Le clip de la semaine : 8mm – Give it up

8mm est un groupe de trip-hop originaire de Los Angeles, composé de Sean Beavan et de sa femme Juliette Beavan. Ils nous livrent leurs sonorités éthérées depuis 2004 et leur premier EP Opener, et ce morceau Give it up est issu de leur premier album Songs to love and die by de 2006. Et si vous sentez un petit côté Nine Inch Nails dans les compos, c’est tout à fait normal, puisque Sean Beavan a bossé avec Trent Reznor sur les excellents Pretty Hate Machine et The Downward Spiral!

 

Publié dans Le clip de la semaine | Laisser un commentaire

Wounds (Babak Anvari, 2019)

Ce qui est plaisant avec les films sortant directement sur les plateformes, c’est que l’on n’est pas pollué par des bande-annonces qui vous dévoilent le contenu du film. J’ai donc découvert cette oeuvre estampillée Netflix de manière neutre, ce qui est très souvent la meilleure méthode pour se laisser surprendre! Je savais que le metteur en scène Babak Anvari avait réalisé Under the Shadow qui avait fait son petit effet en festival, mais je ne l’ai pas encore vu.

Tout commence de manière faussement calme, avec cette plongée dans le quotidien d’un barman et la découverte des multiples personnages gravitant autour de lui. L’atmosphère posée par Anvari est immédiatement prenante, offrant des reliefs intéressants aux protagonistes et ouvrant sur des tensions bien amenées. Sans savoir où Anvari veut nous embarquer, on est déjà conquis par son approche sensitive. Wounds (qui signifie « plaies ») va prendre son temps grâce à une écriture immersive, et on se retrouve face à une oeuvre qui va distiller des éléments à la limite du fantastique tout en respectant le travail effectué sur ses personnages.

Arnie Hammer (Lone Ranger, Naissance d’un Héros) s’avère très convaincant dans le rôle de Will, semi-loser végétant dans son boulot alimentaire tout en taquinant la bouteille chaque jour. Sa place lui donne une certaine légitimité vis-à-vis des clients, mais face à son ambitieuse petite amie étudiante, le fossé se creuse. Babak Anvari traite par son exemple de la dérive sociale d’un individu qui a arrêté d’avoir des ambitions, et qui se ment à lui-même afin de se ménager l’esprit. Le ton adopté est direct, et on assiste à ce quotidien morne et répétitif avec une certaine lucidité. Anvari va rompre cette spirale routinière avec l’oubli d’un portable par une cliente, que Will va récupérer. Il va découvrir des messages et des contenus perturbants sur l’appareil, et cela va enclencher des événements de plus en plus étranges dans son quotidien.

L’atout de Wounds est de proposer une plongée dans l’angoisse évitant les clichés habituels et les jump scares, et Anvari va négocier cette descente obscure avec un vrai talent. Le poids de la relation entre Will et sa copine va jouer dans sa façon de négocier les événements, et ce contexte social n’est donc pas simplement un prétexte mais participe activement à l’histoire, les acteurs renforçant encore efficacement cette tension. Dakota Johnson (la trilogie 50 Nuances de Grey, c’était elle) crée une distanciation intéressante et s’avère subtile dans sa manière de jouer Carrie. On sent que le couple est au bord de la crise mais et que le dialogue ne vient pas, et en même temps, on commence à sentir une autre tension dans leur appartement.

