Un Millionnaire à Lisbonne (J.R. Dos Santos, 2013)

Second volet du diptyque consacré au multi-millionnaire Calouste Gulbenkian après L’Homme de Constantinople, Un Millionnaire à Lisbonne commence avec les prémices de la Première Guerre Mondiale, alors que l’effervescence et le nationalisme montent en Allemagne, et que tout le monde pense que s’il y a conflit, celui-ci sera de très courte durée. On retrouve donc notre homme d’affaires arménien à Londres, tandis qu’il va devoir s’adapter aux frémissements géopolitiques en cours. J’avais lu le premier bouquin sans y retrouver l’attrait majeur des romans consacrés à Tomás Noronha, le personnage principal ne possédant pas le même capital sympathie. J’ai entamé la lecture de ce second bouquin dans un souci de complétude par rapport aux oeuvres de J.R. Dos Santos, qui est l’un de mes romanciers favoris avec Joe R. Lansdale.

Son style permet toutefois de maintenir un intérêt même lorsque les personnages ne nous parlent pas spécifiquement, et il y a quelques améliorations significatives dans ce second ouvrage, avec une traversée historique du XXème siècle bien immersive par moments. Dans l’ensemble, ce roman reste l’évocation d’un magnat du pétrole en expliquant comment il a assuré sa fortune, mais le récit va parfois bifurquer vers quelque chose d’inattendu. Le moment le plus dramatique reste sans conteste cette évocation des plus frontales du génocide arménien, que Dos Santos va nous faire vivre de l’intérieur en mettant en lumière toute la cruauté des bourreaux turcs. Je ne m’attendais vraiment pas à lire des chapitres aussi tragiques et révoltants, et j’avoue avoir été secoué par ces actes d’une violence physique et psychologique inouïes… D’un coup, on se retrouve plongé dans un récit de désespoir et d’abomination extrêmes, et dont la véracité n’a toujours pas été reconnue de nos jours par les autorités turques…

Pour nous immiscer dans cette tranche honteuse de l’Histoire, Dos Santos va inventer une relation fictive entre le fils de Calouste (dénommé Kaloust dans ce roman) et une jeune fille de son village. Le fils est nommé Krikor (il s’appelle en réalité Nubar) et va être malgré lui un guide à travers les Marches de la Mort… Je n’ai trouvé aucune mention que Nubar ait traversé une telle épreuve, il s’agit très certainement d’un moyen pour Dos Santos de relier plus dramatiquement cette atroce épreuve à la famille Gulbenkian (Sarkisian dans les livres). La portée de ces événements est telle, qu’elle s’inscrit dans une veine similaire à celle du génocide juif perpétré par les Nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale. Et c’est réellement très difficile à lire… Mais Dos Santos participe à un devoir de mémoire primordial par le biais de ces passages, qui s’avèrent terribles, nous démontrant comment il est très facile de déshumaniser des personnes…

Un Millionnaire à Lisbonne va ensuite revenir sur des considérations plus mercantiles vis-à-vis de Kaloust, qui poursuit ses négociations afin de régner sur le monde du pétrole. Ce qui permet à Dos Santos de nous proposer quelques chapitres au suspense palpable, notamment lors de la mise en place d’un accord très fameux permettant à sa compagnie pétrolière Turkish Petroleum Company de bénéficier en partie de tous les gisements qui pourraient être trouvés dans l’ancien empire ottoman. Une sorte de clause de non-monopole, obligeant notamment les compagnies américaines à partager leurs découvertes! Les négociations s’avèrent très savoureuses, et on ressent alors toute la finesse et la force de frappe de l’homme d’affaires arménien!

On va ensuite traverser d’autres affres du XXème siècle, avec bien évidemment la Seconde Guerre Mondiale, puisque Kaloust, qui vivait à Paris, va suivre le gouvernement en se rendant à Vichy. Là encore, on va vivre quelques chapitres centrés sur l’Occupation qui s’avèrent intéressants, avec la vision de la classe aisée tentant de s’adapter à cette situation. Un Millionnaire à Lisbonne offre donc quelques moments plus prenants que L’Homme de Constantinople, même si je ne parvenais pas vraiment à m’attacher à ce personnage intraitable. Ses infidélités « thérapeutiques » à base de jeunes femmes, ça reste quand même très moyen, et totalement hypocrite. Là encore, est-ce uniquement dans le roman, mais cela n’aide pas à apprécier le personnage. On ne peut évidemment pas passer outre son amour de l’art, dans lequel il faisait également preuve d’un grand art de la négociation.

