Don’t worry Darling (Olivia Wilde, 2022)

Si l’actrice Olivia Wilde est surtout connue pour sa participation à la série Dr House, elle s’est également tourné vers la mise en scène à partir de 2019 avec Booksmart, et revient aujourd’hui avec son second long, l’énigmatique Don’t worry Darling. Si Booksmart jouait la carte de la comédie sociale en suivant 2 étudiantes, Wilde bifurque avec son nouvel opus, qui va prendre des atours de thriller bien tendu. On sent une certaine maîtrise dans le propos et dans sa visualisation, et on se laisse embarquer avec plaisir dans cette quête de la perfection.

Le mythe de la communauté parfaite est un thème récurrent dans la littérature ou au cinéma, et Olivia Wilde apporte sa pierre à cet édifice de manière intéressante, avec une proposition de thriller certes pas inoubliable, mais qui parvient à jouer habilement avec le spectateur. Dans cette évocation de l’existence d’une classe sociale privilégiée durant les années 1950, Florence Pugh confirme une fois encore l’étendue de son talent, dans un rôle qui lui permet de puiser dans une belle gamme d’émotions. Alice est en couple avec Jack Chambers, et ils habitent dans une ville perdue en plein désert, sorte de havre de paix niché dans un recoin inhospitalier. Jack, comme tous les hommes de cette ville, travaille dans une entreprise sur un projet secret, et Alice, à l’instar des autres femmes, n’a aucune connaissance de la nature de son travail.

Mais la vie paisible et festive dans cette ville lui convient, et Olivia Wilde recrée avec beaucoup de soin le quotidien d’une femme des 50’s. Sous la lumière permanente du soleil, vivent des femmes épanouies et des hommes bien décidés à mener leur tâche à bien. Mais ce cadre idyllique semble masquer une réalité bien plus inquiétante, et lorsqu’une des résidentes commence à craquer, Alice va voir ce beau vernis s’effriter peu à peu, et va devoir répondre aux questions surgissant alors. Si on a effectivement déjà croisé ce type de récit à plusieurs reprises, Olivia Wilde se l’approprie avec conviction et use d’une mise en scène efficace pour nous plonger de plus en plus dans ce rêve américain qui s’étiole.

La visualisation du départ des hommes le matin est presque parodique, et démontre le cadre entièrement contrôlé dans lequel vivent ces couples. Wilde parvient à faire naître de la tension à partir de séquences pourtant basiques, comme lorsque Alice nettoie ses vitres. La réalisatrice nous fait vivre les sensations d’étouffement qui l’étreignent à plusieurs reprises, et le travail sur le son participe lui aussi activement à la création de cette tension. On sent le gouffre s’ouvrant de plus en plus sous les pieds d’Alice, et on se demande comment elle va pouvoir trouver les réponses aux éléments inquiétants venant perturber son quotidien millimétré.

Autour de l’excellente Florence Pugh, on a un Harry Styles lui aussi très bon dans le rôle du jeune mari motivé à réussir sa carrière, et un Chris Pine sachant jouer avec son égo dans le rôle de celui qui dirige la communauté. Olivia Wilde s’est octroyée le rôle d’une des amies d’Alice, et tout ce beau petit monde se retrouve sous un soleil écrasant, dans cette petite ville qui veut être le meilleur endroit pour vivre. L’aspect superficiel sera montré à plusieurs reprises, comme lors de cette scène où Alice cuisine tranquillement, et c’est justement la vision de ce vernis de bonheur s’effritant qui donne son sens à ce film. Les conventions sociales, la soif du pouvoir, l’envie de sécurité font que ces couples se sont retrouvé dans ce lieu isolé du reste du monde, dans un pacte silencieux dont les enjeux ne sont pas connus de tous.

Olivia Wilde emprunte à plusieurs oeuvres littéraires ou cinématographiques que je ne peux pas citer sous peine d’indiquer la direction du film, mais elle les utilise de manière efficace et intelligente, pour nous offrir un Don’t worry Darling qui est une proposition sympathique et maîtrisée.

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Les news de la semaine (dernière) : D23

On va tenter de rattraper le temps perdu, après une panne sèche de PC ^^ Je suis donc légèrement en retard sur les infos de la D23, et je vais remettre tout ça à jour dès aujourd’hui!