C’est comme si une menace sourde et intangible planait et se mettait en travers du couple, et les images subreptices entrevues par Will vont commencer à le perturber de plus en plus. Les événements liés au portable sont-ils réels, ou s’agit-il d’un mauvais canular? En tous cas, la normalité semble se craqueler chaque jour davantage, et les inquiétudes de Will grandissent rapidement. Anvari parvient à générer de vrais moments de tension avec une mise en scène très précise et anxiogène, et on se retrouve à retenir sa respiration en tentant de comprendre ce qui est en train de se passer. Le metteur en scène britannico-iranien évite toute surenchère pour se concentrer sur une angoisse sourde et immatérielle, et il le fait avec une très belle maîtrise. Du coup, je ne vous ai vraiment pas dévoilé grand-chose de ce long métrage, mais le but c’est de se laisser surprendre! 😉 Et moi je m’en vais regarder Under the Shadow maintenant! 🙂

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire

Les news de la semaine : NXT 4 Life

J’évoquais il y a 2 mois les craintes que l’on pouvait décemment avoir avec les changements opérés au sein de la NXT, qui allait se retrouver propulsée en plein Wednesday Night Wars face à son nouveau concurrent, l’AEW Dynamite. Le duel a débuté le 2 octobre et en est donc à sa 4ème semaine, avec des chiffres d’audience donnant nettement l’avantage à la fédération de Cody Rhodes (source: Catch au Quotidien) :

AUDIENCES DE WWE NXT SUR USA NETWORK EN 2019

18 septembre : 1 179 000
25 septembre : 1 006 000
02 octobre : 891 000
09 octobre : 790 000
16 octobre : 712 000
23 octobre : 698 000

AUDIENCES DE AEW DYNAMITE SUR TNT EN 2019

02 octobre : 1 409 000
09 octobre : 1 018 000
16 octobre : 1 014 000
23 octobre : 963 000

L’attrait de la nouveauté, la proposition nettement plus agressive (Cody a embarqué avec lui une flopée de lutteurs qui en avaient gros après Vince MacMahon et la WWE) avec une rivalité exacerbée par la nouvelle branche… Le succès est au rendez-vous pour l’AEW, mais l’érosion des audiences se poursuit pourtant chaque semaine. Même constat d’ailleurs dans la brand noir et or de la WWE, qui a du mal à conserver ses spectateurs.

Pourtant, une fois encore, le plus important n’est certainement pas dans ces tableaux chiffrés, mais dans la qualité des spectacles proposés. Bon, je suis fan de la NXT depuis quelques années, et j’ai jeté un oeil à cette All Elite Wrestling histoire de pouvoir être impartial. Mais franchement, je n’ai pas accroché et n’ai pas pu terminer une émission… Face à eux, la division de Triple H propose quelque chose de tellement plus novateur et impressionnant! En 1 mois, on a assisté à des combats très spectaculaires, dont une poignée menés par Keith Lee et Dominik Dijakovic, avec comme point d’orgue cet hallucinant Triple Threat Match de mercredi dernier face à Roderick Strong!!!  On a l’arrivée de Rhea Ripley, un match complètement dingue entre Kushida et Walter, une action juste incroyable d’Isaiah « Swerve » Scott lors de son dernier match, les excellentes prestations de Matt Riddle, Le toujours impressionnant Adam Cole et son Undisputed Era, le retour tant attendu de Tommaso Ciampa… Et on en parle de Finn Bàlor??? Son retour va sacrément faire du bruit, c’est certain!!!

Le niveau est tout simplement excellent, et les scénaristes parviennent à chaque fois à donner une impulsion impressionnante et à nous surprendre, et c’est en offrant une telle dynamique que la NXT peut se targuer d’être le show le plus intéressant dans le monde du divertissement sportif.

NXT 4 Life !!! 😉

 

Une bien triste nouvelle pour certains fans de Marvel, les quelques-uns qui suivaient la série Marvel’s Cloak & Dagger… Le show de Freeform a été annulé après 2 très belles saisons, qui pouvaient se targuer d’offrir un contenu différent dans le genre teen drama. La série traitait en effet de sujets très difficiles comme le viol, l’esclavage sexuel, la drogue, le suicide, en mettant en avant 2 héros résolument humains et dont les interprètes parvenaient à apporter une très belle complexité. Olivia Holt et Aubrey Joseph auront l’occasion de briller une dernière fois lors d’un épisode crossover avec Runaways, qui j’espère fera oublier l’atroce saison 2 dès le mois prochain avec sa 3ème salve…

