Spencer Susser et Daniel Cloud Campos nous livrent avec Shiny un court métrage en stop motion particulièrement réussi! Quand une jeune femme se fait voler son sac à main, elle est secourue par un homme qui va faire preuve d’aptitudes impressionnantes! Tout est tourné avec de simples vêtements sur le sol, et le résultat s’avère excellent!
Après un 1er film confidentiel et sympathique en 2009, Little New York, James DeMonaco allait entamer en 2013 la trilogie qui le rendrait célèbre. Il confie le rôle principal d’American Nightmare à Ethan Hawke, déjà présent dans Little New York, et nous livre un home invasion plutôt bien foutu, fonctionnant grâce à un gimmick scénaristique d’une efficacité redoutable: chaque année à la même date, tous les actes criminels deviennent légaux durant 12h! Ce principe, appelé la Purge, a été instauré par les nouveaux dirigeants des Etats-Unis, et va donner lieu à des scènes de massacre à travers tout le pays! Le but est de purger l’âme humaine de ses pulsions les plus viles durant une nuit, où la violence et la folie prennent le pouvoir!
Après un premier opus qui se déroulait quasi-intégralement en milieu clos, American Nightmare 2: Anarchy (2014) élargissait son propos en dévoilant ce qui se passait dans les rues dès que la sirène annonçant le début de la Purge annuelle retentissait. Plus abouti et plus violent que le 1er, ce second film mettait l’excellent Frank Grillo (Warrior, End of Watch, Captain America: le Soldat de l’Hiver, Captain America: Civil War) en tête d’affiche dans un rôle digne du Punisher, lui faisant arpenter la jungle urbaine au volant de sa caisse spécialement préparée. Plus abouti graphiquement et bien plus percutant, American Nightmare 2: Anarchy se révélait être une excellente série B au tempérament bien jouissif et qui allait jusqu’au bout de son propos bien bourrin!
James DeMonaco nous livre 2 ans plus tard un 3ème opus qui réintègre Frank Grillo au casting, son personnage travaillant désormais comme garde du corps pour la sénatrice Roan, une fervente opposante à la Purge qui vise la présidence des Etats-Unis. Régulièrement critiquée par le pouvoir en place, elle trouve de plus en plus de soutiens au niveau de la population, ce qui la met véritablement en danger. Et lorsque la nuit de la Purge arrive, tout va sévèrement déraper… Le réalisateur poursuit ce qu’il avait commencé sur le second opus, et on va encore une fois se retrouver dans les rues dangereuses de cette métropole, où Leo Barnes (Frank Grillo) va tout faire pour que la sénatrice sorte indemne de cette terrible nuit!
Alors que le 1er et le second film offraient des ambiances bien différentes, ce 3ème segment ressemble beaucoup au second, et va perpétuer la tradition macabre tout en jouant sur l’efficacité du principe. On se retrouve en territoire connu, dans lequel James DeMonaco va se faire plaisir en nous offrant quelques séquences très fortes visuellement, et on va arpenter ces rues de l’horreur en y croisant tous les psychopathes et autres dégénérés qui les peuplent pour mieux décimer la population. Il y a d’excellentes trouvailles au niveau des masques, des maquillages et des costumes, et on sent une volonté de marquer le spectateur par une imagerie développée et forte. Les costumes patriotiques et les voitures lumineuses sont des exemples de ces réussites.
On notera cependant une certaine perte de vitesse dans les thématiques, le point faible du film étant très clairement les dirigeants et leur aspect sectaire, qui tourne même au ridicule… Mais DeMonaco gère son scénario pour y apporter des éléments intéressants qui permettent de conserver une certaine force au métrage. Leo Barnes s’avère moins captivant que dans le second épisode, où il était l’incarnation du vigilante par excellence, et le voir en garde du corps adoucit toute la rudesse et l’implacabilité du personnage. Alors qu’on sentait sa soif inextinguible de vengeance, il oeuvre cette fois-ci non pas pour lui mais pour sauver la sénatrice, et le pays par la même occasion. Il manque l’aspect totalement badass de l’anti-héros, mais heureusement on a droit à quelques séquences bien barrées tout de même, notamment avec le personnage de Laney Rucker, qui exprime un penchant pour la violence bien jouissif!
