The Gifted saison 1 (2017)

Seconde série estampillée X après Legion, The Gifted va poursuivre l’exploration de l’univers des X-Men d’une manière bien différente du show de Noah Hawley, mais pour un résultat finalement similaire… Rappelez-vous, le pilote de Legion avait cassé la baraque avec l’univers visuel totalement dingue créé par Hawley, qui nous faisait littéralement entrer dans l’esprit de David Haller, personnifié avec un talent fou par le toujours génial Dan Stevens! Les épisodes se sont enchaînés avec leurs lots de folie créative, pendant que le scénario et les enjeux patinaient de plus en plus… Legion a terminé sa première saison de manière honnête mais décevante au vu des immenses premières impressions, malgré une mise en scène toujours sublime. Avec The Gifted, on est d’entrée de jeu dans un show bien plus calibré, et on assiste à une sorte de remise à jour d’Heroes, avec pas mal de scories narratives et visuelles héritées du passé…

Un point tout d’abord sur la timeline X (vous savez, ce truc que la Fox complique à mort à chaque sortie de film ou de série?? A voir ici dans mon dossier La Timeline dans les Films X-Men), puisqu’on nous a annoncé au départ qu’il n’y aurait pas de connexions entre Legion et The Gifted, qui se déroulent dans des univers séparés. Bon, au vu de la première saison, rien n’empêcherait un jour de les relier, mais ce n’est clairement pas à l’ordre du jour, et on part donc bien sur 2 univers distincts. Des univers qui n’ont rien à voir non plus avec ceux (déjà multiples!) des films, puisque l’action se déroule dans un futur où les X-Men ont disparu. Matt Nix, le créateur du show, va jouer à intervalles réguliers sur la notion d’héritage en plaçant le mot « X-Men » de temps en temps, histoire de réveiller les spectateurs en train de s’endormir. En même temps, le fait de situer son récit dans un univers alternatif permet de s’affranchir de la continuité, et de développer un récit neuf.

C’est pourtant là que le bât blesse un peu, car Nix n’en profite pas pour nous plonger dans une histoire haletante et pleine de rebondissements. On sent un travail d’écriture correct mais simpliste, qui ne cherche aucunement à impressionner ou à renouveler le genre, et c’est bien dommage. Là où Legion offrait une densité visuelle incroyable, même si le récit stagnait, ici on reste à un niveau juste correct sur les 2 tableaux. La famille Strucker va être obligée de fuir après que leurs 2 enfants découvrent qu’ils sont des Mutants. Ah oui, je n’ai pas précisé, mais dans cet univers, les Mutants sont traqués par les Services Sentinel, et ils se cachent dans des refuges grâce à un réseau clandestin. Une ouverture intéressante dans un futur aux relents d’oppression qui donne envie d’en découvrir davantage. Mais l’écriture est un peu trop paresseuse pour que l’on soit happé par ces aventures, et on suit simplement les épisodes avec un intérêt poli, mais sans s’extasier. Un constat similaire à celui de la concurrence avec Marvel: les Agents du S.H.I.E.L.D., qui se suit tranquillement depuis 4 saisons sans toutefois casser des briques (Mais ça, c’était avant, parce que la saison 5 déchire pour l’instant, mais on en parlera une autre fois! ^^).

L’un des manques essentiels à cette 1ère saison, et c’est presque une constante dans les films et séries super-héroïques, c’est celle d’un méchant d’envergure. Ici, on a simplement un Service Sentinel anonyme mené par 1 ou 2 flic ou scientifique se croyant investi d’une mission, ce qui ne suffit pas pour être imposant… On se consolera alors avec la transposition de super-héros connus sur le papier, dans une version alternative toutefois. On a Eclipse, une version alternative de Solar; on a Blink, Epervier, Polaris, et c’est à peu près tout ce qui rapproche la série des comics, ce qui est clairement peu au vu du bestiaire à développer… C’est vraiment dommage que la série ne développe pas plus de nombreux Mutants! En fait, The Gifted va se focaliser sur la famille Strucker, qui va monopoliser une bonne partie de l’attention. On va découvrir comment ils tentent de maintenir la cellule familiale dans ces temps de guerre, ce qui est intéressant, mais toutefois répétitif. La série va constamment nous donner des dialogues entre les différents membres de la famille, qui sont correctement écrits, mais qui ne permettent pas d’aller plus loin dans l’émotion. Même constat quand elle traite des autres personnages, puisque on passe de dialogue en dialogue, toujours corrects, mais pas captivants… On a quelques scènes d’action, mais qui sont vite reléguées au second plan.

C’est en fait tout le problème de cette série: elle est correcte, elle se regarde sans que l’on s’ennuie, mais elle ne va pas plus loin que son but télévisuel de la soirée. Il n’y a pas d’emphase supplémentaire, de dimension dramatique dans les enjeux, ni de profondeur dans les personnages. Le seul qui sort son épingle du jeu selon moi, c’est Blair Redford dans le rôle d’Epervier, car il en fait quelqu’un de fort et d’intense, ce qui dénote par rapport aux autres personnages. Et pourtant, la fin du dernier épisode pourrait bien ouvrir sur une seconde saison plus prenante, car on sent cette fois une hausse des tensions et des émotions. On va alors croiser les doigts pour que le changement amorcé perdure…

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