The Gifted saison 2 (2018)

Si l’univers X-Men a eu le temps de bien se développer sur grand écran, avec plusieurs trilogies et pas mal de spin-off, il n’en est qu’à ses prémices sur le petit écran. Outre Legion (dont la seconde saison était juste sublime!!!), on a eu droit pour l’instant qu’à The Gifted, qui achève elle aussi sa 2ème salve. Après une première saison qui se suivait gentiment, on était en droit d’espérer un sursaut créatif qui permettrait de donner toute la pleine mesure des enjeux posés. Mais il va falloir se rendre à l’évidence, les scénaristes n’ont vraiment pas eu envie de raconter une histoire…

On pouvait être tolérant l’année dernière, avec une mise en place qui fonctionnait malgré une écriture très classique, mais quand on voit que tout cela ne décolle pas du tout malgré une fin de saison qui promettait beaucoup, il y a de quoi rager… Toutes les approximations et les faiblesses déjà présentes l’an passé ne font que s’accentuer, avec en prime un problème de répétition, puisqu’on est maintenant en terrain connu. Là où la découverte d’un univers pouvait permettre de nuancer ses impressions, la stagnation effective de cette seconde saison ne pardonne pas. Le plus gros problème de ce show est certainement la place centrale dévolue à la famille Strucker, qui affaiblit totalement toute la trame dramatique! Le côté outrancièrement ricain de cette famille qui se veut parfaite et qui doute constamment a vraiment de quoi irriter très rapidement, et franchement je n’en pouvais plus des pleurnicheries constantes de Reed, Kate, Lauren et Andy!!! Les dialogues sont insipides à souhait, on tourne en rond d’épisode en épisode, et il n’y a aucune marge de progression au niveau émotionnel!!! C’est assez hallucinant de constater à quel point le show fait du surplace, alors qu’il est censé vendre une lutte entre des bons et des mauvais mutants, avec des humains au milieu!

Tout est édulcoré, et le Mutant Underground (la branche des gentils) ne parvient pas à capitaliser sur ses membres pour offrir une cohésion et un impact forts. En face, les bad guys du Cercle Intérieur du Club des Damnés est lui aussi risible, avec en première ligne une Reeva qui laisse le spectateur totalement indifférent! Allez, les frangines Frost apportent un p’tit quelque chose en mode Charmed… Mais quand on voit Eclipse (une version de Solar), Polaris et Blink du côté des gentils, on se dit qu’ils sont bien pauvres vis-à-vis de leurs homologues en comics! Le seul qui sort encore une fois du lot, c’est Epervier, joué par Blair Redford. L’acteur lui donne une vraie stature et une vraie aura, et c’est clairement le seul personnage qui parvient à générer un peu d’émotion!!!

Ce qui est assez dingue, c’est l’absence de connivence de Matt Nix (le créateur de la série) avec son public, qui n’attend qu’une chose : voir des mutants connus!!! Et bien non, on va nous balancer des héros fabriqués pour le show, et on ne va surtout pas piocher dans l’immense bestiaire qui pourtant est un vivier inépuisable!!! C’est juste lamentable comme plan d’action pour une série X-Men… Et quand on a des personnages dotés de pouvoirs, pourquoi on ne passerait pas son temps à ne pas les montrer? C’est exactement ce qui se passe, et c’est pour cela aussi que les joutes verbales sont de plus en plus insupportables, parce qu’elles empêchent aussi les héros d’utiliser leurs super-pouvoirs! On est dans une série mutante où l’on ne doit pas trop cligner des yeux au risque de rater le peu de rayon laser ou de boule de feu balancés! On a quand même la fille de Magnéto (Polaris), et à aucun moment on n’ose mentionner clairement sa filiation… Et je ne pense pas que ce soit un problème de droit, puisque cette série appartient à la Fox!!! C’est donc totalement incompréhensible…