On commence par l’étrange projet Werewolf by Night, téléfilm centré sur la figure du Loup-Garou, qui vient se rappeler à nous en fixant une date de sortie très proche, à savoir le 7 octobre 2022! Excellente nouvelle pour un projet lorgnant du côté du film d’horreur en mode auteur, avec un concept visuel renvoyant aux années 1930! On aura donc droit à du noir et blanc, à un esprit horror old school, et au toujours excellent Gael Garcia Bernal! Et en prime? Man-Thing !!!

Captain America : New World Order nous liste son casting, qui suivra en toute logique celui de Falcon and the Winter Soldier. On croisera donc Danny Ramirez, alias Joaquin Torres, alias le nouveau Falcon; Carl Lumbly qui interprétera Isaiah Bradley, le Black Captain America (qui était certainement l’un des rares éléments intéressants du show). Mais on y verra également une nouvelle super-héroïne, Sabra, qui prendra les traits de l’actrice israélienne Shira Haas. Ca tombe bien, il me semble que la mutante travaille pour le Mossad. Et 15 ans après L’Incroyable Hulk de Louis Leterrier, voilà qu’on a enfin le retour du Leader, toujours sous les traits de Tim Blake Nelson!

Le casting de Thunderbolts a lui aussi été révélé! Il est clairement moins cinglant que ce qu’on pouvait fantasmer, mais on fera avec… On aura donc Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus) qui dirigera sa propre équipe Task Force, menée par Yelena Belova, la nouvelle Black Widow (Florence Pugh). On assistera donc au retour du Fantôme (Hannah John-Kamen), du Red Guardian (David Harbour), du Soldat de l’Hiver (Sebastian Stan), de John Walker (Wyatt Russell) et de Taskmaster (Olga Kurylenko). Bon, on va voir ce qu’ils vont faire de tout ce mélange… Réponse en 2024.

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Le Magicien d’Auschwitz (J.R. Dos Santos, 2019)

A plusieurs reprises ces dernières années, José Rodrigues Dos Santos a fait des infidélités à son personnage fétiche Tomas Noronha. Le temps d’un diptyque consacré à l’entrepreneur arménien Calouste Gulbenkian (L’Homme de Constantinople et Un Millionnaire à Lisbonne), mais également pour se consacrer à un autre diptyque, centré cette fois sur la figure d’Herbert Levin, alias le Grand Nivelli. Sous ce nom un peu pompeux se cache un magicien allemand, ayant fui son pays avec sa famille pour gagner la Tchécoslovaquie. Avec la montée du national-socialisme, ses origines juives le pressent de quitter sa patrie afin de protéger les siens. Mais il sera rapidement rattrapé par l’Histoire, alors que les troupes allemandes envahissent la nation en 1939.

Avec le recul et en connaissance des événements douloureux survenus sous l’occupation nazie, il n’est pas aisé de replonger dans l’une des pages les plus abjectes de l’Histoire. J.R. Dos Santos explique en annexe qu’il a hésité pour plusieurs raisons à se lancer dans ces romans, mais que finalement cela lui semblait nécessaire. Lorsqu’on voit les doutes et les questionnements qui vont inévitablement se poser pour Herbert et pour les presque 6 millions de victimes de cette entreprise de destruction, on ressent une impuissance profonde face aux faux espoirs que les personnages peuvent ressentir. Ils n’ont pas encore conscience de l’engrenage infernal qui va s’abattre sur eux, et la position plus éclairée du lecteur apporte un sentiment de malaise diffus. Le Magicien d’Auschwitz fait partie de ces romans qui ne peuvent pas forcément se lire d’un tenant, car il faut aller respirer un peu d’air pur avant de pouvoir y replonger le temps de quelques chapitres.

Herbert Levin va rapidement perdre de plus en plus de libertés, et Dos Santos va nous accompagner à ses côtés pour suivre la descente graduelle aux enfers du magicien et de ses proches. L’interdiction d’entrer dans certains lieux, l’interdiction d’acheter certains aliments, les couvre-feux spécifiques et changeants… L’existence en Tchécoslovaquie va déjà serrer le carcan de manière bien absurde, avec des interdictions parfois incompréhensibles. Le régime nazi souhaite simplement asseoir son autorité, et faire un exemple avec les ressortissants juifs.

