Legion saison 2 (2018)

Quand on voit avec quelle aisance Noah Hawley triture les principes d’écriture, de musicalité, de narration, d’image et bien d’autres, on ne peut que reconnaître sa force de persuasion, sa force de caractère, et applaudir à un tel degré de liberté artistique. Dans un univers parallèle et sur un network différent, il n’aurait jamais été permis à Legion de s’aventurer aussi loin du sentier balisé de la série super-héroïque, et heureusement, c’est FX qui est en charge du programme! Dans un univers alternatif, Legion aurait eu de nombreuses ramifications avec les X-Men de Bryan Singer, et aurait certainement eu un ou deux crossovers avec The Gifted… Dans le genre balisé, cette dernière remplit son office sans prendre de risques. Tandis que Noah Hawley bénéficie chez FX d’une liberté de créativité qui fait totalement rêver!

Cette seconde saison s’avère plus immersive et réussie que la précédente, laquelle brillait le temps d’une poignée d’épisodes sublimes avant d’accuser le coup d’une écriture redondante. Mais visuellement, elle restait magnifique, et Hawley est parvenu cette année à davantage lier le fond et la forme, afin de moins se perdre dans des digressions inutiles. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas quelques scories, et on aurait pu se passer de deux épisodes poussifs… Mais la magie opère davantage car il y a une réelle cohésion structurelle, avec en point central le combat entre David Haller et Amahl Farouk. Après tout, Farouk a passé 30 ans dans la tête de David, à le manipuler et à le faire passer pour fou, il est bien temps que la vengeance se mette en place! La dualité entre ces personnages radicalement différents fonctionne vraiment bien, et  le show a trouvé un interprète de choix pour le très vieux mutant en la personne de Navid Negahban, l’acteur iranien transfuge de Homeland. Il endosse le rôle avec une prestance et une solidité impressionnantes, conférant toute la supériorité inhérente à un homme qui se croit au-dessus de l’humanité. Amahl Farouk est à la fois digne, érudit et flippant!

Face à lui, Dan Stevens poursuit sa personnification de David Haller de manière moins dingue que dans la première saison, puisqu’il a été reconnu qu’il n’était pas fou finalement. Au sein de la Division 3, il va tenter de comprendre et maîtriser ses pouvoirs psychiques, et il va pouvoir compter sur l’aide de sa petite amie Syd (Rachel Keller) et de leurs proches. Chaque épisode va cette année encore être l’occasion d’un trip unique, dans lequel on va être immergé d’un bout à l’autre avec pour seul regret d’arriver au générique de fin (sauf pour un ou deux épisodes). Il y a une telle richesse dans l’univers de cette série qu’on se retrouve fasciné par un mec qui a un panier en osier sur la tête (l’amiral Fukyama!) ou un trio de belles femmes à moustaches aux voix discordantes, qui rappellent furieusement la voix de l’ordinateur dans les mythiques Portal et Portal 2! Legion est un trip halluciné qui se déroule dans un univers parallèle aux films X-Men, et qui se permet du coup de s’affranchir totalement de la continuité. Une aubaine pour Noah Hawley qui en profite pleinement, et honnêtement, s’il n’y avait pas noté Marvel à un moment, on ne se douterait même pas qu’on est dans une adaptation de comics!

Hawley nous balade dans des lieux oniriques, avec notamment cet immense désert que David et Amahl parcourent dans une sorte de course contre la montre au ralenti… La Division 3 offre une vision très étrange d’un bâtiment gouvernemental dans lequel plane une certaine angoisse, avec notamment ces messages audio diffusés toute la journée… Et l’utilisation de la musique dans chaque épisode est parfait, avec même quelques passages en mode comédie musicale comme c’était déjà le cas dans la saison 1, et qui offrent un contrepoint absurde achevant de faire de l’ensemble de cette série une proposition unique! Et chaque plan est un régal pour les yeux, donc autant en profiter pleinement!