Que dire des Morlocks??? Il y a de quoi rire (ou pleurer, c’est selon) quand on connaît cette nation mutante souterraine, et que l’on voit sa si pauvre transposition télévisuelle!!! On a simplement des gars avec des capuches qui vivent dans les égouts, et c’est le seul lien que l’on peut faire avec les Morlocks des comics! La méfiance des Morlocks envers les humains est caricaturale à mort, la guéguerre entre eux et le Mutant Underground est complètement à l’ouest aussi… Et la lutte entre le Mutant Underground et les Purificateurs n’a strictement aucune emphase, avec à leur tête un Jace Turner complètement désincarné et caricatural lui aussi! Résultat, on va suivre des événements dominés par un ennui profond, et les rares scènes d’action ne suffisent pas à donner une quelconque solidité à l’ensemble. Cette seconde saison est clairement désastreuse, et j’espère sincèrement que le calvaire va s’arrêter là…

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Running Man (Stephen King, 1982)

Après Le Fléau et Marche ou crève, Running Man est le 3ème roman de Stephen King à traiter d’un futur désastreux, et il s’inscrit cette fois dans une veine orwellienne très affirmée. Le fossé entre les classes sociales s’est irrémédiablement creusé, et dans ce monde où les voitures volent et les riches s’extasient devant les jeux, les pauvres sont amenés à être la chair à canon privilégiée… Un constat qui n’est pas sans rappeler Les Chasses du Comte Zaroff, et Stephen King (sous le pseudonyme de Richard Bachman) va nous proposer sa version futuriste de ces fameuses chasses!

Quand on cite Running Man, on pense en premier lieu au film très coloré et fun de Paul Michael Glaser avec Arnold Schwarzenegger! Ce chef-d’oeuvre kitsch (qui se déroule en 2019!) est aux antipodes de ce qu’est le bouquin, qui lui est nettement plus réaliste et sombre. L’adaptation cinématographique n’a conservé que la thématique de départ, pour s’articuler autour des gros bras d’Arnold! Mais n’empêche, ça fait plaisir de le revoir de temps en temps! ^^ Dans le livre, Ben Richards est un être résolument cynique, qui va devoir participer aux jeux afin de sauver la vie de sa petite fille mourante. La vision sociale est on ne peut plus pessimiste, Ben vivant avec sa femme dans un quartier laissé à l’abandon par les politiciens, et son épouse n’hésitant pas à faire quelques passes pour gagner l’argent nécessaire à l’achat des médicaments pour leur fille… Un contexte social résolument glauque qui a été totalement laissé de côté lors de l’élaboration du film!

King nous convie à ce futur dystopique avec un sens de l’écriture aguerri, et ses paragraphes en mode compte à rebours augmentent la tension. Sa vision terne et tragique fait de temps en temps penser à Blade Runner (sorti la même année que ce roman), et on va suivre un homme prêt à tout pour sauver sa fille. Il va être sélectionné pour La grande Traque, le programme-phare de la chaîne unique du pays, dans lequel il va devoir fuir la bande de tueurs lancée à ses trousses. La population a le droit de participer en contactant la chaîne si Ben est aperçu, et l’appât du gain va en motiver plus d’un lorsqu’il va croiser leur route… Ben va devoir faire profil bas, se déguiser, changer de ville afin de semer ses poursuivants, mais il doit envoyer régulièrement des vidéos attestant qu’il est toujours en vie.

Sa froide détermination et son caractère trempé vont en faire un redoutable adversaire, capable de tuer des flics pour sauver sa peau. Les producteurs de l’émission vont se faire un plaisir de le faire passer pour un psychopathe, déformant la réalité pour que le public le haïsse et le dénonce. On est clairement dans une sorte de variation des jeux du cirque, et l’aspect totalitaire est oppressant. King nous convie à une chasse à l’homme anti-spectaculaire, dans laquelle Ben Richards va tenter d’arriver jusqu’au bout afin de sauver sa fille. Il va rencontrer en chemin des personnes prêtes à l’aider, qui vont elles-mêmes prendre de gros risques, et il va peu à peu se rendre compte du caractère symbolique de son action. Alors qu’il court au départ pour sa fille, il va comprendre qu’il lutte pour la classe sociale défavorisée dont il fait partie, face à l’oppression de ceux qui se planquent dans leurs tours d’ivoire tout en se délectant de la mort en suivant leur émission. Ben va tenter de renverser ce système décadent, et la fin est assez étonnante…

Running Man se suit agréablement, sans être toutefois l’un des meilleurs ouvrages de l’auteur. On est dans une sorte de série B qu’il enrichit d’un constat social intéressant, et qui constitue une vision très pessimiste du futur…

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Les news de la semaine : Phoenix Force

C’est dans 3 mois que l’on pourra enfin découvrir le X-Men : Dark Phoenix de Simon Kinberg, et on va tranquillement admirer cette jolie affiche jouant sur la dualité de Jean Grey. Débarquement prévu le 5 juin!