J.R. Dos Santos adopte une forme qu’il apprécie beaucoup, puisqu’il va alterner les chapitres entre l’histoire de Levin et celle de Francisco, un soldat portugais enrôlé dans l’armée allemande. Francisco vient de la Légion Etrangère, et va être amené, comme d’autres soldats de nationalités différentes, à endosser l’uniforme des SS. Ce choix de diviser en 2 le roman permet d’apporter quelques moments de respiration, même si les 2 récits s’enfoncent de plus en plus dans une atmosphère sombre. On pourra regretter que les personnages ne soient pas davantage travaillés, mais au final c’est un reproche qu’on peut faire à l’auteur concernant Tomas Noronha et les autres protagonistes gravitant autour de lui. L’aspect principal de ses oeuvres ne réside pas dans la profondeur de ses héros, mais dans l’élément historique ou scientifique dans lequel ils baignent. Le Magicien d’Auschwitz ne fait pas exception à la règle, et on a 2 personnages principaux un peu lisses pris dans la tourmente de la Seconde Guerre Mondiale.

Le sujet de ce livre est la Shoah elle-même, et Levin et Francisco ne sont que 2 protagonistes lambdas parmi tous ceux qui se sont retrouvés pris dans ce piège de l’Histoire. Il y a un côté anonyme qui fait que ce récit pourrait être celui de tous les autres ayant été victimes des SS, et Dos Santos fait de plus en plus ressortir la noirceur du régime, avec la découverte progressive du camp d’Auschwitz. L’auteur apporte des détails géographiques et sociaux intéressants, même si une fois encore, il ne s’agit pas d’une lecture forcément aisée. Dans un genre similaire, La Mort est mon Métier de Robert Merle, datant de 1952, explore le quotidien dans le camp d’Auschwitz par le biais de la figure détestable de Rudolf Höss, le commandant du camp qui a créé les fours crématoires… Ou dans un registre légèrement moins sombre, on a le très bon Les Mains du Miracle de Joseph Kessel.

Un élément m’a un peu perturbé tout au début : avant le début de chacun de ses livres, J.R. Dos Santos place la mention « Toutes les données historiques et scientifiques présentées ici sont vraies ». Ici, il va écrire « Cette oeuvre de fiction est inspirée de faits réels ». Il va intelligemment expliquer en annexe pourquoi il ne peut pas dire que sa description est totalement réelle, mais on se rapproche certainement au plus près de ce qu’ont vécu les victimes de la Shoah. Par contre, cette note intervenant à la toute fin du roman, et celui-ci étant un diptyque, on peut s’attendre à ce que sa suite Le Manuscrit de Birkenau soit bien plus atroce… J’avoue avoir une nette préférence pour la série des Tomas Noronha, mais même si cette plongée dans l’horreur n’est pas évidente, on sent que Dos Santos a voulu être le plus réaliste possible. C’est justement ce réalisme qui peut faire hésiter lorsqu’on se lance dans une telle lecture…

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Le clip de la semaine : Greg Toussaint

Quand j’ai découvert l’excellente chaîne Juste Milieu, je me suis dit « enfin quelqu’un qui analyse l’absurdité du monde politique avec humour et acuité », et c’est pour ça que je regarde les vidéos de Rémy chaque semaine et que je vous les conseille fortement ! Je ne pensais par contre pas un seul instant que je pourrais lui trouver un équivalent version trash, eh bien ça a été là aussi une excellente découverte il y a quelques semaines !!!

Greg Toussaint est un humoriste français et fier de l’être (humoriste je ne sais pas, Français oui ^^) qui tape à grands coups de médailles et de punchlines sur l’absurdité et la folie de notre société! Il n’est pas venu là pour enfiler des perles, par contre il les enchaîne avec un sens du rythme assez impressionnant, et quand un type est capable de vous faire marrer comme ça à chaque vidéo, on peut dire que c’est un grand ^^ Je vous pose juste ici sa dernière vidéo, dans laquelle il s’en prend à Sandrine Rousseau, une des cibles préférées de Juste Milieu également, et du coup ça confirme la qualité du travail respectif de Rémy et Greg!