American Nightmare 3: Elections n’est pas aussi surprenant et implacable que son prédécesseur, mais la recette est assez travaillée pour rester intéressante, malgré les facilités scénaristiques. Elizabeth Mitchell (Lost – les Disparus, Once upon a Time) joue la sénatrice Roan avec une belle conviction, et on a quelques acteurs secondaires qui font le job, avec des personnages parfois caricaturaux. Mais c’est surtout dans le caractère explosif des rencontres que le film parvient à être convaincant, et on assiste à des oppositions efficaces. Entre des néo-nazis, un gang de rue, des touristes étrangers venus purger, des ados belliqueuses et d’autres encore, le bestiaire est plutôt élaboré et va donner lieu à quelques belles séquences. On pardonnera donc les quelques approximations, James DeMonaco nous livrant une copie énergique et réalisée avec envie!
Une bonne et une mauvaise nouvelle du côté des Mutants! La mauvaise, c’est l’annulation de la série Hellfire, centrée sur le Club des Damnés, dont on a eu un aperçu très intéressant dans X-Men: le Commencement de Matthew Vaughn. Mais du coup, un autre projet émerge, même s’il reste très mystérieux. On sait qu’il sera pris en main par Matt Nix, showrunner connu pour son travail sur Burn Notice, et qu’il s’intitule pour l’instant sobrement X-Men.
Un titre de travail donc, pour ce show qui suivra un couple en fuite avec leurs enfants qui possèdent des aptitudes mutantes. Traqués par le gouvernement, ils se réfugieront dans un domaine souterrain, rejoignant un groupe de Mutants qui compte bien se défendre. Se dirigerait-on vers une série centrée sur les Morlocks, ces parias vivant dans les égouts? Aucune indication précise sur les personnages ni la chronologie pour l’instant, mais un pitch qui pourrait s’avérer relativement fort, et finalement bien plus intéressant qu’Hellfire!
Cette série sera une nouvelle co-production Marvel/Fox, puisque Jeph Loeb et Jim Chory (Marvel) s’associeront à Bryan Singer, Lauren Schuller Donner et Simon Kinberg pour ce nouveau show mutant, après Legion qui pourrait être diffusée début 2017!
Un 1er visuel pour Les Gardiens de la Galaxie 2! On y découvre l’équipe du 1er film, composée de Star-Lord, Gamora, Drax et Groot (en version Mini-Groot), rejoints par Yondu et Nebula, qui semblent être passé du bon côté après les événements du 1er film. Mais surtout, on découvre un nouveau personnage, Mantis! L’extraterrestre incarnée par la Française Pom Klementieff dévoile un look relativement proche des comics!
Bon, il n’y a plus qu’à attendre une bande-annonce! Et la sortie du film le 25 avril 2017!
Si j’avais trouvé son Take Shelter sympathique, et que j’avais abandonné son Mud – sur les Rives du Mississippi, Midnight Special est clairement l’oeuvre la plus aboutie de Jeff Nichols! Sur un sujet aussi spécial que celui-ci, soit on obtient un résultat lamentable, soit on parvient à créer un film surprenant. Midnight Special appartient clairement à la seconde catégorie, Jeff Nichols écrivant et réalisant un film faussement austère et réellement captivant!