Bon, j’attends maintenant avec impatience Immortel, le prochain Tomás Noronha !!!

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Total Western (Eric Rochant, 2000)

Je n’avais encore jamais vu ce film, et je ne sais pas pourquoi, mais dans mon souvenir je m’imaginais une comédie d’action en mode décérébré. Autant dire que je n’étais pas prêt à me prendre cette baffe dans la gueule… Samuel Le Bihan incarne Bédé, un petit trafiquant qui suite à un deal qui tourne mal, se retrouve obligé de se mettre au vert quelques mois. Il va rejoindre un centre de rééducation perdu en pleine campagne, et va se faire passer pour un éducateur. Mais quand les gangsters retrouvent sa trace, les emmerdes vont réellement commencer…

Je m’étais vraiment fait une fausse image de ce film, et j’ai donc d’autant plus été surpris par sa radicalité! Ca commence avec une ambiance décontractée, avec en parallèle Bédé qui fait son petit boulot de récoltant en ville, et le quotidien du centre en pleine campagne. A priori, aucun lien entre les deux, mais ce n’est qu’une question de temps… Eric Rochant nous dépeint un environnement très réaliste, avec dialogues au cordeau en mode jeunes de cité, et on entre assez facilement dans ce film. Mais c’est quand tout va se mettre à foirer que le metteur en scène va nous révéler quelles étaient ses véritables intentions. Et dès lors, on se retrouve dans un polar s’inscrivant parfaitement dans le sillage des films de genre à la française des années 60-70, tels que les faisaient Robert Enrico ou Henri Verneuil. On se retrouve face à un spectacle à l’âpreté totale, qui va emprunter aux codes du western pour en faire une déclinaison rurale des plus abouties. Et on pense bien sûr aussi au cinéma de Sam Peckinpah!

Ce qui imprime d’emblée la rétine, c’est le niveau de violence très élevé, surtout en mettant en scène des jeunes. Les séquences bien tendues se multiplient, et notamment celle avec Farida… On est dans une esthétique glaciale empruntant aux films de vengeance, et Total Western va traiter directement des instincts de survie les plus élémentaires. C’est en ce sens que le film fonctionne sacrément bien, car on se retrouve littéralement projeté avec Bédé et la bande de jeunes, qui vont tout faire pour survivre à l’assaut. Eric Rochant parvient à donner un maximum d’impact à ses scènes, tant d’un point de vue dramatique qu’esthétique, et on assiste à une sorte d’opposition étrange, un assaut armé en pleine campagne… Ca n’est pas aussi violent que celui de Gangs of London, mais quand même!

Samuel Le Bihan est sacrément intense dans ce rôle mutique, cette caractéristique étant un autre héritage du western. Secret, silencieux et vif, il a tous les atouts pour résister à l’opresseur… Et si on parle de western, il faut souligner la superbe partition de Marco Prince, qui signe un univers musical très influencé par Morricone. Les dialogues sont impressionnants et démontrent une volonté d’immiscer un humour très noir dans le film, en mettant en opposition les univers présents. C’est pour cela que le bad guy lance aux jeunes : « C’est autre chose que de cramer des bagnoles hein? » et autre « Ca va sentir la fondue savoyarde! ». Ca amène un décalage étrange et qui fonctionne pourtant vraiment bien. Quand on a des jeunes de banlieue, des adeptes des jeux de guerre et de vrais gangsters qui se retrouvent confrontés, ça charcle sévère et c’est très généreux en hémoglobine!