Pour moi, il n’y a que 2 personnages sans intérêt dans cette série, ce sont Melanie Bird et Oliver Bird. C’est justement quand le show s’intéresse davantage à eux qu’il perd en puissance, et lorsqu’il les remet de côté qu’il revient en force. Et on peut dire que cette saison a bien gagné niveau puissance, surtout quand on arrive à l’épisode final, qui là encore est d’une inventivité et d’une folie créative qui font bien plaisir! Je ne spoilerai évidemment pas, ce qui ne me permettra pas du coup de développer les idées mises en place par Noah Hawley, mais les qualités narratives et dramatiques du show sont incontestables! On en ressort très perturbé, et avec l’impression d’avoir assisté à quelque chose de très spécial, et c’est vraiment un gage de qualité pour le travail d’Hawley et de toute l’équipe! Et au vu de ce final, heureusement qu’on avait appris récemment qu’une saison 3 avait été signée! Malgré des audiences très faibles, cette série mérite de continuer, et j’espère que son succès critique lui permettra de se diffuser de plus en plus largement. En tout cas, la saison 3 risque bien d’être la plus passionnante!!!

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Le (2ème) clip de la semaine: VYRYL – Dale Cooper

On avait déjà eu l’occasion de parler du duo provenant de Besançon en début d’année, et Vyryl fait à nouveau l’actualité avec son EP A Point qui sera téléchargeable gratuitement sur Bandcamp dès demain! L’occasion de replonger dans leur univers électro avec le morceau Dale Cooper, et rien que pour cette référence, ça vaut le coup!

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Yeruldelgger (Ian Manook, 2013)

C’est sous le pseudonyme de Ian Manook que le journaliste et écrivain français Patrick Manoukian signe sa saga littéraire consacrée au commissaire Yeruldelgger, dont le premier volume est paru en 2013 sous le titre Yeruldelgger. Il sera suivi en 2015 par Les Temps sauvages et en 2016 par La Mort nomade. La particularité de ce polar réside dans son origine géographique, puisque l’action prend place en Mongolie, au coeur des vastes steppes sauvages et des villes qui se sont occidentalisées. Lorsque 3 corps sont retrouvés sauvagement mutilés dans une usine, et que le même jour, à des centaines de kilomètres de là, le cadavre d’une petite fille est déterré, le commissaire Yeruldelgger sait qu’il ne va pas chômer les prochains temps…

Ian Manook (ou Patrick Manoukian donc) nous immerge très rapidement dans ce roman à l’atmosphère particulière, nageant entre l’ancien monde et le nouveau, toujours à cheval entre les traditions ancestrales et l’innovation moderne. Le commissaire Yeruldelgger apparaît comme une sorte de brute épaisse, un ours bougon réfractaire, qui n’a pourtant pas son pareil pour mener à bien ses enquêtes. Cet élément incontrôlable est une belle épine dans le pied pour sa hiérarchie, qui ne sait jamais comment le gérer. Les menaces n’ont aucune prise sur lui, et ce d’autant plus depuis qu’il traîne avec lui un vieux drame qui le hante… On va découvrir peu à peu les différents éléments de son existence, et les relations très spéciales qu’il entretient avec ses proches et ses collègues.

A ses côtés, il peut compter sur la jeune et efficace inspectrice Oyun, qui lui fait entièrement confiance, et sur la médecin-légiste Solongo, qui travaille avec lui depuis de nombreuses années. La relation entre elle et Yeruldelgger est ambiguë,  et offre un sous-texte intéressant pour développer la psychologie du héros. Il doit par contre lutter contre d’autres collègues, dont son supérieur qui se fait appeler Mickey (car ça fait plus américain!) ou encore Chuluum, un flic qui aimerait bien l’envoyer à la retraite. Avec ce microcosme, on va découvrir une Mongolie moderne qui semble perdue entre deux époques, avec les yourtes posées dans la steppe et la cité de béton, qui cache sa misère dans ses sous-sols. On apprend notamment que de très nombreuses personnes vivent dans des tunnels glauques et dangereux, car les tuyaux alimentant le chauffage de la ville passent dans ces lieux, ce qui leur permet de dormir dans des endroits avec une température correcte quand il gèle dehors… Et on découvre le mode de vie des nomades qui arpentent les steppes tels des voyageurs…

L’enquête de Yeruldelgger va le mener dans des directions qui vont l’étonner, et il va se retrouver en réel danger au fur et à mesure de sa progression. Entre une bande de faschistes, des chefs d’entreprise étrangers et des flics corrompus, l’étau se resserre autour des responsables des meurtres, mais aussi autour du commissaire et de ses proches… D’ailleurs, on ne peut pas dire que la relation avec sa fille soit au beau fixe… Yerruldelgger, c’est une tranche de vie sauvage qui nous projette loin de ce qu’on a l’habitude de lire, et même si le récit se fend bien de quelques facilités scénaristiques, c’est un polar finalement intéressant et dépaysant, qui ne fait pas réellement de concessions à ses personnages. L’écriture est à la fois brute et belle, embrassant la vision du monde du commissaire, cet homme voulant à tout prix respecter les traditions dans ce monde en perdition, et qui cherche chaque jour une lueur d’espoir pour les siens. Manook traite du temps qui s’écoule entre nos doigts sans que l’on puisse le stopper, des regrets qui nous minent et des fantômes qui sont toujours derrière nous… L’enquête est un beau prétexte à une étude de caractère poussée, et ce commissaire Yeruldelgger est un personnage intéressant.