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Focus : Johnny Wrestling !!!

Il y a un peu plus de 6 mois, je faisais un rapide point sur la version 2.0 de NXT, avec les modifications apportées à l’excellent show black & gold, et je misais sur un espoir valable avec la sensation d’avoir un très bon potentiel, le temps permettant d’affiner l’ensemble afin de peut-être espérer retrouver cette note d’excellence précédente. Il faut dire que l’hospitalisation de Triple H, qui coïncidait avec cette nouvelle version de l’émission, avait rendu le processus encore plus ardu, laissant Shawn Michaels gérer le bébé de son pote Hunter. Mais aujourd’hui, après les remous et autres chaises musicales suscitées par la démission du chairman Vince, on assiste à une refonte totale de l’ensemble de la structure de la WWE, et là où on attendait un retour de HHH sur NXT, on le voit cette fois promu à Raw et Smackdown !

Evidemment, il n’aura donc plus le temps de gérer NXT à ce rythme, et cela fait maintenant plusieurs mois que je subissais davantage que j’appréciais ce show, qui était à l’époque un pu régal (n’est-ce pas William?). J’ai donc arrêté de regarder NXT quand le roster n’arrêtait pas de s’étioler de manière hémorragique, parce que voir un combat de la fille de Santino Marella m’importait nettement moins que l’Undisputed Era… Ces derniers mois, le show s’est vraiment appauvri, avec même un Falls count Anyywhere des plus engageants entre Solo Sikoa et Von Wagner, qui s’avérait finalement terne et sans éclat… Je crois que ça a été le coup de grâce, l’attente de ce main event pour un résultat aussi basique…

Pendant ce temps, je découvrais avec surprise Io Shirai et Dakota Kai effectuer leur retour du côté de Raw, Hit Row revenir (évidemment sans le génial Isaiah « Swerve » Scott) du côté de Smackdown, Karrion Kross et Scarlett menacer Roman Reigns, et une succession régulière de noms connus à NXT prendre les chemins des 2 émissions phares de la WWE. 2 shows parmi les moins intéressants du milieu du catch, mais qui en ce moment proposent quelques ajustements que l’on sent très intéressants … Je ne regarde toujours pas les émissions en entier, parce que voir à chaque fois ce qu’ils ont fait de Nicky Cross ça me fait mal aux yeux, mais on sent une NXTisation (je dépose la marque, vite !) des 2 shows principaux, et franchement ça risque de devenir réellement intéressant dans les semaines ou les mois à venir. Les passages avec Dexter Lumis sont très intelligents, et on attend bien évidemment qu’il soit utilisé de manière plus brutale que lors de ce mode In-Dex… Même si le mariage était excellent ^^

Mais la cerise sur le loukoum, c’est le retour surprise de Johnny Gargano !!! Rien n’avait fuité, et ça a réellement fait partie du plaisir procuré par le Raw de lundi dernier !!! Johnny Wrestling s’était absenté durant 9 mois suite à la naissance de son Baby Wrestling, co-créé avec Candice LeRae, et il se posait pas mal de questions sur son avenir. Il y a répondu lundi dernier donc, en effectuant un retour qui montre bien à quel point il fait confiance à Triple H, puisque Johnny était, avec Tommaso Ciampa et l’Undisputed Era, un des membres les plus éminents de la meilleure période du show black & gold. Le voir accepter de revenir à Raw est une marque de confiance très forte, et un engagement qualitatif pour l’avenir de la marque ! Si Ciampa retrouve son prénom Tommaso, si on assiste encore à une vague de retours aussi excitants que les précédents, on sent que le potentiel ne va pas tarder à exploser !!! Et vu la confiance totale en Triple H émanant des backstages, on sent que les mouvements de l’AEW vers la WWE sont maintenant possibles, et il y en aura certainement beaucoup…

L’avenir semble radieux pour la WWE depuis le départ du tyran Vince McMahon, et la bienveillance de Triple H et de Stephanie McMahon pourrait bien donner vie à la meilleure ère que la société ait connue !!!

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