Demolition Man fait partie de ces oeuvres qui se bonifient avec le temps, vestiges d’une époque révolue dans laquelle il est bon de replonger! Même s’il n’atteint pas la qualité d’un Last Action Hero, il a assez de matière pour faire fonctionner la fibre nostalgique 22 ans après sa sortie!
Tout juste auréolé du succès de l’excellent Cliffhanger, Traque au Sommet, Sylvester Stallone est encore dans une période glorieuse, et partage l’affiche avec Wesley Snipes, qui a commencé à se faire connaître avec Passager 57 et Soleil levant. Stallone et Snipes font partie de ces héros du film d’action des années 90, et leur rencontre se devait de faire quelques étincelles!
Le metteur en scène italien Marco Brambilla signe ici son tout premier film, et il n’en réalisera qu’un seul autre en 1997, Excess Baggage avec Alicia Silverstone et Benicio Del Toro. On ne peut pas dire que sa mise en scène soit marquante, il remplit son office de manière assez classique. Ce qui est assez dommage, car on aurait vraiment apprécié la tenue d’un John McTiernan sur une histoire de ce genre! Au final, au-delà de la mise en scène, c’est surtout grâce à son scénario très inspiré que Demolition Man marque les esprits et innove!
Peter M. Lenkov est un habitué du petit écran, pour lequel il a participé à l’écriture de téléfilms et de séries variées (il a même bossé sur une poignée d’épisodes de 24 Heures chrono); Robert Reneau est passé en coup de vent dans le milieu du cinéma à la fin des années 80 – début des années 90, mais a tout de même eu le temps d’écrire le très bon Action Jackson bien 80’s de Craig R. Baxley! Et Daniel Waters a eu le vent en poupe 3-4 ans, en travaillant sur Hudson Hawk, Gentleman Cambrioleur avec Bruce Willis (1991) ou Batman, le Défi (1992). Le trio nous a concocté un script drôle et bourré de références, qui se permet quelques absurdités vraiment bienvenues!
Qui dit Demolition Man dit les 3 coquillages, et si vous ne savez pas de quoi il s’agit, c’est déjà une raison suffisante pour voir ce film! Les 3 auteurs réveillent Stallone et Snipes, respectivement le flic John Spartan et le criminel Simon Phoenix, qui étaient en cryogénisation durant une trentaine d’année. Le futur est devenu un pseudo-hâvre de paix où les flics ne savent même plus se battre, tant la criminalité est quasi-inexistante. Phoenix, qui a réussi à s’échapper de sa prison de glace, est aux anges quand il voit que l’opposition n’est pas à la hauteur! Mais c’est sans compter sur une fliquette qui a l’idée de décongeler Spartan, le seul homme capable de venir à bout de Phoenix!
Le principe du futur devenu aseptisé à mort est aux antipodes d’un 1984, mais si on gratte un peu, on s’aperçoit rapidement qu’il n’est pas si parfait. Une société parallèle s’est créée dans les égouts, composée d’hommes et de femmes aspirant à être libres et ne pas se soumettre à la loi imposée par le Docteur Raymond Cocteau. Niveau casting, on retrouve Sandra Bullock qui commence à se faire connaître (elle s’imposera dans Speed l’année suivante), ou encore Bob Gunton qui est juste incontournable (il nous a composé encore récemment un Leland Howlsley juste génial dans Daredevil).
C’est grâce à ses traits d’humour bien prononcés que Demolition Man parvient à sortir du lot des films d’action! Quand on a un John Spartan qui a acquis des talents de couturière, une belle référence avec le Président Schwarzenegger, ou l’idée juste géniale et récurrente des amendes pour infractions au code du langage, on se retrouve dans un film de SF qui est une excellente satire du monde réel! Dommage que la mise en scène soit finalement assez light, mais l’ambiance absurde est assez solide pour que ce film soit un petit régal!