BlacKkKlansman – j’ai infiltré le Ku Klux Klan (Spike Lee, 2018)

Lorsque j’ai découverte la bande-annonce de ce film, je me suis pris une sacrée baffe et je l’ai immédiatement placé dans mes priorités à découvrir ! Et lorsque j’ai compris que ce film racontait une histoire vraie, j’ai encore été plus choqué et intrigué ! Voir Spike Lee s’attaquer à un récit sur le Ku Klux Klan, ça n’a forcément rien de neutre, et voir un flic noir prendre contact avec les capuches blanches pour infiltrer leur organisation, c’est sacrément couillu et hallucinant !!!

Ron Stallworth est un afro-américain qui a été le premier flic noir de la ville de Colorado Springs. Des débuts forcément houleux à l’ère d’une tentative difficile de renversement des mentalités. Entre des collègues qui lui tiennent les coudes et ceux qui le méprisent à cause de sa couleur de peau, Ron a bataillé pour parvenir à obtenir des missions d’infiltration. Sa première expérience est lors d’un meeting tenu par un ex-Black Panther, venu à Colorado Springs raviver la flamme du Black Power. En tant qu’afro-américain, il était l’élément idéal pour obtenir des informations lors de cette soirée.

Mais son fait de gloire le plus important, et qui ne sera révélé qu’en 2006, sera bien différent : Ron Stallworth a réussi à infiltrer le Ku Klux Klan !!! Une histoire assez incroyable, mais qui s’explique finalement aisément : après avoir vu une petite annonce du Klan dans le journal local, il leur a écrit une lettre expliquant qu’il détestait « les nègres, les youpins, les latinos, les jaunes et les ritals » ! Il est donc entré en contact avec l’antenne locale du KKK, et a peu après eu l’opportunité de rencontrer un de ses représentants locaux. Il ne pouvait évidemment pas y aller lui-même, et a donc oeuvré avec un collègue blanc qui se faisait passer pour lui. On avait donc dans cette mission 2 Ron Stallworth, le black qui s’occupait de toutes les communications à distance, et le blanc, Chuck, qui se rendait aux réunions. Une mission difficile, car Chuck était censé connaître tous les détails que Ron recevait par téléphone, et il devait parler de la même manière que lui !

Dans le film, c’est John David Washington, le fils de Denzel Washington, qui incarne Ron Stallworth. Il est épaulé par Flip Zimmerman (le nom de Chuck a été changé), joué par Adam Driver. On va donc rapidement entrer dans le vif du sujet, avec la mise en place de cette infiltration étonnante ! Si le sujet est dingue, le traitement de Spike Lee ne l’est malheureusement pas autant. Ce qui frappe d’entrée de jeu, c’est le basculement des places entre Washington et Driver, ce dernier devenant nettement plus intéressant. Il faut dire que les risques sont bien plus grands pour lui, puisqu’il se rend à de nombreuses reprises chez le Klan, tandis que Stallworth reste toujours à distance. Mais la prestation même de Washington s’avère moins prenante que celle de Driver, qui est vraiment un excellent acteur !

Une autre particularité du film est sa vision très binaire : on a à plusieurs reprises des montages parallèles qui vont alterner la vision des blacks et celle des membres du Klan, et même s’il est évident qu’il n’y a rien à cautionner chez le KKK, cette mise en scène s’avère relativement facile et manichéenne. Le film manque de certaines frictions qui ajouteraient une complexité dramatique à l’ensemble, et mis à part un ou deux moments, il ne joue pas avec la tension inhérente à cette mission. BlacKkKlansman – j’ai infiltré le Ku Klux Klan est davantage didactique qu’immersif, et va jouer la carte de la politique plutôt que celle de l’affectif. C’est en cela aussi qu’Adam Driver tire mieux son épingle du jeu, car des deux personnages, c’est celui qui sera le plus vrai dans sa perception personnelle des événements.

En regardant ce film, je pensais souvent à l’excellent Imperium avec Daniel Radcliffe, dans lequel il infiltre un gang de néo-nazis. Il y a une tension et un réalisme tellement plus intense dans ce récit, que celui de Spike Lee paraît plus codifié. L’accent est davantage mis sur les discours, les meetings et les argumentations de chaque camp, que sur l’intensité que peut générer une telle enquête. BlacKkKlansman – j’ai infiltré le Ku Klux Klan a le mérite de nous raconter la folle aventure de 2 flics à la fin des années 70, et en cela il est intéressant et respectueux. Mais il ne s’avère pas aussi dingue que ce que proposait la bande-annonce, et c’est bien dommage !

