Loue-moi! (Coline Assous, Virginie Schwartz, 2017)

Léa est une jeune femme qui a un travail plutôt atypique, puisqu’elle propose ses services pour aider les gens dans des domaines très divers: vous souhaitez faire croire que vous avez une fille? Elle va jouer le rôle de la fille que vous n’avez jamais eue! Vous êtes agent immobilier et vous souhaitez forcer la main à un couple qui ne se décide pas? Elle jouera une acheteuse potentielle qui a un coup de coeur pour l’appartement en question! Vous souhaitez faire croire à vos parents que vous avez une petite amie? Vous pouvez la louer pour le repas de famille dominical! Evidemment, ce travail demande un soupçon d’adaptation et d’improvisation, et quelques mensonges par-ci par-là… Alors quand elle retombe sur son amour de jeunesse, elle va devoir jongler entre les secrets de son métier et son envie de renouer avec lui…

Le point de départ original m’avait donné envie de découvrir ce film, qui s’avère être une comédie réussie et touchante. Oscillant entre des touches d’humour bien écrites et de petits moments plutôt tendres, Loue-moi! réussit un joli numéro d’équilibriste entre légèreté et sentiments, offrant une tranche de vie moderne qui est certes romancée avec ce choix de métier particulier, mais qui n’en reste pas moins crédible et réaliste sur le fond. L’argument du métier de Léa est propice à quelques quiproquos plutôt drôles, et place en filigrane la notion de personnalité dans une société où l’on cherche souvent à être autre chose que ce que l’on est. Elle fait du mensonge son gagne-pain, mais elle le manie sans malice et pour aider les gens. Sa complice et meilleure amie Bertille se charge de coordonner son agenda, et leur affaire tourne tant bien que mal…

L’actrice belge Déborah François prête ses traits à la pétillante Léa, capable d’endosser divers rôles au fur et à mesure de ses prestations. Elle avait été révélée dans L’Enfant des frères Dardenne, et elle transmet une belle énergie à travers ce rôle. A ses côtés, la Française Alison Wheeler campe une Bertille un brin azymutée avec une bonne humeur communicative. L’actrice vu dans Cloclo, Going to Brazil ou pas mal de fois dans les sketches du Studio Bagel également (et qui jouera Mademoiselle Jeanne dans le prochain Gaston Lagaffe) confère à son personnage une sorte de folie douce plutôt sympathique, et il n’y a qu’à voir sa façon de jouer au Qui est-ce? pour s’en rendre compte! Marc Ruchmann va quant à lui incarner l’amour de jeunesse de Léa, et la complicité de leurs personnages va s’avérer touchante!

Coline Assous et Virginie Schwartz, qui ont écrit ensemble le court métrage réalisée par Virginie Schwartz, Tu te souviens?, ont du coup à nouveau travaillé ensemble sur l’écriture de ce film, qu’elles ont ensuite co-réalisé, et qui est leur premier long métrage. On ressent une certaine complicité dans l’écriture, et Loue-moi! est un beau petit film qui n’a pas la prétention d’être une oeuvre magistrale, mais qui trouve paradoxalement dans cette modestie une vraie sincérité, ce qui est plutôt étonnant pour un film traitant du mensonge! Avec les présences de Bernard Menez, Charlotte de Turckheim, Lionel Abelanski, Arié Elmaleh ou encore Gad Elmaleh dans des rôles secondaires, Loue-moi! est une proposition de comédie romantique teintée d’un soupçon d’absurde qui fonctionne!

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire

Le clip de la semaine: Swollen Members – Night Vision

Il y a divers degrés dans le rap, et Swollen Members est assurément un groupe important de la scène undeground. Depuis leur formation en 1999, les Canadiens Prevail, Mad Child et Rob the Viking ont un succès considérable, et nous livrent des titres vraiment bien construits, à l’image de ce Night Vision issu de leur album Dagger Mouth de 2011.

 

Publié dans Le clip de la semaine | Laisser un commentaire

Dark saison 1 (2017)

En 20 ans, Netflix s’est clairement imposée comme un incontournable dans le domaine télévisuel, en révolutionnant notre manière de regarder des séries. Avec des succès comme Daredevil, Stranger Things, House of Cards, Narcos, Mindhunter, Orange is the new Black, 13 Reasons why ou encore Black Mirror, la plate-forme de Reed Hastings n’a clairement pas à rougir face aux networks américains. Et voici que débarque une nouvelle pierre angulaire à ce remarquable édifice, avec une série allemande tout simplement étonnante et magistrale, Dark!

Il y a beaucoup de comparaisons avec Stranger Things sur le net, les 2 séries baignant dans une atmosphère flirtant avec le fantastique, et la période des années 80 jouant un rôle important. Je n’ai pas assez accroché au premier épisode de Stranger Things pour poursuivre, mais j’ai littéralement été happé par la proposition du metteur en scène suisse Baran Bo Odar, aidé par sa complice allemande Jantje Friese, qui signe les scénarios de tous les épisodes, aidée par un staff de 3 scénaristes également. Et Baran Bo Odar, à l’image de Cary Fukunaga sur la sublime 1ère salve de True Detective, réalise les 10 épisodes de cette saison!