 

Et on a droit à une affiche très minimaliste pour Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D., qui reviendra au mois de mai pour sa 6ème saison, déjà!

 

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Sang froid (Hans Petter Moland, 2019)

Depuis Taken en 2008, Liam Neeson a pris goût au sang et a décidé de faire de sa filmographie un body count impressionnant! Taken 2, Non Stop, Balade entre les Tombes, Taken 3, Night Run, The Passenger… Il s’est résolument inscrit dans le genre du thriller en y apportant sa force tranquille efficace, et ce Sang froid semblait promettre les mêmes atours bien connus de ces séries B.

Mais comme je me suis intéressé à ce film sur le tard, je n’avais pas relevé qu’il s’agissait d’un remake du film norvégien Refroidis, mis en scène par Hans Petter Moland en 2014. L’aspect assez particulier de ce film ne m’avait pas spécialement enchanté, et c’est le même Hans Petter Moland qui réalise Sang froid… Et qui va du coup distiller son humour absurde dans ce récit de vengeance qui en devient très spécial… On est très loin des séries B habituelles chères à Liam Neeson, et ce film s’éloigne vraiment des Taken, Non Stop et autres, pour aller dans une direction beaucoup plus casse-gueule, et qui je trouve tire vraiment vers le bas…

On est prévenu par quelques détails au départ, mais ça commence comme un film de vengeance classique, avec quelques pétages de dents bien violents. Mais l’absurde va clairement gagner du terrain rapidement, ce qui va ôter toute tension et toute crédibilité à l’ensemble. On se retrouve face à un exercice de style sans relief, avec un Liam Neeson qui se retrouve malgré lui instigateur d’une guerre des gangs. Il y a quelques moments drôles, mais l’aspect répétitif de l’ensemble plombe rapidement ce film… Neeson (alias Nels Coxman) va remonter une filière de drogue en butant des gens de plus en plus importants, et va vouloir faire tomber le big boss, responsable de la mort de son fils. Tom Bateman est juste horrible dans le rôle ultra-caricatural de ce trafiquant, et ce ne sont pas les saillies humoristiques qui vont sauver le personnage…

On se retrouve dans une sorte de jeu de massacre sur fond neigeux qui se veut décalé et absurde. Ca l’est, sauf que ça sort complètement le spectateur de l’histoire, et que ça donne vraiment l’impression que tout ce beau monde s’active pour vraiment pas grand-chose. Toute la tension qui pourrait jaillir des situations est constamment désamorcée par ce côté absurde, et les rares scènes d’action n’ont aucun impact… Sang froid est une sorte d’anti-polar qui semble juste vouloir aller à l’encontre du schéma du thriller, et qui en devient interminable… L’absurdité est poussée à tel point que le personnage principal est complètement laissé de côté pendant un bon moment dans le film, au profit de personnages secondaires pas franchement palpitants. On a l’impression d’assister à une succession de sketches, ce qui n’est pas franchement la meilleure définition d’un thriller…

Tout ça pour dire que ce Sang froid est vraiment mauvais, et qu’il n’offre pas à Liam Neeson l’un de ses rôles les plus emblématiques…

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Le clip de la semaine : Syndrom – Fight back

Syndrom est un groupe relativement jeune (créé en 2016) mais qui assume déjà entièrement ses goûts et qui nous balance des sonorités metal avec une très belle maîtrise! La voix tour à tour envoûtante et sauvage de Clelia Hanser se conjugue parfaitement avec la basse bien lourde d’Anna Bourennane, la gratte qui claque de Nicolas Meyer et le rythme puissant de Louison Demange à la batterie!

Ces Mulhousiens sont certainement à suivre, et je vous invite à écouter leur excellent morceau Fight back qui donne clairement le ton bien énergique de leur prochain EP !!!

 

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