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NXT TakeOver : Brooklyn 4

Bret Hart

Quand j’étais ado, j’étais un vrai fan de catch, suivant toutes les émissions qui passaient sur Canal + et regardant les événements spéciaux le mercredi après-midi, comme les fameux Wrestlemania 9 et 10 où Bret Hart affrontait Yokozuna! Les découvertes du mythique Undertaker, de Shawn Michaels, de Razor Ramon et plein d’autres, c’était quelque chose de captivant à l’époque! J’avais ensuite lâché l’affaire, avant de revenir un peu histoire de voir ce qui se passait à la fédération, qui entretemps avait changé son nom de WWF en WWE. Et encore une fois, j’avais laissé ça de côté, pour y revenir depuis 2-3 ans, et découvrir à quel point cette discipline a totalement évolué!

Undertaker

Si pour vous, le catch se résume à Hulk Hogan déchirant son T-shirt jaune, il va falloir sérieusement revoir votre position! ^^ On a maintenant des athlètes qui sont les dignes héritiers de Bret Hart et Shawn Michaels, qui étaient parmi les premiers à offrir des actions virevoltantes. Il y a eu des Jeff Hardy, des CM Punk (qui est sans conteste l’un des meilleurs!), des Daniel Bryan, et on a aujourd’hui des personnalités complètement dingues comme Shinsuke Nakamura ou AJ Styles, et ça fait un bien fou de voir des athlètes de ce niveau se réapproprier le ring pour en faire quelque chose de totalement innovant et personnel!

Shinsuke Nakamura et AJ Styles

Je regarde donc les pay-per-view qui passent chaque mois, et le dernier en date, c’était Summerslam, qui était regardable mais qui était quand même ultra-basique. Et ce que je découvre depuis un petit moment, et qui s’impose de plus en plus comme essentiel dans cette fédération, c’est la NXT. Cette division est une sorte de vivier destiné à tester les catcheurs avant qu’ils intègrent les rosters principaux que sont Smackdown et Raw. Une sorte de fédération-école qui s’impose de plus en plus comme incontournable, et dans laquelle on sent que les matches sont bien plus libérés que dans les divisions principales!

Ricochet

Le dernier exemple en date est symptomatique, puisque Summerslam s’est déroulé ce samedi 18 août, et que ce NXT TakeOver : Brooklyn 4 a eu lieu la veille. Et quand on compare les 2, l’avantage pour le show de la NXT est indéniable!!! Il y a des prises de risque assez dingues et des situations hallucinantes, le tout mené par des athlètes de très haut niveau totalement dévoués à leur spectacle! Le niveau acrobatique est démentiel, et on se croirait dans un mélange de catch et de Parkour!!! Il n’y a qu’à voir le phénoménal Ricochet, qui exécute des mouvements et des prises incroyables, pour se rendre compte du talent qui explose dans cette branche de la fédération!!!

Le 1er combat opposait Undisputed Era à Moustache Mountain, et si j’avais bien envie de rigoler en voyant débarquer ces hipsters moustachus au début, j’ai été sidéré par leurs actions! L’Anglais Tyler Bate est notamment très aérien et nous balance des prestations complètement dingues! Dans le précédent TakeOver, le combat entre Velveteen Dream et Ricochet était mythique, les 2 rivalisant d’ingéniosité pour s’assurer leur victoire, et offrant des instants sublimes! Le Dream est un peu en-dessous sur ce TakeOver, mais Ricochet lui démontre encore une fois à quel point il peut largement rivaliser avec les superstars les plus connues de la WWE!!! Son style acrobatique est démentiel, et il assure des prises que je n’avais jamais vues auparavant! Il est clairement l’une des étoiles montantes les plus sensationnelles du moment, et il a toutes les chances pour s’imposer comme un des très grands noms de la discipline!!!

Ricochet

On a aussi un nouveau Last Man Standing Match, avec le combat opposant Tommaso Ciampa à Johnny Gargano, qui là encore va être d’une très grande violence! La rivalité entre les 2 est intense et perdure depuis plusieurs mois, et quand on voit la qualité de ce Last Man Standing, on se dit qu’il est nettement supérieur à ceux proposés par les shows de Raw et Smackdown! L’élaboration de tous ces matches est fait avec une vraie volonté d’en donner plein les yeux au public, et on ne se sent pas en mode automatique comme c’est le cas pour la plupart des matches qui ont eu lieu à Summerslam! Mis à part la Swanton Bomb de Jeff Hardy, il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent… Même si Hardy n’a plus non plus le dynamisme d’antan, il faut reconnaître que sa prise de risque était assez dingue!