Moins vous en saurez sur Dark, plus vous apprécierez cette plongée dans un univers résolument étrange et forcément sombre, qui va s’articuler autour de 2 époques, l’une contemporaine, l’autre appartenant au passé. Lorsqu’un adolescent est porté disparu dans la petite ville de Winden, cela va mettre en lumière toutes les fêlures, les secrets et les mensonges liant cette communauté, et les réponses risquent bien d’être encore plus mystérieuses! Baran Bo Odar distille une atmosphère des plus captivantes durant ces 10 épisodes, et grâce à sa scénariste Antje Friese, il nous balade à travers une Winden qui semble être une cousine germanique de Twin Peaks, mais qui possède sa propre personnalité, et sacrément robuste qui plus est! La fluidité du récit n’est à aucun moment sacrifiée à la multitude des personnages, et l’on va naviguer en eaux très troubles avec tous ces habitants, et la manière dont sont traités les liens entre chacun est fascinante. Le travail d’écriture est tellement dense qu’il semble puiser son essence dans un matériau littéraire, mais il n’en est rien, Dark est une création originale qui tient totalement la route, et à laquelle on ne peut échapper avant de l’avoir terminée!

La mise en scène de Baran Bo Odar est d’une beauté sombre, de celle qui nous hypnotise tout en nous menant de plus en plus loin dans ce récit inattendu. On ressent constamment ce poids maintenant Winden sous pression, et paradoxalement toute la puissance qui se dégage de cette vision si noire… On est dans un registre différent de True Detective, mais la force émotionnelle de la vision de Bo Odar est elle aussi impressionnante, le metteur en scène parvenant à rendre palpable toutes les émotions contradictoires se propageant dans cette ville… Il y a une cohésion exemplaire entre la puissance du contenu et la beauté du contenant, parvenant à faire de Dark une série totalement surprenante et addictive!

L’atmosphère pluvieuse qui couvre quasi-constamment Winden participe grandement au déroulement de ce récit lugubre, et l’enquête pour retrouver cet adolescent va nous permettre d’entrer dans les existences des différents habitants de cette petite ville. On va découvrir les espoirs adolescents, la lâcheté adulte, l’innocence enfantine… Tout cela va se mêler pour cristalliser le mal-être diffus que l’on ressent, et qui doit bien prendre sa source quelque part… Peut-être dans des événements survenus il y a bien longtemps? Y a-t-il seulement une logique au Mal, et cela sert-il de chercher la vérité? Les acteurs sont tous très bons dans leurs rôles complexes et souvent contradictoires, et la musique signée par l’Australien Ben Frost est elle aussi captivante! Dark est à tous les niveaux une proposition magistrale et d’une richesse exemplaire!

Je vous le répète, ne cherchez pas à vous documenter avant de commencer cette série, ce serait dommage de vous faire spoiler! Mais en tout cas, je vous conseille vivement de tenter l’expérience!!! 🙂

Publié dans Série | Laisser un commentaire

Avengers 6: Effort maximal

Beaucoup de conclusions dans cet Avengers 6, à commencer par la guerre entre les Avengers et Kang! Mark Waid s’est vraiment mis en mode Jonathan Hickman pour nous narrer ces batailles temporelles, et il faut bien s’accrocher pour suivre le récit! Mais le résultat est un arc relativement captivant, qui a le mérite de creuser des questions métaphysiques et scientifiques très intéressantes, et ça change évidemment du comics mainstream! On a donc 2 versions de Vision qui dirigent l’assaut contre différents Kang, en leur envoyant des Avengers de différentes strates temporelles. La guerre se mène dans le passé, en Egypte, en 2948 avant JC, mais aussi dans le futur, sur la planète Sacniaa en 7215 après JC! Les récits triturant le flux spatio-temporel sont très souvent fascinants, avec les paradoxes qu’ils ne peuvent empêcher de créer, et Mark Waid gère sa partition avec une très belle aisance scénaristique. Et il semblerait bien que l’équipe ait enfin trouvé un moyen définitif de mettre un terme à la menace Kang! Mike Del Mundo assure au niveau de la partie graphique, avec une sorte de crayonné éthéré qui semble lui aussi se distordre dans le flux spatio-temporel!