Les séquences d’action sont d’une très grande violence, et on est surpris par la façon dont elles nous touchent. Rochant vient percuter nos propres instincts de survie, et on va cautionner des actes franchement crades mais légitimant la survie des protagonistes. Le metteur en scène parvient à maintenir un suspense très fort et à nous balader à travers des séquences bien tendues, usant là encore d’une temporalité héritée des westerns. Total Western est une délocalisation de la violence urbaine en milieu rural, et voir des mecs se courir après à travers champ ou se flinguer à tout va dans un corps de ferme, ça change des ruelles sombres et des hangars désaffectés! Total Western est une vraie bonne tuerie à l’ancienne, bien viscérale et choquante, et ça fait un bien fou de voir ça!

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Les news de la semaine : The Hell Word

Salut les p’tits clous!

Dans les sagas cinématographiques à tendance horrifique, les plus connues sont certainement les Vendredi 13, Freddy, Halloween, Chucky… Et on oublie souvent de citer Hellraiser, qui a pourtant une particularité très singulière : il s’agit de la saga à la longévité la plus importante, comptant 10 films connectés s’étendant sur 4 décennies, du Pacte en 1987 à Hellraiser : Judgment en 2018! Alors certes, la qualité des métrages s’avère très variable, mais s’il y en a un seul à retenir, c’est bien le sublime Hellraiser 2 : les Ecorchés, l’une des oeuvres les plus ambitieuses pour mettre en image le royaume des Enfers!

Let the party begiiiiiiiin

Il n’y aura plus de suite à cet ensemble s’étalant sur plus de 30 ans, mais l’univers cher à Clive Barker n’a pas pour autant dit son dernier mot. HBO est en effet actuellement en phase d’adaptation du roman Hellraiser de Barker, dans une volonté de transposer d’une nouvelle manière les cauchemars issus du cerveau très imaginatif de l’auteur british! Les Cénobites ne sont pas près de se faire oublier en Enfer donc, et Pinhead va à nouveau pouvoir mêler travail et plaisir grâce au Cube! Barker est officiellement attaché à ce reboot, qui prendra la forme d’une série et qui devrait permettre d’explorer bien plus avant la mythologie faite de sadisme et de supplices de Pinhead et des autres démons. Bon, Barker avait lui-même adapté son roman dans le tout premier film de la saga, Le Pacte, qui était bien loin d’être convaincant… Et les premiers épisodes seront réalisés par David Gordon Green, l’homme qui a massacré Michael Myers dans Halloween… Mais on pourra toutefois garder un minimum d’espoir avec la présence à l’écriture de Michael Dougherty, l’homme derrière Trick’r’treat.

Bon, à notre époque, il y a plus de chance de voir sortir une série qu’un film, alors on croise les doigts…

Ceci n’est pas un Cube Cosmique

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Le (2ème) clip de la semaine : Marc Rebillet -Girl’s Club

L’artiste franco-américain Marc Rebillet est un adepte de l’électro, qu’il cultive à sa manière très personnelle en mode impro totale, tant au niveau musical que des textes! Le résultat s’avère pourtant très énergique et savoureux, mêlant tempo funky et humour qui claque! Si vous ne connaissez pas encore, je vous invite à découvrir cet homme hors norme! Et je vous conseille d’aller lire sa bio sur Wikipédia, ça vaut le détour ^^

 

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Focus : Séries Marvel, pour le pire et pour le meilleur

Maintenant que la diffusion d’Helstrom a entériné la reprise de Marvel Studios sur l’ensemble de la production super-héroïque issue de la Maison des Idées (mis à part ces chenapans de Sony), il est temps de faire un point sur cette aventure télévisuelle qui aura eu de nombreuses déclinaisons, et pas toujours très heureuses. Je ne reviendrai pas sur les shows à l’ancienne comme L’incroyable Hulk ou The amazing Spider-Man, mais je vais me concentrer sur l’ère moderne, avec les séries produites par Marvel et la Fox (puisque Sony ne s’est toujours pas décidé à exploiter le Spider-Verse en petit format!).

En tout, ce sont 14 séries qui ont été diffusées entre le 24 septembre 2013 et le 16 octobre 2020, soit 7 ans d’expérimentations diverses afin de capitaliser un maximum sur la tendance des super-slips!

