois à Mulhouse. La galeriste est une véritable passionnée de ce pan culturel, et c’est elle qui a initié la venue de Dourone, à qui elle a consacré une exposition en ce début d’année, et qui a débouché également sur la composition de cette sublime fresque! Orlinda Lavergne est constamment à la recherche d’artistes à nous faire découvrir, et on peut citer parmi ceux qui ont déjà eu l’occasion d’exposer chez elle, Jean-Christophe Przybylski, Aurel Rubbish, M-City, Etnik, Gilbert1, C215, Clet, Bruno Leyval

Orlinda Lavergne, Dourone et Elodie Loll

 

C215 qui s’est d’ailleurs baladé dans les rues mulhousiennes avec ses pochoirs, afin de nous laisser de très beaux portraits d’artistes ou d’anonymes sur nos boîtes aux lettres jaunes… Tout comme Clet qui a laissé son empreinte poétique et humoristique sur quelques panneaux de signalisation!

 

 

Et à l’arrière de la FNAC, on a encore le M.U.R. (modulable, urbain et réactif), géré par l’association Epistrophe, qui voit un artiste différent oeuvrer sur cette surface chaque mois (ici Dan23). La beauté du street art réside aussi dans son caractère éphémère… Alors n’hésitez pas à vous balader au coeur de la ville, à la recherche de toutes ces oeuvres rares!

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Les news de la semaine: Cable & Deadpool

Pendant que Deadpool 2 est en plein tournage, la suite des aventures du Merc with a Mouth se précise! La Fox vient en effet d’officialiser Drew Goddard en tant que scénariste et metteur en scène d’X-Force! Alors que Cable fait sa première apparition dans le Deadpool 2 de David Leitch, il pourra ensuite diriger son équipe de Mutants black ops autour de laquelle gravitera donc également Deadpool! On ne sait pas encore quel style adoptera Goddard, mais il serait intéressant de voir s’il existera des liens avec X-Men: the New Mutants! Pour rappel, dans les comics, X-Force est la continuité de l’équipe des Nouveaux Mutants! Et sinon, il y a toujours le run de Remender qui serait une pure tuerie à voir adaptée!!!

Il était temps pour Drew Goddard d’enfin réaliser un film de super-héros, lui qui a oeuvré sur le projet Sinister Six qui n’a jamais abouti, mais aussi sur la série Daredevil (dont il est le créateur) dont il a écrit 2 épisodes, plus un épisode de The Defenders. Au final, il n’a pour l’instant qu’un seul long métrage à son actif, La Cabane dans les Bois qui date déjà de 2012, mais qui prouvait une certaine forme de décontraction dans sa narration! Ca pourrait bien coller avec Wade finalement…

 

Après une première saison qui flirtait avec l’excellence, tant dans son écriture à multiples niveaux que dans sa mise en scène crépusculaire (merci au génial Cary Fukunaga!!!), la seconde salve avait nettement ralenti la cadence, même si elle offrait tout de même un intérêt constant. Les personnages étaient eux aussi en proie à leurs démons intérieurs, mais ils n’atteignaient malheureusement pas la quintessence de Matthew McConaughey et Woody Harrelson, qui créaient un show unique! Et voilà qu’HBO officialise une 3ème saison, qui là encore s’intéressera à de nouveaux personnages.

Le premier acteur à être confirmé est Mahershala Ali, que les cinéphiles auront vu dans Moonlight, et que les fans de Marvel auront apprécié dans son rôle tête-à-claque de Cottonmouth dans la série Luke Cage! Ali incarnera le flic Wayne Hays, venu enquêter sur des meurtres perpétrés aux alentours des Monts Ozark (un lieu qui a la côte en ce moment, puisqu’il donne même son nom à la sympathique série Ozark) dans le Missouri. Nic Pizzolatto a rempilé à l’écriture, et il assurera également la mise en scène de plusieurs épisodes. Jeremy Saulnier, à qui l’on doit le nullissime Green Room, viendra aussi jouer de la caméra… Cette saison 3 se déroulera sur 6 épisodes, et développera son récit sur 3 périodes. Pas de date de diffusion pour le moment!