Waid enchaîne directement en mode teen sur le 6ème épisode des Champions, qui voit l’équipe menée par Miss Marvel travailler son sens de la cohésion et de la coopération lors d’une partie de paintball bien fun! La célébrité des Champions ne leur fait pas prendre la grosse tête, et ils gardent toujours à l’esprit ce pourquoi ils ont quitté les Avengers: toujours oeuvrer pour la population. A nouvelle super-équipe de héros, nouvelle super-équipe de vilains! Mark Waid nous livre des antagonistes de poids avec les Freelance, une team de 5 super-ados accros aux billets verts, et qui se vendent aux plus offrants. Chaudard, Cursed Cass, Crush, Puissante et Panique possèdent des aptitudes qui en font de redoutables adversaires, et ils ont un plan bien à eux pour mettre à mal la popularité des Champions…

Conclusion aussi pour les Uncanny Avengers, avec la fin de la guerre contre Crâne rouge! Deadpool est dans un sale état, roué de coups par une Malicia sous le contrôle mental de Crâne, mais… Et si cela faisait aussi partie du plan? Kevin Libranda et Pepe Larraz assurent une belle partie graphique, et les rapports sont bien tendus entre Malicia et Captain America… Ce dernier agit toujours de manière très étrange, et il souhaite récupérer le cerveau du Professeur Xavier, officiellement pour qu’il ne tombe pas entre de mauvaises mains… Mais Malicia n’est pas du même avis, et préfère le détruire… Cette Equipe Unité semble sur le point d’être démantelée, et la fin de l’épisode 22 est inattendue et très touchante, surtout pour Deadpool!

2 excellents épisodes pour Occupy Avengers, grâce à un David F. Walker en très grande forme! J’adore les récits puisant dans la richesse du monde Marvel et nous permettant de redécouvrir des personnages secondaires que l’on avait pas croisé depuis un moment. C’est le cas avec Hawkeye qui se fait proprement démonter la tronche par Nighthawk, un super-héros très 1er degré fonctionnant en mode Punisher. On retrouve également Nightshade, une ancienne super-vilaine reconvertie, qui fait équipe avec Nighthawk. Et Red Wolf est toujours de la partie, lui qui traîne avec Hawkeye en ce moment pour l’aider sur ses enquêtes. L’aspect très réaliste et espionnage de cette série fonctionne vraiment bien, et on est loin des combats titanesques pour se rapprocher d’une ambiance beaucoup plus street. Carlos Pacheco aux crayons emballe le tout de très belle manière également, et cette histoire de robots à apparence humaine (les fameux LMD) s’avère bien prenante!

Publié dans Deadpool | Laisser un commentaire

Les news de la semaine: (H)éros et Than(at)os

 

A 5 mois de sa sortie (prévue le 25 avril 2018), la promotion d’Avengers: Infinity War débute officiellement avec une pure bande-annonce qui déboîte, et qui se permet de battre tous les records de visionnage avec 230 millions de vues en l’espace de 24h!!! Il n’y a pas à dire, la hype est quand même élevée avec ces images annonçant un film sacrément épique, et qui ne tombera peut-être finalement pas dans le piège de l’humour permanent! On ajoute à cela de multiples couvertures et photos pour le magazine Vanity Fair consacrées aux personnages du Marvel Cinematic Universe, avec pas moins de 34 acteurs qui se sont prêtés au jeu, et c’est toujours impressionnant de voir tout ce beau monde qui gravite dans la sphère super-héroïque depuis bientôt 10 ans! Pour info, tous les personnages présents ici n’apparaîtront pas dans le film, puisque l’objectif était de photographier une bonne partie du MCU, et non forcément du prochain film. C’est pour cela qu’il y a des problèmes de raccords évidents, avec Thor: Ragnarok notamment! 😉

 

Je vous mets quand même la BA hein! 😉


 

On reste dans le MCU, mais du côté télévision, avec un shooting photo cette fois-ci consacré à Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D., dont la saison 5  débute ce soir! On a donc droit à un visuel de groupe, avant d’avoir des portraits de chaque membre de l’équipe, ou plutôt de l’équipage, puisque cette nouvelle saison va nous emmener trèèèèès loin! 😉

 

Scott Adkins est un acteur qui multiplie les seconds rôles au cinéma , mais dont les premiers rôles ne sont visibles qu’en DTV, ce qui est bien dommage. Il ne dérogera donc pas à la règle avec cet Accident Man dont il est le héros, et qui sortira le 6 février 2018. L’acteur vu dans American Assassin, Doctor Strange, Criminal: un Espion dans la Tête jouera Mike Fallon, un tueur à gages qui élimine ses victimes tout en faisant croire à des accidents. Le jour où sa copine est tuée, il va évidemment décider de tuer tous les responsables, et c’est le début d’une escalade de violence face à des ennemis totalement barges! Ce film R-rated combinera humour et violence de manière décomplexée, et on aura la chance de retrouver Michael Jai White (Black Dynamite) et Ray Stevenson (Black Sails). Le tout est emballé par Jesse V. Johnson, qui a déjà dirigé Adkins dans Chien sauvage cette année.


 

Sinon Mindhunter, l’excellente série de Joe Penhall, est renouvelée pour une seconde saison, ce qui est évidemment une très bonne nouvelle!

Publié dans Les news de la semaine | Laisser un commentaire