Le thème du gamin aux pouvoirs mystérieux que l’on tente de protéger est un classique de la science-fiction, et dernièrement on a pu en avoir un aperçu avec la série Dig par exemple. Jeff Nichols embarque pour la 4ème fois sur 4 films Michael Shannon, qu’il retrouvera d’ailleurs pour son 5ème film, Loving! L’acteur fétiche du réal joue Roy, un père qui tente de sauver son fils avec l’aide d’un ami. Tandis qu’un avis de recherche est lancé pour kidnapping, Roy et Lucas (joué par le très bon Joel Edgerton, déjà vu dans l’excellent Warrior) vont tout faire pour éviter que le jeune Alton soit remis aux membres du Ranch, une communauté de croyants dans laquelle il vivait.
Sur un schéma ultra-classique, Jeff Nichols va poser une atmosphère totalement originale et personnelle, créant un climat SF très particulier et captivant! Sa sensibilité cinématographique prend toute sa dimension avec ce film, qui offre une approche à la fois frontale et poétique à son récit. Souvent, on se perd dans l’aspect ésotérique de ce genre d’histoires, mais Jeff Nichols appose un traitement à la fois très réaliste et très concret, tout en distillant une ambiance étrange et ouverte sur des possibilités qui risquent de bouleverser notre vision de l’existence… Alton est la représentation vivante de ces possibilités, et on va découvrir un jeune garçon au potentiel incroyable! Qui est-il, et où peuvent bien mener ses capacités? Roy et Lucas vont tout faire pour qu’il parvienne à devenir ce qu’il est réellement.
L’aisance avec laquelle Nichols construit ses plans participe énormément à l’ambiance impressionnante de ce film, qui joue la carte du film d’auteur tout en ayant des ambitions de blockbuster. Et le mélange des genres fonctionne vraiment, le metteur en scène ne se contentant pas d’effets cheap pour ses scènes d’actions, qui s’avèrent relativement impressionnantes! Il solidifie d’autant plus la portée de son récit, road-movie nocturne à tendance éthérée, accompagné d’une partition musicale juste excellente signée David Wingo, qui travaille pour la 3ème fois avec Nichols, avant de le retrouver pour son prochain film! Wingo crée une atmosphère nocturne de toute beauté, où la tension et l’émotion se rejoignent!
Jaeden Lieberher, du haut de ses 13 ans, incarne Alton avec beaucoup de sensibilité et en fait un personnage à la fois attachant et étrange. A ses côtés, Michael Shannon s’avère tout aussi bon dans un rôle plus basique mais intéressant, et Joel Edgerton est tout aussi bon dans un registre là aussi faussement simpliste. Kirsten Dunst apporte une touche de féminité bienvenue, et Adam Driver s’avère bien plus crédible dans son rôle d’analyste de la NSA que dans celui de Kylo Ren (C’est lui dans Star Wars: le Réveil de la Force!). Les interactions entre tous ces personnages vont s’avérer très intéressantes, offrant à chacun des possibilités de se découvrir soi-même, au-delà de ce pour quoi ils sont censés agir. Alton va leur faire envisager un avenir différent, sa simple présence créant des événements incroyables! Les gens qui le croisent vont tous vouloir accéder à sa connaissance, soit en tentant de l’aider, soit en voulant le capturer…
Midnight Special est une bouffée d’oxygène salvatrice dans l’univers du fantastique et de la SF, embarquant ses spectateurs pour une balade à la fois risquée et tellement belle… Un voyage qui va nous faire découvrir une autre vision du monde, et qui va offrir de très belles émotions! Jeff Nichols filme la nature avec un respect et une vision de toute beauté, et il met cela en parallèle avec la vision optimiste et pourtant déjà si consciente du jeune Alton face au mal dont est capable l’être humain…
Avant la sortie de son 1er long métrage Dans le Noir le 24 août prochain, je vous invite à découvrir le court métrage Lights out de David F. Sandberg! Dans le Noir est en fait une extension de ce court, qui joue de manière bien ludique et flippante sur le thème de la lumière, l’absence de celle-ci révélant une présence effrayante! Je vous laisse tester! 😉