Tommaso Ciampa

La division féminine n’est pas en reste, avec notamment la redoutable Shayna Baszler, qui a pendant des années évolué dans le milieu des arts martiaux mixtes avant d’intégrer la NXT. Son personnage est totalement bad-ass, et il se murmure qu’elle pourrait rejoindre l’une des divisions principales dans peu de temps. Ce serait l’occasion de la voir combattre Ronda Rousey, fraîchement débarqué et qui fait un bien fou dans le championnat féminin actuel!

Bref, tout ça pour dire que ce NXT TakeOver : Brooklyn 4 est clairement une pépite, et que je vais certainement m’intéresser davantage à cette branche, nettement au-dessus en terme de niveau artistique et de prise de risque!!!

Shayna Baszler

 

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Les news de la semaine : Lethal Stifler

La série L’Arme fatale aurait pu s’arrêter après la seconde saison, mais les producteurs en ont décidé autrement. Après le renvoi de Clayne Crawford, qui incarnait Martin Riggs (tous les détails à la fin de la critique de la saison 2, sur le lien juste au-dessus), Roger Murthaugh se verra attribuer un nouveau partenaire en la personne de Wesley Cole. C’est l’acteur Sean William Scott, connu pour avoir incarné Stifler dans la saga American Pie, qui jouera le nouveau co-équipier! Ecran Large nous donne les indications suivantes sur le personnage : « un ancien agent des forces spéciales de la CIA et père de famille, qui arrive à Los Angeles pour se rapprocher de sa fille, qui vit avec son ex-femme (incarnée par Maggie Lawson). Cole, prêt à prendre un nouveau départ, rejoint alors les rangs de la police de Los Angeles et devient le nouveau coéquipier de Murtaugh ».

US Weekly dévoile les premières photos de la nouvelle équipe, et on espère que l’entente entre le nouvel acteur et l’équipe ait été meilleure qu’avec Crawford! Et on a droit aussi à un teaser de cette future saison! Débarquement le 25 septembre, pour une nouvelle saison réduite à 13 épisodes!


 

Bond 25 avait l’excellente particularité d’être préparé par Danny Boyle, mais le réalisateur a quitté le navire à cause des fameuses « divergences artistiques ». Boyle souhaitait se réapproprier le personnage, et a collaboré avec son scénariste attitré, John Hodge, pour rédiger un script qui aurait pu être bien différent des aventures précédentes. Les producteurs devraient en toute logique se pencher sur le scénario initialement pressenti, et écrit par les spécialistes du personnage Neal Purvis et Robert Wade. C’est bien dommage de voir un auteur de cette trempe quitter un tel projet, l’alliance entre Boyle et Bond aurait pu s’avérer relativement captivante!

 

Gareth Evans n’avait plus donné signe de vie depuis le sublime The Raid 2, et on a enfin des nouvelles de son projet Apostle! Il faut dire que le voir tourner avec Dan Stevens, le génial acteur de la série Legion, est très certainement encore un gage de qualité! Pour la première fois de sa carrière, Evans va abandonner les combats d’arts martiaux, pour se focaliser sur un récit nettement plus classique, mais dont on se doute bien qu’il parviendra à rendre assez personnel. Dans l’Angleterre du début du 20ème siècle, un homme va tenter d’infiltrer une secte afin de retrouver la trace de sa soeur. Dan Stevens affrontera le gourou de cette secte, interprété par Michael Sheen, et on a droit cette semaine à une première photo et à une très belle affiche! Le film sortira le 12 octobre directement sur Netflix.

 

 

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Marvel Legacy : Deadpool 2

Après des débuts timides (voir Marvel Legacy : Deadpool 1), Gerry Duggan lâche la bride et nous convie à deux épisodes nettement plus dynamiques et prenants! L’affrontement entre Wade et Cable prend très rapidement fin, et ils vont s’allier contre Stryfe qui est derrière tout ça! Les 2 versions du guerrier du futur prennent la pose (Stryfe est un clone de Cable), des vampires et des dinos attaquent New York, on va croiser plein de Cable alternatifs, et on va arriver à la fin de l’univers!!! Rien que ça!!! Duggan est en fait très généreux dans ces épisodes qui proposent une belle densité scénaristique, et qui ont le mérite d’être originaux! Il est accompagné par un Scott Koblish toujours irréprochable, et les allers-retours dans le continuum spatio-temporel sont excellents! Mine de rien, on découvre un nouveau pan de la mythologie de Cable, et c’est vraiment intéressant!