 

14. Inhumans

On va commencer par la pire de toute, qui fait quasiment l’unanimité, j’ai nommé Inhumans. Cette adaptation était censée au préalable se faire sous la forme d’un film, mais les motivations ont à priori été revues à la baisse, et le budget très certainement aussi. L’attente était grande au moment de voir enfin surgir sur écran Flèche Noire et sa cour, et le résultat n’a certainement bluffé personne… L’ajout au casting d’Iwan Rheon dans le rôle de Maximus avait de quoi appâter, mais là encore, le résultat s’est avéré tellement lisse… Personnages manquant cruellement de charisme, SFX anecdotiques, récit sans la moindre portée dramatique… Inhumans est un ratage intégral, qui ne respecte pas ses personnages (Médusa en tête, sans jeu de mots) et qui inhume pour un long moment le peuple des Inhumains.

 

13. The Gifted

The Gifted  évite in extremis la dernière place, car la saison 1 se démerdait tout juste pour que l’on croit au potentiel d’une seconde saison… Cette série Fox se déroule dans un futur potentiel où les X-Men ont disparu, mais où un groupe de résistants a juré de perpétuer le flambeau et de sauver la race mutante. On a droit à un Solar alternatif, à une Polaris, à un Warpath (qui est certainement l’acteur le plus juste du show), et à des intrigues sans grande envergure. La saison 1 fait le job, mais la portée du show est réellement démasquée avec une saison 2 catastrophique, dont on se fout totalement des personnages, mention spéciale à ce Solar qui chouine toute la saison ou à ces frangin-frangine qui se font la guéguerre, à ce flic sans aucun intérêt, et finalement à cette famille tellement chiaaaaante… Pitoyable et terriblement long…

 

12. The Defenders

Dans la vague d’adaptations estampillées Netflix, The Defenders devait faire office d’Avengers télévisuel, en rassemblant les héros précédemment apparus dans les autres séries. On retrouve donc Daredevil, Jessica Jones, Luke Cage et Iron Fist qui se réunissent contre un ennemi commun, qui n’a strictement rien de flippant! Elle est incarnée par Sigourney Weaver, qui vient ici uniquement pour payer ses factures, et le résultat est une réunion pas désagréable mais dont on attendait franchement davantage. Tout ça pour ça? The Defenders se regarde, mais je vous mets au défi de vous rappeler les différents passages du show…

 

11. Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D.

Première série issue de l’univers Marvel en septembre 2013, Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. fait directement suite aux événements des films et va intégrer l’agent Coulson, qui fait donc le pont entre le cinéma et la télévision (dans le 1er épisode, on a aussi droit à Nick Fury et Maria Hill). Clark Gregg est assez cool pour donner de la consistance à son personnage, mais cette série va tellement s’éloigner des comics que je ne comprends pas l’engouement qu’elle suscite chez certains… Il y a de belles trouvailles, comme le Cadre, le voyage dans l’espace, Ghost Rider… Mais la série refuse d’utiliser son plein potentiel et les milliers de personnages dont elle dispose en comics, ce qui nous donne un Mister Hyde du pauvre avec Kyle MacLachlan, un Deathlok du pauvre, un Graviton du pauvre (j’en ris encore de celui-là…) et des personnages principaux qui remplissent juste leur fonction. Et au bout d’un moment, laissez donc l’agent Coulson tranquille merde… Dans l’ensemble, ça n’est pas désagréable, mais ça reste très convenu. La série se permet donc quelques rares fulgurances qui donnent espoir, avant de retomber soit dans un calme poli, soit parfois dans des épisodes très ratés. Une série en dents de scie malheureusement…

 

10. Iron Fist

Dernière-née de Netflix avant la réunion de The Defenders, Iron Fist aura été salement lynchée par à peu près tout le monde. Je suis un peu plus tolérant avec ce show, qui n’a certes rien de transcendant, mais qui selon moi fait le job. D’ailleurs rien que pour le perso de Mary Walker dans la saison 2, ça vaut quand même le coup d’oeil. Finn Jones fait ce qu’il peut avec un script qui n’a pas trop envie de bastonner, et je le trouve quand même sympathique… Maintenant ça reste une série anecdotique qui sera vite oubliée avec le temps, mais elle n’est pas aussi pourrie que ça. Même si oui ça fait grave chier que le costume soit pas vraiment utilisé!!!