Ce qui se profile de plus en plus clairement est la main-mise de Marvel Studios sur l’univers des séries, puisque toutes les licences Defenders de chez Netflix ont été stoppées, que Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D. se terminera enfin avec sa 7ème saison, que le show consacré à Ghost Rider a été tué dans l’oeuf, que Legion et The Gifted n’ont pas été renouvelée… Il reste juste Runaways en mode survie pour l’instant, et Helstrom qui devrait nous livrer une saison 1. Avant d’être annulée dans la foulée? C’est en tout cas bien dommage pour Marvel’s Cloak & Dagger qui était une excellente proposition, et qui permettait de mettre en avant 2 héros méconnus de La Maison des Idées avec un vrai brio!

Publié dans Les news de la semaine | Laisser un commentaire

Le clip de la semaine : Closet Space

Après Lights out et Coffer, voici un autre court métrage signé David F. Sandberg, qui fait encore une fois preuve d’une belle inventivité. Le metteur en scène de Dans le Noir laisse comme d’habitude le premier rôle à sa femme Lotta Losten, et s’amuse même à jouer dans ce Closet Space qui s’apparente à un épisode de La Quatrième Dimension.

Publié dans Le clip de la semaine | Laisser un commentaire

Terminator : Dark Fate (Tim Miller, 2019)

Carpenter-Cameron, même combat? On se souvient du Halloween sorti il y a juste 1 an, qui promettait un retour en grâce de la figure emblématique de Michael Myers, grâce au retour du maître John Carpenter à la production, et des acteurs Jamie Lee Curtis et Nick Castle dans leurs rôles cultes. Le film faisait table rase de toutes les suites et reboots, et se plaçait comme une séquelle de La Nuit des Masques, tout simplement. Et on se rappelle le désastre qu’à été le film de David Gordon Green

Pour ce Terminator : Dark Fate, la proposition est sensiblement la même. James Cameron revient à la production (+ un crédit à l’écriture), Linda Hamilton et Arnold Schwarzenegger reviennent devant la caméra, et on choisit Tim Miller, qui était excellent sur Deadpool, pour emballer le tout. Ce Terminator 6 ne s’embarrasse pas du passé lui non plus, éjectant toutes les suites à partir du 3. Il se place donc comme le 3ème film de la série, ne gardant que les monumentaux Terminator et Terminator – le Jugement Dernier. Un superbe argument sur le papier, mais quand on veut faire oublier des suites décevantes, il faut au moins éviter de se retrouver au même niveau…

Ce Dark Fate fait illusion un moment, sans être particulièrement brillant, mais il pique légèrement la curiosité. L’aspect visuel modernisé des arrivées du futur, le côté girly que prend la franchise, pourquoi pas. L’humaine améliorée Grace ne peut pas faire oublier Kyle Reese ou le T-800, mais si on est tolérant, on a quand même envie de voir où ça va mener. Et l’apparition de Gabriel Luna en Rev-9, sans être dingue elle non plus, donne envie de voir la suite. Dès le départ, on sent que le film ne va pas transcender la mythologie, mais on lui demande au moins d’être respectueux du travail de ses aînés. Tim Miller aime toujours les autoroutes (c’était le problème selon Ryan Reynolds…), et nous gratifie d’une séquence plutôt sympa en mode poursuite et destruction, et l’apparition de Sarah Connor fait un petit quelque chose. Ca remue la fibre nostalgique, et ça fait vraiment plaisir de revoir ce personnage disparu depuis 28 ans!!!