 

Une 4ème saison pour Black Mirror, vous en rêviez? Charlie Brooker l’a exaucé! ^^ Il nous livrera 6 épisodes qui devraient être tout aussi inventifs et originaux que les précédents, avec en prime un premier épisode mis en scène par une certaine Jodie Foster!

 

Garth Ennis nous a livré une poignée d’épisodes de comics captivants sur Frank Castle alors qu’il n’était pas encore le Punisher, et il semblerait bien que le show The Punisher orchestré par Steve Lightfoot (Hannibal) aille lui aussi explorer le passé militaire de l’anti-héros! C’est en tout cas ce que promet un nouveau cliché de Jon Bernthal, qui devrait tout exploser d’ici la fin de l’année!

 

Et voilà une nouvelle fournée de visuels très colorés pour Thor: Ragnarok! Avec le Grand Maître, Heimdall, Hela, Hulk, Loki, Odin, Thor et Valkyrie!

 

On termine par une excellente vidéo réalisée par un fan de Deadpool et Wolverine, qui est la scène post-générique que l’on aurait adoré voir dans Logan! 😉

 

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Twin Peaks saison 3 (2017)

26 ans. Il aura fallu attendre 26 longues années avant de pouvoir retourner dans la petite bourgade de Twin Peaks, située dans l’état de Washington. Dire que la série de Mark Frost et David Lynch est mythique relève de l’évidence la plus totale, tant ce show a brouillé les pistes à l’époque en proposant un traitement radicalement différent de tout ce qui était connu dans le monde télévisuel! En associant un adepte du surréalisme et de l’étrange comme Lynch et le scénariste Mark Frost, la chaîne ABC (la même qui diffuse Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D.!!!) allait donner vie à une oeuvre explosant tous les codes narratifs et qui ne se souciait aucunement d’un quelconque respect du format. Twin Peaks est la source originelle de toutes les séries modernes, intégrant une écriture, une mise en scène et une atmosphère qui toucheront tous les adeptes de séries, et la très grande majorité des producteurs, qu’ils le reconnaissent ou non…

Quand on parle de Twin Peaks, on a toujours à l’esprit l’image de David Lynch, cinéaste de l’étrange par excellence dont cette série représente un aboutissement. Mais il faut rendre à Mark Frost la place qui lui revient, lui qui aurait pu être crédité du terme anachronique de showrunner à l’époque. C’est en effet lui qui supervisait l’écriture et la production des épisodes des 2 premières saisons, car une fois le pilote emballé, Lynch est allé tourner Sailor et Lula. L’expérience télévisuelle est très différente du cinéma, et il fallait un connaisseur pour assumer l’ensemble des contraintes inhérentes à ce format, et Frost ayant à son actif l’écriture de 48 épisodes de Capitaine Furillo ou de 13 épisodes d’American Chronicles (sans compter une première expérience de production sur cette série documentaire), il semblait l’homme chevronné nécessaire pour canaliser la folie créative de Lynch. Les deux hommes ont élaboré ensemble toute la mythologie de la ville et toute l’intrigue gravitant autour de la figure tragique de la mystérieuse Laura Palmer… Je vous invite d’ailleurs à lire cette interview très intéressante sur Daily Mars!

Avec un pilote écrit en 8 jours, une 1ère saison de 8 épisodes et une seconde de 22 épisodes, on ne peut pas dire que les auteurs s’embarrassent des normes… Mais l’impunité artistique se verra bien malmenée par les responsables de la chaîne, qui obligent Frost et Lynch à dévoiler le nom du meurtrier de Laura, ce qu’ils ne voulaient absolument pas faire… Du coup, Lynch déteste ce qu’est devenu la seconde saison (voir l’excellent article de Brain damaged)! Et voilà qu’après quelques péripéties (dont un abandon pur et simple du projet par Lynch, avant de revenir rapidement!), une saison 3 est lancée, avec un total de 18 épisodes, menés par les 2 créateurs du show originel, qui ont eu une liberté artistique totale, avec un David Lynch en réalisateur exclusif sur l’ensemble de la saison (en plus de reprendre son rôle de boss du FBI Gordon Cole)!