 

9. Runaways

Un départ très intéressant qui respecte l’oeuvre originelle tout en y apportant quelques transformations, un générique génial, un Los Angeles ensoleillé bien comme il faut, Runaways avait tous les atouts pour convaincre. Mais cette série Hulu se perd violemment en seconde saison, avant de se rattraper un peu en saison 3. C’est franchement dommage d’avoir cette saison 2 qui entache l’ensemble, parce que les persos étaient plutôt intéressants, mais la lutte contre cette secte merdique franchement, j’en pouvais plus… La Fée Morgane est bien plus intéressante dans la saison 3, et l’épisode crossover avec Cloak and Dagger est excellent! Il y avait au départ une vraie fraîcheur dans le traitement des personnages, et la démarcation avec l’univers super-héroïque classique était intéressante. La saison 3 permet de redonner du jus à Nico Minoru, et ça fait bien plaisir!

 

8. Agent Carter

La seule série se déroulant dans le passé, prenant place après la Seconde Guerre Mondiale, et permettant de retrouver la bien-aimée de Captain AmericaPeggy Carter. Avec Agent Carter, on va suivre ses aventures old school dans des 50’s très bien retranscrites, et le charme rétro de l’ensemble est bien plus sympathique que les robots et extraterrestres à répétition de Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D… Dommage que la série ait été annulée au bout de 2 saisons, surtout que les références et les liens avec le MCU étaient savoureux (Howard StarkJarvis, incarné par l’excellent James D’ArcyDum Dum Duggan…). Hayley Atwell était excellente dans le rôle de cette agent secret, qui donnait un bon coup de pouce au féminisme à l’époque!

 

7. Helstrom

Helstrom est l’ultime série diffusée le mois dernier, qui se permet d’innover en matière d’atmosphère, puisqu’elle nous plonge en plein trip horrifique et démoniaque! C’est lourd, tendu et parfois flippant, et ça fait vraiment du bien de découvrir un show Marvel pas franchement recommandé pour les tout petits! C’est quand même bien gore par moments… Tom Austen et Sydney Lemmon incarnent Daimon et Ana Helstrom, les 2 enfants d’un tueur en série. Ils possèdent des aptitudes spécifiques leur permettant de combattre le Mal, et ils le font en toute discrétion. Les personnages sont originaux, intriguants, et le soin apporté à l’écriture permet de suivre ces épisodes avec un réel intérêt. On sent une approche très Netflix dans l’évolution des personnages, et ça fait du bien. Par contre, quel dommage que les derniers épisodes soient aussi bâclés… On en perd une bonne partie de la saveur du show…

 

6. Jessica Jones

Seconde série pour Netflix, et une excellente première saison de Jessica Jones qui permettait de maintenir le niveau! Le côté polar avec ses ruelles sombres, son whisky et ses mines patibulaires, ça donnait un sacré cachet à l’ensemble et Krysten Ritter s’insérait parfaitement dans le rôle-titre. Et ce bad guy bordel! David Tennant était impérial en incarnant Kilgrave, et l’emprise qu’il avait sur Jessica était impressionnante! L’évolution de Trish Walker aura été très intéressante aussi, même si elle aura traîné un peu, et le choix du personnage de Gregory Sallinger pour la saison 3 était intéressante. Mais en plus, on a découvert Luke Cage, joué par Mike Colter!

 

5. Luke Cage

Luke Cage donc, qui bénéficie d’une première saison parfaite, en mode Harlem rétro tout ce qu’il y a de plus captivant! Mahershala Ali était tellement à baffer dans le rôle de Cottonmouth (mais justement il le tenait totalement!), et la grosse découverte aura été Theo Rossi dans le rôle de Shades, cet homme de main qui peut basculer d’un instant à l’autre! La tension que Rossi apporte à son personnage est excellente! Dommage que la saison 2 soit plus convenue, parce que la 1 est un pur hommage aux comics d’antan et à la Blaxploitation, avec une bande-son hip-hop qui fait tellement de bien!

