Get out (Jordan Peele, 2017)

Il faudra quand même un jour qu’on m’explique le bien-fondé de sites comme Rotten TomatoesGet out a fait le buzz car il se targuait d’avoir une moyenne de 100% sur le site, et il a « chuté » dernièrement à 99%… En gros, ce score indique clairement un film qui nous prendra aux tripes et  qui sera d’une originalité sans précédent! L’attente suscitée par ce premier long de Jordan Peele était évidemment énorme, et une fois le film terminé, on se demande si on a bien vu le bon? C’est ça, le film à 100%? Le film d’horreur incroyablement flippant? L’uppercut dont on ne se relèvera pas? Mouaiiiiiis… On va dire que la campagne marketing a bien réussi son coup, parce que ce film n’a absolument rien qui le démarque de la production standard…

Alors qu’on soit bien clair, ce n’est pas un mauvais film, je le trouve plutôt réussi. Mais quand on nous promet un ride horrifique absolument dantesque, il y a de quoi bien se marrer au vu du résultat final… Si le film n’avait pas eu tout ce battage médiatique, on l’apprécierait certainement davantage finalement… En fait, il subit le même sort que le It follows de David Robert Mitchell, qui avait lui aussi été précédé d’une réputation plus qu’élogieuse il y a 2 ans, et qui mis à part quelques idées de mise en scène et un point de départ intriguant, n’avait pas non plus de quoi emballer les foules… La production horrifique est à ce point lamentable qu’il faille mentir sur la qualité du produit afin d’attirer des spectateurs?? En tout cas, je ne parviens aucunement à comprendre où est le génie dans cette copie certes correcte, mais sans aucune innovation.

En fait, c’est peut-être l’aspect social qui est teeeeellement hype, on va intégrer la notion de racisme dans le scénario, histoire de faire une critique de la société moderne! Wahouuuu, le coup de génie bordel… Surtout que la rivalité Blancs/Noirs n’a au final que peu d’intérêt… Enfin bon, je tenais juste à souligner l’absence de nouveauté proposée par ce film, qui ne mérite certainement pas tous les éloges dont il fait l’objet. Maintenant, Jordan Peele est assez motivé pour écrire et mettre en scène une sorte de thriller sur fond racial qui fonctionne, et habité par quelques acteurs intéressants. On a pu découvrir l’acteur anglais Daniel Kaluuya dans Fifteen Millions Merits, un épisode de l’excellente série Black Mirror, ou encore dans Sicario, et il est au casting du prochain Black Panther! Il donne une complexité intéressante au personnage de Chris, qui va débarquer dans sa belle-famille afin d’être présenté par sa copine. Les différences entre Blancs et Noirs ne vont pas tarder à être soulignées…

A ses côtés, Allison Williams joue sa copine Rose, qui n’en revient pas de la manière dont sa famille manque de tact avec Chris. Catherine Keener (Into the Wild) et Bradley Whitford (La Cabane dans les Bois) jouent les parents de Rose, tandis que Caleb Landry Jones (Antiviral) joue le frangin un brin dérangé… Le principe du film est donc de placer le Black Chris dans une famille bien blanche qui va commencer à faire des insinuations spéciales, tout en jouant la carte de l’affection… On va donc se retrouver dans le schéma classique d’un individu qui va se retrouvé isolé au sein d’une communauté semblant vaguement menaçante, mais sans que l’on sache trop ce qui se passe… Jordan Peele va jouer sur cette ambiance mystérieuse et légèrement oppressante, mais la révélation finale renvoie directement aux vieux films d’horreur 80’s… Donc bon, c’est sympa, mais ça casse pas la baraque quoi…

En me relisant, on dirait vraiment que j’ai détesté ce film, mais ce n’est pas le cas! Je suis juste très déçu parce qu’il n’arrive pas à la cheville du chef-d’oeuvre qui était annoncé, et forcément, toute cette pub mensongère, ça reste en travers de la gorge… Mais Jordan Peele parvient à créer une atmosphère intéressante, et à diriger ses acteurs pour qu’ils donnent une certaine crédibilité à ce récit. Donc Get out est au final un bon petit film, mais ne révolutionnera en aucun cas le genre. Finalement, c’est un peu comme pour le comptage des manifestants: certains vous diront qu’il y avait 70 000 personnes, tandis que d’autres en comptent 500 000 au même endroit et au même moment… Donc là, entre le 99% promulgué et le 60% que je lui mettrai, il y a un monde…

 

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