Ian Manook nous livre donc un roman très réussi, que les amateurs de polar devraient apprécier!

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Le clip de la semaine: GHB – Tuez-les tous

Le rap metal de GHB est du genre à vous décrasser bien profondément le conduit auditif, et leurs paroles poétiques devraient également vous ramoner correctement la cervelle! Ils ont assuré la 1ère partie de Senser hier soir, rien que ça, et bordel ils ont de l’énergie à revendre! Je vous pose ici le clip de Tuez-les tous, ça va vous donner une idée de la folie que ça donne sur scène! 😉

 

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Les news de la semaine: 8 Miles

Et si l’une des meilleures adaptations de comics Marvel se faisait en mode animation? Après une 1ère bande-annonce époustouflante, en voici une un poil plus classique mais toujours très prometteuse, en nous donnant quelques indications supplémentaires quant à l’incorporation des différents personnages. Ca reste très fluide et sacrément bien mis en scène, et ça va certainement plaire aux fans du Tisseur, avec notamment un perso qu’on aimerait bien voir en live également! Tout comme Miles Morales d’ailleurs! Ce Spider-Man: new Generation signé Bob Persichetti et Peter Ramsey débarquera le 12 décembre, n’en déplaise à Mary Poppins! ^^


 

Et une trilogie pour John Wick! Le 3ème volet de la saga qui a marqué la renaissance de Keanu Reeves est prévu pour le 15 mai 2019, et le metteur en scène Chad Stahelski a mis les petits plats dans les grands! Il faut dire que la fin de John Wick 2 était très prometteuse en terme de suspense et d’action, puisque John se retrouvait tout simplement avec les meilleurs tueurs du monde aux trousses! Du coup, le casting fait pas mal rêver, avec Mark Dacascos, Lance Reddick, ce sauvage de Yayan Ruhian et Cecep Arif Rahman, Ruhian ayant joué dans les 2 films The Raid et Rahman ayant tourné dans The Raid 2: Berandal; on aura aussi Tiger Hu Chen, que Keanu Reeves affrontait et dirigeait dans l’excellent Man of Tai Chi! Et on a l’arrivée d’Halle Berry sur la franchise, elle qui nous dévoile un premier visuel très engageant! Ian McShane et Lawrence Fishburne sont eux de retour, ah oui j’oubliais, Anjelica Huston rejoindra aussi toute l’équipe! Bref, ce John Wick 3: Parabellum devrait être ultra-efficace!

 

J’avais lâché la saga Transformers depuis bien longtemps, les destructions successives ayant perdu toute saveur. Mais la bande-annonce de ce Bumblebee a de quoi attiser la curiosité, avec une approche très différente des autres films. On semble être dans un récit initiatique que ne renierait pas le Spielberg des grands jours, tout en baignant dans une atmosphère 80’s que l’on voit partout actuellement, mais qui semble être traitée avec beaucoup de soin. Travis Knight nous vient du domaine de l’animation (il a mis en scène Kubo et l’Armure magique), et il pourrait bien avoir insufflé pas mal d’émotions dans ce Bumblebee… Et rien que pour la fin de la bande-annonce, ça donne envie! ^^ Et on a même cette bonne vieille tronche de John Cena dans les parages!


 

Pour moi, la saga Millénium, c’est 3 bouquins et pas plus. Je n’ai donc jamais lu Millénium – ce qui ne me tue pas, puisqu’il n’a pas été écrit pas Stieg Larsson. Par contre, ça ne m’empêche pas de trouver que la BA de ce Millénium: ce qui ne me tue pas a vraiment de la gueule! L’ambiance mise en place par Fede Alvarez est bien prenante avec quelques éléments sacrément anxiogènes, et on va juste espérer que ce soit mieux que son ratage intégral avec Evil Dead! Claire Foy reprend le rôle mythique de Lisbeth Salander, et ça va être difficile de passer après Noomi Rapace et Rooney Mara! On analysera tout ça le 31 octobre!

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