Acts of Evil : Actes de Malveillance (1)

En 1989-90, Marvel publie un crossover intitulé Acts of Vengeance qui voit des super-héros confrontés à des super-vilains dont ils n’avaient encore pas croisé la route. Le tout était orchestré par un mystérieux individu qui n’était autre que Loki. Pour fêter les 30 ans de ce comics, l’éditeur a opté pour une succession de one-shot réunis sous la bannière Acts of Evil, dont les premiers épisodes apparaissent dans ce numéro 1. On va rapidement se rendre compte que l’opportunité est avant tout commerciale, et pas des plus brillantes artistiquement parlant…

On commence par l’annual de Miss Marvel, qui voit Kamala Khan affronter le Super-Skrull dans un récit franchement naze… L’extraterrestre veut se venger de l’espèce humaine pour la destruction de sa planète Throneworld, dont personne n’a jamais entendu parler… Et pour cela, il va se rendre à Jersey City et se faire passer pour un super-héros! Aucune logique dans son action, mais il va peu à peu éradiquer le crime en usant de méthodes bien violentes, sous les yeux d’une Miss Marvel doutant fortement des motivations du nouveau héros. Une histoire bas du front et des dessins pas franchement engageants, c’est le programme servi par Magdalene Visaggio et Jonathan Lam.

Constat similaire pour le Punisher Annual 1, qui voit le croisement improbable entre Frank Castle, J. Jonah Jameson et des Broods, le tout dans l’espace après avoir braqué une navette spatiale! OK…Dèjà, quand on ne veut que buter l’équipage sans avoir envie d’aller dans l’espace, c’est étrange d’emporter avec soin une combinaison spatiale… Mais bon, on n’est pas à quelques approximations près… Karla Pacheco et Adam Gorham nous balance un récit ridicule dans lequel Jameson passe presque pour un héros, et établit un team-up sans aucune crédibilité avec le Punisher. C’est franchement naze, et ça n’amène rien de significatif à Castle, à part l’envie de verser une larme en repensant aux épisodes mythiques de Garth Ennis

Bon, l’épisode de Venom est un brin au-dessus, avec une réflexion intéressante sur la dichotomie entre Eddie Brock et son Symbiote. Lady Hellbender traque Venom pour dérober le Symbiote, et possède une arme capable de séparer les deux entités. Voir Eddie penser un peu par lui-même s’avère sympa, lui qui est tellement habitué à sa cohabitation avec l’hôte extraterrestre. Rien de bien transcendant non plus, mais une histoire qui se lit. Par contre le bonus sur Lady Hellbender est d’une inutilité totale.

Tiens, mais qui vois-je arriver? Ce bon vieux Deadpool dans son annual, qui va être envoyé en mission par le jeune Peter Quincy, 8 ans, qui a d’affreux cauchemars chaque nuit. En toute logique, Wade va se rendre dans le royaume de Cauchemar, le maître de la nuit qu’il tient pour responsable des problèmes de Peter. Il y a quelques passages sympas, avec notamment le casse du sanctuaire de Docteur Strange, histoire de dérober l’Oeil d’Agamotto. La visualisation du domaine de Cauchemar est sympa, et Deadpool ne se laisse pas impressionner par le côté démoniaque du personnage. Et soudain, le récit bascule dans quelque chose de très différent et autrement plus sérieux, que l’on n’est pas habitué à traiter en comics, surtout dans le circuit mainstream. Dana Schwartz et Aaron Kuder nous livrent une histoire qui fonctionne, même si là encore, il n’y a rien de transcendant.

Cet Acts of Evil 1 est donc loin d’être indispensable, et seule la moitié de ses récits mérite un minimum d’intérêt.

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House of X/Powers of X 3

Avant-dernier numéro pour le diptyque House of X/Powers of X de Jonathan Hickman, et on a encore des épisodes aux différences très marquées. L’intrigue évolue pas mal avec le sacrifice de certains héros au nom de l’idéal de Xavier, mais l’ensemble revêt de plus en plus une imagerie très sectaire qui s’avère un peu gênante… Voir Tornade déblatérer des phrases typiques de gourou, ça le fait moyen et je trouve que même si les X-Men croient dur comme fer à leur combat, ce glissement extrémiste est toujours difficile à croire de leur part.