Mais on sent que les scénaristes sont rapidement paumés, et qu’ils ne savent pas trop comment manipuler ces vieux jouets qu’on leur a mis dans les mains… Les films Marvel fonctionnent du feu de Dieu? Alors on va offrir quelques dialogues rigolos à cette bad-ass de Sarah, ça plaira certainement au public! On assiste donc à quelques punchlines qui tapent complètement à côté, et on se dit que l’équilibre précaire du bordel risque de voler en éclat dans pas longtemps. Mais on poursuit néanmoins, avec un Terminator Rev-9 qui cristallise la suprématie du mâle dominant hollywoodien face à 3 femmes qui elles sont plutôt emblématiques du #meToo qui est actuellement en train de renverser la tendance dans l’industrie. Un mouvement qui est en soi une excellente chose, mais qui a son lot de dérives, comme on peut le voir tristement dans ce film. Le Rev-9 avec ses lames phalliques cherchant à tout prix à mettre la main sur la jeune fille apeurée, protégée par 2 femmes aux caractères bien trempés, c’est à peine allégorique. Pour le principe, pourquoi pas, mais ne gâchez pas un Terminator pour ce genre de message… Parce qu’au final, ça édulcore totalement la portée du rôle de Linda Hamilton, qui était tellement plus géniale dans T2, et qui offrait alors un personnage qui avait tout pour renverser la soi-disant supériorité masculine!!!

Mais le pire est à venir, et on y arrive… L’argument de vente de ce Terminator : Dark Fate repose sur le retour d’Arnold Schwarzenegger, car après tout, il est le Terminator originel, et que ça constituera un superbe atout marketing. Quand on est à la simple recherche de billets verts, il faut rapatrier le T-800! Alors je vous ferai grâce de l’histoire juste hallucinante qui permet le retour de Gouvernator, parce que c’est là que j’ai vraiment commencé à vriller… Je vous laisserai découvrir cela par vous-même si vous le souhaitez, mais sachez que j’ai rarement vu des scénaristes prendre autant les spectateurs pour des boeufs, et pourtant, je suis assez tolérant… C’est juste complètement débile et totalement irrespectueux pour la mythologie, et pour les fans de la saga. Et voilà qu’on rajoute encore de l’humour totalement à côté de la plaque… C’est donc à partir de l’apparition de Schwarzy que tout est vraiment parti en couilles, et qu’on se rend compte que les auteurs n’avaient finalement strictement rien à raconter.

On va donc péniblement se taper les séquences d’action suivantes, sans le moindre impact émotionnel et avec un détachement assez ahurissant, que j’avais déjà ressenti cette année dans un autre film, X-Men : Dark Phoenix. Je songe à arrêter les films avec « dark » dans le titre du coup… Gabriel Luna, qui était excellent dans le rôle de Ghost Rider chez Marvel : les Agents du S.H.I.E.L.D., fait ce qu’il peut avec ce rôle d’antagoniste sans relief, et ne parvient à aucun moment à égaler la prestation géniale de Robert Patrick en T-1000!!! Même visuellement, les effets spéciaux de l’époque ont encore plus d’impact que ceux d’aujourd’hui… A intervalles réguliers, on a des petits rappels de ce dont Cameron a été capable il y a 28 ans, en nous livrant un Terminator – le Jugement Dernier tellement plus abouti que cette pénible séquelle… Il y a des explosions, des combats face à un robot encore plus puissant que dans les opus précédents, et pourtant, la perfection de la mise en scène de Cameron enterre totalement les films les plus récents. Ce Terminator : Dark Fate nous promettait de faire renaître la franchise de ses cendres, elle ne fait que l’étouffer encore davantage sous ses braises. Maintenant, on va prier pour que les producteurs se réveillent un jour en voyant tout le mal qu’ils infligent à une saga qui au final ne tient qu’à 2 seuls films…

Fade, sans aucun relief, sans aucune motivation artistique, avec des aberrations scénaristiques à pleurer, Terminator : Dark Fate est un produit de plus misant sur la nostalgie des fans, à l’instar d’un Halloween ou d’un The Predator, et c’est vraiment triste de voir à quel point ces mythologies sont dénaturées par les décisionnaires hollywoodiens…

Publié dans 2010's, Cinéma | Laisser un commentaire