 

4. Marvel’s Cloak & Dagger

Seule série Marvel a avoir été diffusée sur la chaîne Freeform, Marvel’s Cloak & Dagger est une excellente surprise, jouant avec le teen drama de manière bien intense en y apposant des à-côtés super-héroïques qui vont faire de Tandy Bowen et Tyrone Johnson des êtres marqués par le destin. Cette série va traiter de thématiques difficiles comme le suicide, la prostitution ou encore la drogue avec une belle acuité, oscillant entre ombre et lumière à la manière de ses 2 protagonistes aux pouvoirs opposés. Olivia Holt et Aubrey Joseph donnent beaucoup de saveur à leurs personnages, et permettent une transposition à la fois très respectueuse des comics tout en s’inscrivant parfaitement dans le monde moderne.

 

3. The Punisher

Après une apparition plus que remarquée dans la seconde saison de Daredevil, Jon Bernthal confirme qu’il est l’acteur né pour jouer Frank Castle! Même si la saison 1 de The Punisher n’évite pas quelques lenteurs, la saison 2 s’avère bien plus brutale et violente, collant parfaitement avec la vision du personnage que pourrait en avoir Garth Ennis! Il caractérise tellement bien la rage intérieure qui consume Frank, et la brutalité de ses actes est paradoxalement couplée avec des élans d’émotion inattendus, Castle tentant constamment de retenir ce flot également. Une très belle découverte, et le seul regret soit que l’acteur ne joue plus ce rôle mythique!!!

 

2. Legion

Legion est une pure folie visuelle, sonore et narrative orchestrée par ce génie de Noah Hawley! C’est simple, chaque plan de chaque épisode fourmille d’idées étonnantes et incroyables, et Hawley nous invite dans un trip totalement hallucinogène et psychédélique! C’est juste dingue qu’on lui ait laissé carte blanche pour réaliser ça, parce que le résultat est aux antipodes de tout ce qui a pu être crée jusque-là, et s’inscrit dans la veine Marvel juste parce qu’elle traite du personnage de David Haller! Mais le tout est tellement sublimé qu’on est trèèès loin des comics, et ce n’est pas grave! Même si la saison 1 chute en milieu de parcours, le reste de ces 3 saisons est tellement génial qu’on excusera les quelques approximations scénaristiques. Plonger dans Legion, c’est accepter de ne pas savoir du tout où on va être mené, et effectuer très souvent des changements de trajectoire radicaux! David Haller combat le Roi d’Ombre, personnifié avec une classe absolue par Navid Negahban. Il incarne Amahl Farouk avec une subtilité étonnante, passant d’une exquise politesse à un air menaçant en un clignement d’oeil… Et en plus, on a droit en saison 3 à une version du Professeur Xavier! Mais surtout, Dan Stevens est impérial dans ce rôle complètement schizophrène, qui était totalement créé pour lui!!!

 

1. Daredevil

Daredevil est LA série qui aura redéfini le mythe super-héroïque sur le petit écran, et qui aura définitivement fait oublier le triste film de Mark Steven Johnson. Charlie Cox est véritablement impressionnant dans le rôle de ce justicier aveugle tourmenté par ses démons, et on a tellement l’impression de se retrouver dans un comics de Frank Miller!!! L’intensité et le réalisme de la mission de Matt Murdock, la justesse et la profondeur des personnages secondaires, la puissance des intrigues… Tout y est pour que le fan et le profane soient tous deux heureux de découvrir cette série! Quand on a un des meilleurs bad guys du MCU avec la prestation incroyable de Vincent D’Onofrio dans la peau de Wilson Fisk, le Punisher de Jon Bernthal, Scott Glenn parfait dans le rôle de Stick, Benjamin Poindexter (nom civil de nul autre que Bullseye!), ça fait quand même beaucoup d’excellents points pour un show qui ne lésine pas sur la violence et le sang! Et qui parvient à être tellement juste dans les émotions de ses personnages et dans leurs dialogues, mention spéciale pour les discussions théologiques et philosophiques entre Murdock et le père Lanthom… S’il ne devait en rester qu’une, ce serait celle-ci , car Daredevil concentre tout ce qu’il y a de mieux en terme de comics, pour l’adapter de manière véritablement brillante et immersive!!!

 

On est arrivé au bout de cette rétrospective, et si vous souhaitez en savoir davantage sur les prochains projets en cours, je vous invite à aller zieuter du côté de ce dossier !

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