On a également une propension à la complexité très prononcée de la part d’Hickman, à tel point que ça paraît par moment très artificiel… « C’est pour ça que la Forge a été conçue avec ces colliers de contrôle. Si ça devait mal tourner, Oméga, on l’envoie en aller simple dans le coeur du soleil. – Elle se réveillera quand? – Eh bien, nous pouvons la réveiller quand nous voulons, mais même à la vitesse exponentielle à laquelle elle apprend, elle a encore du chemin à faire avant que nous soyons certains qu’elle ait évolué au-delà de la ligne Heller-Faust. – Bien. Qui voudrait d’une I.A. potentiellement sociopathe? »

Par contre, le scénariste a encore de belles trouvailles comme cette alliance de pouvoirs mutants ouvrant sur une capacité de résurrection, qui va là encore apporter de nouvelles potentialités à cet univers. Couplé à la sauvegarde génétique de Monsieur Sinistre, on est dans un registre SF à la fois monumental et inquiétant… Hickman revient aussi sur les prémisses de l’arrivée des Mutants sur Krakoa, en dévoilant la dualité initiale de l’île, séparée de son entité jumelle. C’est le mutant Cypher qui a pu entrer en communication avec Krakoa et qui a expliqué à Xavier les tourments endurés par l’île… C’est ce même Cypher qui a conçu la langue mutante servant d’interface avec Krakoa. Et voir Apocalypse serrer la main du Professeur Xavier, c’est complètement dingue!

Sinon Hickman élabore encore des fiches techniques très précises, comme avec le protocole de résurrection ou les rappels sur les extinctions mutantes, démontrant encore une fois le sérieux avec lequel il travaille. On oscille donc entre des moments franchement intéressants et des passages beaucoup plus abscons, et l’ensemble reste curieusement dénotant pour les X-Men, qui semblent vraiment être passé du côté obscur… A voir comment cela évoluera dans l’ultime numéro le mois prochain!

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Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. saison 7 (2020)

Enfin, les aventures de la bande à Coulson se terminent! Après 7 années de bons et moins bons services, la série de Maurissa Tancharoen, Jed Whedon et Joss Whedon tire sa révérence, avec une saison finale à l’image de l’ensemble du show, à savoir en demi-teinte… Après 136 épisodes passés à explorer des pans de l’univers Marvel par le prisme du S.H.I.E.L.D., il faut bien se rendre à l’évidence que cette série ne méritait pas de durer aussi longtemps…

Non pas qu’elle soit dénuée de bons moments, mais ils sont finalement limités et la longévité du show nous aura surtout donné beaucoup d’épisodes approximatifs, là où on était en droit d’attendre une plongée bien plus passionnante dans cet univers. Resteront en mémoire les apparitions de Ghost Rider, les expérimentations du Cadre, l’épisode où Jemma se retrouve seule sur une planète inconnue, le S.H.I.E.L.D. dans l’espace… Et cet excellent épisode en mode Un Jour sans Fin au milieu de cette dernière saison! Et on peut rajouter quelques épisodes d’ouverture de saison, car presque systématiquement, les auteurs savaient susciter l’intérêt avant que l’ensemble s’essouffle trop rapidement.

C’est encore le cas cette année, avec une excellente idée qui voit l’équipe sauter d’époque en époque au gré de leur poursuite des Chronicoms, et l’entame de cette saison à l’ère de la Prohibition est franchement sympathique! Mais le concept va rapidement se déliter, et l’épisode contre les robots tueurs dans les années 80 commence déjà à en faire trop en mode parodique… Et la suite avec les trop grandes présences de vilains pas charismatiques du tout (je ne sais déjà plus comment s’appelle la nouvelle boss de fin de niveau sans relief) donne tellement l’impression d’être cloisonné dans une énième série SF des années 90 sans aucune ambition… Et quand on voit le nombre de couloirs que les agents ont emprunté durant les 7 années écoulées, on se dit qu’ils y ont certainement passé la moitié de leur temps! Il y en a qui se plaignaient des scènes de couloirs de Daredevil, celles-ci sont autrement plus light…