 

2 épisodes également pour Spider-Man/Deadpool, et qui s’avèrent très différents dans leurs intrigues! On poursuit tout d’abord le combat contre le Caméléon à Tabula Rasa, ce qui va donner lieu à quelques moments bien piquants! Chris Bachalo est toujours génial au dessin selon moi, et Robbie Thompson se la joue vraiment décomplexé avec sa plume bien fun! On se retrouve dans un univers assez dingue, avec un robot infecté par un virus organique parlant, des requins qui n’ont pas forcément besoin d’eau pour nager (Sharknado??), Husk, Screwball, la Vache de l’Enfer… Il y a de la vie à Tabula Rasa, et ça fait bien plaisir de s’y retrouver! L’intrigue à base d’armes de pointe est un prétexte à des combats originaux dans ce dôme, et on en ressort avec les yeux emplis de couleurs et une fin bien traitée de la part de Deadpool!

Le second épisode, on le doit toujours à Robbie Thompson, mais accompagné cette fois par le dessinateur Scott Hepburn. Et franchement, là encore le résultat est vraiment classe! Ca s’appelle Les Vieux, et le principe est qu’on retrouve un Wade Wilson et un Peter Parker versions âgées en maison de retraite! Si ça part d’une intention humoristique, il faut bien avouer qu’il y a quelques apports de tendresse et de nostalgie bienvenus dans cet épisode! On se retrouve dans un monde où Spider-Man n’officie plus sous son costume depuis très longtemps, et voir Parker capturer la beauté de la nature avec son appareil photo à travers la fenêtre de sa chambre d’hospice, ça fait quelque chose… Wade lui, est par contre toujours aussi grande gueule! ^^ On est dans un récit sans super-vilain, et pourtant il est riche et prenant, car empreint d’une certaine gravité avec le traitement qu’il fait du temps qui passe et de la vieillesse… C’est franchement beau, et j’ai hâte de lire la suite!

Et on termine encore avec un excellent épisode, Cable 151! Le mutant du futur vit une aventure dans le passé, enquêtant sur le meurtre d’une Externelle, Candra. Ed Brisson et Jon Malin commencent de manière très classe, en nous brossant sur 2 pages l’histoire très compliquée de Cable! D’un coup, c’est très limpide, merci les gars! Cable se rend compte que Séléné n’est au courant de rien à propos du meurtre de Candra, et il va essayer de retrouver d’autres Externels, en continuant à renforcer son équipe. Il va recruter Armor, une jeune mutante qui n’est pas encore une X-Man, et X-23, que tout le monde connaît maintenant grâce à Logan 😉 La rencontre avec Burke va s’avérer très intéressante, car cet Externel, qui ne peut être tué que par un autre Externel, à un désir très particulier. Sa condition d’immortel lui pèse, et il souhaite en effet pouvoir mourir! Ed Brisson gère vraiment bien son récit, qui va nous mener dans des directions intéressantes et qui va au-delà de la simple confrontation entre gentils et méchants!

Un excellent numéro, bien supérieur au 1er donc!

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Le clip de la semaine : Hail Mary Mallon – Meter Feeder

Hail Mary Mallon est un projet parallèle réunissant Aesop Rock, Rob Sonic et DJ Big Wiz. Ian Matthias Bavitz (Aesop Rock) et Robert Smith (rien à voir ^^, c’est Rob Sonic) sont 2 figures importantes du hip-hop underground US, et ils ont collaboré sur 2 albums, Are you gonna eat that? en 2011 et Bestiary en 2014. C’est donc sous l’appellation Hail Mary Mallon que cette association a eu lieu, avec DJ Big Wiz pour les accompagner. Le nom du groupe vient de Mary Mallon, une femme qui était porteuse saine de la fièvre typhoïde et qui a contaminé  plus d’une cinquantaine de personnes. Elle sera plus connue sous son surnom Typhoïd Mary.

Dans ce clip issu de leur 1er album (et à déconseiller aux épileptiques!), Bavitz et Smith prouvent encore une fois tout leur talent dans le domaine du hip-hop, et Aesop Rock est sans conteste l’un des meilleurs représentants du genre! Pour moi, c’est clairement LE meilleur!!! 😉

 

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