La bande-annonce laissait augurer d’un film de genre totalement démentiel et novateur, il faudra toutefois tempérer ses ardeurs afin d’apprécier ce second film signé Trey Edward Shults (après Krisha en 2015). Tout comme It follows il y a 2 ans, le résultat final n’est pas exceptionnel, mais reste intéressant. Trey Edward Shults va dérouler un récit intriguant, en s’appuyant sur une mise en scène solide et un casting efficace, pour au final nous livrer un film d’auteur horrifique qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui s’y intègre plutôt bien.
Paul, Sarah et Travis vivent dans une maison isolée, et doivent faire face à un événement tragique. D’entrée de jeu, on est plongé dans une ambiance horrifique, tout en ignorant les raisons de ce qui est en train de se passer. L’atmosphère est immédiatement tendue, et elle perdurera tout au long du film, en passant par des moments d’accalmie avant de remonter soudainement. Shults parvient à une gestion de l’anxiété bien efficace, et il va développer ce récit presque en huis-clos en y instillant des éléments de tension qui vont perdurer. Paul est le père, et est joué par l’excellent Joel Edgerton (Warrior, Midnight Special, Loving). Il vit avec sa femme Sarah (Carmen Ejogo, vue dans American Nightmare 2: Anarchy et Alien: Covenant) et leur fils Travis (Kelvin Harrison Jr., vu dans The Birth of a Nation), mais leur équilibre précaire va être remis en question quand ils vont accueillir une autre famille. La menace planant à l’extérieur va constamment peser sur leurs rapports, et les liens qui se créent vont s’avérer fragiles…
La mise en scène de Shults s’avère immersive, accentuant bien les éléments dramatiques et parvenant à capter toute la tension de cette lutte psychologique permanente. la bande-son signée Brian McOmber est bien efficace également, et on se retrouve face à un film qui certes n’est pas aussi puissant que ce qu’il aurait pu être, mais dans lequel on plonge en voulant savoir comment tout cela va évoluer. On entre au sein de cette famille qui a vu soudainement sa tranquillité remise en question, et on se demande comment ils vont réussir à s’en sortir…
It comes at Night ne va pas faire dans l’horreur spectaculaire, mais va davantage jouer sur l’aspect psychologique des personnages. La situation est telle que le père est prêt à tout pour protéger sa famille, et Trey Edward Shults va jouer sur les notions d’urgence et de mystère entourant les événements qui se déroulent. On va se retrouver dans une sorte de récit survivaliste, où des règles très strictes ont été mises en place pour éviter le danger. Si Shults est davantage dans une version auteur du film d’horreur, il parvient néanmoins à créer des scènes de tension prenantes. It comes at Night va jouer sur la tension permanente avec laquelle luttent les protagonistes, et on est dans un film d’horreur intimiste qui s’avère solide.