Et ces éternels dialogues pseudo-scientifique censés nous immerger dans l’intrigue, mais qui ne font que pallier le manque de ressorts narratifs… Combien d’objets ont été récupérés ou assemblés, avec le même jargon ennuyeux à mourir? C’est notamment le cas pour réparer l’appareil gérant le flux temporel, et cette successions de décors de couloirs et d’artefacts donne un rendu très factice par moments… Des moments qui se répètent souvent malheureusement… Au niveau des personnages, Jemma est devenue franchement agaçante au fil des années, May est restée trop monolithique, même s’il y a une timide tentative cette année pour lui conférer quelques émotions, Skye est trop classique… Encore une fois, le seul qui s’en sort bien est Mack, car son interprète Henri Simmons parvient à insuffler une humanité à cette armoire à glace, même s’il est parfois desservi par le script, comme dans l’épisode où il déprime. Je ne parle même pas de Deke Shaw qui est clairement un des rigolos de service les plus inutiles de l’histoire des séries…

Clark Gregg aura prêté ses traits à l’agent Coulson pendant de longues années, avec des évolutions étonnantes, et sa prestation cette année est toujours sympathique. Il aurait mérité de faire davantage le lien avec les films, et pas seulement cette fausse apparition dans l’horrible Captain Marvel… Du côté des bad guys, difficile d’en retenir vraiment, et mis à part le méchant Kree il y a quelques saisons et le Fitz diabolique, ça n’envoyait pas du lourd… Le Graviton du pauvre, les Chronicoms, Grant Ward, Aida, Malick… Quelle mauvaise idée d’ailleurs de choisir un jeune Malick ou un jeune Garrett pour méchants cette saison… Si ce n’est la participation-hommage de James Paxton, le fils de Bill Paxton, qui incarne donc le personnage que son père avait joué, il n’y a rien de bien palpitant…

Mention spéciale à Joel Stoffer (qui pour la petite histoire a joué dans un épisode de The Shield ^^), et qui est excellent dans le rôle du Chronicom Enoch! Son standing et sa positivité en font un personnage attachant, et il est parmi ceux qui offrent le plus d’émotion dans cette saison. Il y a encore un bel hommage à la série Agent Carter (qui vaut davantage le coup que Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D), avec un personnage issu d’un passé parallèle. Mais là encore, l’intérêt va rapidement se déliter avec lui, et c’est bien dommage.

Le jeu avec le flux temporel a suscité de l’intérêt pendant un moment, avec notamment une allusion à l’intrigue d’Avengers : Endgame, mais les plus gros problèmes de cette série auront toujours été les mêmes : sa trop grande distanciation avec les oeuvres cinématographiques, ainsi que sa paresse à vouloir travailler avec de nouveaux personnages. Sur l’ensemble de la série, on aura eu un Deathlok du pauvre, un excellent Ghost Rider, un Carl Creel (l’Homme Absorbant) intéressant, un Calvin Zabo du pauvre aussi (c’était Kyle MacLachlan pourtant!), un Graviton j’en rigole encore, ce qu fait finalement une très mauvaise utilisation d’un catalogue contenant des milliers de personnages!

Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. restera donc une série sans grande envergure, qui se sera permis quelles très belles envolées le temps de quelques épisodes (souvent les plus déconnectés de l’intrigue principale). Ce n’est certainement pas une série qui aurait dû durer aussi longtemps au vu de ce qu’elle offrait, et je suis bien content qu’elle s’achève enfin!

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Les news de la semaine : e-Tron

Si une suite de l’excellent Tron : l’Héritage avait été annoncée puis repoussée maintes fois ces dernières années, il semblerait que le projet Tron 3 soit enfin solidifié! Malheureusement, le metteur en scène Joseph Kosinski et l’acteur Garrett Hedlund ne seront plus de la partie… En lieu et place, nous aurons Garth Davis, le réalisateur de Lion, qui se frottera pour la première fois au domaine de la science-fiction, et il pourra compter sur la présence de Jared Leto devant la caméra dans le rôle principal! Des changements importants pour une séquelle qui devrait pas mal s’éloigner de l’intrigue initiale… On espère que la nouvelle équipe sera capable de la même puissance visuelle, et on attend également de voir si les Daft Punk seront de retour!

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Le clip de la semaine : Nine Inch Nails – March of the Pigs

On replonge dans les 90’s avec ce March of the Pigs issu du mythique The Downward Spiral de NIN, avec un clip fait maison dans lequel on retrouve un Trent Reznor tout jeune et, comment dire, habité! ^^

 

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