Il est loin le temps d’Harry Potter! Daniel Radcliffe a définitivement dit adieu au gentil sorcier de Poudlard, lui dont le tout premier rôle était prémonitoire, puisqu’il avait incarné David Copperfield jeune dans la mini-série David Copperfield en 1999! Mais depuis, on a pu découvrir toute l’étendue de son talent grâce à La Dame en noir, Horns, ou encore Insaississables 2 (décidément, il ne peut pas se passer de magie!), et on découvre encore une autre facette de cet excellent acteur avec Imperium.
Affublé de ses grosses lunettes et avec une coupe de cheveux pourtant pas si éloignée du jeune Harry, Daniel Radcliffe joue Nate Foster, une recrue du FBI au caractère discret mais d’une grande intelligence. Quand l’agent Zamparo (Toni Colette, vue dans Muriel ou Little Miss Sunshine) lui propose un travail d’infiltration, il hésite énormément, car il ne se sent pas l’étoffe d’un agent de terrain. Mais elle va réussir à le convaincre, et il accepte donc cette mission, qui consiste à intégrer un groupe de skinheads afin de mettre à jour une menace terroriste!
Nate va laisser tomber ses grosses lunettes et va se raser le crâne, modifiant radicalement son apparence, afin de pouvoir entrer dans le groupe extrémiste visé par l’enquête. Les débuts vont être tendus, car il va devoir se faire accepter par les autres membres, qui voient toujours d’un oeil méfiant l’arrivée d’un traître potentiel. Nate va faire preuve d’une grande intelligence dans son intégration, donnant des pistes très intéressantes pour le développement du groupe, ce qui va beaucoup plaire à la hiérarchie. On va alors entrer dans le vif du sujet, et le flic infiltré va se retrouver mêlé au quotidien du groupe. Entre manifestations suprématistes et barbecue entre amis, il va rencontrer les diverses strates de la confrérie, et va tenter d’approcher les grosses têtes gravitant autour de ces skins.
Ce premier film de Daniel Ragussis impressionne par son approche très directe, et on va se retrouvé pris dans une spirale de haine et de violence très réaliste. La manifestation pro-Blancs qui va dégénérer, le meeting en mode nazi, la visite d’un QG en pleine forêt, tous ces divers éléments vont démontrer une triste réalité existant aux Etats-Unis, perpétuée par des gens que l’on peut croiser tous les jours. Ce racisme est perpétré non seulement par des skinheads, mais aussi par des personnes beaucoup plus influentes et installées dans des couches sociales plus élevées. Le danger est alors moins apparent, mais il est pourtant toujours présent. Le personnage de Gerry Conway (rien à voir avec le scénariste de comics du même nom!) en est un parfait exemple, lui qui est un père de famille et un mari exemplaire, vivant dans un quartier chic. Et pourtant, il prône des idées totalitaires qui font froid dans le dos, tout en affichant un sourire et une compassion qui ne sont pas simplement une façade. Il croit vraiment agir pour le bien commun, et c’est là que réside tout le danger de telles personnes.
L’agent Zamparo a choisi Nate pour cette mission, car elle a compris qu’il avait le potentiel pour entrer dans la tête de l’ennemi et instaurer une complicité avec lui. Il va réussir à se faire passer pour un suprématiste qui cherche à mener une vraie action, et pas seulement à écouter des discours qui ne mènent à rien. C’est grâce à tout ce travail psychologique qu’il va parvenir à déceler d’où vient le danger, et quelles personnes il va falloir surveiller. Imperium impressionne par son réalisme, et à chaque séquence plus dangereuse, on se dit qu’il s’agit finalement d’une retranscription d’une réalité potentielle. Les Etats-Unis sont gangrenés par ces groupes radicaux, et cette descente dans l’un d’eux s’avère nerveuse et radicale. Daniel Radcliffe impressionne par son talent de mimétisme, et Daniel Ragussis nous livre un film sans concessions sur les dérives du racisme.