48 Heures (Walter Hill, 1982)

30 ans avant son excellent Du Plomb dans la Tête, Walter Hill réalisait un des premiers buddy movies, genre caractéristique des années 80 qui nous ont donné L’Arme fatale, Double Détente, Tango et Cash et bien d’autres. Le buddy movie, c’est l’association entre 2 caractères totalement opposés mais qui doivent bosser ensemble, et ça donne un mélange d’action et d’humour très caractéristique, avec souvent des insultes bien colorées! 48 Heures voit le duo improbable formé par le flic bourru blanc Jack Cates (Nick Nolte) et la petite frappe black à la grande gueule Reggie Hammond (Eddie Murphy), qui vont mener l’enquête afin de retrouver un dangereux prisonnier évadé.

Dès les premières images, on sent l’amour de Walter Hill pour le western, avec ses grands espaces et ses types à la gueule burinée. Il prend le temps de poser une ambiance pesante avec cette troupe de prisonniers bossant sur une voie ferrée, et maintient son suspense jusqu’à une explosion de violence bien sanglante. Le très bon James Remar (qui jouait déjà dans l’excellent Les Guerriers de la Nuit et dans Long Rider sous la direction d’Hill) joue Albert Ganz, le prisonnier échappé, avec un côté psychopathe bien prononcé, et son duo avec l’Apache Billy Bear fonctionne vraiment bien. Billy est joué par Sonny Landham, une tronche qui a traversé les années 80 pour notre plus grand plaisir, des Guerriers de la Nuit à Haute Sécurité en passant par Poltergeist, Predator ou Action Jackson. Son physique massif et son origine amérindienne lui permettaient d’avoir des rôles marquants dans certains films, et l’on se souvient de lui dans sa scène mythique face au Predator!

Mais qui dit années 80 dit rassemblement de tronches, et le reste du casting est bien sympathique aussi! On a Frank McRae, qui jouait aussi dans Haute Sécurité et qui s’auto-parodiait dans l’énorme Last Action Hero, puisque comme dans 48 Heures, il joue un commissaire de police irascible et gueulard! David Patrick Kelly et son petit gabarit ont débuté dans Les Guerriers de la Nuit, et son rôle de Sully dans Commando est mythique lui aussi, ainsi que celui de Jerry Horne dans la série Twin Peaks! Une brève apparition pour Chris Mulkey (Rambo, Hidden), Brion James est aussi une gueule classique que l’on retrouve dans Double Détente et Tango et Cash, et l’excellente surprise c’est la vision d’un Jonathan Banks tout jeune! Celui qui incarne l’hallucinant tueur à gages Mike Ehrmantraut dans la sublime Breaking Bad est presque méconnaissable!

48 Heures possède tous les atouts des films de l’époque, à commencer donc par un casting bien solide, mais aussi par une mise en scène très efficace de la part d’un Walter Hill en pleine forme! Sa vision westernienne du genre policier apporte un atout supplémentaire à ce buddy movie, qui oscille entre humour et éclats de violence. On est pas dans un film tout public, et ça reste bien bourrin! Mais c’est surtout l’équilibre instable entre les 2 protagonistes qui fait toute la saveur de ce polar, avec un Eddie Murphy qui se régale lors de scènes bien fun, comme lorsqu’il entre avec Nick Nolte dans un bar sudiste… Les course-poursuite dans les ruelles sombres ou en voiture dans les rues de San Francsisco ont un impact visuel caractéristique de cette époque, et on respire les années 80 avec plaisir!

Il y a de très bonnes trouvailles au niveau du scénario, et le film déroule son enquête en entrecroisant toute une galerie de personnages forts. Walter Hill apporte un grand soin à son récit, surtout au niveau du montage, qui lui permet de jouer constamment sur le suspense et de faire de ce 48 Heures un classique qui a plutôt bien vieilli!

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