Si on s’attendait forcément à un retour nostalgique dans la petite bourgade de North Bend (le vrai nom de la ville où a été tournée la série!), Frost et Lynch vont une fois de plus brouiller les pistes en plaçant leur récit dans divers lieux aux Etats-Unis, alors qu’en 1990 et 1991, on n’était jamais sorti de Twin Peaks! Un départ surprenant donc, mais avec cette histoire de boîte en verre mystérieuse située à New York, et qu’il faut constamment surveiller pour voir ce qui va se passer, Frost et Lynch installent une ambiance étrange et oppressante… On va ensuite découvrir de (très) nombreux personnages au fur et à mesure des épisodes, qui vont nous balader dans différents endroits, et même à Twin Peaks tiens! Pendant une très longue partie de cette saison, on se demande où veulent nous emmener les auteurs… Ils vont développer un autre pan de la mythologie de la série, en jouant sur l’absurde bien évidemment, mais aussi une certaine forme de second degré, ou alors carrément quelques belles erreurs scénaristiques… Et pour ceux qui ont vu la série, ils ne pourront qu’être d’accord quand je dis que le traitement infligé au personnage de Dale Cooper a été vraiment exagéré… Mais bon, ça fait partie de la folie lynchienne et de sa volonté d’aller là où on ne l’attendait pas, tout en offrant une certaine logique absurde à cet aspect de l’histoire…

En plongeant dans cette saison 3 qui était attendue comme le Saint Graal, on pensait replonger directement dans l’essence même de ce qui faisait la série, avec un mélange subtil de nostalgie et de magie sombre… Le résultat est plus bancal que cela, car durant la majeure partie du show, on ne retrouve pas du tout l’atmosphère originelle! Mais Frost et Lynch parviennent à maintenir notre attention, en rédigeant des séquences étranges desquelles pourraient bien découler cette vieille magie perdue… On va donc naviguer entre des scènes looongues et étirées qui peuvent selon l’humeur paraître totalement dénuées d’intérêt ou gentiment absurdes, mais une chose est sûre, c’est que l’on se retrouve dans une sorte de Twin Peaks-bis, entre hommage et parodie à l’originale… On va recroiser par moments des figures connues, qui seront pour la plupart du temps secondaires, et c’est là encore un des grands regrets de cette saison! Revoir Catherine E. Coulson dans le rôle de la Femme à la Bûche est source d’une belle émotion, Lynch ayant tourné avec elle ses scènes en 2015, l’actrice étant décédée peu de temps après… On retrouve Bobby Briggs, l’adjoint Hawk, Lucy et Andy, et évidemment Dale Cooper… Mais de nombreux nouveaux personnages apparaissent, sans qu’ils aient forcément une importance capitale dans le script, c’est notamment le cas de Naomi Watts, James Belushi, Robert Knepper (T-Bag dans Prison Break), et ils étirent le récit dans des directions dont on aurait franchement pu se passer, si ce n’est le côté absurde qu’ils apportent. Cette saison 3 de Twin Peaks s’éloigne en fait de Twin Peaks durant de très (trop!) nombreux épisodes, mais Frost et Lynch ont tout de même eu la bonne idée de ne pas totalement abandonner les fans de la première heure…

La fin de la série est à ce titre aussi remarquable qu’inespérée, et le season finale en 2 épisodes s’avère tout simplement sublime, avec quelques prémisses dans les quelques épisodes précédents! On a enfin l’impression de replonger dans les années 90 en revoyant le générique avec la douce musique d’Angelo Badalamenti, et les expérimentations visuelles et narratives des auteurs trouvent enfin leur sens! L’épisode 17 est à ce titre monumental, suivi d’un épisode 18 plus en retenue mais qui nous laisse sur une fin peut-être encore plus dingue que celle de la saison 2!!! La manière dont les auteurs jouent avec leur propre mythologie, en la triturant et surtout en y retrouvant des émotions sincères et lointaines, rend ces épisodes juste indispensables! Cette 3ème saison n’aura été à la hauteur des 2 premières que sur une poignée d’épisodes, mais il fallait les mériter en suivant tout le reste! Frost et Lynch signent un ultime retour à Twin Peaks très ambivalent, mais qui marquera pourtant encore une fois grâce à un tiers de ses épisodes! Laura l’avait prédit à en 1992:

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Bushwick (Cary Murnion, Jonathan Milott, 2017)

L’avantage avec la multiplication des films diffusés directement sur les plateformes VOD, c’est qu’on les découvre sans un battage médiatique intense. A l’heure où peut voir les 3 quarts d’un film en regardant ses multiples bande-annonces et featurettes, ça fait un bien fou de pouvoir découvrir une oeuvre juste en ayant vu son affiche et rapidement jeté un oeil au casting sur IMDb! Mine de rien, ça permet vraiment de plonger dedans avec un regard totalement neutre, et de conserver tous les éléments de surprise qui font la particularité de cette oeuvre!

Bushwick est le nom d’un quartier de New-York situé au coeur de Brooklyn, qui culturellement est en pleine expansion, les artistes locaux lui permettant de se créer une belle réputation, entre street art et musique underground. Cary Murnion et Jonathan Milott vivent à Brooklyn, et ont choisi de filmer chez eux cette oeuvre étrange et hors norme. Le résultat est un film de guérilla urbaine comme je n’en avais jamais vu, et c’est vraiment une excellente découverte! Les metteurs en scène investissent le quartier avec un sens visuel tout simplement génial, et nous plongent dans le chaos d’un bout à l’autre du film sans jamais relâcher la pression! Murnion et Milott avaient réalisé Cooties en 2014, qui prenait place dans une école infestée d’enfants zombies, et si le film était une comédie sympathique, il n’était certainement pas aussi puissant que ce Bushwick!

Il y a des choix de réalisation tout bonnement sublimes, et là encore je vous invite à en lire le moins possible et à ne regarder aucune bande-annonce, je trouve que c’est tellement bon de pouvoir se prendre une oeuvre comme celle-ci en pleine face sans y avoir été préparé! Je ne vais délibérément pas m’étaler sur la mise en scène, mais faites-moi confiance, c’est du très haut niveau! Dave Bautista, devenu célèbre à travers la galaxie pour incarner Drax, s’avère parfait dans le rôle de ce type massif et mystérieux qui va venir en aide à la jeune Lucy, prise dans un tourbillon de violence qu’elle ne comprend pas. Dès l’entame du film, Murnion et Milott prouvent qu’ils ont tout le talent nécessaire pour nous immiscer dans cette guerre urbaine captivante, et on va suivre les deux personnages de Lucy et Stupe qui vont simplement tenter de survivre.

On a pu voir Brittany Snow dans The Hit Girls et sa suite Pitch perfect 2, et elle assure dans le rôle de cette femme paumée qui va devoir réagir pour sauver sa peau quand le quartier part en vrille. Le duo qu’elle forme avec Dave Bautista est atypique et fonctionne vraiment bien, leur relation évoluant au fur et à mesure que le film avance. Alors que le film est un thriller d’action qui ne faiblit jamais, il n’en oublie pas de s’intéresser à ces personnages, grâce à une écriture à la fois discrète et prenante. A travers l’urgence de l’instant, on va quand même découvrir peu à peu les deux héros de ce film totalement atypique, et Dave Bautista impressionne à la fois par son physique et par sa sensibilité.

On sent que la préparation en amont a été intense, et ce film sorti de nulle part est réellement ambitieux. Il n’a certainement pas eu le budget d’un blockbuster, et c’est tant mieux, parce que Murnion et Milott compensent avec une inventivité impressionnante, et font de ce film une oeuvre coup de poing qu’on se prend avec plaisir en pleine face! L’investissement des acteurs est total, et pour achever de prouver toute l’authenticité de cette oeuvre, on a la caution musicale d’Aesop Rock, qui signe l’ensemble des titres de la bande-son! Le hip-hop underground de ce génie musical colle parfaitement à cette vision crépusculaire, et achève de faire de ce film un pur chef-d’oeuvre!

 

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